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UNIVERSITÉ FÉLIX
HOUPHOU·T-BOIGNY
(ABIDJAN-COCODY)
UFR : SCIENCES DE L'HOMME ET DE LA
SOCIÉTÉ DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Parcours B :
Philosophie politique et morale Année académique
2015/2016
LA MORALITÉ, FONDEMENT DE
L'HUMANITÉ
DANS FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MOEURS
D'EMMANUEL KANT
Mémoire de Master
PRÉSENTÉ PAR :
DIRECTEUR :
KONÉ Kriminatcha
M. KOUASSI Kpa Yao Raoul
Licencié en Philosophie
Maître de Conférences
PARCOURS B : PHILOSOPHIE POLITIQUE ET
MORALE
LA MORALITÉ, FONDEMENT DE
L'HUMANITÉ
DANS FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MOEURS
D'EMMANUEL KANT
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Mémoire de Master
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE..... 5
PREMIÈRE PARTIE : LE CONCEPT DE MORALITÉ
.. ....16
CHAPITRE I : L'UNIVERSALITÉ DE LA MORALITÉ
18 CHAPITRE II : DES ACTIONS DE BONNE VOLONTÉ
À LA VOLONTÉ BONNE 32 DEUXIÈME
PARTIE : LA MORALITÉ ET LE FONDEMENT
DE L'HUMANITÉ 43 CHAPITRE I : LA
MORALITÉ DANS LA NATURE
DE L'HOMME 45 CHAPITRE II : LA MORALITÉ ENTRE
LIBERTÉ
ET CONTRAINTE. 55 TROISIÈME PARTIE : LA
MORALITÉ ET SON RAPPORT
À L'ÉDUCATION DANS LA SOCIÉTÉ
69
CHAPITRE I : LA CONSISTANCE DE L'ÉDUCATION
71
CHAPITRE II : LA FIN DE L'ÉDUCATION
ET LA MORALITÉ DANS LA SOCIÉTÉ
83
CONCLUSION GÉNÉRALE 94
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE 99
TABLE DES MATIÈRES 104
INTRODUCTION GÉNÉRALE
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La philosophie politique et morale est un vaste
domaine de connaissance de la Philosophie. Ce domaine de recherches comporte
des disciplines diverses et variées, à savoir la Science
politique, l'Éthique, la Philosophie des droits de l'Homme, les
Théories de la justice, etc. Dans ce grand domaine de connaissance, sont
abordés des problèmes liés à l'existence humaine.
Chaque domaine de connaissance renferme une multitude de réflexions
d'auteurs concernant les problèmes qui minent la vie des hommes. Dans
cette vision du monde, l'inaction serait considérée comme une
faiblesse pour l'homme, d'autant plus que sa nature constitutive lui donne les
moyens pour modeler son existence.
De cette manière, l'homme se doit de prendre en
charge son existence avec rationalité. En effet, cette exigence impose
qu'il soit soumis aux valeurs pouvant s'inscrire dans l'ordre du salut de
l'humanité. C'est ainsi que le siècle des
Lumières fut marqué par le triomphe de
la raison. À cette époque, une métamorphose suggère
l'idée que seul le tribunal de la raison peut guider les hommes vers le
progrès. Dans cette mouvance, Emmanuel Kant écrit dans une
intention pédagogique1, les Fondements de la
métaphysique des moeurs, pour éveiller les
consciences, à cultiver les valeurs humaines, pour le plus grand bien de
l'humanité. Ainsi, convaincu de la puissance rationnelle et
intellectuelle de l'home, Emmanuel Kant préconise le traitement de
l'homme comme fin en soi :
L'homme et en général tout être
humain existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou
telle volonté puisse user à son gré ; dans toutes ses
actions, aussi bien dans celles qui le concernent lui-même que celles qui
concernent d'autres êtres raisonnables, il doit toujours être
considéré en même temps comme fin en
soi2.
Cette vision pleine d'humanisme et d'altruisme,
traduit le cri de coeur qu'Emmanuel Kant émet pour la cause de
l'espèce humaine. En effet, il nous exhorte à traiter l'homme
avec beaucoup de respect et de considération. Sa philosophie morale,
militant par excellence contre l'ignorance, le fanatisme, et les
1 Ralph Walker,
Kant, Paris, coll. « Folio Essais », 2002, p.
6.
2 Emmanuel Kant,
Fondements de la métaphysique des moeurs,
trad. de l'allemand par Victor Delbos, Paris, Delagrave, 1984, p.
148.
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formes d'autorités injustes, privilégie
le respect de la personne humaine. Au lieu de considérer l'homme comme
un moyen, il enseigne à y voir plutôt en lui une fin en soi. Elle
tiendrait lieu de dignité humaine, valeur intrinsèque qui, en
l'homme, incite au respect. De plus, il avance que les hommes doivent
s'émanciper par une véritable libération du potentiel
intellectuel et rationnel, en privilégiant l'homme en toutes
choses.
Dans cet élan de considération, le
concept de moralité prend toute son importance dans l'esprit du
philosophe. Il s'inscrit dans le contexte socio politique du siècle des
Lumières qui consacre le renouveau de l'éducation, ayant pour
objectif de changer les façons de penser et s'efforcer de faire sauter
partout les barrières que la raison n'avait point posées. Mieux,
il faut traiter l'humanité avec respect et dignité. D'où
nous formulons notre sujet comme suit : « La moralité, fondement de
l'humanité dans Fondements de la métaphysique des
moeurs d'Emmanuel Kant ».
1- Le thème
Le thème principal qui ressort de ce sujet est
la moralité. Il s'agit ici, de comprendre que la moralité, en
tant que propriété des êtres raisonnables constitue le
fondement de l'humanité. Elle a partie liée avec le réel,
car elle se propose de penser les conduites et pratiques humaines, loin d'en
faire le procès. D'un côté, ce thème en raison de sa
connexion avec l'humanité, est toujours d'actualité. Nous l'avons
choisi pour penser la mesure dans laquelle l'humanité peut triompher. De
fait, il est compréhensible que le thème de la moralité
occupe une place importante dans la compréhension de
l'homme.
Cette importance se justifie par tout le sens loyal et
principiel qu'Emmanuel Kant lui reconnaît. Dans les
Fondements de la métaphysique des moeurs, la
moralité sert d'une part de loi assortie de respect parce qu'elle fait
partie des « concepts moraux qui ont leur siège et leur origine
complètement a priori dans la
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raison »3, de tous les êtres
raisonnables sans exception aucune. D'autre part, elle crée « la
nécessité inconditionnée, véritablement objective,
par suite d'une nécessité universellement valable
»4, dans un rapport au fondement de l'humanité. Ainsi,
la moralité doit porter l'humanité. Par conséquent, ce
sujet nous invite à la compréhension de la moralité qui
est le thème de notre Travail d'Études et de
Recherche.
La recherche de compréhension de la
moralité nous amène à nous interroger de la manière
suivante : Qu'est-ce que la moralité ? La moralité a une
étymologie latine : moralitas. Elle est
relative aux moeurs, et désigne la conformité des conduites
humaines à l'idéal moral5. En effet, parler de
moralité, c'est s'interroger sur la portée ou la valeur des
actions humaines. Or, on ne saurait point concevoir des relations humaines
aussi dignes soient-elles sans le témoignage d'une bonne somme de
respect mutuel. Elle est la marque distinctive d'un hommage rendu à
l'humanité. La moralité prônée par Emmanuel Kant
dans les Fondements de la métaphysique des moeurs,
a pour but de nous inciter à rechercher par tous les moyens
le bien dans la vie. Pour tout dire, la moralité doit orienter et porter
l'existence humaine.
En ce sens, l'actualisation de la pensée morale
d'Emmanuel Kant, dans le contexte actuel de notre civilisation postmoderne, est
opportune pour une incitation à la culture du bien. En cultivant la
moralité, c'est la paix qui est promue ainsi que le triomphe de
l'humanité. Ainsi, nous pensons qu'Emmanuel Kant est un repère
dans un monde sujet à toutes sortes de maux indignant la personne
humaine. Nous le considérons à juste titre comme un maître
de la conduite humaine. Si la valeur morale réside dans la façon
de se tenir dans les rapports sociaux, alors quel pourrait être le cadre
théorique de ce Travail d'Études et de Recherche ?
3 Emmanuel Kant,
Fondements de la métaphysique des moeurs, Op.
cit., p. 120.
4 Emmanuel Kant, Fondements
de la métaphysique des moeurs, Op. cit., 128.
5 Jacqueline
Russ, Dictionnaire de Philosophie, Paris, Bordas,
2003, p. 283.
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