2.1.5. Facteurs
pédologiques
La Commune de Bopa est très propice à
l'agriculture (Viennot et Faure, 1976 ; cité par Igué,
2009). Elle se situe dans un environnement composé majoritairement de
terres inondables et de marécages. Elle est constituée d'une
diversité de sols que l'on peut regrouper en trois (3) grands ensembles
(figure 7) :
ü les vertisols hydromorphes ou terres noires encore
appelés « kodji » sont des sols très
riches. Elles présentent une mauvaise structure et représentent
les 2/5 de la superficie totale de la Commune. Ils couvrent les arrondissements
de Badazouin, de Yêgodoé, de Gbakpodji, d'Agbodji et une partie de
Lobogo. Ce sont des sols à texture argilo-limoneuse propice à la
culture de la tomate, du riz, du soja, du maïs, du palmier à huile
etc ;
ü les sols ferralitiques ou terres de barre sur
sédiment meuble caractérisent les arrondissements de
Possotomè, Bopa et la zone sud de Lobogo. Ces sols sont favorables
à la culture de manioc, de piment, d'arachide, d'oranger etc ;
ü les sols hydromorphes constitués d'un ensemble
de bas-fonds (vallées et bassins) couvrent une partie des
arrondissements de Bopa et Agbodji. Ce sont des terres à texture
sablo-argileuse. Ces sols favorisent les cultures de contre saison compte tenu
de leur caractéristique de rétention d'eau.
Avec ce potentiel pédologique (figure 7), Bopa reste
une Commune propice à l'agriculture notamment du fait de ses terres
noires très riches. Malheureusement, les populations n'en tirent pas
grand profit. Au contraire, ce potentiel constitue, pour elles, un facteur
limitant du fait de l'état d'engorgement (saturation temporaire ou
permanente du sol) à certains endroits. C'est donc une
opportunité pour l'entreprenariat agricole si on s'y met avec des
moyens techniques appropriés. La majorité des populations de
quatre (4) voire cinq (5) arrondissements sur les sept (7) (Agbodji, Badazouin,
Gbakpodji, Yègodoé et une partie de Lobogo) vont voir leurs
revenus agricoles améliorés.
Figure 7: Formations pédologiques de
la Commune de Bopa
2.2. Facteurs humains et
socioéconomiques pour l'entreprenariat agricole
Cette partie comporte les facteurs liés à la
transformation et les facteurs socioculturels et économiques.
2.2.1. Facteurs humains
L'effectif de la population constitue un atout, pour la
réduction du coût de la main-d'oeuvre (Lanokou, 2013). La Commune
de Bopa connaît une évolution croissante de 1979 à 2013
(figure 8).
Figure
8 : Evolution de la population de la Commune de Bopa de
1979 à 2013
Source des
données : INSAE (2013)
L'analyse de la figure 8 montre que la population de la
Commune de Bopa est en croissance. Elle est passée de 40543 habitants en
1979 à 96598 habitants en 2013. Il ressort des résultats des
quatre recensements (1979,1992, 2002 et 2013) que la population de Bopa a connu
un accroissement de 1979-20013.
Ainsi elle est un élément important pour
l'activité agricole. Car elle fournie une main-d'oeuvre agricole aux
producteurs.
Dans cette commune, trois types de main-d'oeuvre sont
utilisés par les producteurs. Il s'agit de : la main-d'oeuvre
familiale, l'aide mutuelle, et la main-d'oeuvre salariale. Parmi ces trois, la
main-d'oeuvre familiale domine. Car la majorité des grands producteurs
sont des polygames. Ces gens de producteurs n'ont pas besoin de la
main-d'oeuvre salariale. Mais, ils font des aides mutuelles avec leurs enfants.
Ces formes de main-d'oeuvre sont une force pour l'entreprenariat agricole.
Main-d'oeuvre familiale
La main-d'oeuvre familiale est constituée de tout actif
agricole travaillant pour son propre compte ou pour le compte commun d'un
ménage, sans aucun contrat ni salaire. Dans presque toute la Commune,
pour cette forme de main-d'oeuvre, les hommes travaillent à plein temps
durant la campagne agricole, et les femmes interviennent au cours de la
période de semailles et de récolte. Comme une exception, les
femmes de l'arrondissement de Possotomè s'adonnent plus aux
activités agricoles (production végétale) que les hommes.
Car les hommes s'occupent de la pêche et ou voyage sur Nigeria pour
chercher de ressources financières pour subvenir aux besoins de la
famille. Ce type de main-d'oeuvre est utilisé par 52 % des
ménages enquêtés de la Commune.
Aide mutuelle
C'est une forme de prestation de service rencontrée
dans la Commune. En effet l'aide mutuelle est un accompagnement de
main-d'oeuvre, soit entre les ménages, les voisins ou les membres d'une
même famille. Elle se fait en groupe. L'aide mutuelle est utilisée
par 30 % des ménages enquêtés.
Par ailleurs, tout le monde doit travailler de la même
façon à chaque séance, et celui pour qui on travaille est
tenu de nourrir le groupe dans la journée. C'est une pratique qui est
appréciée par les producteurs agricoles.
Main-d'oeuvre salariale
La main-d'oeuvre salariale est utilisée par un petit
nombre de producteur à cause de sa cherté. Celui qui choisit
cette forme de main-d'oeuvre nourrit (manger et boisson
« alcool ») l'ouvrier pendant l'activité. A
défaut, le travail n'est pas exécuté avec soin. Le
producteur fait recours à cette main-d'oeuvre en cas d'insuffisance de
celles familiale et mutuelle. La main-d'oeuvre salariale est employée
par 18 % des ménages enquêtés. Les ouvriers
« salariés » sont de deux types : les autochtones et
les étrangers. Les autochtones sont des élèves, des
apprentis en quête d'argent pour les petites dépenses, et des
démunis qui ne disposent pas d'assez de terres. Les étrangers
sont constitués en général de jeunes immigrants venant des
Communes voisines (Houéyogbé, Lokossa, Lalo, Dogbo) et qui
s'installent dans la Commune. Ils se font employer par les grands exploitants
et propriétaires terriens.
|