Analyse de la performance sociale d'une institution de microfinance.( Télécharger le fichier original )par Michel MWILAMBWE MUVUALA Institut superieure de commerce de Kinshasa - licencié en microfinance 2015 |
Chapitre 3 : évaluation de la Performance sociale d'Advans Banque CongoDans ce chapitre nous allons analyser la performance sociale d'Advans Banque Congo, pour voir si la banque est performante dans ses responsabilité sociale par rapport aux critères de performance établit par les experts du monde de la microfinance. Il s'agit donc de performance dans ses responsabilités sociale vis-à-vis des autres intervenants de l'entreprises dont : les investisseurs, les fournisseurs, les clients, l'Etat, la communauté etc. En 2003, un groupe des chercheurs européens, soutenu par la fondation argidius (49(*)), ont travaillé sur un cadre d'évaluation des réalisations sociales des IMF. Ils avaient pour mission de définir un jeu d'indicateurs simples et facilement vérifiables par un auditeur externe et qui prendra en compte des différentes dimensions des performances sociales liées à l'activité des IMF. L'initiative sur les indicateurs de performance sociale (IPS) a concentré ses recherches sur l'évaluation des intentions, des actions, et des mesures correctives mises en place par une IMF pour voir si : l'IMF se donne les moyens d'atteindre ses objectifs sociaux qu'elle s'est fixé. Selon Cécile LAPENU (50(*)), le groupe a retenu 4 dimensions dans le cadre des mesures de performance sociale des IMF, il s'agit de : 1) Ciblage des pauvres et des personnes exclues du système bancaire À ce niveau il est question premièrement de la vrais mission d'une IMF, il fait chercher à savoir : - quel est l'intérêt que l'IMF accorde à sa pérennité financière, au ciblage des pauvres, au ciblage des exclus, etc. - comment la direction de l'IMF s'assure-t-elle du maintient de sa mission sociale ? Deuxièmement, il sera question du ciblage géographique et socio-économique d'un groupe des clients - est-ce que l'IMF fourni -t- elle des prêts à dans des zones rurales dont le niveau de richesse se situe sous la moyenne nationale ? A des travailleurs pauvres ? A des femmes ? A des personnes analphabètes ? Troisièmement, il sera question des outils de ciblage des pauvres : Est-ce que l'IMF utilise un ou plusieurs outils pour améliorer le ciblage des pauvres ? Quatrièmement il sera question du montant des prêts : - quelle est la répartition du montant des prêts octroyés ? - Quelle est la répartition du montant des comptes d'épargne à vue ? - Quel est le montant minimum pour l'ouverture d'un compte d'épargne à vue ? Et enfin pour cette première dimension, il sera question des garanties : - l'IMF octroi - t - elle uniquement des prêts sécurisés par des garanties «sociales'' ex. Solidarité au sein du groupe, recommandation par un tiers, garantie physiques de faible valeur (mais qui sont importantes pour l'emprunteur) ? 2) adaptation des produits et des services à la population cible. En premier lieu ici, il sera question de gammes de service de l'IMF : - Combien de type de prêts l'IMF propose-t-elle ? - L'IMF propose-t-elle des prêts à la consommation, des prêts d'urgence ? Des prêts de 0 à 6 mois ? Des prêts de 6 à 12 mois ? Des prêts de plus de 12 mois ? - Combien de types de produits d'épargnes volontaire l'IMF propose -t-elle ? - L'IMF propose -t-elle des produits d'assurance ? - Quelle est la flexibilité de remboursement ? En deuxième lieu il est question de la qualité des services proposé par l'IMF - La décentralisation : en milieu rural, quelle est la distance maximum que les clients parcourent pour recevoir un prêt ou faire un dépôt ? - Rapidité d'octroi de prêts : quelle est la fréquence des réunions des comités de crédit (ou des prises des décisions des agents de crédits) pour décider de l'octroi des prêts ? - L'IMF a - t elle déjà conduit des études de marché (en particulier des enquêtes sur les budgets familiaux) pour améliorer la qualité de services à ses clients ? - Quel est le pourcentage des clients qui ont quitté l'institution ou qui sont inactifs ? - L'IMF a -t-elle déjà conduit des études sur les clients partis ? - Partition : l'IMF a-t-elle déjà utilisé des outils (tels que des réunions, des enquêtes, ou des discussions de groupes), pour impliquer ses clients dans la définition de services fournis ? En troisième lieu, il est question des services non financiers que l'IMF offre à ses clients : - L'IMF assure -t- elle que ses clients peuvent avoir accès aux services non financier (au sein de l'organisation ou grâce à un partenariat formel ou une coopération avec d'autres organisation locales) : services non financiers lié à des besoins sociaux : alphabétisation, service de santé, accès à des travailleurs sociaux, etc. Service non financiers liés à la gestion économique et financière du prêt, formation pour les micros entreprises, gestion du budget familiale, accès au marché, formation professionnelle, etc. 3) amélioration du capital social et capital politique des clients Ici, il sera question de la transparence comme premier point : - Le document de prêt fait-il la différence entre le montant du principale et le montant des intérêts et des frais à payer de façon à donner une information claire aux emprunteurs ? - Les clients reçoivent-ils un document écrit pour toutes leurs transactions sur leurs comptes d'épargne ? - Les clients peuvent-ils avoir accès aux comptes de l'IMF ? Le deuxième point ici est : le «empowerment'' : ici il faudra voir si : - Les opérations de l'IMF cherchent à renforcer la cohésion sociale dans la communauté qu'elle sert, etc. 4) responsabilité sociale de l'Institution Le premier point ici c'est la politique de Ressources Humaine de l'IMF : - A quel point se situe le salaire de début (y compris les primes) pour un agent de crédit comparé au salaire des agents dans d'autres domaine ex ; la télécommunication, etc. - Quel est le budget annuel de formation pour les employés ? - Les employés peuvent-ils participés à la prise de décision ? v L'IMF assure-t-elle que ses employés ont accès à une forme de couverture santé ? v Combien d'employés ont quitté l'IMF ? Deuxièmement il sera question de la politique sociale vis-à-vis des clients : v L'IMF a-t-elle déjà conduit des études socio-économiques pour évaluer la situation et les besoins de ses clients ? v L'IMF fourni-t-elle un type d'assurance qui libère la famille du poids de la dette en cas du décès de l'emprunteur ? v L'IMF prévoit-elle des mesures (par exemple des rééchelonnements de crédits) en cas de catastrophe naturelle ? En troisième lieu, il est question de la responsabilité sociale de l'IMF envers la communauté : Respect de la culture et des valeurs locales : v L'IMF s'assure-t-elle que ses actions sont compatibles avec la culture et les valeurs locales (par des enquêtes et des études, par discussions avec des autorités locales et des personnes ressources de la communauté, etc.) ? v L'IMF travaille-t-elle avec des agents de crédit qui peuvent parler la langue locale et qui connaissent la culture locale ? Investissement communautaire : v Combien de fois l'IMF a-t-elle appuyé la communauté locale à travers un soutien financier (dons ou prêts) pour des projets collectifs (écoles, hôpital, église, mosquée, temple, etc.) ? v L'IMF a-t-elle déjà eu à changer ses produits et services du fait d'impact négatif sur la cohésion sociale de la communauté ? Les performances sociales d'une IMF reposent sur ces 4 dimensions. Pour avoir une vue d'ensemble, les performances sociales ne peuvent se réduire au ciblage des pauvres, mais d'un ou autre coté l'IMF peut faire le choix de concentrer sa mission sociale sur une seule de ces dimensions. Comme on ne peut pas inventer la roue, nous allons nous basés sur les éléments utilisé par ce groupe d'experts pour évaluer la performance sociale d'Advans Banque Congo. 3.1 La politique sociale d'Advans Banque Congo (51(*))Pour nous permettre de bien faire notre analyse, nous nous proposons de jeter un coup d'oeil de plus sur la politique sociale d'Advans (bien que nous avons déjà parlé de cette politique dans la présentation du champ empirique) et nous prendrons uniquement les éléments de cette politique qui nous sont indispensable à l'analyse que nous allons faire. 3.1.1. Ciblage des pauvres :A ce niveau, l'IMF cherche à cibler les pauvres en allant progressivement s'installer à proximité des ceux-ci dans les milieux où ils vivent. Advans a installé ses agences notamment dans les communes périphériques comme MASINA, NGABA, LEMBA, ND'JILI jusqu'à aller ouvrir aujourd'hui une agence à Kikwit, pour financer les agriculteurs de ce coins avec des produits comme le crédit agricole. Clientèle cible ? o Les produits sont conçus pour viser quatre cibles de clientèle : · Produit de crédit pour les professionnels et les particuliers ; · Produits de dépôts pour les professionnels et les particuliers ; o Particuliers aisés (salariés, commerçants) et expatriés. · Produits de dépôts (compte courant, compte épargne, DAT, compte épargne projet), SWIFT, mobile Banking, moneygram o Corporate : ambassades, ONG, entreprises · Compte courant, SWIFT, Mobile Banking, moneygram o Client PME · Besoins plus importants en crédit; · Rentabilité par crédit plus importante ; · Nécessaire à l'atteinte des objectifs d'Advans Banque Congo. De ces éléments il se déduit que l'entreprise satisfait au premier critère en des proportions acceptable, car ce critère voudrait que l'IMF se situe dans sa mission originelle qui est de servir les personnes considérées jadis comme « non bancable », puisse faire un ciblage géographique et socio-économique d'un groupe des clients, s'assurer du maintien de sa mission sociale, fournir des prêts à des zones urbaines dont le niveau de richesse se situe sous la moyenne nationale (MASINA), des travailleurs précaires, des femmes, des personnes analphabètes.( KIKWIT) et le montant des prêts octroyés commence à partir de 20 USD. Donc ici l'objectif de l'IMF c'est vraiment de servir les pauvres. * 49 CERISE guide opérationnel de l'utilisation du questionnaire SPI initiatives sur les indicateurs de performance sociale, 2005. P.65. * 50 C. LAPENU, M. ZELLU, M. GREELEY ; CHARO-BEROFF R, K. VERHAGEN performance sociales, une raison d'être de la microfinance, et pourtant encore peu mesurée, quelques pistes Vol. 32, Ed. Monde en Développement, P. 57-74. * 51 Chaque année la banque a un plan annuel de la politique sociale. |
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