Paragraphe II : la mesure de la croissance
économique
La croissance est un phénomène quantitatif qui
mesure l'évolution des ressources dont on dispose naturellement et
collectivement. Pour mesurer la croissance on utilise le plus souvent deux
indicateurs.
y' Le PIB (Produit Intérieur Brut) : c'est la valeur des
biens et services produits pendant l'année par les agents
économiques (entreprises) résidents à l'intérieur
du territoire national.
Le PIB a quatre fonctions essentielles : mesurer les richesses
créées (croissance), mesurer le niveau de vie (PIB/hab.) ,
calculer une hausse de la croissance et comparer les pays.
y' Le PNB (Produit National Brut) : c'est la valeur de la
production de biens et services réalisée par les agents
économiques nationaux qu'ils soient installés dans le pays ou
à l'étranger.
Lorsque la croissance économique est mesurée en
monnaie courante, il s'agit de la croissance nominale. Par opposition, la
croissance réelle correspond à la croissance mesurée en
monnaie constante. On dit encore, dans ce dernier cas, que la croissance est
mesurée "en volume". Ici, "en volume" est synonyme de monnaie
2 Il est défini en annexe 6 ces concepts.
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constante (parfois, "en volume" désigne une mesure de
la production en unités physiques).
Croissance nominale = croissance en valeur = croissance à
prix courants = croissance en monnaie courante. De même, croissance
réelle = croissance en volume = croissance à prix constant =
croissance en monnaie constante
De façon analytique, en partant du PIB, la croissance
économique se calcule comme suit :
PIB(n)-PIB(n-1),
taux de croissance = ,
où n désigne l année.
PIB(n-1)
Toutefois, dans les pays en développement, la
production d'une matière première agricole peut augmenter
brusquement du fait de meilleures conditions climatiques ou d'une meilleure
appréciation des cours mondiaux accroissant ainsi la production. Un tel
phénomène lié au hasard climatique ou une évolution
des cours n'est pas synonyme de croissance. Il ne faut donc pas confondre
croissance et expansion, l'expansion caractérisant une augmentation de
la production sur une courte période. Il convient maintenant d'exposer
les limites de la croissance.
Paragraphe III : les limites de la croissance
économique
La mesure de la croissance connaît des limites
objectives que nous comptons au nombre de cinq.
Première limite : la croissance est un
phénomène complexe et difficile à mesurer et à
estimer d'une année à l'autre.
Deuxième limite : la croissance ne prend
pas en compte le caractère qualitatif, or lorsqu'il y a des changements
qualitatifs il est difficile de faire la distinction entre ce qui est un plus
qualité (ce qui alimente la croissance) et la déflation.
Troisième limite : le PIB ne mesure pas
toute la création de richesse, il ignore l'économie souterraine ;
l'économie domestique, gratuite et non monétaire ; le travail au
noir ; la fraude fiscale qui revêtent des caractères
illégaux.
Quatrième limite : le problème de
l'unité monétaire dans le temps (inflation), dans l'espace car il
n'y a pas d'étalon monétaire international.
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Une même quantité de monnaie n'a pas le même
pouvoir d'achat d'un pays à l'autre. Exemple : si un dollar($) en Chine
permet d'acheter deux fois plus de la même marchandise qu'un dollar aux
Etats-Unis, alors il va falloir réévaluer la
réalité du PIB chinois. Si le PIB/hab. chinois est de 2000$/hab,
alors le PIB/hab. chinois en $ parité de pouvoir d'achat (PPA) devient
4000$.
Cinquième limite : le PIB ignore les
externalités négatives de l'économie monétaire
(exemple : la pollution n'est jamais comptabilisée en négatif
dans le PIB). La pollution est une déséconomie mais
comptabilisée comme création de richesses. Le PIB comptabilise
certaines choses comme création de richesse ce qui est destruction de
ressources (exemple : destruction des forêts).
Dans la section qui suit, nous exposons le lien entre croissance
et développement.
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