2.2- Les Transferts de devises et la Balance des
Paiements d'Haïti (BDP)
%Transf dans le PIB nominal
2.2.1- Les effets quantitatifs des transferts
Durant pratiquement les cinq dernières années de
notre période d'étude, les performances36
enregistrées au niveau du solde des transactions courantes de la balance
des paiements sont la résultante surtout du rythme de croissance des
transferts privés de la diaspora situé au poste des transferts
courants. Le rapport(2006) de la Banque de la République d'Haïti
(BRIT) révèle que les flux des transferts courant ont crû
de 10% consécutivement à l'augmentation de 8.60% des transferts
privés et de 15% des transferts publics. Selon ce même rapport,
les remises des travailleurs haïtiens émigrés,
représentant 74% du total des transferts, se sont chiffrées
à 1,070 millions de dollars ÉU en 2006. Tandis que les dons, de
leur coté ont totalisé 380 millions, soit près d'un tiers
(1/3) des transferts privés. Ces deux catégories de transferts
représentent, d'après les analyses de la BRH, près de 70%
des entrées de devises au niveau du compte des transactions courantes de
la BDP. Ce qui nous permet de rejoindre l'idée
36 Voir en annexe la balance des paiements
d'Haïti de 2002 à 2007
30
« Etude de l'impact des transferts privés de la
diaspora sur le taux de change en Haïti : Octobre 1992 à
Septembre
2007 »
[Novembre 2009]
évoquée à savoir que les transferts
représentent au moins 50% de ces 70% des rentrées de devises dans
l'économie haïtienne.
Mise à part des répercussions sur le PIB en
passant par la consommation et l'investissement, les envois de fonds des
travailleurs haïtiens émigrés ont des impacts directs sur la
balance des paiements (BDP) d'Haïti notamment au niveau du compte des
transactions courantes37. Tom et Wets (2006) ont fait ce constat
dans l'économie de quelques pays38 de la région des
Grands Lacs d'Afrique où ils ont révélé que,
contrairement aux investissements directs étrangers (IDE), les
transferts privés, envoyés par la diaspora de ces pays,
représentent un apport financier plus stable pour eux et apportent des
devises étrangères qui renforcent leur balance des paiements.
L'apport quantitatif des transferts de la diaspora au niveau
du solde des comptes courants de la balance des paiements constitue une
bouffée d'oxygène pour le solde globale de la balance des
paiements en permettant à ce dernier de ne pas être beaucoup plus
déficitaire qu'elle l'est depuis pratiquement les cinq dernières
années de la période couverte. La balance des paiements constitue
un instrument par lequel la BRH suit l'évolution de tous les capitaux
étrangers entrant dans l'économie, comme les transferts
privés de la diaspora. Au cours de la réunion de la politique
monétaire, la BRH peut être amenée à prendre des
décisions visant à augmenter ou diminuer l'offre de devises
dépendamment, non seulement de la situation de ces dernières dans
l'économie, mais aussi de ses objectifs de long terme ou de court terme.
Ainsi donc, la balance des paiements représente le canal par lequel les
transferts privés influent le taux de change indirectement
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