Section II : la relation
croissance-développement
Dans cette section, il est mis en relation la croissance et le
développement. Il s'agit de définir le développement et
d'établir les relations d'implication entre les deux concepts.
Paragraphe I : la notion de développement
Selon la définition classique de François
PERROUX (1903-1987), le développement est « la combinaison des
changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à
faire croître, cumulativement et durablement son produit réel
global ». Dans cette optique, le développement qui articule des
transformations économiques et financières et des transformations
psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles se différencie
de la croissance économique. En d'autres termes, le développement
résulte de l'interaction cumulative de quatre types de
capital3.
? Capital naturel : ensemble des ressources
naturelles (renouvelables ou non) pouvant servir à la production (terre,
gisements miniers, énergie hydraulique, nappes phréatiques).
3 Le capital est défini comme un stock d'actifs
(richesses matérielles ou immatérielles) générant
des flux de revenus pour son propriétaire.
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? Capital physique : ensemble des moyens de
production durables accumulés et participant directement à la
fabrication de biens et services (machines, bâtiments, outils, etc.).
? Capital humain : stock de connaissances,
qualifications, expériences professionnelles (ou savoir-faire),
diplômes et de santé incorporé dans la main-d'oeuvre.
? Capital social et institutionnel : ensemble
des cadres mentaux, sociaux, juridiques et politiques qui structurent les
relations sociales et peuvent contribuer au bien-être des populations.
Selon la loi d'Engel, pour qu'un pays connaisse du développement, les
fruits de la croissance (PIB) doivent être correctement répartis
dans la population. Exemple : quand le revenu augmente, la structure de la
consommation change et la part des dépenses consacrée à
l'alimentation baisse. On peut donc dire qu'un pays se développe si
l'ensemble de la population bénéficie de ce développement
(réduction des inégalités). L'idée est de
répondre aux besoins fondamentaux de la population. De plus, un pays est
développé si 72% de sa population active travaille dans le
secteur tertiaire. Pour mesurer le développement, il est utilisé
un indicateur du nom d'Indice de Développement Humain (IDH) qui prend en
compte l'état sanitaire de la population, l'instruction et
l'accès au savoir. Cependant, cette mesure du développement
connaît des limites. On reproche à l'IDH de ne pouvoir tout
prendre en compte. Il est une moyenne et ne permet pas de visualiser les
efforts de certains pays. L'IDH est enfin une vision à long terme. Il
convient à présent de développer la relation entre
croissance et développement.
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