I.2. CADRE THEORIQUE
Pour aborder la présente Etude, nous avons parcouru un
certain nombre de théories sur le développement social, afin d'y
tirer celle adapté à notre recherche. De cette façon, nous
sommes partis de la « théorie des conflits ».
La théorie des conflits a acquis une fonction
empirique. Dès que le conflit a été établi comme
une réalité dans la société, on a eu recours
à une tradition intellectuelle pour pouvoir l'interpréter.
L'analyse des conflits sociaux selon cette théorie, repose sur trois
aspects .Il s'agit de :
a) Etude de la genèse des conflits : Elle permet
d'étudier la dynamique des conflits depuis leur naissance. En d'autres
termes cette étude permet d'expliquer le contexte des naissances,
relever les causes et les conséquences des conflits.
[16]
b) L'analyse du système d'interaction des acteurs :
montre que les acteurs sont libres dans le système auquel ils trouvent.
Cependant, ils ont chacun des marges de manoeuvre et de liberté dans
leurs positions. Par conséquent, ils peuvent se comporter dans leurs
actions de manière coopérative ou de manière agressive.
c) L'étude des systèmes des acteurs : cette
étude montre que les acteurs sont autonomes dans les systèmes
auxquels ils évoluent. Cependant, les acteurs départ et d'autres
recourent à la résistance et à l'insoumission.
Selon ALAIN TOURENE a donné une image
harmonieuse de l'organisation sociale. Ce qu'il privilégie, c'est la
stabilité qu'entraîne la solidarité. La source des conflits
vient de la nature des liens sociaux. Il est établi aujourd'hui que les
conflits sont normaux au sens sociologique, c'est-à-dire qu'ils sont
inhérents à la vie en société : ils sont des
éléments structurels des sociétés modernes. Tout
d'abord, en interne, le conflit génère l'existence d'une
identité commune au groupe contestataire; ensuite, le mouvement social
s'appuie souvent sur un principe de totalité, s'inspirant d'une
pensée générique (par exemple, l'intérêt
national, la justice sociale, etc.). Ceci a pour résultat de constituer
l'essence du groupe, et de le transformer une fois les buts initiaux
atteints.16
Nous ne pouvons pas comprendre les autres si nous n'avons pas
encore lutté nous-mêmes. Les formes les plus diverses des luttes
et des conflits apparaissent surtout dans des compétitions
économiques et politiques, dans les guerres et les relations
internationales. La prospérité économique est basée
sur la lutte politique et militaire.
Il ressort ainsi que l'interprétation sociologique des
conflits confère à ces derniers une fonction positive dans la
société, malgré les effets négatifs qu'ils
comportent parfois. L'évolution normale d'une société peut
être vue comme un mouvement constant de ce qui est appelé conflit,
ajustement, stabilité ou équilibre et fin de conflit.
I.1.1. Le conflit familial
Il s'agit ici de comprendre les conditions, les facteurs les
agents et les fonctions de conflit au sein de la famille.
16 A. TOURAINE, « Les conflits sociaux », in
Encyclopédie Universalis, Paris, 1988, p.301.
[17]
Le terme facteur renvoie à un détonateur du
changement social ; un facteur est un effet, un élément d'une
situation donnée qui du seul fait de sa présence ou par le
rôle qu'il joue, occasionne le changement. Les causes du changement
apparaissent ainsi les causes qui créent le changement social. Les
conditions désignent des éléments de la situation qui
favorisent ou défavorisent, activent ou ralentissent, encouragent ou
retardent l'influence d'un ou de plusieurs facteurs de changement. Enfin, les
agents sont des individus, des groupes, des associations qui introduisent le
changement, le favorisent ou s'y opposent.17
L'étude des fonctions présente ceux-ci comme
inhérents à toute vie sociale. Les conflits constituent aussi une
variable de la vie en société et ils prennent des formes
variées et se distinguent par la nature de leurs enjeux.
Lewis A. COSER a démontré le rôle
dynamique des conflits au sein des organisations et en a souligné
l'utilité. Il estime que les conflits surgissent à la suite de
certaines défaillances de l'organisation, en l'occurrence,
l'indifférence ou l'incapacité de celle-ci à
résoudre certains problèmes considérés comme
fondamentaux par un ou plusieurs de ses membres.
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