1.1.2- Hypothèses de travail
Plusieurs hypothèses sous-tendent cette recherche :
- il existe plusieurs caractéristiques de la
variabilité pluviométrique dans le bas
Benin.
- la structure des hauteurs varie dans l'espace dans le bas
Benin.
- les hauteurs de pluies ont des tendances à la hausse
dans le bas Benin.
Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs ont
été fixés.
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1.1.3- Objectifs de recherche
L'objectif global de cette étude est de
caractériser la variabilité spatio-temporelle des hauteurs de
pluies dans le bas-Bénin sur la période de 1981 à 2014
Il s'agit spécifiquement de :
- déterminer les caractéristiques de la
variabilité spatio-temporelle des hauteurs de pluies dans le
bas-Bénin ;
- cartographier la structure spatiale des hauteurs de pluies le
bas-Bénin ;
- analyser les tendances des hauteurs de pluies dans le
bas-Bénin.
Pour une bonne compréhension de la recherche, il est
nécessaire de faire le point des travaux antérieurs.
1.1.4- Etat des connaissances
« La variabilité spatio-temporelle des pluies
» a fait l'objet de plusieurs études académiques. Il est
donc nécessaire de présenter une synthèse des travaux
antérieurs réalisés au Bénin comme dans plusieurs
d'autres pays (thèses, mémoires, études, diverses
publications et traités). Il s'agit en particulier des travaux ayant
abordé d'une manière ou d'une autre le sujet de recherche et dont
certains résultats ont été exploités.
> variabilité spatio-temporelle des
hauteurs de pluies dans le bas-Bénin
De tous les paramètres climatiques, la pluie est le
plus déterminant en milieu tropical, en particulier en Afrique de
l'Ouest (Atchadé, 2014). Une étude des impacts de la
variabilité pluviométrique sur le régime hydrologique a
permis de savoir que cette dernière contribue à la baisse de
l'écoulement. Ainsi,Vissin (2007) remarque l'influence de la
variabilité climatique sur les écoulements du bassin
béninois du fleuve Niger. Pour l'auteur, les déficits
pluviométriques des décennies 1970 et 1980 ont amplifié la
baisse des écoulements dans toutes les rivières (Mékrou,
Alibori, Sota) du bassin béninois du fleuve Niger. Les baisses de
l'écoulement sont cinq (05) ou six (06) fois plus sévère
que celle de la pluie Les résultats obtenus par Ogouwalé (2013)
indiquent que la période 1971-2010 a été marquée
par une dynamique climatique avec près de 17 % d'années
12
déficitaires et une hausse des températures
moyennes de 1,8 °C. Dans le même temps, les conditions
environnementales se sont dégradées. Les unités
d'affectation des terres montrent qu'entre 1978 et 2007, les mosaïques de
culture ont progressé d'environ 29,5 %. Au cours de la même
période, la forêt dense et les forets arborées et
arbustives baissent respectivement de 7,60 % et 14,30 %.A l'horizon 2050, en
référence à la période 1971-2000,
l'élévation de la température moyenne serait de 2,4
à 3,5 °C et la diminution des pluies en moyenne de 43 % avec une
variation spatiale de -18 à -37 % selon les résultats des
scenarii A1B et B1 du modèle Régional REMO. A l'échelle
mensuelle, les mois de janvier et novembre augmenteront d'environ61 % et 70 %
selon le scenario A1B et 42 % et 19 % selon le scenario B1 en rapport a la
référence 1971-2000. Tous les scenarii montrent des encarts de
hauteur de pluies à l'horizon2050, qui seront de l'ordre de 60 à
70 % pour le scenario A1B et de 20 à 41 % pour le scenario B1
(Ogouwalé, 2013).
De son côté dans sa thèse, Atchadé
(2014) montre que le versant de la rivière Zou est soumis à une
fluctuation de ses paramètres climatiques sur la période de 1965
à 2010. Cette dernière influence l'écoulement sur
l'ensemble du bassin mais avec un effet plus important dans le sous-bassin de
Atchérigbé. Par ailleurs, à moyen terme
c'est-à-dire à l'horizon 2030 la variabilité climatique et
la dégradation du couvert végétal entraîneront une
baisse des ressources en eau de surface d'environ 33,87 % et celle des
ressources en eau souterraine d'environ 31,07 %. La production en eau du bassin
baissera d'environ 38,25 %.
Ces différents auteurs ont montré une tendance
à la baisse dans les séries pluviométriques
ouest-africaines. En effet, ces travaux ont mis en exergue les impacts
très marqués des déficits pluviométriques de ces
dernières décennies (1970,1980) sur la disponibilité des
ressources en eau notamment l'écoulement sur des bassins versants tant
régionaux que nationaux. Toutefois, les résultats de ces
études montrent une tendance à la baisse à partir des
années 1970.
13
> structure spatiale des hauteurs de pluies et
l'analyse de la tendance des jours de pluies des hauteurs de pluies dans le
bas-Bénin
Les travaux de Vissin(1998)ont montré que les
chroniques de la pluviométrie au Nord-ouest ont connu une « rupture
de stationnarité » en 1972, avec une diminution progressive des
hauteurs annuelles de pluies du sud vers le nord du bassin, ce qui est en
accord avec les valeurs moyennes de la pluviométrie annuelle 1971
à 2010.Il a également remarqué que les changements
pluviométriques se sont largement amplifiés tout en soulignant
les déficits les plus marqués qui s'observent au coeur de la
saison des pluies, entraînant des déficits très
sensibles.
Amoussou (2010) note un accent particulier sur la
variabilité climatique qui se manifeste par une
irrégularité pluviométrique accompagnée d'une
mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace des
précipitations, un allongement de la durée de la grande saison
sèche, et une réduction du nombre de jours de pluies. Dans cette
étude, il montre de façon générale que la
variabilité du climat modifie le rythme d'écoulement de surface.
En effet, cette variabilité climatique se manifeste par une
irrégularité pluviométrique accompagnée d'une
mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace des
précipitations, un allongement de la durée de la grande saison
sèche, et une réduction du nombre de jours de pluie (Boko, 1988 ;
Houndénou, 1999, Vignigbé, 1992 cité par Séidou ,
2014).
Aimadé (2013) montre que la variabilité
spatio-temporelle connaît une alternance d'années
déficitaires et excédentaires de pluie avec un faible taux du
nombre de jours de pluies et la persistance de la sécheresse. Cette
variabilité pluviométrique relativement forte impose les
contraintes d'ordre climatique les plus remarquables, sur la
disponibilité hydrique. Les précipitations ont une structure
variée, en général se renforcent progressivement de
l'Ouest à l'Est ; ce qui montre l'existence d'un léger gradient
Est-Ouest.
Des résultats similaires ont été aussi
obtenus des travaux réalisés au Bénin par Houndénou
et Hernadez (1998) qui ont fait une analyse des pluies dans la région
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de l'Atacora au nord-ouest du Bénin ; cette analyse
confirme l'existence d'une péjoration climatique sur la période
1960-1990. Cette péjoration se caractérise par une diminution
remarquable des abats pluvieux, une réduction considérable du
nombre de jours de pluie, un début tardif et une fin précoce de
la saison pluvieuse.
Koumassi, (2015) démontre aussi que la
variabilité climatique est marquée dans le bassin versant de la
Sota à l'exutoire de Couberi par une baisse des cumuls
pluviométriques de l'ordre de 20 % sur la période 1960 à
2010. L'insuffisance des pluies et leur mauvaise répartition ont
entrainé en l'occurrence des risques hydro climatiques dont les majeurs
sont la sécheresse et l'inondation.
De leur côté, Houndénou et al.
(2002) mettent en évidence une forte instabilité et une
réduction de la saison humide sur le bassin béninois du fleuve
Niger. Ils montrent aussi que les séries pluviométriques de ce
bassin connaissent une baisse marquée sur la période 1960-1990
avec une recrudescence de « pluies tardives ».
Par ailleurs malgré un retour à un rythme de
pluviométrie plus proche de la normale à la fin des
décennies 1990, les écoulements de surface ne paraissent pas
suivre la même tendance aussi bien en Afrique de l'Ouest qu'en Afrique
centrale (Olivryet al.,1993).
Ces auteurs cités ont permis dans l'ensemble de cerner
d'avantage les articulations et concepts clés du sujet de recherche. Ils
ont permis aussi d'approfondir d'une part les connaissances sur
l'évaluation de la variabilité climatique et l'influence de cette
variabilité sur les ressources en eau. D'autre part, la démarche
méthodologique utilisée par ces auteurs et les résultats
obtenus à l'issue de leurs travaux, ont orienté le choix des
données et la méthodologie adoptée dans le cadre de cette
étude. Cependant ces différents auteurs n'ont pas mis l'accent
sur la gestion qu'il faut faire des ressources en eau pour faire face aux
problèmes de la variabilité spatio-temporelle des pluies
d'où l'importance de cette étude.
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Il est donc important de clarifier certains concepts
clés.
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