2.2- Revue théorique
La gestion des déficits budgétaires fait objet
de controverse au sein des économistes. Pour karl Marx, seul le travail
est source de valeur. Dans le cas d'une baisse de profit par de lourds
investissements, les entreprises sont incitées à plus produire
mais cette production supplémentaire ne trouve pas sa demande du fait de
la modicité des salaires : ceci a provoqué
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Analyse des effets de la masse salariale sur
l'investissement public au Bénin
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une crise du système capitaliste et l'avènement
du socialisme. La résolution du problème par le marché
mène à un accroissement des richesses puis à
l'élévation des salaires vers le « minimum vital » ce
que Adam Smith appel le « salaire de subsistance » qui permet
d'assurer les besoins phycologiques de l'être humain et de sa descendance
qui constitue la main d'oeuvre future. Dans ce cas le niveau de vie augmente
car l'accumulation tire toujours le salaire vers le haut parce-que, la
population s'accroissant, le capital s'accumulant, la division du travail
s'approfondissant, la production (et donc la richesse) par habitant doit
augmenter. Quant aux auteurs libéraux, ils privilégient la force
du marché et préconisent une faible intervention de l'Etat par
une compression des recettes fiscales, des dépenses et du déficit
(Echaudemaison, 2009).
Pour les Keynésiens, la politique budgétaire
constitue un instrument de régulation privilégié car selon
eux, en période de ralentissement, l'Etat doit soutenir
l'activité économique par des dépenses
supplémentaires destinées à relancer l'économie, et
il doit réduire ces dépenses quand l'activité
évolue et que se manifeste un risque inflationniste ou une tendance au
déficit extérieur. Le contexte est celui d'une remise en question
des conclusions néoclassiques à la suite des désordres
économiques et des sévères dépressions des
années 1890 et 1930.
En effet, la demande effective adressée aux entreprises
peut être insuffisante pour assurer la pleine utilisation de tous les
facteurs de production : il y a contrainte de débouchés pour les
entreprises. La production s'ajustant à la demande, il y a bien
équilibre, mais un équilibre de sous-emploi.
La politique budgétaire consiste à utiliser le
budget de l'Etat pour atteindre certains objectifs. Elle peut agir sur les
recettes ou les dépenses pour relancer ou stabiliser l'activité
économique. C'est dans cette optique que certains pays avec l'appui des
partenaires au développement notamment les institutions de Bretton
Woods, adoptent conjointement des politiques économiques rigoureuses
pour la croissance économique.
Ces mesures qui ont pour objectif de veiller à
l'assainissement du cadre macroéconomique sont prescrites en fonction
des caractéristiques des pays et des objectifs visés, comme
l'attestent les travaux de Baldacci et al. (2003). Ils démontrent que la
politique budgétaire doit être adaptée au contexte de
chaque pays pour stimuler la croissance économique.
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Parmi les différentes mesures
préconisées, relatives à la maîtrise des
dépenses de fonctionnement des administrations, en particulier les
dépenses de personnel. Selon les travaux de Paul et Pavot (2006), les
politiques budgétaires actuellement appliquées dans les pays
européens, mettent de plus en plus l'accent sur la maîtrise
durable des dépenses publiques dont l'intérêt est non
seulement la nécessité de mener des politiques de consolidation
budgétaire, mais également de conserver des finances publiques
saines sur le long terme. Toutefois, si ces mesures économiques ont
été à la hauteur des résultats escomptés
dans certains pays, de nombreux économistes et praticiens soulignent que
l'approche adoptée par les partenaires au développement et en
particulier le FMI pour aider les gouvernements à atteindre des niveaux
de croissance économique plus élevés ou à
réduire la pauvreté a échoué (AFRODAD , 2006).
Les résultats mitigés de ces mesures ont
suscité et continuent de meubler des débats contradictoires au
sein des spécialistes et experts des politiques économiques,
comme en témoignent les études et analyses faites à ce
sujet.
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