1.4. Un cadre social propice au développement
des activités
Les faits humains dans la ville de Meiganga et sa
périphérie se classent en deux grands groupes notamment un cadre
social consacré essentiellement aux données démographiques
ainsi qu'aux activités pratiquées et un cadre économique
dédié aux principales activités génératrices
de revenus.
1.4.1. Un cadre social cosmopolite
La population totale de l'arrondissement est estimée
à environ 104 626 âmes avec plus de 60 000 vivants en campagne.
Elle est repartie de la manière suivante :
- Les Gbaya. Ils sont majoritaires et
représentent près de 60% de la population. Ils sont
réputés dans la pratique l'agriculture, la chasse et le petit
commerce. L'agriculture est la principale activité et celle-ci
présente deux facettes. D'une part on a l'agriculture extensive, faite
par les grands producteurs et ce, sur de grandes superficies, dont les
récoltes sont généralement destinées à la
vente. D'autre part, nous avons les petits producteurs qui pratiquent
l'agriculture de subsistance destinée à l'autoconsommation sur
des surfaces réduites pour diverses raisons (difficile accès aux
terres insuffisance de moyens financiers, faible main d'oeuvre, outils
rudimentaires, etc.). Le manioc, le
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 38
maïs et les légumes sont les principales
spéculations qu'on retrouve chez ce peuple. L'apiculture traditionnelle
est une activité que l'on retrouve aussi chez ce peuple même si
cette dernière est faiblement pratiquée.14
- Les Foulani et Haoussa
représentent 20% de la population. Parmi eux, on compte
plusieurs originaires des pays voisins en occurrence le Nigéria, le
Niger et la R.C.A. Ils ont pour principale activité le commerce. Dans
les zones rurales, en plus du commerce, ces peuples pratiquent l'agriculture
(culture des céréales, tubercules et légumes) et
l'élevage (bovin, caprin et avicole). Le commerce est constitué
pour la plupart de la vente de produits alimentaires, vestimentaires, et
électroniques.
- Les Bororos. Ils représentent 10% de
la population et pratiquent en guise d'activités
génératrices de revenus l'élevage bovin et le commerce.
Ils pratiquent également l'agriculture ; principalement la culture du
maïs et des légumes. Le commerce est également
présent avec la vente du lait et des produits dérivés,
généralement pratiqué par les femmes et jeunes filles. Ces
populations par le passé étaient essentiellement des pasteurs
nomades. Aujourd'hui, ils sont de plus en plus stables et ne migrent que lors
des périodes où le pâturage est rare, notamment en saison
sèche où la transhumance est la seule option pour les
éleveurs incapables de recourir aux palliatifs (tourteaux et champs
fourragers). Cette situation s'explique par l'envahissement des pâturages
par les espèces exotiques introduites à l'instar du «
Bokassa-Grass » (Chromolaena Odorata). Les Bororos s'ouvrent
également au monde avec leur prise de conscience progressive sur
l'importance de l'éducation scolaire. On remarque ainsi l'envoi des
enfants en âge scolaire à l'école lorsqu'il y'en a à
proximité et quelques fois la création des écoles par les
parents comme c'est le cas à Bounou.
- Les Mboum, les Mbéré et Laka
représentent les 5%. Ils sont essentiellement agriculteurs. Parmi eux,
on rencontre aussi des artisans et des petits commerçants,
généralement des aventuriers à la recherche du pain
quotidien et d'insertion sociale.
- Les autres (Arabe choa, Bamiléké, Béti,
Barnoun, etc.) représentent 5%, et pratiquent diverses activités.
On les rencontre principalement en zone urbaine. On y retrouve des
employés du secteur privé, des agents de l'État
(enseignants, force de maintien de l'ordre, etc.), des commerçants,
etc.
14 Enquête de terrain
En plus de ces différents groupes, notons que la
commune de Meiganga, parce qu'elle partage ses frontières avec le pays
voisin qu'est la R.C.A compte des milliers d'étrangers entre autres des
réfugiés, des touristes et des aventuriers.
Par le passé (années 90), l'arrondissement a
connu des conflits de leadership entrainant des querelles entre Peuls et Gbaya,
situation qui a causé un retard au niveau du développement de la
localité sur le plan socioéconomique. Fort heureusement,
grâce au dialogue ainsi qu'aux efforts des uns et des autres, on assiste
à une cohabitation entre ces peuples, tournés vers la
préservation des acquis, l'atteinte de l'objectif de l'heure à
savoir le développement.
Tableau 1. Répartition ethnique de la population
de la commune de Meiganga et
leurs principales activités.
Groupes ethniques
|
Proportion
|
Activités principales
|
Gbaya
|
60%
|
Agriculture et Chasse
|
Foulbé, Haoussa
|
20%
|
Élevage et commerce
|
Bororo
|
10%
|
Élevage
|
Mboum, Mbéré, Laka
|
5%
|
Agriculture
|
Autres
|
5%
|
Divers
|
Source : PCD commune de Meiganga, 2013
Une projection de ces données relatives à la
proportion des groupes ethniques sur un Camembert nous donne la
représentation suivante :
20%
10%
Repartition de la population
5% 5%
60%
Gbaya Foulbé, Haoussa Bororo Mboum, Mbéré,
Laka Autres
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 39
Figure 11. Répartition de la population dans la
commune de Meiganga
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 40
Avec une population totale de 88 745 âmes, dont 43 305
hommes et 45 440 femmes15, en faisant une projection, on obtient
121602 habitants en 201516 (figure 12). Avec une superficie
d'environ 7000 km2, on obtient une densité de 17 habitants au
km2. Ces chiffres nous permettent de placer Meiganga parmi les
communes moyennement peuplées du Cameroun.
Figure 12. Carte de la population projetée sur les
bases du recensement de 2005
La population de Meiganga, de par sa diversité, exerce
diverses activités qui concourent à développer
l'économie locale de cette commune.
15 BUCREP, 3ème RGPH, 2005
16 P(2014) = (1,032)9 x P(2005) où P
: population ; 1,32 : indice de croissance ; 9 : le nombre d'années
entre 2005 et 2014 notamment 2014-2005
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 41
|