3- La problématique
Le problème de la moralité dans la
philosophie d'Emmanuel Kant semble porter une double dimension,
c'est-à-dire à la fois morale et humaine. Il n'est pas arbitraire
et contingent mais opportun en raison de son caractère universel pour
tous les êtres raisonnables. La moralité se présente comme
la voie conduisant au triomphe de l'humanité. À ce titre, elle
doit être au fondement de toutes nos actions pour des relations
interpersonnelles intelligentes et intelligibles. De ce point de vue, la
moralité, est la conduite humaine éprise de liberté,
d'égalité, de justice et de paix.
De ce fait, il convient d'en présenter le
concept afin d'y dissiper toute confusion. Pour y parvenir, il importe de se
poser les questions suivantes :
Quelle analyse ressort-il du concept de
moralité ? Si la moralité incombe aux hommes dans quelles mesures
l'humanité peut-elle triompher ? La moralité a-t-elle rapport
à l'éducation dans la société ? Telles sont les
questions qui organisent ce Travail d'Études et de Recherche. Cependant,
quels sont les objectifs poursuivis ?
4- Les objectifs envisagés
Les différentes interrogations
susmentionnées revêtent des objectifs que nous voudrions atteindre
par cette étude sur le concept de moralité. Ils se
déclinent en trois points essentiels tenus par un objectif
général : promouvoir la culture des valeurs sociales chez les
hommes pour des relations dignes et humaines. Quant aux objectifs secondaires,
ils consistent à comprendre la moralité pour de bonnes conduites
sociales. Démontrer qu'elle incombe aux hommes et qu'elle doit porter
l'existence humaine pour un monde moralement meilleur. De plus, il s'agit de
justifier la moralité et son rapport à l'éducation dans la
société pour des échanges interpersonnels fraternels,
paisibles et harmonieux. Montrer que la fin de l'éducation est la
moralité en vertu de sa finalité éthique.
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Dès lors, quelle méthodologie
conviendrait-il pour parvenir à ces objectifs poursuivis ?
5- La méthododologie utilisée
Pour parvenir aux objectifs susmentionnés, nous
choisissons la méthode analytique. En effet, la méthode
analytique aurait pris naissance dans la période socratique, par le
canal des débats sur les phénomènes sociaux. Elle consacre
aussi la philosophie morale. La méthode analytique consiste à
« démontrer l'exactitude des composants d'un aspect afin d'en
saisir les spécificités et de favoriser une compréhension
approfondie de l'ensemble »17. De fait, la méthode
analytique permet la clarté et la précision, dans le discernement
et le raisonnement sur les choses. C'est à juste titre que Frank Robert
écrit ceci : « Je souligne que la méthode analytique ainsi
comprise convient à toutes sortes d'objets d'analyses (...), d'un
processus, d'un raisonnement, d'un concept ou de quoi que ce soit
»18.
En conséquence, nous pouvons noter avec Frank
Robert que la méthode analytique sert à élucider la nature
des objets d'études quels qu'ils soient. De cette manière, nous
pouvons citer l'Idéalisme, le Rationalisme, et le Criticisme comme des
courants de pensée au sein desquels les figures de proue ont recours
dans leurs écrits à la méthode analytique. Nous avons
Platon, ensuite René Descartes, et enfin Emmanuel Kant. En somme, la
méthode analytique nous permettra d'analyser à fond tous les
aspects pertinents liés à la compréhension du concept de
moralité. Mais pour cela, nous choisissons un plan
général. Comment se présente-t-il ?
17 Jacqueline
Russ, Dictionnaire de Philosophie, Op. cit., p.
18.
18 Robert Frank,
Philosophie analytique, Caen, PUC, 1977- 1998,
No 31-32, p. 16.
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