2.1.4- La variation des transferts privés et celle
du taux de change de 1992 à 2007
Les transferts privés, étant constitué
économie comme des entrées de devises sans contre partie, se
révèlent incontournables dans la détermination des
variations33 à la hausse ou à la baisse du taux de
change. En analysant le graphique ci-dessous, on a tendance à observer,
sur toute la période d'étude, une certaine corrélation
positive entre la variation des transferts et celle du taux de change.
Cependant, il est à remarquer que les variations des deux variables en
question sont loin d'être proportionnelles. Cela revient à dire
que lorsque les transferts varient fortement à la hausse, le taux de
change varie aussi à la hausse mais de façon moindre.
Graphe 3 : Evolution de la variation du taux de
change et des transferts privés de 1992 à 2007
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Var TXC Var Trans
Source : Calcul des Auteurs
2.5
2
1.5
1
0.5
0
-0.5
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
2005 2006 2007
33 Une variation à la hausse du taux de change
traduit une dépréciation de ce dernier. Tandis qu'une variation
à la baisse traduit le contraire.
28
« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
Septembre
2007 »
[Novembre 2009]
Cette situation a été observée d'abord en
199634 où les transferts privés ont varié de
près de 190%, pour la première fois, en passant de 1.02 milliards
de gourdes en 1995 à 2.96 milliards en 1996. Tandis que, du coté
du taux de change, la variation n'est autre que de 10.6% pour cette même
période (195-1996) en passant de 14.5 gourdes à 16.05 gourdes
pour un dollars US. Ensuite, une autre situation pareille a été
observée pour la période 2002-2003 où les transferts ont
crû de 81% et le taux de change de 49%. Dans les périodes de
troubles politiques où l'activité économique s'est
ralentie, le taux de change a toujours tendance à se
déprécier considérablement et engendre des situations de
forte inflation dans l'économie. Parallèlement, au cours de ces
périodes, les émigrés haïtiens manifestent toujours
le désir d'expédier des fonds à leurs familles en
Haïti. Ces devises, arrivant dans l'économie, constituent dans une
large mesure un palliatif à la dépréciation du taux de
change et permettent à ce dernier d'avoir un écart de variation
ne dépassant pas les 36%.
2.1.5 - La part des transferts dans le FIB nominal de 1993
à 2007
Dans un pays comme Haïti et contrairement à
d'autres pays de l'Amérique Latine et de la Caraïbes (Mexique,
République Dominicaine, Costa-Rica), la part des transferts
privés dans le PIB est un indicateur pouvant expliquer, en termes de
volume, le niveau d'importance des transferts privés dans
l'économie haïtienne. Le graphique ci-dessous nous permet
d'observer en début de période une nette stabilité
jusqu'en 1995. A partir de l'année 1995, la part des transferts
privés dans le PIB est vue de plus en plus importante en passant de
2.51% en 1995 à 27.63% en 2003, soit le pourcentage le plus
élevé de toute la période. Cependant, depuis 2004, cette
part a commencé à diminuer en passant de 26.33% à
19.20%35. Cette diminution est la résultante de
l'augmentation du PIB nominal malgré la croissance rapide des transferts
privés pendant cette période. Donc, on a pu constater que la part
des transferts privés dans le PIB est d'autant plus importante que le
PIB se contracte d'une part et que les transferts croissent d'autre part.
34 L'année 1996 marque deux ans après le
retour à l'ordre constitutionnel où l'on a connu une grande vague
de la migration haïtienne.
35 Parce que le PIB nominal a pris de valeur à
cause de la hausse des prix (Rappelons que :PIBtot =
PRIXtot*QUANTITÉ)
29
« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
Septembre
2007 »
[Novembre 2009]
Graphe 4 : Evolution, en pourcentage, de la part des
transferts dans le FIB nominal
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30.00%
25.00%
20.00%
15.00%
10.00%
5.00%
0.00%
Source : Calculs Auteurs à partir des
données de la BRH et de l'IHSI.
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