2) Limite des travaux sur la relation de long terme
La relation de long terme entre l'institution et son client
présente des avantages pour les deux parties dans la mesure où le
coût de collecte d'information est réduit et que le client
bénéficie d'un financement souple et adapté à ses
besoins. Mais aussi et surtout certaines limites. De fait,(Omri et Bellouma,
2008), tentent de réfuter la présence d'une rente
informationnelle dans la relation de long terme dont est victime les clients
fidèles de l'institution, et nous savons pertinemment que la relation de
long terme permet à l'institution d'exercer un pouvoir de monopôle
sur ses clients et sont enclins à des captures informationnelles qui
à la suite d'acquisition d'informations pertinentes sur le client est
souvent matérialisé par une hausse du taux
d'intérêt. A cet effet,(Kanatas et Venezia, 1989) cité par
(Eber, 2001), montrent que le prêteur mieux informé que les autres
prêteurs potentiels, détient un avantage informationnel qu'il
possède pendant la longue relation de crédit. L'acquisition
d'information et cependant l'augmentation du taux d'intérêtoffert
implique le monopôle.
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 37
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
De plus, la longue relation de crédit entraine le
laxisme de l'institution de crédit face au contrôle, ici le client
reçoit le crédit au-delà de la somme prévue dans le
contrat et quand il n'a pas remboursé le précédent il en
bénéficie encore. Alors, (Eber, 2001), reprend ses idées
de 1999et montre que la relation de long terme peut effectivement conduire le
prêteur à relâcher le contrôle de leurs anciens
clients, ce qui conduit à un accroissement du risque de portefeuille.
D'après (Hellwig, 1977) cité par (Eber, 2001),
la longue relation de crédit amène l'institution
financière à refinancer l'emprunteur d'un montant plus
élevé encore même quand il présente
déjà les signes de faillite étant donné leur
relation il aura du financement. (Dewatripont et Maskin, 1995), cité par
(Eber, 2001), emboite le pas en soutenant que la relation de terme avec le
client, conduit l'institution financière à assouplir les
contraintes budgétaires « soft-budget constraint » a l'emprunt
c'est-à-dire que l'institution est souvent obligée à
accorder un crédit supplémentaire même en situation
délicate au client, ceci dans l'espoir de remboursement des
crédits passés. Elle considère la maladie
financière de son client comme passagère et que les profits futur
couvriront leurs dettes. Alors, les charges liées à la notion de
soft-budget constraint, proviennent du manque de rigidité de la de
l'IMF.
Bien plus, la relation étroite entre l'IMF et sa
clientèle peut être un facteur qui vient alourdir le risque de
crédit dans la mesure où, elle s'engage envers elle et lui
apporte le soutient même en cas de difficultés financières.
La confiance née de la longue relation entre l'institution de
microfinance et ses clients attenue également le
contrôleexercé par le chargé de crédit et sa
capacité d'évaluation du risque de l'entreprise emprunteuse. On
observe un comportement laxiste de la part de l'institution qui sous
l'hypothèse de la fidélisation des anciens clients accorde du
financement aux entreprises très risquées.
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