EXPERIENCEDE SANTE DES FAMILLES DONT UN MEMBRE EST
ATTEINT DE L'EPILEPSIE : EXEMPLE DANS LA COMMUNAUTE BANGOUA - REGION DE
L'OUEST CAMEROUN
Mémoire rédigé et soutenu publiquement en
vue de l'obtention
du Diplôme d'Etat d'Infirmier
Par :
NGANGA PENE Fabrice Gabin
Étudiant 3e année
Sous la Direction de:
Maitre SAH TATSING Félix Désiré, inf. SRN,
B.Sc, M.Sc, Ph.D. (c)
Praticien hospitalier et Assistant chargé de cours
Mai 2016 (10e promotion)
ATTESTATION DE L'ORIGINALITE
DU TRAVAIL DE RECHERCHE
Je soussigne M.SAH TATSING Félix Désiré,
Directeur de mémoire certifie par la présente que l'étude
effectuée sous le
thème : « Expérience des familles
dont un membre est atteint de l'épilepsie » a
été réalisée par l'étudiant NGANGA PENE
Fabrice Gabin et peut être soutenue publiquement.
Fait à
Bafoussam le 9 Mai 2016
LE DIRECTEUR DE MEMOIRE
Signature
SOMMAIRE
DEDICACE...............................................................................
REMERCIEMENTS.....................................................................
LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET
SIGLES.....................
LISTE DES
TABLEAUX...............................................................
LISTE DES
ANNEXES..................................................................
RESUME...................................................................................
ABSTRACT...............................................................................
INTRODUCTION........................................................................
CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE
L'ETUDE.................................
CHAPITRE II : ELABORATION CONCEPTUELLE DE L'ETUDE ET REVUE
DE LA LITTERATURE......................................................
CHAPITRE III :
METHODOLOGIE..................................................
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS........
CHAPITRE V : SYNTHESE ET
DISCUSSION.....................................
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS..................................................
Conclusion.................................................................................
Suggestions................................................................................
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES..............................................
ANNEXE..................................................................................
DEDICACE
A Monsieur
KAMGA PENE Morgan Magloire
Tous les mots du monde ne sauraient exprimer
l'immense reconnaissance que j'ai au vue de tout ce que tu as
fait et continue de faire pour moi.
Reçoit tous mes hommages par ce modeste travail en guise
de reconnaissance et de mon infinie gratitude.
Que Dieu te bénisse.
REMERCIEMENTS
Je remercie tout d'abord le DIEU TOUT
PUISSANT pour toutes ses merveilles et ses grâces.
A M. SAH TATSING Félix Désire
qui a accepté de diriger ce travail et qui a toujours été
disponible, je dis merci.
Mes remerciements vont également à l'endroit du
directeur de l'école privée de formation des personnels
sanitaires «Fondation TCHUENTE» M. KENTSOP Jean
et à tout le corps enseignant qui ont toujours su mettre à notre
disposition des enseignements de qualité.
A monsieur le sous-préfet de l'arrondissement de
Bangangté qui a permis que je puisse enquêter dans sa zone de
commandement.
Je remercie par ailleurs la communauté Bangoua et
surtout leur chef supérieur sa majesté TCHATCHOUANG
DJANPOU Anick Julio pour leur accueil, leur sympathie, leur
hostilité, lesquels ont permis la bonne collecte des données
recherchées.
A Mme Annie BIDOL (IDEP en chef du CSI de
Bangoua), je dis un grand merci pour ses conseils.
Un merci particulier à M. et Mme
MFANDA pour leur, tolérance, encadrement, conseil et
soutien durant cette formation.
A M. et Mme NOUMI pour leur soutien et
conseil, je dis infiniment merci.
Mes remerciements vont de tout coeur à toute la
famille PENE pour son amour inconditionné et son
réconfort, particulièrement à Mme PENE
Alice ma tendre chère maman, M. PENE Lucas mon
papa, à André, Victor,
Jeannette, Eugène,
Bernard, Guy, Florence,
Emilie, Lydie, pour leur soutien infini et
leurs conseils.
A Mme Florence NITCHEU je dis merci pour son
soutien et sa disponibilité sur tous les plans, infiniment merci
tata.
Je ne remercie jamais assez tous mes camarades de promotion et
particulièrement JAHOUNG, EMALIEU,
BEANGA, DANKAM, YEMJI,
BAMEN, NJEUGANG, avec lesquels je
révise mes leçons depuis notre entrée dans cette
école.
Un merci particulier va à l'encontre de
DSEUDJIEP Héloïse Esthète pour son soutien
et ses conseils pendant les périodes de découragement.
Ce serait très ingrat de finir sans remercier le
personnel de l'HRB pour son encadrement pendant mes stages hospitaliers et
particulièrement à M. Gérard FETSE TAMA
son directeur.
A Mme Valérie KOAGNE et à M.
MOTSEBO Bathelemy je dis merci pour leur aide, soutien,
compréhension et conseil.
Mes remerciements vont à l' endroit de tous ceux que je
n'ai pas cité plus haut, qui de près ou de loin ont
contribué à l'édification de ce travail.
LISTE DES ABREVIATIONS,
ACRONYMES ET SIGLES
COSA : Comité de Santé.
CSI : Centre de Santé Intégré.
Dg : Diagnostic.
EEC : Eglise Evangélique du Cameroun
EEG Electroencéphalogramme.
FT : Fondation TCHUENTE.
IDE : Infirmier Diplômé d'Etat.
IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique.
MINPROFF : Ministère de la Promotion de la Femme et
de la Famille.
MINSANTE : Ministère de la Santé.
N° : Numéro.
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
PEC : Prise En Charge.
TDM : Tomodensitométrie.
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l'Enfance.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : caractéristiques
sociodémographique des répondants............
Tableau 2 :
suggestions..............................................................
LISTE DES ANNEXES
1- Demande manuscrite d'autorisation d'enquête
adressée a l'administration de l'école.
2- Demande d'autorisation d'enquête adressée au
sous-préfet de l'arrondissement de Bangangté.
3- Autorisation d'enquête adressée au chef
supérieur Bangoua par le sous-préfet de l'arrondissement de
Bangangté.
4- Guide d'entretien semi-structuré.
5- Fiche de transcription.
6- Budget de l'étude.
7- Chronogramme.
8- Bibliographie de Moyra Allen.
9- Liste des personnels.
10- Table de matières.
1 RESUME
Notre étude qui portait sur
« l'expérience de santé des familles dont un membre est
atteint de l'épilepsie », est née du problème
selon lequel certains patients épileptiques sont abandonnés par
leur famille dans la localité de Bangoua. Le but de cette étude
était de faciliter la construction des stratégies de soins pour
renforcer le potentiel de santé des familles dans le contexte de la
communauté de Bangoua et limiter de ce fait le nombre de crises des
épileptiques. L'objectif principal était de caractériser
l'expérience de santé des familles dont un membre est
épileptique et nous avons émis comme hypothèse que les
familles Bangoua dont un membre est épileptique auraient une
expérience de santé en ce qui concerne l'épilepsie. Nous
avons mené une étude qualitative selon une approche
constructiviste, pour mieux cerner certains phénomènes complexes
associés à l'être humain et à ses expériences
de vie. Le guide d'entretien semi structuré nous a permis de collecter
nos donnés tout en respectant l'éthique de la recherche et notre
enquête c'est déroulée du 04 au 11 Avril 2016, la
population cible était constituée de personnes adultes (plus de
18 ans) vivant avec un épileptique et la taille de notre
échantillon est de 10 chefs de ménage. Les théories de
McGill et Calgary ont été mobilisés dans cette
étude donc les principaux résultats sont les suivants :
L'âge moyen du chef de famille est de 42 ans, ils ont un niveau
d'étude moyen, les chefs sont majoritairement de sexe masculin, des
cultivateurs et de religion chrétienne, le statut matrimonial dominant
est celui de célibataire dans lequel sont inclus les veufs et les
veuves. Les familles relèvent des défis en mobilisant des forces
et des ressources, déploient des stratégies qui leur permettent
d'apprendre de cette maladie, certains chefs de ménage se sont vu nantis
en ce qui concerne l'épilepsie, c'est une expérience très
fort qui les responsabilise et les grandit davantage, mais c'est pour d'autres
une expérience très émouvante et difficile à vivre
avec leurs enfants épileptiques, la foi des uns et des autres est plus
grande car disent-ils, seul Dieu peut véritablement guérir
cette maladie. Cependant l'insuffisance d'information en ce qui concerne la
maladie est un des facteurs rendant cette expérience difficile à
vivre, ainsi que l'inexistence dans la localité d'une association des
familles de personnes vivant avec l'épilepsie.
2 ABSTRACT
Our study which focused on "the health experience of families
with a member suffering from epilepsy" originated from the problem that some
epileptic patients are abandoned by their families in the locality of Bangoua.
The purpose of this study was to facilitate the design of care strategies to
strengthen the health potential of families in the context of the community of
Bangoua and thus limit the number of crises for epileptic individuals. The main
aim was to characterize the health experience of families with a member who is
epileptic and we have hypothesized that families from Bangoua with a member who
is epileptic would have some health experience when it comes to epilepsy. We
conducted a qualitative study using a constructive approach, to better
understand some complex phenomena involving human beings and their life
experiences. The semi structured interview guide allowed us to collect our data
abiding research ethics, and our survey took place from 04 to 11 April 2016.
The target population was constituted of adults (over 18 years) living with
someone who is epileptic and the size of our sample was 10 household heads.
Theories of McGill
and Calgary have been mobilized in this study whose main
results are as follows: the average age of the household head is 42 years, they
have a medium level of study, the leaders are predominantly male, farmers and
Christians; the dominant marital status is that of unmarried (single)
individuals, including widows and widowers. Families face challenges of
mobilizing forces and resources, deploy strategies that allow them to learn
from this disease. Some household heads found themselves enriched with
knowledge regarding epilepsy; it is a very strong experience that empowers them
and makes then grow more, but for others it's a very emotional and difficult
experience to live with their epileptic children. The faith of some and others
is greater because, as they say, only God can truly cure this disease. However
insufficient information regarding epilepsy is one of the factors making this
experience difficult to live, as well as the lack in the locality of an
association of families of people living with epilepsy.
3 INTRODUCTION
L'épilepsie ou comitialité est selon le
dictionnaire médical français, une maladie chronique,
caractérisée par la survenue paroxystique de crises d'aspect
variable selon les malades, allant des convulsions
généralisées (grand mal) ou partielles (focales),
tonico-cloniques ou au contraire atoniques, aux absences, à la
répétition incessante d'absence ou encore d'attitude automatique
répétitives(...). Cette maladie touche une bonne quantité
de citoyens camerounais et est plus présente dans certaines
communautés, c'est le cas des communautés Bafia, Akonolinga et
Bangoua. Cette dernière étant le lieu de notre étude. Elle
réduit considérablement la main d'oeuvre, nécessite
beaucoup d'attention et une vie une différente que celle de personnes
n'en souffrants pas, c'est une maladie perçue comme maladie
« honteuse » pour une catégorie de personne, et la
perception « honteuse » de la maladie rend difficile le
vécu des malades épileptiques et de leurs familles.
C'est fort de tout ceci et dans le cadre de notre étude
que nous avons décidé de faire une recherche sur :
« l'expérience de santé des familles dont un membre est
atteint de l'épilepsie : exemple dans la communauté Bangoua,
région de l'ouest Cameroun ». Le but de notre étude est
de faciliter la construction des stratégies de soin pour renforcer le
potentiel de santé famille dans le contexte de la communauté
Bangoua et limiter de ce fait le nombre de crises des personnes vivant avec
l'épilepsie ; notre question de recherche est: quelle est
l'expérience de santé des familles dont un membre est atteint de
l'épilepsie ? L'hypothèse émise pour répondre
à cette question est celle selon laquelle les familles Bangoua ayant un
épileptique en leur sein ont une expérience de santé en ce
qui concerne l'épilepsie. L'objectif fixé ici est de
caractériser l'expérience de santé des familles dont un
membre est épileptique. L'étude qualitative selon une approche
constructive est celle utilisée pour faire ce travail articulé
autour de cinq chapitres. Le 1er chapitre est intitulé cadre
général de l'étude, il comporte dans sa structure, le
contexte de l'étude, la justification du choix du sujet de
l'étude, l'énoncé du problème, la question de
recherche, l'hypothèse, l'objectif, le but et l'intérêt de
l'étude. Le 2e chapitre est titré :
élaboration conceptuelle de l'étude et revue de la
littérature, ici est fait une recension des écrits sur notre
thème de recherche. La méthodologie titre le 3e
chapitre qui déroule l'aspect pratique et la méthode de notre
recherche. le 4e chapitre est libellé présentation et
analyse des résultats et la synthèse et discussion font l'objet
du 5e chapitre de notre étude qui se termine par la
conclusion et des suggestions.
4 Chapitre I :
CADRE GENERAL DE
L'ETUDE.
5 Contexte de l'étude
L'épilepsie est l'affection neurologique chronique la
plus fréquente après la migraine et la maladie D'Alzheimer
(Edmonton Epilepsy Association, 2011) ; maladie fréquente, mais souvent
cachée : son incidence est de 50/100.000 habitants, sa
prévalence est de 0,5 à 0,8 % de la population mondial,
l'épilepsie concerne 7 sujets pour 1000 habitants. En France elle touche
1% de la population soit un demi million de personnes, on pronostic chaque
année près de 50 sujets sur 100000, qui débuteront une
épilepsie. 40 % des épilepsies sont d'origine symptomatique et de
5 à 10 % sont sans cause apparente dites idiopathiques, avec une origine
génétique possible. Autrement, on parle d'épilepsie
cryptogénique lorsque l'origine reste inconnue. Ainsi les causes de
l'épilepsie ne sont-elles retrouvées qu'une fois sur deux. On
distingue en fait quatre types d'épilepsie: L'épilepsie
spontanée bénigne (20 à 30 % des cas).
Les malades répondent bien à un traitement
médical que l'on peut arrêter au bout de quelques années.
L'épilepsie pharmaco sensible (30 à
40 % des cas). La rémission est permanente
sous traitement et il est possible d'envisager l'arrêt de la
médication. L'épilepsie
pharmacodépendante (10 à 20 % des cas). L'arrêt du
traitement entraîne des rechutes systématiques. L'épilepsie
pharmaco résistante (20 % des cas).
Cette forme d'épilepsie grave résiste à tous
traitements médicamenteux. Au plan individuel, cette forme
d'épilepsie constitue un handicap important aux conséquences
socioprofessionnelles souvent majeures. (Épilepsie de l'enfant et de
l'adulte)
On estime aÌ 1% de la population, le nombre de
personnes atteintes, soit 300 000 personnes dans l'ensemble du Canada. Dans
l'ensemble de l'Amérique du Nord, près de quatre millions de
personnes auraient l'épilepsie. (Edmonton Epilepsy Association, 2011)
Toutefois il peut s'agir d'une sous-estimation car dans
certaines études menées dans certains pays (Colombie, Equateur,
Inde, Libéria, Nigeria, Panama, Tanzanie, et Venezuela par exemple)
suggèrent une prévalence plus élevée
supérieure à 10 pour 1000. Il y'a donc dans le monde 50 millions
d'épileptiques. La prévalence de l'épilepsie sur la
durée de vie c'est-à-dire le nombre de personnes qui à
l'heure actuelle dans le monde souffrent d'épilepsie, et on souffert
dans le passé ou en souffrirons à l'avenir pourrait
s'élever a 100 millions. (Web)
En Afrique subsaharienne la prévalence est de 5,2 pour
1000 et son incidence de 74 pour 1000.
Au Cameroun la prévalence est de 58 pour 1000 et son
incidence de 46,9 pour 1000 (Dongmo et al 1998)
6 Justification du choix du sujet de l'étude
6.1 Justification
personnelle
Le choix de ce sujet est fondé sur le fait que la
communauté Bangoua regorge beaucoup de patients épileptiques,
ceci ce vérifie par l'approvisionnement d'une catégorie des
habitants de cette communauté, en médicament utilisé dans
le traitement de l'épilepsie, à l'occurrence le
phénobarbital. La vive émotion ressentie pour le patient
épileptique rencontré dans le centre. L'insuffisance de
sensibilisation de la communauté sur l'épilepsie, la population
n'est pas bien outillée en ce qui concerne cette affection, ceci
s'explique par le désintéressement de cette population en ce qui
concerne l'information et aussi par l'inaccessibilité pour tous au moyen
de communication du genre télévision et poste radio. Il y'a aussi
le délaissement de certains malades par leur familles.
6.2 Justification
scientifique
Comprendre l'expérience des familles dont un membre est
atteint de l'épilepsie. Ceci pour offrir aux infirmiers des pistes de
réflexion en vue de construire des stratégies de soins pour
renforcer le potentiel de santé des familles dans le contexte de la
communauté de Bangoua et limiter de ce fait le nombre de crise des
patients.
Le temps passé avec nos patients épileptiques
nous a permis d'énoncer le problème de notre recherche.
7 Problème de recherche.
Pendant notre stage communautaire dans la localité de
Bangoua et plus précisément au CSI de ladite localité,
nous avons été témoins de nombreuses constatations tant
positives que négatives. Il s'est agit d'abord de l'accueil chaleureux
de la communauté ; puis de leur expérience en matière
de prise en charge (PEC) de leurs membres atteint de l'épilepsie. Ce qui
nous éblouit de prime à bord dans cette communauté c'est
l'état général des patients épileptiques, cet
état général se traduit par les stigmates dermiques
surtout. L'un des faits significatif de cette communauté c'est la forte
demande en anti épileptique tel le phénobarbital ou
gardénal. Ce sont ces situations qui ont motivé notre envie de
vouloir en savoir plus sur l'épilepsie dans cette localité. Des
propos du chef de centre et du président du COSA prés de 50?
seraient épileptiques. Lors d'une descente en communauté pour une
causerie éducative une scène s'est produite, c'était un
épileptique en pleine crise n'étant pas secouru par ceux qui
étaient la et qui nous ont répondu qu'ils ne pouvaient pas s'y
approcher du fait que la maladie soit contagieuse. Bien avant nous avons
reçu un patient brulé suite à une crise épileptique
pendant qu'il cuisait son repas et qui était abandonné a
lui-même par les environs et par sa propre famille qui le méprise
dit t-il à cause de sa maladie. Nous avons assisté à
plusieurs scènes qui nous ont vraiment irrités. Pour mieux
comprendre ce phénomène nous avons approché plusieurs
personnes dans le but de savoir ce qu'elles savent de l'épilepsie et ce
qu'elles en pensent ; plusieurs réponses nous ont été
données et la majorité était alarmante et pour mieux
faire comprendre la situation trois de ses témoignages sont
donnés ci- dessous.
Mr X 23ans nous dit «mieux même le sida
car on peut ne pas savoir quand tu l'as, l'épilepsie c'est la
sorcellerie c'est un sort, on lance cela ici, moi je ne peux même pas
m'approcher de celui qui en souffre, encore moins quand il vient de tomber car
l'on dit que c'est contagieux. Je dois avouer que sa fait mal de les voir quand
ils tombent sans rien pourvoir faire mais(...) ».
Mlle Y 21ans répond : «c'est une
maladie que je ne comprends pas, presque nous tous chez nous souffrons de
cela ; j'ai honte quand je marche car parfois je tombe et quand je passe
l'on se moque de moi et sa m'attriste au point ou tout le temps je pleure. Jai
un enfant et j'ai même peur que lui aussi en souffre, son père m'a
abandonné quand il a su que je souffrais de l'épilepsie ;
certains gens me disent que cela ne se traite pas et d'autres le contraire et
moi je vous demande si on peut traiter cela a hôpital, aidez nous car
maman a déjà fait le tour des prestataires socio-sanitaire avec
nous pour cela. C'est très pénible de vivre
avec ».
Mlle Z 23 élève en classe de seconde dit :
«je ne sais pas comment définir mais j'en souffre depuis 4ans,
c'est une mère du quartier qui vient souvent me faire les couches de
nuit et chaque fois qu'elle vient me le faire, le lendemain je tombe et sa peut
me faire comme cela pendant un mois. Pour moi, ce n'est pas gênant, ce
sont les gens du quartier qui m'insultent, je sais qu'on m'a seulement
lancé cela car je suis la seule à avoir cette maladie chez nous,
cela ne fait que quelques temps que ceci m'arrive. Parfois j'ai honte mais pas
trop souvent car ici c'est la maladie de tout le monde».
Il transparait de ces témoignages que
l'épilepsie est un réel problème de santé dans la
localité de Bangoua, que les familles et la communauté
développe par expériences des comportements divers à
l'endroit des victimes qui souffrent biologiquement, physiologiquement et
sociologiquement. Malgré les ressemblances sur le plan humain, d'un
vécu, des éléments spécifiques au contexte de la
localité de Bangoua laissent présager des
spécificités au niveau des vécus des familles, relatifs
à leur expérience de santé. Ceci nous a amené
à nous poser certaines questions sur le vécu des familles
affectées par cette maladie dans la communauté Bangoua. Ces
questions ont fait office de questions de recherche élaborées
ci-dessous.
8 Question de recherche
Quelle est l'expérience de santé des familles
Bangoua dont un membre est atteint de l'épilepsie?
8.1 Questions
spécifiques :
- Quels sont les défis relevés par les familles
de la communauté de Bangoua dont un membre est atteint de
l'épilepsie ?
- Quelles sont les forces et les ressources mobilisées
par ces familles?
- Quelles sont les stratégies de <<faire
face>> déployées par ces familles?
- Quels sont les apprentissages développés par
ces familles?
Pour répondre à ces questions, nous avons
émis des hypothèses ci-dessous citées.
9 Hypothèse de l'étude
Les familles Bangoua dont un membre est épileptique
auraient une insuffisance d'expérience de santé en ce qui
concerne l'épilepsie.
9.1 Hypothèses
spécifiques
- Les familles possédant un membre épileptique
relèveraient certains défis vis-à-vis de la maladie.
- Les familles dont un membre est atteint d'épilepsie
mobiliseraient des forces et des ressources face à la situation.
- Certaines stratégies seraient
développées par ces familles pour faire face à la
souffrance de leur proche.
Ces familles développeraient des apprentissages face
à la maladie de leur membre.
Pour mener à bien notre étude nous nous sommes
fixés quelques objectifs ci-dessous cités :
10 Objectifs de l'étude
Ressortir l'expérience de santé des familles
dont un membre est épileptique.
10.1 Objectifs spécifiques
- Identifier les défis que relèvent les familles
dont un membre est épileptique.
- Assimiler les forces et les ressources mobilisées
par ces familles.
- Reconnaitre les stratégies déployées
par ces familles pour faire face à la souffrance de leur membre.
- Confondre les apprentissages développés par
ces familles.
Ces objectifs ont été fixés pour nous
permettre d'atteindre un but à la fin de notre étude, le
paragraphe suivant illustrera ce but.
11 But de l'étude
Le but de notre étude est de faciliter la construction
des stratégies de soins pour renforcer le potentiel de santé des
familles dans le contexte de la communauté de Bangoua et limiter de ce
fait le nombre de crises des épileptiques.
12 Intérêt de
l'étude
L'intérêt de notre étude s'articule sur
deux volets à savoir le volet théorique et le volet pratique.
12.1 Intérêt pratique
L'organisation de notre étude repose sur
l'expérience de santé des familles ayant en leur sein un
épileptique. Cette étude nous a permis de mieux comprendre les
familles vivantes avec des épileptiques et les épileptiques
eux-mêmes, les résultats de l'étude pourront permettre
l'élaboration des stratégies de lutte contre l'épilepsie
et ainsi, ces résultats constitueront un point d'encrage vital dans la
prise en charge des épileptiques.
12.2 Intérêt théorique
Notre étude pourra contribuer à résoudre
les problèmes d'accompagnement des familles possédant un membre
épileptique et les épileptiques dans leur dimension
bio-psycho-socio-spirituelle, par les infirmiers.
13 Chapitre II :
ELABORATION CONCEPTUELLE DE
L'ETUDE ET REVUE DE LA LITTERATURE.
Le modèle McGill se présente comme un choix
judicieux pour mieux comprendre l'expérience des familles dont un membre
vit l'expérience de la maladie épileptique, compte ténu de
son approche familiale misant sur le potentiel de santé, et ce, dans une
perspective de collaboration avec les infirmières. Par ailleurs, le
modèle de Calgary relatif à l'évaluation familiale (MCEF)
permet d'explorer le système familial au point de vue de sa structure et
de son fonctionnement. Ainsi le cadre de référence pour notre
étude, intègre les modèles McGill et de Calgary.
Le présent chapitre présente le modèle
McGill, avant de faire une récession des écrits sur notre
sujet.
1 Le modèle McGill
Connu aussi comme le modèle développemental de
santé et de soins infirmiers (DMHN), le modèle McGill a
été élaboré par Moyra Allen vers les années
1970. Guidée par la théorie de l'apprentissage social de Bandura
et la théorie générale des systèmes (Ford-Gilboe,
1994), la réflexion d'Allen a beaucoup été nourrie des
travaux de l'OMS sur la notion des soins de santé primaires (Gasse &
Guay, 1997). De plus, elle s'est inspirée de la pratique
infirmière telle qu'elle était exercée dans le
réseau québécois à cette époque (Malo,
Côté, Giguère, & O'Reilly, 1998). Cette conception
s'est développée par les travaux du corps professoral et des
étudiants de l'Université McGill d'où son nom courant
« modèle McGill » (Ford-Gilboe, 1994).
1.1 Les postulats
Le modèle McGill vise à mieux comprendre la
nature du développement sain des personnes et des familles ainsi que le
rôle des infirmières qui contribuent à ce
développement (Allen, 1986). Les soins infirmiers évoluent en
tant que science des interactions en promotion de la santé (Allen,
1986). En outre, les postulats, fondements de base du modèle,
reflètent la philosophie et les valeurs qui le sous-tendent, et
clarifient d'une façon cohérente les liens entre les
différents éléments (Kravitz & Frey, 1989). En effet,
Allen postule d'abord que la plus grande ressource d'une nation est sa
santé et que tous les individus et toutes les familles possèdent
des forces, un potentiel de santé.
Comme deuxième postulat, les individus, les familles et
la communauté aspirent à une meilleure santé et sont
motivés à y arriver. Le troisième postulat mentionne que
la santé s'apprend par la découverte personnelle et une
participation active. Le quatrième précise que la santé
est un phénomène familial et le cinquième que la relation
infirmière/client est une relation de collaboration. Enfin avec le
dernier postulat, Allen affirme que les soins infirmiers sont une ressource de
santé primaire pour les familles et la communauté (Malo et al.
1998).
Au Cameroun, ces postulats sont cohérents avec un
contexte où la famille revendique de plus en plus son rôle de
soignant primaire et sa participation active surtout à la prise des
décisions en ce qui concerne la santé de ses membres. D'un autre
côté, nous croyons que la profession infirmière
Camerounaise, en construction d'identité, trouvera une plus grande
légitimité en se positionnant comme ressource de santé
primaire pour ces familles.
1.2 Le modèle
McGill et les concepts centraux du méta paradigme
Les concepts santé, personne/famille, environnement et
soins infirmiers, concepts centraux du méta paradigme infirmier sont
définis à la lumière du modèle McGill.
1.2.1 La santé
Selon le modèle McGill, la santé est un
phénomène familial déterminé par le contexte
social. Elle se développe par l'apprentissage des comportements sains
(Allen, 1986), et implique une participation active (Ford-Gilboe, 2002a).
La santé est un processus dynamique, elle est vue comme
un mode de vie, une façon d'être, de croître et de devenir
(Malo et al, 1998). En outre, la santé et la maladie sont deux concepts
distincts, ils peuvent coexister chez une personne à des degrés
différents. La maladie peut être considérée comme
une occasion d'acquérir et d'apprendre de nouvelles connaissances et
compétences, un événement de la vie qui met la famille au
défi de développer ses compétences et d'utiliser ses
forces et ses ressources en vue d'atteindre ses buts (Allen, 1986). Ainsi, le
modèle McGill conçoit la santé d'une personne comme la
somme de ses habiletés à composer avec les
événements de la vie quotidienne qui lui permet de grandir
(Lafrenière, 2004).
1.2.2 La personne/famille
La personne selon le modèle McGill est
conceptualisée en tant qu'unité familiale.
La famille est généralement définie comme
un groupe naturel et plus spécifiquement par la perception individuelle
de ce qui constitue ce groupe (Allen, 1982). La personne et la famille sont des
systèmes ouverts, en interaction constante l'un avec l'autre et avec
l'environnement et la communauté (Kerouac, Pépin, Ducharme, &
Major, 2003). Dans un sens large, toute personne qui a une influence sur les
décisions que prend un individu peut être considérée
comme famille (Kravitz & Frey, 1989).
Dans le modèle McGill, le centre d'intérêt
de l'infirmière est la famille plus que la personne, surtout que les
comportements de la santé se développent au sein de la famille
(Allen, 1986). La personne peut être le centre d'intérêt,
mais elle est perçue à travers le « filtre familial »
reconnaissant ainsi l'influence mutuelle entre la personne et la famille.
La famille est active et elle apprend aussi de ses
expériences antérieures. Le modèle d'Allen guide
l'infirmière en mettant l'accent sur le potentiel des familles à
s'engager dans l'apprentissage des comportements de santé, par
opposition au fait de se centrer sur les déficits et les
problèmes présents (Ford-Gilboe, 1994).
1.2.3 L'environnement
L'environnement est le contexte d'apprentissage qui ne se
réfère pas au cadre lui-même, mais aux
caractéristiques sociales qui influent sur l'apprentissage (Ford-Gilboe,
1994). La famille constitue le premier contexte d'apprentissage de la
santé (Malo et Al, 1998).
Les qualités d'un environnement soutenant
l'apprentissage incluent les valeurs considérant des
événements ordinaires de la vie familiale comme des occasions
légitimes d'apprendre et de croître. Ces qualités incluent
également la disponibilité des connaissances et des ressources et
l'accessibilité à des familles qui ont les mêmes
préoccupations (Allen, 1986).
1.2.4 Les soins infirmiers
D'après Allen (1986), les soins infirmiers sont
définis comme la science des interactions promouvant la santé; la
raison d'être des soins infirmiers est d'aider les familles à
développer leur potentiel de santé (Gottlieb & Rowat, 1987).
Le rôle de l'infirmière implique l'organisation d'un environnement
qui stimule et attire l'attention et l'intérêt des familles tout
en les reconnaissant comme des partenaires. Allen décrit une approche
pour la pratique des soins, appelée « situation-responsive
nursing » avec les deux dimensions : contenu et démarche
(Ford-Gilboe, 1994).
La dimension « contenu » décrit le noeud du
travail en ce qui a trait à la santé. Elle suppose que
l'infirmière et le client aient une orientation cognitive commune selon
laquelle le système familial est capable de développer et
d'acquérir des comportements sains en apprenant des expériences
de la vie (Ford-Gilboe, 1994).
La démarche de soins décrit le processus selon
lequel les infirmières et le client travaillent ensemble. Elle est
régulée par une relation de collaboration basée sur la
participation active, la négociation, le partage des
responsabilités et une distribution équivalente non
hiérarchique du pouvoir. Ce sont des partenaires à parts
égales; chacun contribue par ses habiletés et ses forces à
la recherche de la santé. D'après Allen, la famille acquiert
ainsi un certain contrôle relatif aux situations et aux
événements de la vie (Gasse& Guay, 1997). Aussi, cette
démarche est décrite comme étant exploratoire,
expérimentale et procédant d'une façon évaluative
(Kravitz & Frey, 1989). L'évaluation est une activité de
partage des informations recherchées où, infirmière et
client, travaillent tous deux pour comprendre la situation relative à la
santé et son contexte.
Ainsi, ensemble, ils identifient les caractéristiques
du système familial et des membres ainsi que les patterns des
comportements, des interrelations et des rôles, les styles
d'apprentissage et de développement, et la disponibilité des
ressources, par exemple l'énergie, les finances, la motivation, les
intérêts et les buts (Allen, 1986).
1.3 Les concepts
centraux du modèle McGill
Les concepts centraux du modèle McGill sont le «
faire face » et le développement, l'apprentissage et le potentiel
de santé.
1.3.1 Le « faire face »
(coping) et le développement
Telle que présentée, la santé selon le
modèle McGill est un construit multidimensionnel incluant les processus
de « coping» et de « développement »
(Gottlieb & Rowat, 1987).
1.3.1.1 « Le
faire face » ou le coping
Le processus de coping ou le « faire face »
fait référence aux efforts déployés par les
personnes et les familles pour composer avec certaines situations
problématiques et pour les résoudre. L'objectif du « faire
face » est plus la maîtrise et la résolution du
problème que la réduction de la tension (Gottlieb & Rowat,
1987). Ce « travail pour la santé » fait appel au potentiel
ainsi qu'aux ressources personnelles et familiales (Malo et Al., 1998) et se
reflète dans des activités comme: observer et réunir des
données, rechercher des informations et des connaissances
supplémentaires (Allen & Warner, 2002) en vue d'identifier le
problème et de trouver les solutions (Gottlieb & Rowat, 1987). Les
résultats de cette dimension de la santé est d'améliorer
le fonctionnement et les compétences individuelles ou familiales de
résolution de problèmes, et de rehausser la qualité de vie
(Gottlieb & Rowat, 1987).
1.3.1.2 Le
développement
Le concept de « développement » est un
processus qui intègre les efforts dirigés vers l'accomplissement
des buts et des aspirations. Il consiste à se réaliser en tant
que personne et comprend entre autres des activités telles
qu'établir des buts réalisables, mobiliser les ressources et les
potentiels du contexte social vers la personne/famille, modifier les
comportements et choisir un mode de vie pour fonctionner au maximum de ses
capacités (Allen & Warner, 2002).
Les deux processus, « faire face » et
développement, sont intimement liés, en ce sens que, d'un
côté, l'habileté à composer est un processus appris,
inhérent à notre croissance et à notre
développement depuis l'enfance (Gasse & Guay, 1997), et de l'autre
côté, la résolution de problèmes contribue à
l'émergence de nouvelles ressources chez une personne, ce qui
l'amène à se développer (Malo et al, 1998).
L'expérience de vivre avec l'épilepsie exige une
réorientation dans le choix des buts et des aspirations ainsi qu'un
changement des comportements de santé et de mode de vie, donc un
apprentissage qui sous-entend une participation active et la mobilisation des
ressources et des forces de toute la famille.
Ainsi, dans le cadre de notre étude,
l'évaluation de ces deux processus, le « faire face » et le
développement, permettra une meilleure compréhension des
stratégies déployées par la famille, en l'occurrence la
mobilisation des forces et des ressources disponibles dans le contexte
socioculturel camerounais. A notre avis, prendre conscience de la participation
active familiale au processus de santé favorisera une relation de
collaboration plus sensible de la part des infirmières.
1.3.2 L'apprentissage
L'apprentissage est défini comme toute acquisition ou
tout changement de comportement issu d'interactions avec les autres et
l'environnement (Gasse& Guay,1997). Selon la théorie sociale
cognitive de Bandura (1977; 1986), l'apprentissage sous-tendra décision
de changer de comportement et dépend de deux croyances: celle de
l'efficacité du comportement et celle de l'efficacité personnelle
(Godin, 1991).
Par ailleurs, le concept d'apprentissage fait fonction de
concept pont dans le modèle McGill; il relie les autres concepts tout en
restant congruent avec les fondements du modèle. Ainsi, la santé
est un processus dynamique d'apprentissage, l'environnement est relié au
contexte social d'apprentissage, la famille possède la capacité
d'apprentissage et enfin les soins infirmiers comportent des
éléments d'apprentissage pour les deux, famille et
infirmière, d'où la réciprocité dans la relation.
Toutefois, le rôle de l'infirmière est d'engager la famille dans
le processus d'apprentissage. Le « faire-face » et le
développement sont des expériences d'apprentissage (Gasse&
Guay, 1997).
La réussite de ces expériences,
conceptualisées comme étant des compétences
développées (Allen, 1978), renforce chez la famille le sentiment
de l'efficacité personnelle qui, à son tour, renforce le
potentiel d'apprentissage.
Ainsi dans le cadre de notre étude, il nous importe de
comprendre les apprentissages réalisés par les familles pour
mieux saisir l'expérience familiale.
1.3.3 Le potentiel de santé
Allen relie le potentiel de santé à la «
probabilité de changer » d'une famille qui se manifeste par
être « prêt et capable » d'effectuer un changement
positif (Ford-Gilboe, 2002a). Pour être plus explicite, elle identifie
trois aspects au potentiel de santé soit: les forces, les ressources et
la motivation. Ainsi, chaque personne/famille possède des forces, des
motivations et des ressources, ou un potentiel de santé, qui constituent
les éléments de base pour son engagement dans le processus de
travail pour la santé (Allen, 1983, 1986; Gottlieb & Rowat,
1987).
Selon Feely et Gottlieb (2000), les forces permettent à
l'individu et à la famille de composer avec les défis de la vie,
de changer et de se développer » (p. 12). Les forces
représentent les capacités internes, telles que la
cohésion familiale et la résilience, incluant les aspects du
fonctionnement familial et les qualités individuelles comme la
personnalité. Ainsi, d'après Feely et Gottlieb (2000), les forces
résident dans: 1) des traits individuels ou familiaux comme l'optimisme
et la résilience, 2) des atouts, comme le revenu, 3) des
capacités, des habiletés et des compétences
développées par les familles ou leurs membres comme les
habiletés à résoudre les problèmes, 4) et des
qualités plus transitoires comme la motivation. Les ressources de la
famille en tant qu'unité représentent plutôt les atouts
externes comme le réseau social et le soutien communautaire (p. 12).
Selon Ford-Gilboe, (1997) les forces et les ressources
familiales ne sont pas statiques, mais résultent d'une structure et
surtout d'un fonctionnement global de la famille. Ainsi, le caractère
unique, dynamique et complexe des relations inter personnelles dans la famille
incite les chercheurs à s'intéresser davantage aux
résultats de la mobilisation des forces et des ressources tels que
l'adaptation et le développement, ou aux facteurs précurseurs
d'un fonctionnement favorisant leur émergence telle la motivation. La
motivation est basée sur la croyance en sa propre capacité
d'influencer la santé.
Toutefois, le modèle McGill reconnaît que le
potentiel de santé varie d'un individu à un autre et d'une
famille à une autre. Chaque personne amène à la situation
son patrimoine génétique, son histoire personnelle et sa
constitution physiologique, psychologique et sociale (Gottlieb & Rowat,
1987).
Dans le cadre de notre étude, il nous importe de bien
comprendre les forces et les ressources mobilisées pour
reconnaître le potentiel de santé des familles qui vivent
l'expérience de l'épilepsie.
1.4 Le
modèle de Calgary relatif à l'évaluation familiale
L'organisation familiale est un facteur clé du
potentiel de la santé (Allen & Warner, 2002). Or, les facteurs comme
la structure, le développement et le mode de fonctionnement familial,
qui constituent des déterminants de cette organisation sont
expliqués par le modèle de Calgary relatif à
l'évaluation familiale (MCEF).
Le modèle de Calgary relatif à
l'évaluation familiale se fonde sur les postulats des théories
des systèmes, de la cybernétique, de la communication et du
changement. Il traduit aussi une vision du postmodernisme qui accorde de
l'importance aux récits rapportés par les membres de la famille
pour faire émerger le potentiel de santé (Wright & Leahy,
2001). Le MCEF est un cadre de référence multidimensionnel. Dans
le cadre de notre étude les deux dimensions structure et fonctionnement
serviront comme base à l'analyse des données.
1.4.1 La structure
La structure familiale englobe des éléments
comme la composition familiale, les sous-systèmes, les supra
systèmes et les frontières. Dans le cadre de notre étude,
ces mêmes éléments de la structure familiale nous
permettent de comprendre le contexte de la problématique de santé
et les ressources familiales qu'un fonctionnement adéquat sert à
mobiliser, à développer ou à réguler.
Ces éléments, associés à ceux de
la structure familiale contextuelle comme l'origine ethnique, la classe
sociale, la religion et l'environnement détermineront l'ensemble des
circonstances qui définissent un événement ou une personne
(Wright & Leahy, 2001).
Par ailleurs, en se préoccupant de la structure
contextuelle, nous évitons d'avoir une approche réductionniste
devant la diversité Camerounaise, surtout socioculturelle et
religieuse.
1.4.2 Le fonctionnement
La mise en valeur des forces familiales et des
stratégies de « faire face » déployées se fait
à partir de l'observation des patterns de comportements constants qui se
reproduisent. L'exploration de ces patterns se fait à travers une
évaluation du fonctionnement familial qui permet de dégager les
patterns d'interactions répétitifs, stables et
autorégulateurs (Wright & Leahy, 2001). À titre d'exemple,
ces patterns peuvent refléter la capacité des membres de la
famille de se communiquer efficacement leurs pensées et leurs sentiments
et de se fournir réciproquement soutien, sécurité et
encouragement, ou bien de remplir avec souplesse les rôles familiaux.
L'évaluation du fonctionnement familial porte sur deux dimensions, la
dimension instrumentale et la dimension expressive.
La dimension instrumentale englobe les activités
courantes de la vie quotidienne telles que l'alimentation, le sommeil,
l'entretien de la maison, la préparation des repas, l'administration des
médicaments. Cette dimension s'avère importante dans le cas d'une
famille qui connaît des problèmes de santé chroniques comme
la cardiomyopathie, car ces activités sont en général plus
nombreuses, plus fréquentes et d'une plus grande portée.
L'évaluation de la dimension expressive du
fonctionnement familial se fait à partir de l'évaluation de la
communication, de l'aptitude de la famille à résoudre ses propres
problèmes, de la flexibilité des rôles attribués aux
membres de la famille, des méthodes d'influence utilisées, des
coalitions, des manifestations et des expressions du pouvoir, et enfin des
croyances, des attitudes et des valeurs des membres de la famille (Wright &
Leahy, 2001).
Ce cadre de référence incite à
reconsidérer l'expérience de l'épilepsie telle qu'elle est
vécue et exprimée par des familles Camerounaise en plaidant en
faveur d'un potentiel de santé propre et inhérent au
système familial, à la situation et au contexte.
Ainsi, notre cadre de référence guide notre
compréhension de l'expérience de santé définie
comme étant les défis relevés, les forces et les
ressources mobilisées, les stratégies de « faire face »
ainsi que les apprentissages développés.
A la lumière des modèles McGill et de Calgary,
la question de recherche qui guide la présente étude est :
Quelle est l'expérience de santé des familles dont un membre est
atteint de l'épilepsie ?
2 Expérience de santé des familles des malades
épileptiques.
Dans le présent chapitre nous allons définir
l'épilepsie et nous présentons une recension des études
portant d'abord sur les caractéristiques d'une famille forte en contexte
occidental et en contexte camerounais ainsi que sur l'expérience des
familles dont un membre est atteint de l'épilepsie.
Les banques de données CINHAL, MEDLINE, Current
Contents et the Cochrane Library ont été
utilisées pour répertorier les principales études
publiées dans les périodiques des années 1995 à
2008. Les mots-clés suivants ont permis d'effectuer la recension des
écrits : family expérience, family functioning, family
nursing, resources, health potentiel, health promotion,
empowerment.
2.1
Définition de l'épilepsie.
Selon l'encyclopédie Encarta (2009),
l'épilepsie est un trouble chronique du fonctionnement
cérébral se caractérisant par la répétition
des crises aiguës, dont les symptômes sont variables d'un cas
à l'autre et qui peuvent entrainer une perte de connaissance ou des
convulsions.
L'épilepsie ou comitialité est selon le
dictionnaire médical français, une maladie chronique,
caractérisée par la survenue paroxystique de crises d'aspect
variable selon les malades, allant des convulsions
généralisées (grand mal) ou partielles (focales),
tonico-cloniques ou au contraire atoniques, aux absences, à la
répétition incessante d'absence ou encore d'attitude automatique
répétitives(...).
2.2 Les
caractéristiques de la famille forte en contexte occidental
Les écrits, tant théoriques qu'empiriques, qui
discutent des caractéristiques d'une famille forte en contexte
occidental, réfèrent le plus souvent à la vaste recension
des écrits effectuée par Schlesinger en 1999, à la demande
de l'Institut Vanier de la Famille, fondé en 1965 à Ottawa. Dans
le rapport faisant état des résultats de cette recension,
Schlesinger soutient qu'une famille forte, saine ou en santé communique,
écoute et les éléments de communication sont clairs,
abondants et directs. Les membres de la famille sont respectueux et chaleureux
les uns envers les autres. La famille saine démontre un sens du partage
des responsabilités et possède un sens élevé de la
famille, où les rituels et les traditions abondent. De plus, les membres
sont incités à manger ensemble et à discuter.
L'interaction entre les membres est équilibrée. Les expressions
d'affection franches sont valorisées et encouragées.
L'orientation spirituelle et les mêmes croyances religieuses sont souvent
partagées, l'intimité de chacun est respectée, les limites
intergénérationnelles et la structure du pouvoir sont claires.
Une famille en santé permet à chacun de ses membres de
développer sa propre personnalité. Elle recherche l'aide en cas
de problème, aime rendre service aux autres et accepte la perte d'un de
ses membres.
2.3 Les
caractéristiques de la famille forte en contexte camerounais
Au Cameroun, l'importance de la cohésion de la famille
est souvent mentionnée comme caractéristique d'une famille forte.
À titre d'exemple, l'étude de Farhood (1999) sur la perception du
stress, des ressources et sur l'adaptation des familles camerounaise,
démontre que l'unité familiale joue un rôle important pour
composer avec les événements de la vie. Le soutien social,
assuré le plus souvent par la famille élargie, est un facteur
prioritaire pour réduire le stress causé par la maladie, suivi
par le niveau d'éducation et enfin les revenus financiers.
Kazarian (2005) a effectué une étude
auprès d'étudiants universitaires camerounais, afin de
vérifier si l'intérêt collectif de la famille prime sur
l'intérêt individuel et empêche le bien-être
psychologique de ses membres, et par la suite leur développement. Les
relations entre le fonctionnement familial, son orientation culturelle,
individualiste ou collectiviste et le bien-être psychologique de ses
membres ont été étudiées. Les résultats ont
démontré que 60,5% de ces étudiants perçoivent le
fonctionnement de leur famille comme étant favorable à leur
bien-être psychologique. La famille fournit soutien, protection et
opportunités à ses membres, tandis que l'individu offre sa
loyauté et ses services en cas de besoin.
Ainsi, nous remarquons que le principe de cohésion
comme déterminant d'une famille camerounaise forte est toujours
présent dans la littérature, mais que l'expression de cette
cohésion diffère selon le contexte.
2.4
L'expérience des familles dont un membre est souffrant d'une
épilepsie.
La plupart des études recensées se sont
intéressées à la perspective individuelle de
l'expérience de la personne atteinte de l'épilepsie, ou à
celle du conjoint ou de la conjointe comme étant la personne
significative, soignante et aidante. La recension des écrits
démontre que l'expérience de la maladie selon la perspective d'un
autre membre de la famille n'a pas été étudiée. La
recension a répertorié peu de recherches adoptant l'approche
familiale systémique, qui se penche sur la dynamique familiale et la
rétroaction entre les membres. Les rares recherches guidées par
l'approche systémique se sont limitées à l'étude de
la dynamique conjugale lors d'une problématique de
l'épilepsie.
2.4.1 L'expérience vécue
selon une approche familiale individuelle
L'approche familiale individuelle s'intéresse à
la manière dont un membre de la famille construit un modèle
mental de l'expérience de la maladie pour lui donner sens et y faire
face (Mahoney, 2001). Selon cette perspective, les chercheurs ont surtout
exploré l'expérience de la personne atteinte et celle du conjoint
ou de la conjointe dans son rôle de soignant naturel.
2.4.2 L'expérience de la personne
atteinte
La perspective de la personne qui vit l'expérience de
la maladie est principalement explorée par des recherches qualitatives
descriptives menées auprès de populations occidentales (Bergman
& Berterô, 2001, 2003; Condon & McCarthy, 2006; Fleury, Kimbrell,
& Kruszewski, 1995; Fleury, Sedikides, &Lunsford, 2001; Jensen
&Peterson, 2002; Walton, 1999). De ces études, il ressort que
l'expérience des personnes s'exprime surtout en termes de significations
données, de défis à relever, de stratégies
déployées, de forces et ressources mobilisées et
d'apprentissages développés.
2.4.2.1 Les
significations
Face à l'épilepsie, la personne lutte pour
amorcer et maintenir un changement de style de vie, en vue de rester vivante et
d'y trouver du plaisir de différentes façons. Les significations
données à cette expérience de santé constituent un
des facteurs déterminant des stratégies du « faire face
». En effet la recherche d'un sens à la vie et à la maladie
est mentionnée comme stratégie prioritaire déployée
devant cette maladie (Bergman & Berterô, 2003; Fleury, Sedikides,
& Lunsford, 2001; Jensen &Peterson, 2002).
Dans la plupart des études ayant comme objectif la
compréhension du processus de rétablissement tel qu'il est
vécu par la personne atteinte, l'épilepsie est
considérée comme un avertissement, mais parfois dans le sens
positif du terme, comme une possibilité d'avoir une deuxième
chance (Condon & McCarthy, 2006) et par la suite comme un défi de
prendre en charge sa vie d'une façon plus saine (Bergman &
Berterô,2003; Buselli & Stuart, 1999; Fleury, Sedikides, &
Lunsford, 2001; Jensen & Peterson, 2002; Mahoney, 2001). Cependant, le fait
d'attribuer la cause de la maladie à des facteurs psychosociaux ou
génétiques diminue l'engagement de la personne dans son processus
de changement de comportement (Jensen & Peterson, 2002). En outre, le fait
de se percevoir parfois comme étant responsable de cette maladie,
à cause du mode de vie adopté, peut s'accompagner d'un sentiment
de colère envers soi et de culpabilité (Fleury, Sedikides, &
Lunsford, 2001). En effet, les résultats d'une étude qualitative
menée par Bergman et Berterô (2001) auprès de huit
participants démontrent que ceux qui se perçoivent comme victimes
des circonstances éprouvent plus de difficultés à changer
leur mode de vie. De plus, les résultats de cette étude
révèlent une nouvelle orientation des participants vers la
compréhension de la connexion entre les comportements de santé et
leurs conséquences physiologiques (Bergman & Berterô,
2001).
2.4.2.2 Les
défis relevés
Dans leur étude, Fleury, Sedikides et Lunsford (2001)
mentionnent la stratégie de« se tester » et de défier
ses propres « barrières personnelles ». Les défis sont
soit de nature physique comme la faiblesse, soit de nature
psycho-émotionnelle comme le mal-être, la peur surtout d'une
rechute, l'incertitude reliée au statut physique et aux résultats
de la thérapie (Bergman & Berterô, 2001; Fleury, Sedikides,
& Lunsford, 2001). Des défis d'ordre socio-relationnel comme le
changement de l'image de soi, de mode de vie, des valeurs et des rôles
peuvent aussi se présenter. La reprise des responsabilités et de
l'activité professionnelle est également exprimée comme
étant un défi (Fleury, Sedikides, & Lunsford, 2001).
2.4.2.3 Les
stratégies déployées
Plusieurs chercheurs ont étudié les
étapes du processus de rétablissement décrites comme une
suite de stratégies personnelles déployées pour faire face
à l'épilepsie, tout en mobilisant des ressources et en faisant
émerger des résultats ou des compétences
développées en rapport avec des apprentissages acquis.
Une étude qualitative, ayant comme objectif la
compréhension du rôle de la personne dans son processus de
rétablissement, a été menée par des chercheuses
américaines, Fleury, Sedikides et Lunsford (2001), auprès de 13
femmes, et ce, en moyenne huit mois après l'événement
épileptique. Les résultats démontrent que le processus de
rétablissement psychosocial après une crise d'épilepsie
inclut dans sa structure la recherche de sens, la « création de la
maîtrise » de la situation et l'acceptation de soi. Les
thèmes centraux qui émergent de cette recherche sont la connexion
avec les personnes significatives, une amélioration des facteurs
émotionnels et un changement des comportements en vue de réduire
le risque lié aux crises (Fleury, Sedikides, & Lunsford, 2001).
Ainsi, la recherche de sens permet à ces femmes une structuration des
nouveaux défis, une réflexion sur le caractère
éphémère de la vie, une exploration des solutions de
rechange, un réexamen des buts personnels pertinents et une prise de
conscience de sa propre détermination et de ses forces
intérieures. Selon les participantes, « la création de la
maîtrise » de la situation signifie la découverte de
nouvelles sources de capacités physiques et émotionnelles, la
concentration sur son propre potentiel, les efforts déployés pour
augmenter ses activités physiques, la revalorisation de ses rôles
sociaux, la création et la motivation pour instaurer et maintenir un
changement de comportements de santé. Ces femmes apprennent à
faire confiance à leurs propres capacités, ont des attentes plus
réalistes et adoptent une nouvelle définition de leur propre
utilité et beauté (Fleury, Sedikides, & Lunsford, 2001).
Par ailleurs, l'étude qualitative de Fleury, Kimbrell
et Kruszewski (1995), menée
auprès de 30 participantes, mentionne aussi le
patterning balance comme modèle de croissance à travers
les défis et l'incertitude reliés à
l'événement épileptique. Les auteurs évoquent ce
modèle comme étant la création de nouveaux défis
par la reformulation des buts personnels; la commémoration des
possibilités avec une ouverture d'esprit vis-à-vis des
différents choix disponibles; l'acceptation de soi qui se reflète
par l'auto respect, la confiance et le « prendre soin » de soi;
enfin, « l'autonomisation des autres » incluant l'investissement
émotionnel, et ce, en partageant l'expérience et en guidant les
autres malades dans le processus de guérison (Fleury, Kimbrell, &
Kruszewski, 1995).
Les résultats de l'étude de Bergman et
Berterô (2003) vont dans le même sens que les études
précédentes. En effet, cette étude qualitative
réalisée auprès de six femmes et de sept hommes
suédois qui avaient subi une crise épileptique depuis moins de
douze mois, fait ressortir à la fois les stratégies «
motivatrices » pour faire face à cette expérience et les
compétences développées. Parmi les stratégies et
les compétences les plus utiles, l'étude présente le fait
de prendre conscience de la fragilité de la vie. Les participants ont
procédé à une recherche d'informations afin de mieux
comprendre les causes et les conséquences de la maladie. De plus, cette
stratégie visait la recherche de moyens pour trouver des façons
plus saines de prendre sa vie en mains. Dans cette étude, la prise de
conscience de sa propre responsabilité envers sa santé et la
participation active à la prise de décision sont
énoncées comme étant des nouvelles compétences
personnelles développées. Elles sont qualifiées de«
vitales », surtout quand elles sont associées à une
disponibilité discrète de la part des membres de la famille, pour
assurer au besoin présence et aide (Bergman & Berterô,
2003).
L'étude qualitative de Condon et McCarthy (2006),
menée en Irlande auprès de dix participants six semaines
après leur sortie de l'hôpital, met en évidence une
motivation et une détermination à effectuer des changements dans
leur mode de vie, surtout en début de rétablissement, l'objectif
étant le retour à une vie sociale normale (Condon & McCarthy,
2006). Cependant, la tâche semble plus ardue que prévue (Condon
& McCarthy, 2006). En effet, le changement dans les comportements de
santé est en relation avec la perception de la personne quant aux causes
de la maladie, le plus souvent imputées à un stress causé
surtout par une surcharge de travail et de responsabilités (Condon &
McCarthy, 2006; Jensen &Petersson, 2002). Toutefois Jensen et Petersson
(2002) soutiennent que la personne construit sa propre opinion concernant les
habitudes de vie après avoir reçu des avis médicaux.
Les solutions de rechange à l'ancien mode de vie qui
sont adoptées et qui sont les plus souvent mentionnées dans les
écrits sont de diminuer le travail, de trouver l'occasion et
l'énergie de pratiquer un passe-temps favori jusqu'à
présent négligé, de partager du temps avec la famille et
les amis juste pour le plaisir (Bergman & Berterô, 2003) et de
pratiquer des activités de groupe comme l'entraînement physique,
la danse, le vélo et la marche (Bergman &Berterô, 2003;
Buselli & Stuart, 1999). Une autre stratégie citée est
d'adopter une diète plus saine (Bergman &Berterô, 2003). De
même, l'autosuggestion pour se libérer des mauvaises habitudes
comme le tabagisme constitue une stratégie de choix (Bergman
&Berterô, 2003; Condon & McCarthy, 2006). Il est à noter
que les changements dans les habitudes de vie peuvent affecter la vie sociale
(Condon & McCarthy, 2006) et entraîner un changement dans le mode de
vie de toute la famille, d'où l'importance de considérer l'impact
du réseau et du soutien familial et social.
2.4.2.4 Les
ressources et les forces mobilisées.
Parmi les stratégies déployées pour faire
face à la maladie, la mobilisation des ressources, définies comme
étant des capacités externes, et la mobilisation des forces ou
capacités internes de la personne, sont les plus souvent
mentionnées dans les écrits. Par ailleurs la motivation est
présentée comme un facteur déclenchant cette
mobilisation.
a) Ressources.
Le soutien social est évoqué comme ressource
externe principale, selon la perspective individuelle de la personne atteinte.
Le soutien social constitue une ressource pour « faire face »
à la situation (Schreurs & de Ridder, 1997). Ainsi, la
présence et les réactions des membres du réseau social
à la maladie sont considérées comme des ressources. En
revanche, la mobilisation de ces ressources par la personne pour «
faire-face » est considérée comme une stratégie. La
nature du soutien social dépend du statut social de la personne, de la
structure du réseau familial et communautaire ainsi que de l'effet des
relations et de leur potentiel de promotion de la santé (Luttik,
Jaarsma, Moser, Sanderman, & Veldhuisen, 2005).
Plusieurs études se sont intéressées au
soutien social dans le cadre de l'expérience de la maladie
épileptique. La nature du soutien, son mode de mobilisation, son impact
sur le rétablissement et l'implication des différents
protagonistes du réseau social, sont mieux compris.
D'après Jensen et Petersson (2002) le conjoint est
considéré comme la ressource la plus importante. Viennent ensuite
les enfants, les belles-filles et les gendres, les amis et les voisins. Leur
présence, lorsqu'elle encourage la personne et lui permet de tenir un
dialogue intime ou, au besoin, de faire une confidence, apporte ainsi un bon
soutien émotif. De même, ce réseau social qualifié
de « profane » assure généralement un soutien
instrumental ou tangible en assumant la responsabilité de tâches
telles que le ménage, le jardinage, les réparations, les courses
et le transport. En revanche, le soutien attendu du réseau professionnel
est surtout de nature informationnelle. Les informations requises concernent la
cause de l'épilepsie, la conduite à tenir en cas de crise
épileptique, les effets des médicaments épileptiques et
leurs effets secondaires, la durée du traitement, la possibilité
d'un traitement alternatif, et surtout les conduites à tenir pour
éviter des accidents liés à la cause (Jensen &
Petersson, 2002).
Toutefois, le fait de percevoir les professionnels de la
santé comme étant compétents et possédant des
connaissances approfondies, tout en demeurant humains, procure aussi un soutien
émotionnel. De même, les récits d'expériences de
personnes qui ont vécu la même maladie peuvent parfois
représenter une source d'information (Bergman & Berterô,
2003). De plus, ces récits apportent un réconfort par le fait de
reconnaître ses propres symptômes, les examens subis, les
traitements reçus ainsi que des réactions psychologiques
vécues (Bergman & Berterô, 2003). Les résultats de
cette étude mentionnent aussi que la perception d'une sensibilité
de la part de l'employeur constitue une ressource importante. En effet, cette
sensibilité procure le sentiment d'être accepté d'une part,
par son employeur mais, d'autre part surtout par ses collègues de
travail, malgré la diminution de son énergie physique et a
fortiori de sa productivité.
Cependant, les ressources du réseau social
mobilisées pour faire face à l'épilepsie diffèrent,
selon le sexe. En effet, l'étude qualitative de Johnson et Morse (1990)
auprès de sept femmes et de sept hommes qui ont vécu la maladie
épileptique, démontre que les femmes ont tendance à ne pas
accepter, voire à décourager, toute l'attention accrue de la
famille. Ces femmes évitent même d'engager les membres de la
famille dans les changements de leur mode de vie requis par leur condition,
tout en reprenant rapidement les responsabilités
ménagères. De leur côté, les hommes se
réservent des périodes de repos, encouragent l'attention et
l'engagement de la part de la famille, surtout de celle de leur épouse,
tout en s'inquiétant de leur faiblesse physique et de
l'éventuelle reprise du travail.
D'après Kristofferzon, Lôfmark et Carlsson
(2003), le fait que les femmes puissent s'acquitter des activités
d'entretien de la maison maintient leur estime de soi, en faisant
référence à une forte identification à leur
rôle de femme au foyer. Les auteurs de l'étude expliquent ce fait
par l'importance de la sécurité apportée par
l'adhérence aux rôles habituels. Autrement dit, quand le malade se
rend compte qu'il est capable de maîtriser ses tâches quotidiennes,
il se sent plus en confiance pour faire face à la maladie.
Cette explication est cohérente avec les
résultats de l'étude qualitative de Helpard et Meagher-Stewart
(1998). Les entrevues semi-structurées de huit femmes vivant avec
l'épilepsie, démontrent que la reprise des activités
ménagères maintient leur identité et leur estime de soi.
Ainsi ces femmes ont tendance à minimiser leurs symptômes et
à jauger leurs limites. Cependant, ces mêmes femmes sont sensibles
au soutien de nature émotionnelle qui influe sur leur estime de soi et
leur croissance personnelle.
Par ailleurs, Emery et al. (2004) ont mené une
étude corrélationnelle comparative entre les femmes et les
hommes, pour évaluer la qualité de vie et l'association de cette
dernière au soutien social, et ce, au cours de la première
année après une crise épileptique. Les participants, au
nombre de 536, dont 35 % de femmes, vivant en Ohio aux États-Unis, ont
rempli les questionnaires « Inter personal Support Evaluation List
» et « Médical Out comes Study» où
étaient évaluées les dimensions du soutien social et
celles du fonctionnement physique et mental. Les résultats indiquent une
corrélation positive entre le soutien social et la qualité de vie
(Emery et al, 2004; Wingate, 1995). Plus spécifiquement, chez les
femmes, le sentiment d'appartenance ou de compagnonnage, assuré par le
soutien des pairs, est associé significativement avec la qualité
de vie surtout émotionnelle (Emery et al, 2004).
En général, un réseau social permettant
la participation active du malade à la prise de décision est
considéré par ce dernier comme une ressource favorable à
son rétablissement (Bergman & Berterô, 2003).
b) Forces
Les forces sont présentées dans les
études principalement comme des qualités propres à
l'individu. Dans ce cadre, l'étude qualitative de Jensen et Petersson
(2002) visait à comprendre le processus de rétablissement de 30
personnes à deux moments: trois jours après le diagnostic de
l'épilepsie et par la suite, dix-sept semaines après leur mise
sous traitement au Danemark. Les entrevues semi-structurées ont
orienté la recherche sur les causes perçues de la maladie et le
sens qui lui est attribué, la qualité de la vie de tous les jours
et la possibilité de reprendre le travail ainsi que les ressources de
santé perçues comme étant positives. Les résultats
ont démontré que la force, l'énergie et le courage
mobilisés pour le rétablissement découlent d'une
philosophie de vie positive et optimiste.
En effet, la reprise d'une activité professionnelle six
mois après la première crise est à 90,9 % chez les
épileptiques qui ont des attentes positives, alors qu'elle est seulement
à 35,3 % chez ceux qui ont des attentes négatives (Havik &
Maeland, 1987). De même, l'utilisation des forces internes et la mise en
valeur de certains traits de personnalité comme la propension au
bonheur, la paix de l'esprit, le sentiment de bien-être, la
capacité de se concentrer sur autre chose, la capacité de
pleurer, la régularité et la persévérance, l'humour
et la capacité de résoudre les problèmes favorisent le
rétablissement (Jensen & Petersson, 2002).
Par ailleurs, l'étude de Walton (1999), menée
auprès de 13 participants et qui visait la compréhension de la
signification et de l'influence de la spiritualité sur le
rétablissement, après une crise épileptique,
démontre que la spiritualité fournit force, espoir,
pensées positives, confort, paix, bien-être et
intégrité favorables au « faire face ».
c) Motivation
Bergman et Berterô (2003) expliquent « le pouvoir
motivateur » comme étant un élan pour la vie « zest
for life », une façon de penser et de pouvoir jouir de la vie
en dépit de la maladie épileptique. La personne puise ce pouvoir
motivateur dans sa spiritualité, dans la religion, le divin ou dans un
amour profond pour quelqu'un. La motivation émerge de la volonté
de regagner le sens du contrôle et d'être autonome (Bergman &
Berterô, 2003).
L'étude corrélationnelle menée par deux
chercheuses américaines, Moser et Dracup (1995), auprès de 76
patients démontre qu'après l'événement
épileptique, la perception d'un sens élevé de
contrôle des événements est un facteur prédictif du
rétablissement psychosocial (Moser & Dracup, 1995). Par ailleurs, la
croyance en son efficacité personnelle détermine la somme des
efforts que la personne est prête à fournir pour maintenir un
comportement favorable à la santé malgré, les
difficultés qu'elle éprouve inévitablement (Gasse&
Guay, 1997). En effet, selon une étude sur la réduction du risque
des crises épileptiques, l'approche des soins de santé qui
renforce la confiance des personnes dans leurs capacités est pertinente
pour l'adoption de nouveaux comportements de santé (Houston, Miller,
& Taylor, 1995), surtout pour les comportements qui concernent
l'alimentation, les exercices physiques des personnes épileptiques et
leur consommation de tabac (Rees, 1995).
Ces résultats correspondent à la
définition de la motivation qui est basée sur la croyance en sa
propre capacité d'influencer sa santé (F.Allen & Warner,
2002; Ford-Gilboe, 2002a; Gottlieb & Rowat, 1987).
d) Les apprentissages
développés
Les stratégies et les efforts fournis pour faire face
aux défis soulevés par expérience de la crise
épileptique amènent la personne atteinte à acquérir
de nouvelles compétences relatives aux apprentissages qu'elle a faits.
D'après l'étude de Bergman et Berterô (2003), les
participants mentionnent avoir acquis de nouvelles compétences
découlant de l'apprentissage selon lequel il est important de prendre le
temps et de profiter de ce temps, surtout après avoir pris conscience du
caractère éphémère de la vie. Ils acquièrent
la volonté et l'intention de prendre les choses en main et de ne plus se
précipiter. Les pensées et les projets d'avenir sont
définis dans le court terme et ils valorisent les petites choses de la
vie. La patience nécessaire pour effectuer les changements et pour les
maintenir prendra toute son importance. Les participants expriment surtout
avoir pris conscience du fait qu'ils sont les mieux placés pour assumer
la responsabilité de leur propre vie, pour avoir la capacité et
l'autonomie en vue de décider de la qualité de cette vie et
peut-être même d'en prolonger la durée.
Walton (1999) évoque le développement de la foi,
le don de soi et la découverte spirituelle de sens et de but à la
suite d'une crise épileptique. Il décrit cinq phases de cette
découverte, qui ne sont pas nécessairement en ordre: 1) faire
face à la mort et sentir la peur et le trouble ou l'agitation, 2) se
débarrasser de ces sentiments par un travail d'introspection tout en se
faisant confiance, et en faisant confiance aux traitements, aux soins de
santé fournis et surtout à Dieu, 3) changer de style de vie,
physiquement et psychologiquement, à la recherche d'un équilibre
par exemple en suivant une diète, en arrêtant de fumer, en
pratiquant des exercices, en devenant plus généreux,
tolérant et attentionné, 4) chercher un but divin à
travers l'introspection, la réflexion et la prière et 5)trouver
une signification à la vie quotidienne.
D'après Jensen et Petersson (2002), la personne se dit
plus compétente à reconnaître les symptômes des
crises épileptiques, à les interpréter et à prendre
la décision de consulter. Cette compétence concerne aussi la
conjointe ou le conjoint.
Au-delà des apprentissages développés,
les écrits démontrent que les personnes atteintes de
l'épilepsie évoquent des changements positifs au sein de la
famille. Ces changements sont le rapprochement, l'amélioration de la
communication entre les différents membres, la concentration sur le
moment présent et des attentes positives pour le futur. Selon la
réaction familiale, elles peuvent percevoir un sentiment chaleureux de
solidarité, de force et d'amour (Jensen & Petersson, 2002; Tapp,
1995). Même un comportement de surprotection, peut parfois augmenter
l'estime de soi de la personne (Riegel & Dracup, 1992).
2.5
L'expérience du conjoint et de la conjointe
L'expérience des conjoints a surtout été
étudiée relativement à l'impact de leur rôle sur le
rétablissement de la personne atteinte de l'épilepsie.
D'après les résultats de l'étude corrélationnelle
des deux chercheuses, Moser et Dracup (2004) auprès de 417 couples
américains, la réaction des conjoints à la crise
épileptique influence fortement le rétablissement psychosocial du
malade. En effet, l'anxiété et la dépression de la
conjointe ou du conjoint à la suite de la crise épileptique sont
des facteurs fortement corrélés négativement avec le
niveau de réajustement à la maladie. En revanche, le sentiment de
contrôle perçu chez la conjointe ou le conjoint est un facteur
fortement corrélé positivement avec le niveau de
réajustement à la maladie, malgré un niveau constant
d'anxiété ou de dépression chez le malade même.
L'expérience de la maladie, vécue par les
conjoints, a été étudiée dans le cas de
l'épilepsie. Ainsi, les résultats de l'étude qualitative
menée auprès de 23 participants suédois, par
Mârtensson et autres (2001), démontre une association entre la
qualité du soutien social des conjoints mêmes et l'implication
positive de ces derniers dans la réhabilitation du malade. Toutefois,
une reconnaissance de la charge de la conjointe ou du conjoint et de son
rôle de soignant par le malade même, par le réseau social
(enfants, famille élargie et voisins) et par les professionnels de la
santé semble importante pour lui faciliter cette expérience.
L'étude de Mahoney (2001) visait à comprendre
l'expérience de la maladie, vécue à la fois par la
personne atteinte et les membres de la famille, en adoptant une approche
ethnographique auprès de 28 informant du sud-est du Texas. Ainsi les
différents membres de la famille ont décrit une expérience
de « réconciliation » à la suite des
expériences« d'interruption » et « d'incohérence
». Cette réconciliation inclut principalement la
détermination à vouloir contrôler les symptômes,
à maintenir son équilibre, à survivre, à maintenir
la relation de partenariat entre les différents membres de la famille et
avec les professionnels de la santé, à rechercher un but et un
sens à cette expérience de la maladie et à l'accepter.
3 L'expérience vécue selon une approche
familiale systémique
Les études guidées par une approche familiale
systémique se sont surtout intéressées au fonctionnement
du couple, compte tenu de l'impact de la relation conjugale sur le
rétablissement psychosocial de la personne épileptique et de la
prédominance de cette relation au sein du système familial
occidental. L'analyse de l'expérience conjugale telle que vécue a
permis de dégager surtout les stratégies, les forces et les
ressources mobilisées.
3.1 Les
stratégies et les forces
Les études de Duhamel (1997) démontrent que,
devant la maladie épileptique, la famille élabore des
stratégies adaptatives comme rechercher des informations sur la maladie
et les moyens de la contrer, donner la priorité aux choses importantes
de la vie, mettre l'accent sur le moment présent et vivre au jour le
jour en limitant les projets futurs.
Aussi, d'après son étude menée
auprès de trois couples canadiens, selon une approche familiale
systémique, la cohésion familiale et les relations conjugales
harmonieuses semblent associées à l'élaboration de ces
stratégies. Pour cela, la recherche d'un nouvel équilibre
protection/surprotection et indépendance/dépendance est
observée. De même, la reconnaissance et la légitimation
mutuelles de l'expérience de la maladie comme étant vécue
par chacun des membres sont essentielles au rétablissement suite
à la maladie épileptique (Duhamel, 1997; Knafl & Gillis,
2002; Kristofferzon, Lôfmark, & Carlsson, 2003; Martensson et al.
2001).
Les études descriptives portant sur la réponse
familiale à la maladie chronique identifient aussi la capacité
des familles à trouver un sens positif à l'expérience de
la maladie comme stratégies ou forces familiales (Knafl & Gillis,
2002). Ainsi la maladie peut rapprocher un couple et lui faire réaliser
la profondeur de son amour (Duhamel, 1997). Alors les membres s'engagent et
adoptent des comportements de façon à faire ressentir cet amour
mutuel. De même, les familles tendent vers la normalisation de leur vie
familiale en s'acquittant de leurs activités quotidiennes dans
lesquelles elles intègrent la gestion de la maladie (Knafl&Gillis,
2002). D'après Robinson (1993), les membres de la famille qui ont pris
consciemment la décision de normaliser leur vie, élaborent des
stratégies pour soutenir cette décision.
La motivation des familles à s'engager dans le
processus de rétablissement réside dans la confiance de la
famille dans sa propre capacité à faire face à la maladie.
En effet, les patients et leurs conjoints qui démontrent la perception
d'un haut niveau de contrôle, rapportent de meilleurs résultats de
rétablissement psychosocial (Moser & Dracup, 2004).
Bluvol et Ford-Gilboe (2004) ont effectué une
étude corrélationnelle auprès de 40 couples canadiens,
dont un conjoint a l'épilepsie. Un haut niveau d'espoir chez la personne
malade et son conjoint est corrélé positivement avec l'adoption
des comportements de santé et la perception d'une bonne qualité
de vie, surtout chez le malade même.
3.2 Les ressources
familiales
Les interventions familiales systémiques de soins
peuvent être perçues par les familles comme une ressource qui
facilite l'expérience de la maladie. Ainsi elles fournissent des pistes
de réflexion sur la maladie, les relations et les interactions des
membres; des occasions d'exprimer les différentes perceptions et par la
suite de mieux situer les divergences. Elles leur donnent l'occasion de prendre
conscience de leurs forces et de leurs ressources, rehaussant ainsi le courage
et la confiance pour faire face à la maladie (Duhamel, 1997; Leahey,
Harper-Jacques, Stout, & Levac, 1995).
Les ressources familiales peuvent aussi inclure l'accès
aux services communautaires; le revenu et le niveau d'éducation comme
étant des facteurs facilitant cet accès, d'où une
nécessité de prendre en considération l'environnement
social comme déterminant de ces ressources (Feely & Gottlieb,
2000).
Enfin, d'après ces différentes études,
l'analyse de l'expérience conjugale s'est limitée à des
aspects spécifiques du vécu, ce qui a permis de dégager
les ressources et les forces mobilisées, surtout celles
inhérentes aux stratégies adoptées. Toutefois, des
défis relevés et des apprentissages acquis y sont sous-entendus
sans être clairement dégagés en tant que tels.
Le prochain chapitre décrit la méthode de
recherche qualitative utilisée pour identifier et reconnaître les
défis relevés, les stratégies déployées, les
forces et les ressources mobilisées ainsi que les apprentissages
développés pour mieux comprendre l'expérience
vécue
Chapitre III :
METHODOLOGIE
1 Site et population de l'étude
Il est question ici de
donner les raisons qui nous ont poussées à choisir la
communauté Bangoua pour mener notre étude d'une part et de
décrire d'autre part ce lieu d'étude.
1.1 Justification
du choix du site de l'étude
Diverses motivations ont conditionné le choix
porté sur la localité de Bangoua pour la réalisation de
cette étude:
- La vive émotion ressentie pour les patients
épileptiques rencontrés dans le centre.
- La prévalence de la maladie dans le milieu.
- L'insuffisance de sensibilisation de la communauté en
ce qui concerne l'épilepsie.
1.2 Description du
lieu de l'étude :
La localité de Bangoua est située dans la
région de l'ouest, département du Nde, arrondissement de
Bangangte. Elle se situe plus précisément entre Batoufam et
Bangangté, sur le national numéro 4. Pour ce qui est du domaine
sanitaire infrastructurel, Bangoua possède un hôpital protestant
qui fait office de la référence de la localité, CSI
publiques parmi lesquels un opérationnel. Les infrastructures du domaine
des finances sont, la mutuelle communautaire MC² et l'agence EXPRESS
UNION située au marché Bangoua. La prédominance religieuse
ici est chrétienne, il ya des églises catholiques et protestantes
mais aussi un faible nombre de croyants musulmans qui ont leur mosquée
au quartier Baloué. Elle possède deux lycées parmi
lesquels un est technique et l'autre classique, un CES, de collèges
privées, des écoles primaires publiques et privées ainsi
que des maternelles. La principale activité villageoise est
l'agriculture à coté de laquelle on retrouve le commerce et la
casse des pierres. La localité de Bangoua a 17 communautés qui
ont chacune un chef, qui est subordonné au roi des Bangoua. C'est
communautés sont représentées dans le tableau suivant
avec leur nombre d'habitant chacune.
QUATIERS
|
NOMBRE D'HABITANTS
|
1-Baloué
|
372
|
2-Bombeu
|
384
|
3-Depnou
|
647
|
4-Doukong
|
858
|
5-Fapmitche
|
272
|
6-Fapdiogso 1
|
396
|
7-Fapdiogso 2
|
420
|
8-Fapdolop
|
225
|
9-Fapweu
|
630
|
10-Guikong
|
380
|
11-Kamna
|
1200
|
12-Lagoui
|
708
|
13-Mweu
|
800
|
14-Peup
|
600
|
15-Tougong
|
900
|
16-Tougoui
|
516
|
17-Touveu
|
470
|
TOTAL
|
9778
|
Source : président du COSA et chef
du CSI de Bangoua
2 Méthodologie
2.1 Type et
méthode de l'étude.
Notre étude a été faite à partir
d'une approche qualitative selon une perspective constructive. La construction
constructiviste vise à comprendre le monde complexe de
l'expérience vécue à partir du point de vue de ceux qui
l'ont vécu (Schward, 1994). Il a été donc question pour
nous de saisir et de dévoiler le sens précis, que prend
l'expérience de vivre avec un épileptique pour les familles de la
communauté Bangoua, sans trop nous laisser influencer par nos propres
idées.
2.2 Durée de
l'étude
Cette étude s'est déroulée dans la
communauté Bangoua, l'enquête a duré 07 jours, du 04 avril
au 11 avril 2016, période de la collecte des données sur
l'étude. Notre étude a couvert la période allant de
décembre 2015 à mai 2016 soit 06 mois.
2.3 Description de
l'instrument de collecte des données.
La collecte des données de cette étude a
été faite à partir un guide d'entretien
semi-structuré comprenant deux parties ou thèmes :
Le premier thème porte sur les caractéristiques
socio démographiques de l'informateur (âge, fratrie, religion,
niveau scolaire...).
Le deuxième thème porte sur l'expérience
de santé des familles dont un membre est épileptique.
L'entête de notre guide précise : le code de
l'interviewé, sa ville de résidence, la date de l'entretien,
l'heure de début et l'heure de fin de l'entretien.
2.4 Pré-test
et validation des instruments de collecte des données
Pour assurer la fiabilité, et la pertinence de
l'instrument de collecte de données, le coordonnateur a validé le
fond et un pré-test a été réalisé au sein de
la communauté Bafia dans la région du centre, département
du Mbam. Ce pré-test nous a permis de reformuler 4 questions et d'en
changer 3. Les instruments confectionnés après modification suite
au pré-test ont été soumis à l'appréciation
de nombreux encadreurs au choix et à celle des nos camarades, ainsi
qu'au coordonnateur qui, après modification et correction dans le fond
et la forme les ont validés.
2.5 Méthode
de collecte des données.
Pour mener à bien l'enquête, un stage de 07 jours
a été effectué au le CSI de Bangoua pendant le mois
d'avril, plus précisément du 04 au 11 de ce mois. Pour ce faire
une lettre d'autorisation d'enquête délivrée par le
sous-préfet de l'arrondissement de Bangangte, a été
adressée au chef de la communauté Bangoua. Cette lettre
découle de la demande que nous avons adressez à cet effet
à l'administration de la Fondation TCHEUNTE (FT), celle si a
été associée à une demande d'autorisation
d'enquête adressée au sous-préfet de Bangangte, par le
directeur de la F.T. de Bafoussam.
Nous avons utilisé la méthode directe au cours
de laquelle l'entretien a été fait avec les chefs de familles
tirées au sort, en leur expliquant le thème, en leur rappelant la
confidentialité des leurs informations, les répondants n'ont pas
été forcés de répondre aux questions que nous leur
avons posés, les informations ont été détruites
après utilisation.
Avant le début de l'entretien nous nous sommes
présentés à l'informateur, en lui a déclinant notre
identité de façon très modeste, en lui indiquant
clairement le but de l'étude, l'informateur a été
rassuré de la confidentialité de ses réponses et dans le
cas ou le sujet est sensible ou comporte des aspects éthiques, nous
avons remis et/ou lu la lettre de consentement éclairé et nous
nous sommes assuré que cette lettre soit signée avant le
début de l'entretien, nous signalons par ailleurs l'utilisation des
supports : magnétophone, téléphone multimédia
pour enregistrement audio et les répondants ont été
informé avant l'utilisations de ces supports.
Pendant l'entretien les questions ont été
clairement posées, avec un langage propre et compréhensif, ceci
avec respect et attention. Les gestes pouvant perturber l'interlocuteur ont
été évités tout comme les formules de relance ont
été utilisées au cas où l'interlocuteur
était hésitant, les questions sensibles ont été
posées avec le consentement de l'informateur, nous n'avons pas
informé nos répondants des dire des autres sur le thème de
l'étude.
A la fin de l'entretient nous avons remercié les
répondants pour leur contribution et avons évité de faire
des promesses en tant que chercheur ou en tant que individu en place de
décideur.
2.6 Méthode
de traitement des données
En ce qui concerne le traitement des données, il s'est
fait en trois phases. La phase de dépouillement qui s'est faite
manuellement, la phase de transmission des résultats qui s'est faite
à partir du logiciel Microsoft Word 2007, et la troisième phase
c'est l'analyse de contenu à travers laquelle nous avons traiter de
manière méthodologique les informations et les témoignages
qui ont présenté un certain degré de profondeur et de
complexité.
2.7 Respect de
l'éthique de la recherche.
Pour mener cette étude, une demande d'autorisation
d'enquête manuscrite a été adressée à
l'administration de la FT, celle-ci a joint une demande qu'elle a
adressée au sous-préfet de l'arrondissement de Bangangte qui,
après avoir accepté notre demande a adressé une lettre
d'autorisation d'enquête à sa majesté le roi des
Bangoua.
Les entretiens ont été fait dans un anonymat
stricte, ni les noms et autres adresses n'ont été
dévoilés, les identités sont restées
secrètes. Nous ne nous sommes entretenus qu'avec les chefs de
ménage qui ont consenti. Les informations qui nous ont été
données ont été analysés selon leur importance et
n'ont été divulguées sous aucun prétexte à
d'autres fins que ce soit, ces informations après exploitation ont
été détruites.
3 Echantillonnage
3.1 Technique.
La technique d'échantillonnage probabiliste non
exhaustive a été utilisée comme méthode parce
qu'après observation, l'entretien n'a pas pu être passé
dans tous les ménages des communautés tirées au sort dans
la localité de Bangoua.
Dans un premier temps nous avons répertorié les
familles possédant un membre atteins de l'épilepsie avec le
concours du président du COSA et de certains villageois.
Ensuite nous avons tiré au sort les ménage dans
lesquels ont a eu des entretiens tout en identifiant ceux qui faisaient partie
de nos critères d'inclusion.
3.2 Taille de
l'échantillon.
L'échantillon a été taillé en
fonction des critères d'inclusion et est de 10 chefs de ménage
vivant régulièrement dans les zones tirées au sort pour
l'étude pendant l'enquête et ayant accepté l'entretien.
3.3 Population
d'étude.
3.3.1 Population cible.
La population cible est constituée de personnes adultes
(plus de 18 ans) vivant avec un épileptique. Etant donné qu'au
commun les enfants surtout à l'âge adulte (plus de 18 ans),
peuvent être impliqués aussi bien que le conjoint dans la PEC de
la santé de la personne atteinte.
3.3.1.1
Critères d'exclusion
Ont été exclues de cette étude :
- Les familles Bangoua avec des enfants adultes,
résidant ou non au domicile familiale, ne possédants pas en leur
sein un membre atteint de l'épilepsie.
- Les familles absentes lors de l'enquête.
- Les familles ne s'exprimant pas en français.
- Les familles ayant refusées l'entretient.
3.3.2 Critères d'inclusion
Ont été inclues :
- Les familles Bangoua avec des enfants adultes
résidant ou nom au domicile familial, dont un parent, mère ou
père, a une épilepsie.
- Les familles s'exprimant en français.
- Les familles présentes pendant l'enquête.
- Les familles acceptant de répondre aux questions.
4 Chapitre IV :
PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS
Le présent chapitre qui comporte deux grands
thèmes à savoir : les caractéristiques
sociodémographiques d'une part et l'expérience de santé
des familles dont un membre est épileptique d'autre part, consiste
à présenter et analyser les résultats que nous avons
obtenus.
Thème 1 : caractéristiques
sociodémographiques.
Tableau 1 : Distribution des chefs de ménage
suivant leurs caractéristiques sociodémographiques.
N°
|
Age
|
Sexe
|
Niveau d'étude
|
Statut matrimonial
|
Nombre d'enfants du ménage
|
Nombre de personnes atteintes du ménage
|
Profession
|
personne(s) atteinte(s)
|
1
|
53
|
M
|
Primaire
|
Célibataire
|
2
|
1
|
chasseur
|
« Moi-même »
|
2
|
65
|
M
|
CEPE
|
Marié
|
7
|
1
|
Menuisier
|
« Mon 4e fils »
|
3
|
63
|
M
|
5e
|
Marié
|
6
|
2
|
Cultivateur
|
« Ma femme et ma fille »
|
4
|
43
|
F
|
BEPC
|
Veuve
|
3
|
1
|
Commerçante
|
« Mon 2e fils »
|
5
|
50
|
F
|
BACC D
|
Célibataire
|
2
|
2
|
Enseignante et religieuse
|
« Mes deux enfants »
|
6
|
61
|
M
|
BEPC
|
Marié
|
7
|
1
|
Enseignant retraité
|
« Ma 1ere fille »
|
7
|
42
|
F
|
Primaire
|
Veuve
|
1
|
1
|
Cultivatrice
|
« Ma fille »
|
8
|
18
|
F
|
Première
|
Célibataire
|
1
|
1
|
Elève
|
« Moi-même »
|
9
|
31
|
M
|
Primaire
|
Célibataire
|
2
|
1
|
Cultivateur
|
« Mon garçon »
|
10
|
47
|
M
|
Primaire
|
Veuf
|
4
|
2
|
Cultivateur
|
« Mes deux garçons »
|
Il ressort que la majorité des chefs de ménage
est constituée d'homme, l'âge moyen du chef de ménage est
de 42 ans, le niveau d'étude est moyen. En ce qui concerne le statut
matrimonial, nos répondants se divisent en trois catégories,
celle majoritaire constituée de célibataires, les deux
dernières catégories étant faites respectivement des
mariés et des veufs ou veuves. Pour ce qui est du métier du chef
de ménage, le constat fais que la grande partie de nos répondants
ont pour occupation les travaux champêtres.
Thème 2 : expérience de
santé des familles.
· Des réponses de nos répondant à la
question de savoir : Qui constitue pour vous une ressource importante
ou une source de stress ? Il ressort deux partis en ce qui est de la
ressource important, le parti de ceux qui ont comme ressource importante, les
membres de leur famille, de leur belle-famille, c'est le cas du ménage 4
dont le chef nous dit à ce propos : « ma belle
mère et ma mère » ; et le parti de ce qui
n'ont aucune ressource importante comme nous le dis le chef du ménage
6 ; « personne ». pour ce qui est de la
source de stress, nous notons le voisinage à travers le
témoignage du chef de ménage 3 qui
dit : « mon voisinage » ; la
belle-famille pour certains à l'instar du chef de ménage 10 dont
les propos sont les suivants : « ma belle famille qui
me demande beaucoup », et la famille pour d'autres
comme le chef de ménage 1 qui dit : « l'abandon de ma
famille », certains sont stressés par leur conjoint,
c'est le cas dans le ménage 8 dont le chef nous dit :
« Mon petit ami qui est le père de mon enfant, il
m'insulte depuis qu'il sait que je suis épileptique, il m'a
laissé toute la charge du bébé ».
· A la question de savoir quels sont les
professionnels de la santé qui participent à votre traitement ou
à celui de votre membre atteint ? votre définition de la
maladie coïncide-t-elle avec la leur ? Nous remarquons que pour
la majorité ce sont les personnels de santé des CSI et de
l'hôpital EEC qui participent au traitement des malades de
l'épilepsie dans la communauté Bangoua c'est par exemple le cas
dans le ménage 6 dont le chef nous dit : « les
infirmiers du CSI et les médecins de l'hôpital
EEC ». bien que certains malades ou parents de malades soient
passés chez les guérisseurs et on fini par replier vers les CSI
et l'hôpital EEC comme l'illustre le témoignage du chef du
ménage 9 : « guérisseurs, hôpital EEC
c'est à l'hôpital que j'ai su que c'était
l'épilepsie, les guérisseurs me disaient que l'on a
lancé ». En ce qui concerne la définition de la
maladie, il y'a la catégorie de ceux pour qui elle était inconnu
comme le chef du ménage 1 qui dit ; « personnels
du CSI de Bangoua et missionnaire blancs qui nous donnent les
comprimés, je ne savais même ce que c'était
l'épilepsie, ils m'ont éclairés », puis la
catégorie de ceux pour qui la définition était
insuffisante à l'instar du chef du ménage « les
soeurs, le personnel du CSI de Bangoua. Je savais ce que c'est mais ils m'ont
éclairés encore plus sur l'épilepsie ».
Ensuite vient la catégorie de ceux qui ont la même
définition que le personnel soignant, c'est le cas du chef de
ménage 5 qui nous répond à ce propos en
disant : « on a la même définition de la
maladie, c'est une pathologie du système nerveux
caractérisée par des attaques de courte durée, dans
lesquelles le malade tombe sans connaissance et éprouve des convulsions
violentes. Je l'ai lu dans un dictionnaire médical quand je faisais mes
recherches sur cette maladie ».
· Lorsqu'il a été question de savoir
à qui nos répondants parlaient dans leur joie ou leur
tristesse, il est ressorti quatre groupes de réponse. Le premier
groupe est constitué de ceux qui ce confient aux hommes d'église,
c'est ce qu'illustre le témoignage du chef du ménage 1 qui
dit : « au pasteur de mon église ». Le
deuxième groupe concerne ceux des chefs de ménage qui partagent
ces moments avec leur conjoint comme le chef du ménage 2 qui dit
à ce propos « à ma femme ». le
troisième groupe est celui des chefs de ménage qui se confient
à leurs parents et belle-famille comme l'illustre le témoignage
du chef du ménage 4 en disant : « ma mère et
ma belle mère ». le quatrième groupe touche ceux
qui ont pour confident leur ami, c'est par exemple le cas du chef de
ménage 9 qui nous a répondu à ce
propos : « à mon ami
d'enfance ».
· A la question de savoir à qui nos
répondants demandaient de l'aide et quel genre de soutien
sollicitaient-ils, nous avons remarqué que la majorité
demande de l'aide à leur famille proche (mère, père,
frère, soeur) c'est le cas des chefs des ménages 1, 2, 3 et 8 qui
disent respectivement : « à mes
frère », « mon 1er fils et mes
frère », « ma petite soeur » et
« ma mère et mon grand frère ». certains
le font auprès de leur famille et belle famille en même temps
à l'instar des chefs des ménages 4 et 5 qui disent
respectivement : « à ma belle mère et ma
mère », « à ma mère et à ma
belle mère », d'autres à leurs amis comme
l'illustre le témoignage du chef de ménage 9 en ces termes :
« à mon ami d'enfance », puis il y'a ceux
qui demandent de l'aide aux religieux, c'est le cas du chef de ménage 5
qui dit : « à la mère
supérieure ».
Pour ce qui est du soutien sollicité, il ressort
majoritairement que le soutien sollicité est financier. C'est en tout
cas ce que montrent les témoignages des chefs des ménages 1, 2, 3
et 9 qui disent : « financier » et ceux des
ménages 7 et 8 y associent le moral et répondent à ce
propos : « financier et moral ».
· Nous avons observé deux catégories de
répondants à la question de savoir s'il y'avait des services,
organisme de santé que les chefs de ménage aimeraient connaitre
et ne savaient pas comment faire ou n'avaient pas les moyens pour le faire,
la 1ère catégorie est celle de ceux qui ne sont pas
intéressés comme les chefs des ménages 1, 4, 5, 6 et 7 qui
ont répondu : « non ». la
2e catégorie concerne ceux qui le veulent parmi lesquels le
chef du ménage 3 qui dit : « oui, l'association
des personnes vivant avec l'épilepsie, mais je ne sais comment
faire ».
· Pour ce qui est de l'expérience ou l'effet
qu'ont eu les chefs de ménage lorsqu'ils ont su qu'eux-mêmes ou un
membre de leur famille était atteint de l'épilepsie, il
transparait que pour la majorité l'annonce du Dg a été
très gênant, les uns se sont sentis abattus à l'instar du
chef de ménage 2 qui dit : « Quand j'ai su que mon
enfant était épileptique, j'étais abattu car elle ne
pouvait plus fréquenter d'après moi, les gens de l'hôpital
m'ont dit que sa ne dérangeait pas si elle suivait bien le traitement
qu'elle avait. Petit à petit je me suis habitué et je soutiens ma
famille comme je peux avec l'aide de sa maman », les autres
terrassés comme le chef du ménage 6 qui dit :
« Quand j'ai su que mon enfant était épileptique,
j'étais abattu car elle ne pouvait plus fréquenter d'après
moi, les gens de l'hôpital m'ont dit que sa ne dérangeait pas si
elle suivait bien le traitement qu'elle avait. Petit à petit je me suis
habitué et je soutiens ma famille comme je peux avec l'aide de sa
maman », certains on même fondu en larme comme le chef du
ménage 8 qui nous a répondu en disant : « je
tombais beaucoup, ma mère m'a amené à douala ou elle a
constaté qu'en plus d'être enceinte j'étais
épileptique. Quand elle ma dit pour l'épilepsie j'ai
pleuré car je me voyais déjà tomber à tout moment
et lieu, le neurologue m'a rassuré et m'a dit que si je suivais ses
recommandations je ne ferais presque jamais des crises et je me suis ressaisie.
J'avais honte au début mais maintenant sa ne me fait
rien », et d'autres sont encore sous le choc du vécu de
la maladie, c'est le cas du chef du ménage 10 qui dit :
« Sa m'a dérangé et sa me dérange toujours car
mes garçons ne sont pas comme les enfants des autres que je voie, ils
ont l'aire débiles, ils ne s'en sortent pas à l'école, ils
sont toujours reculés, tout sa m'embête jusqu'à
présent, regardez-les vous-même ils sont différents des
autres et il faut toujours les surveiller car sa les prend souvent très
mal, celui-ci a une cicatrice du feu sur le dos car il a eu sa et est
tombé au feu, heureusement on était la. Ce n'est pas
facile ». C'est pour la plus part une expérience
très difficile qui est surmontée de jour en jour grâce
à la proximité et l'accessibilité des formations
sanitaires.
· A la question de savoir quelles répercussions
a eu la maladie sur le fonctionnement de la famille, il ressort que pour
les chefs de ménage malades de l'épilepsie comme le chef du
ménage 1 qui dit : « Sa ne me dérange plus
trop donc je ne peux pas dire qu'il y'a une répercussion sur moi,
même si ma femme est partie avec mes enfant quand elle a su que je
tombais. c'est seulement quand je tombe et me brule comme la dernière
foi que vous étiez ici que je suis bloqué car je ne peux chasser
ou chercher mon bois pour vendre, je n'arrive plus a manger et même
soigner mes plaies, chance que la dernière fois vous étiez la
pour m'aider. Il faut remercier les autres encore pour moi »,
les activités de survie sont mis en jeu lorsque les crises surviennent
en des lieux critiques, ces lieux sont soit près du feu, ce qui entraine
très souvent des brules grave, soit près de l'eau et donc noyade
assurée, dans les deux cas (brulure, noyade), ils sont dans
l'incapacité de faire quoi que ce soit, surtout dans le cas de la
brulure. Certains ont vu partir leur femme amenant leurs enfants parce
qu'étant malade de l'épilepsie, c'est le cas du ménage 1
dont le chef nous dit : « Sa ne me dérange plus trop
donc je ne peux pas dire qu'il y'a une répercussion sur moi, même
si ma femme est partie avec mes enfant quand elle a su que je tombais. C'est
seulement quand je tombe et me brule comme la dernière foi que vous
étiez ici que je suis bloqué car je ne peux chasser ou chercher
mon bois pour vendre, je n'arrive plus a manger et même soigner mes
plaies, chance que la dernière fois vous étiez la pour m'aider.
Il faut remercier les autres encore pour moi ». parmi nos
répondants certains affirment même avoir abandonné les
autres membres de leur famille pour s'occuper de la santé de celui
atteint, ceci déstabilise clairement l'harmonie de la famille, c'est en
tout cas ce que nous dit le chef du ménage 2 en ces termes :
« Sa m'a fait abandonner les autres en quelque sorte car je
marchais de guérisseurs en guérisseurs avec elle, je suis
allé jusqu'à Bafoussam voir un monsieur qu'on m'avait
recommandé pour le traitement, j'ai cru au sort mais les gens qui
savaient ce que c'est m'ont remonté et je suis plus avisé
maintenant, ceci m'a fait manquer d'attention envers les
autres ». le train de vie avait changé pour d'autres car
les produits étaient très chaires mais maintenant ce n'est plus
le cas. Dans certains ménage on remarque que les enfants non atteint de
cette maladie au profit de ceux malades et même, d'autres on
refusé de continuer à faire des enfants de peur d'en faire des
épileptique et du coup n'ont pas eu la famille qu'ils souhaitaient, ceci
s'illustre dans le témoignage du chef de ménage 7 qui dit :
« J'ai eu les problèmes avec mon époux car je
refusais d'accoucher à nouveau donc je peux dire que la
répercussion a été de ne pas avoir une grande
famille ».
· Pour ce qui est du comportement de la personne
affectée et de la réaction du chef de ménage devant ce
comportement, certains chefs de ménage atteint, nous font
observer un calme et pour d'autres, le sentiment d'être diminué,
c'est par exemple le cas du chef du ménage 8 qui, à cette
question répond : « Parfois je me sens diminué
par rapport aux autres mais très rarement, je fais tout ce qu'ils font
et mieux même que d'autres, en plus j'ai un fils ». Pour
ce qui est des enfants, le constat fait est que la majorité se cachait,
crispait, pleurait même comme le dit le chef du ménage 5 :
« Ma première fille pleure souvent quand, elle dit que
c'est camarades se moquent d'elle, elle refuse parfois d'aller à
l'école. Je lui ai demandé de ne pas s'occuper de leurs dires et
j'ai demandé au chef de son établissement de lui parler de temps
en temps et de sensibiliser ces élèves qui se moquent d'elle.
Tout ce que Dieu fait est bon c'est ce que je lui dis toujours à ma
fille ». Certains ne savent même pas ce que c'est et donc
n'ont aucun comportement en liaison avec la maladie comme nous
rapporte le chef du ménage 9 : « Il sait même
que c'est quoi ? C'est moi qui me pose souvent la question de savoir
comment il va réagir quand il saura qu'il est épileptique. Je le
laisse grandir mais je lui fais faire les mêmes choses que son
frère pour qu'il ne se sente pas différent ».
· Concernant le plus grand challenge pour la famille
concernant le malade et la maladie, des réponses obtenues, nous
constatons qu'une catégorie de chef des ménages a pour grand
défis de ne jamais manquer leurs médicaments pour eux même
et pour leurs membres atteints, ils aimeraient tous que règne le bien
être au sein de leurs familles, certains pensent même
déjà avoir relevé leur défis concernant le malade,
c'est le cas du chef du ménage 6 qui dit :
« Concernant le malade je peux dire que mon défi est fait
car elle accepte sa maladie, pour la maladie je veux juste que son
médicament soit la à tout moment car c'est sa qui la
maintient ».
· En ce qui est de l'aide à composer avec ce
grand challenge, il ressort que la majorité compose avec leurs
activités quotidiennes (champ, chasse, commerce...) uniquement comme
nous dit le chef du ménage un en ces termes : « la
chasse et la vent du bois », d'autre avec le soutien de leur
membre proche (parents, beaux parents, frère, soeurs) à l'instar
du chef ménage 2 qui dit ce propos : « ma femme et se
frères et soeurs », certains trouvent du réconfort
dans des associations ou réunions comme nous le dit le chef du
ménage 9 : « C'est la vente de ce que je trouve au
champ, les réunions aussi ».
· Les opinions sont diverses en ce que concerne
l'influence des croyances et des coutumes en ce qui concerne
l'épilepsie. Pour certains, les coutumes ont une grande influence en
ce qui concerne la maladie, certains se faisaient dire qu'il fallait faire des
rites parce que c'était une maladie mystique, c'est le cas du chef de
ménage 1 qui dit : « oui, au début l'on me
disait que c'était la coutume qui m'attrapait, après
c'était que cela m'a été lancé, mais à
l'église j'ai trouvé satisfaction et en Dieu mon
refuge ». Une bonne majorité se voit encore
influencée par la croyance en Dieu le père pour qui rien n'est
impossible et en qui elle trouve réconfort c'est le cas du chef de
ménage 2 qui nous a répondu en ces termes :
« non, pas vraiment pour les coutumes, mais ma croyance est celle
en Dieu et ceci m'aide à garder la tête haute ».
Certains en revanche ne sont influencés ni par les traditions et
coutumes, ni par les croyances religieuses, c'est le cas du chef de
ménage 8 qui répond en disant : « Rien de tout
sa ne m'influence, ni l'église ni la tradition et encore mois les
coutumes ».
· Les réponses en ce qui concerne l'aide du
personnel de santé font transparaitre qu'en dehors des soins
courants que font les personnels des santé, ceux-ci conseillent les
malades épileptiques sur le comportement a adopter pour réduire
le nombre de crises comme nous le témoigne le chef du ménage 5
qui dit : « En me fournissant les médicaments, ils me
donnent aussi beaucoup de conseil alimentaires en ce qui concerne la maladie,
de ne pas leur faire faire des travaux difficiles et du sport
intense ». L'autre constat fait est que les personnels de
santé les aident à comprendre la maladie, c'est ce montre le
témoignage du chef de ménage 6 qui nous dit à ce
propos: « Ils m'ont aidé à comprendre la maladie et
c'est toujours chez eux que je me procure les
médicaments ».
· Quand il a été question de savoir
comment nos répondants savaient qu'eux mêmes ou leur membre
était en santé en ce qui concerne l'épilepsie, nous
avons observé quatre catégories. La 1ère
catégorie fait de chef de ménage déjà atteint qui
trouvent que c'est évident pour eux car ils ont déjà
manifesté la maladie plusieurs fois, c'est par exemple le cas du chef de
ménage 1 qui nous dit : « Moi je sais que je suis
atteint car j'ai déjà fait plusieurs crises, mes enfants je ne
sais pas s'ils sont atteint je vais demander à leur mère si je la
vois si eux aussi souffre. Il y'a un examen pour voir sa ? ».
la 2e catégorie ici est constituée des chefs de
ménage que savent ou pensent ne pas être malade, ceci parce que
disent-ils n'avoir jamais eu de crises comme illustre le témoignage du
chef de ménage 3 qui dit : « je pense que je n'ai pas
l'épilepsie car je ne suis jamais tombé ». la
3e catégorie regorge les chefs de ménage qui savent
qu'ils ne sont pas malades parce qu'ils se sont fait faire certains examens
diagnostiquant l'épilepsie, à l'occurrence
l'électroencéphalogramme (EEG), c'est les cas du chef de
ménage 4 qui nous dit à ce propos : « j'ai
fait un examen aux deux autres à douala (EEG), pour moi je ne suis
jamais tombé ». La 4e catégorie est
faite de ceux qui affirment ne pas savoir, ils ont en projet de faire les
examens à eux conseillés, c'est le cas du chef de ménage 9
qui nous dit à ce propos : « Je ne suis jamais
tombé, je vais aller faire l'examen que vous dites là pour
l'autre avant de savoir mais jusqu'ici il n'est jamais
tombé ».
· Parlant de ce qui rend l'adaptation à la
situation facile, des réponses diverses nous sont parvenues. Il y'a
le groupe de ceux qui disent que c'est leur foi, c'est le cas du ménage
3 donc le chef nous dit : « c'est ma foi et la conscience
que c'est mon devoir de prendre soins d'elles ». Le groupe de
ceux pour qui c'est le soutien de leurs familles ou belles familles qui leur
facilite une bonne adaptation comme par exemple le chef du ménage 4 qui
dit : « ma relation avec ma belle mère et ma
mère ». Un autre groupe rassemble ceux qui disent que
c'est l'état d'esprit du malade, lequel accepte et vie avec sa maladie
comme nous le rapporte le chef du ménage 6 qui dit :
« L'harmonie familiale et la compréhension, l'acceptation
de la maladie par ma femme et ma fille à présent ».
le dernier groupe par contre est fait de ceux pour qui rien ne rend facile
cette adaptation à la situation, c'est le cas du chef du ménage
10 qui nous dit à ce propos: « Rien du tout ce sont
les gars à surveiller de près et ce n'est pas
facile ».
· Concernant ce qu'ils désirent conserver sur
le plan relationnel et du fonctionnel de la familial, les chefs de
ménage nous font constater que la majorité d'entre eux aimerait
garder la paix, l'amour, l'harmonie, au sein de leur ménage comme le dit
le chef de ménage 2 : « la paix, l'harmonie,
l'entente et tout ce qui va avec la joie ». Certains aimeraient
que la santé domine sur la maladie comme nous le dit le chef du
ménage 9 : « Tout ce qui existe déjà et
que la santé domine sur la maladie. Surtout que rien ne puisse me
séparer de mon ami d'enfance ». D'autres par contre
pensent qu'il n'ya rien à conserver parce que n'ayant jamais
existé, c'est le cas du chef de ménage 1 qui nous dit à ce
propos : « Il y'a rien à conserver car il n'ya jamais
rien eu de bon, mon souhait est qu'un jour on s'entend comme de vrai
frères ».
· L'opinion des répondants à propos de ce
que représente l'expérience de la maladie pour eux
diffère. Pour une grande majorité, vivre avec cette maladie ou
avec des personnes ayant cette maladie est une expérience très
forte en ce sens que le sens de responsabilité est plus grand, les
concernés se sentent plus responsables et forts, c'est ce que nous dit
le chef du ménage 1 à ce propos : « Sa m'a
rendu plus fort et battant car tous mes proches m'ont tourné le dos et
même ma femme est partie avec nos enfants parce que je suis comme sa.
Cette maladie ma fait tout perdre mais peut être c'est ce que Dieu avait
prévu pour moi ». Pour d'autres c'est très
émouvant et dur mais surtout fort de vivre avec des enfants
épileptique, c'est encore plus fort de vivre avec eux quand leurs
frères ou soeurs autour d'eux n'en souffrent pas du tout car les parents
ont tendance à avoir plus d'attention pour les malades que pour les
sains en ce qui concerne l'épilepsie. Cette attention
particulière peut déstabiliser les autres qui manquent de la
même attention de leurs parents, c'est ce que nous dit d'ailleurs le chef
du ménage 9 en ce qui est de vivre avec des malades et non
malades : « C'est une expérience très forte de
vire avec deux enfants dont l'un est épileptique et l'autre non, j'ai
mis du temps à me faire à l'idée, maintenant ils sont la
et si on te dit pas seulement tu ne sauras pas que l'un d'eux est atteint, je
suis plus mure dans la tête en ce qui concerne cette maladie et bien
d'autre même». Pour d'autres personne cette maladie par
ignorance a presque simplement gâchée leur bonheur comme le di le
chef du ménage 7 : « Cette maladie a presque
gâché mon bonheur, j'aurais pu avoir plusieurs enfants j'ai
refusé de peur que tous soient malade ; mais j'ai aussi compris que
c'est une maladie qu'on maitrise et qui ne contamine pas comme je pensais, je
suis bien mure dans l'esprit et responsable dans les actes même si ce
n'est pas facile de suivre une enfant sans son père ».
D'aucuns disent et trouvent encore sa très difficile à vivre
car faut tout le temps avoir un coup d'oeil sur les enfants malades, c'est le
cas du chef du ménage 10 qui dit : « C'est une
expérience très difficile je vous jure, ils sont
différents des autres, c'est très dure pour moi, je ne peux
qu'être fort et prier Dieu que tout reste sous control. C'est difficile
à vivre».
5 Chapitre V :
SYNTHESE ET DISCUSSION DES
RESULTATS
Il est question dans ce chapitre, d'analyser, discuter et
faire la synthèse des résultats obtenus en rapport avec les
caractéristique sociodémographiques et l'expérience de
santé des répondants.
1 Caractéristique sociodémographiques
Il ressort du tableau 1 que :
La majorité des chefs de ménage est
constituée d'homme, c'est logique dans la mesure où quand il y'a
ménage c'est l'homme qui est toujours désigné comme chef,
du moins dans la majorité des cas. Cette analyse du sexe du chef de
ménage va dans le même sens que l'étude menée par
Tegou joseph, Mbarga Owona, Ebongue Abel....en octobre 2011, portant sur
l'emploi et le secteur informel au Cameroun, dont l'un des résultats est
qu'un ménage sur quatre est dirigé par des femmes donc trois sur
quatre ménages sont dirigés par des hommes.
L'âge moyen du chef de ménage est de 42 ans.
Généralement à cet âge selon le développement
de l'individu, c'est l'âge de la maturité, et les résultats
de notre étude vont dans le même sens que celle menée par
(Tegou, M. et al), en octobre 2011 qui montre que l'âge des chefs de
ménage au Cameroun est de 41,8 ans, âge qui se rapproche nettement
de celui des ressorti par notre étude.
Le niveau d'étude est lui moyen. Ceci s'explique par
le fait qu'au Cameroun en général et dans les zone rurales en
particulier, le niveau d'instruction est faible car les personnes y vivant pour
la plupart s'intéressent plus à la chasse, le champ, le commerce
comme l'illustre les réponses des chefs de ménage 1, 3, 4,7, 9 et
10 de notre étude. Tout ceci va dans le même sens que
l'étude menée sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun en
octobre 2011. par (Tegou, M. et al), qui montre que la plus par des chefs de
ménage ont pour la plupart un niveau d'instruction primaire, et montre
en outre qu'il existe une proportion non scolarisée non
négligeable.
Les chefs de ménage sont majoritairement des
cultivateurs. Logiquement nous sommes en zone rurale, et dans cette zone
où le niveau d'étude est relativement bas et où il y'a
presque pas d'industrie pouvant embaucher les gens, l'activité à
la portée de tous n'est nulle autre que le travail de la terre.
Pour ce qui est du statut matrimonial nous avons
observé trois catégories. La 1ère est
composée de célibataires parmi lesquels 2 de moins de 30ans,
âge auquel selon l'étude sur l'emploi et le secteur informel en
2011, l'on doit se marier marié. La 2e catégorie
constituée de chef de ménage mariés et la 3e
catégorie faite de veuve pour la majorité s'explique par le fait
que la proportion des chefs de ménage femmes est plus importante dans le
groupe des veufs(ves) que dans les autre groupes, car en Afrique en
générale et au Cameroun en particulier, pour une raison
inexplicable jusqu'ici, dans la majorité des ménage c'est l'homme
qui décède avant la femme, ceci peut-être à cause de
la charge qu'il a au sein de sa famille.(Ebongue. A et al. (2005),
l'évolution de la vie d'un couple en Afrique noire).
2 Les défis relevés par les familles ayant un
membre épileptique
Les réponses obtenues ici nous ont permis d'observer
que la majorité des chefs de ménage ont pour grand défis
de ne jamais manquer leurs médicaments pour eux même et pour leurs
membres atteints (besoins physiques), ils aimeraient tous en affrontant leur
peur, éviter les rechutes et aussi ils aimeraient que règne le
bien être au sein de leurs familles (besoins psycho-émotionnel).
De ce fait ils vont dans le même sens des résultats de
l'étude de Fleury, Sedikides et Lunsford (2001) qui mentionnent la
stratégie de « se tester » et de défier ses propres
« barrières personnelles ». Les défis sont soit de
nature physique comme la faiblesse, soit de nature psycho-émotionnelle
comme le mal-être, la peur surtout d'une rechute, l'incertitude
reliée au statut physique et aux résultats de la thérapie
(Bergman & Berterô, 2001; Fleury, Sedikides, &Lunsford, 2001).
Des défis d'ordre socio-relationnel comme le changement de l'image de
soi, de mode de vie, des valeurs et des rôles peuvent aussi se
présenter. La reprise des responsabilités et de l'activité
professionnelle est également exprimée comme étant un
défi (Fleury, Sedikides, &Lunsford, 2001). Le défi
n'étant pas seulement d'avoir toujours à disposition les
médicaments, bien que ce soit très important. Vivre avec
l'épilepsie entraine des défis personnels pour le malade ou pour
la famille, cela ne signifie pas toutefois que l'on ne puisse vivre une vie
pleine et enrichissante. Connaitre l'épilepsie et partager cette
connaissance avec les autres, trouver la meilleur thérapie, se
constituer un réseau de parent et d'amis qui nous appuient et nous
soient attaché, ainsi que donner des but gratifiants sont autant de
facteurs essentiel.
Par ailleurs, l'étude qualitative de Fleury, Kimbrell
et Kruszewski (1995), mentionne aussi le patterning balance comme
modèle de croissance à travers les défis et l'incertitude
reliés à l'événement épileptique. Ce
modèle étant la création de nouveaux défis par la
reformulation des buts personnels; la commémoration des
possibilités avec une ouverture d'esprit vis-à-vis des
différents choix disponibles; l'acceptation de soi qui se reflète
par l'auto respect, la confiance et le « prendre soin » de soi;
enfin, « l'autonomisation des autres » incluant l'investissement
émotionnel, et ce, en partageant l'expérience et en guidant les
autres malades dans le processus de guérison (Fleury, Kimbrell, &
Kruszewski, 1995).
Les résultats de l'étude de Bergman et
Berterô (2003) vont dans le même sens que les études
précédentes. En effet, cette étude qualitative fait
ressortir à la fois les stratégies « motivatrices »
pour faire face à cette expérience et les compétences
développées. Parmi les stratégies et les
compétences les plus utiles, l'étude présente le fait de
prendre conscience de la fragilité de la vie. Les participants ont
procédé à une recherche d'informations afin de mieux
comprendre les causes et les conséquences de la maladie. La prise de
conscience de sa propre responsabilité envers sa santé et la
participation active à la prise de décision sont
énoncées comme étant des nouvelles compétences
personnelles développées pour arriver à relever certains
défis face à la maladie. Elles sont qualifiées de«
vitales », surtout quand elles sont associées à une
disponibilité discrète de la part des membres de la famille, pour
assurer au besoin présence et aide (Bergman & Berterô, 2003).
Une autre stratégie citée est d'adopter une diète plus
saine (Bergman &Berterô, 2003). De même, l'autosuggestion pour
se libérer des mauvaises habitudes comme le tabagisme constitue une
stratégie de choix (Bergman &Berterô, 2003; Condon &
McCarthy, 2006). Il est à noter que les changements dans les habitudes
de vie peuvent affecter la vie sociale (Condon & McCarthy, 2006).
3 Forces et ressources mobilisées par les familles
En ce qui concerne les forces et les ressources
mobilisées, notre étude a fait observer que la majorité
avait comme ressource importante, les membres de leur famille, de leur
belle-famille. Ceci est important et logique que ce soit le soutient social qui
fasse la ressource des familles ayant un membre épileptique, nos
résultats vont dans le même sens que ceux des études de
Schreurs et de Ridder qui mentionnent que Le soutien social est
évoqué comme ressource externe principale, selon la perspective
individuelle de la personne atteinte. Le soutien social constitue une ressource
pour « faire face » à la situation (Schreurs & de Ridder,
1997). Ainsi, la présence et les réactions des membres du
réseau social à la maladie sont considérées comme
des ressources. En revanche, la mobilisation de ces ressources par la personne
pour « faire-face » est considérée comme une
stratégie. La nature du soutien social dépend du statut social de
la personne, de la structure du réseau familial et communautaire ainsi
que de l'effet des relations et de leur potentiel de promotion de la
santé (Luttik, Jaarsma, Moser, Sanderman, & Veldhuisen, 2005).
Certains on trouvé leur ressource en leur conjoint, ceci s'explique par
le fait que le conjoint est la ressource la plus importante dans la
majorité des cas que nous rencontre ; Jensen et Peterson (2002)
nous disent à ce propos que le conjoint est considéré
comme la ressource la plus importante. Viennent ensuite les enfants, les
belles-filles et les gendres, les amis et les voisins. Leur présence,
lorsqu'elle encourage la personne et lui permet de tenir un dialogue intime ou,
au besoin, de faire une confidence, apporte ainsi un bon soutien émotif.
De même, ce réseau social qualifié de « profane »
assure généralement un soutien instrumental ou tangible en
assumant la responsabilité de tâches telles que le ménage,
le jardinage, les réparations, les courses et le transport. En revanche,
le soutien attendu du réseau professionnel est surtout de nature
informationnelle. Les informations requises concernent la cause de
l'épilepsie, la conduite à tenir en cas de crise
épileptique, les effets des médicaments épileptiques et
leurs effets secondaires, la durée du traitement, la possibilité
d'un traitement alternatif, et surtout les conduites à tenir pour
éviter des accidents liés à la cause (Jensen &
Petersson, 2002). Toutefois, le fait de percevoir les professionnels de la
santé comme étant compétents et possédant des
connaissances approfondies, tout en demeurant humains, procure aussi un soutien
émotionnel. De même, les récits d'expériences de
personnes qui ont vécu la même maladie peuvent parfois
représenter une source d'information (Bergman & Berterô,
2003). De plus, ces récits apportent un réconfort par le fait de
reconnaître ses propres symptômes, les examens subis, les
traitements reçus ainsi que des réactions psychologiques
vécues (Bergman & Berterô, 2003).
4 Les stratégies déployées par les
familles
Il est ressorti de notre étude que, les familles pour
faire face à la maladie épileptique a développé
certaines stratégies. Les chefs de familles ont crée un
« copinage » avec leur membres atteint, ils ont
recherché des sens à la vie de leur famille, ils ont
cultivé en eux et au sein de leur familles, de la maitrise face à
cette maladie, accepter la maladie à bien été une des
stratégies élaborée. C'est résultats vont dans le
même sens que les résultats des étude des chercheurs
Américains, Fleury, Sedikides et Lunsfor (2001) qui déclarent que
la recherche de sens, la « création de la maîtrise » de
la situation et l'acceptation de soi sont les stratégies
utilisées pour faire face à des maladie qui affectent l'image de
soi, à l'occurrence l'épilepsie. Les thèmes centraux qui
émergent de cette recherche sont la connexion avec les personnes
significatives, une amélioration des facteurs émotionnels et un
changement des comportements en vue de réduire le risque lié aux
crises (Fleury, Sedikides, & Lunsford, 2001). Ainsi, la recherche de sens
permet une structuration des nouveaux défis, une réflexion sur le
caractère éphémère de la vie, une exploration des
solutions de rechange, un réexamen des buts personnels pertinents et une
prise de conscience de sa propre détermination et de ses forces
intérieures. « La création de la maîtrise » de la
situation signifie la découverte de nouvelles sources de
capacités physiques et émotionnelles, la concentration sur son
propre potentiel, les efforts déployés pour augmenter ses
activités physiques, la revalorisation de ses rôles sociaux, la
création et la motivation pour instaurer et maintenir un changement de
comportements de santé. Aussi, nous avons tiré de nos entretiens
avec nos répondants que, ceux-ci, pour la majorité se sont
informés sur la maladie, de sa cause à son traitement, et cette
remarque faite va dans le sens des résultats des études de
Duhamel (1997) qui démontrent que, devant la maladie épileptique,
la famille élabore des stratégies adaptatives comme rechercher
des informations sur la maladie et les moyens de la contrer, donner la
priorité aux choses importantes de la vie, mettre l'accent sur le moment
présent et vivre au jour le jour en limitant les projets futurs, aussi
la cohésion familiale et les relations conjugales harmonieuses semblent
associées à l'élaboration de ces stratégies. Pour
cela, la recherche d'un nouvel équilibre protection/surprotection et
indépendance/dépendance est observée. De même, la
reconnaissance et la légitimation mutuelles de l'expérience de la
maladie comme étant vécue par chacun des membres sont
essentielles au rétablissement suite à la maladie
épileptique (Duhamel, 1997; Knafl & Gillis, 2002; Kristofferzon,
Lôfmark, & Carlsson, 2003; Martensson et al. 2001).
Les études descriptives portant sur la réponse
familiale à la maladie chronique identifient aussi la capacité
des familles à trouver un sens positif à l'expérience de
la maladie comme stratégies ou forces familiales (Knafl & Gillis,
2002). Alors les membres s'engagent et adoptent des comportements de
façon à faire ressentir cet amour mutuel. De même, les
familles tendent vers la normalisation de leur vie familiale en s'acquittant de
leurs activités quotidiennes dans lesquelles elles intègrent la
gestion de la maladie (Knafl & Gillis, 2002). D'après Robinson
(1993), les membres de la famille qui ont pris consciemment la décision
de normaliser leur vie, élaborent des stratégies pour soutenir
cette décision.
5 Les apprentissages développés par les
familles
Les stratégies et les efforts fournis pour faire face
aux défis soulevés par expérience de la crise
épileptique amènent la personne atteinte et même la famille
toute entière à acquérir de nouvelles compétences
relatives aux apprentissages qu'elle a faits. La majorité de nos
répondant affirme être plus fort et responsable qu'avant, cette
majorité nous confirme pouvoir contrôler le suivi mieux que dans
le passé, et aussi savourent chaque beau moment qui lui arrive aussi
court qu'il soit. Ces constats concordent avec ce qui ressort de l'étude
de Bergman et Berterô (2003), ceux-ci révèlent que les
épileptiques mentionnent avoir acquis de nouvelles compétences
découlant de l'apprentissage selon lequel il est important de prendre le
temps et de profiter de ce temps, surtout après avoir pris conscience du
caractère éphémère de la vie. Ils acquièrent
la volonté et l'intention de prendre les choses en main et de ne plus se
précipiter. Les pensées et les projets d'avenir sont
définis dans le court terme et ils valorisent les petites choses de la
vie. La patience nécessaire pour effectuer les changements et pour les
maintenir prendra toute son importance. Les épileptiques expriment
surtout avoir pris conscience du fait qu'ils sont les mieux placés pour
assumer la responsabilité de leur propre vie, pour avoir la
capacité et l'autonomie en vue de décider de la qualité de
cette vie et peut-être même d'en prolonger la durée.
D'après Jensen et Petersson (2002), la personne se dit plus
compétente à reconnaître les symptômes des crises
épileptiques, à les interpréter et à prendre la
décision de consulter. Cette compétence concerne aussi la
conjointe ou le conjoint.
Certains de nos répondants affirment avoir vu
« grandir » leur foi et on trouvé satisfaction
auprès de Dieu le père. Cette affirmation donne raison à
Walton (1999) qui évoque le développement de la foi, le don de
soi et la découverte spirituelle de sens et de but à la suite
d'une crise épileptique. Il décrit cinq phases de cette
découverte, qui ne sont pas nécessairement en ordre: 1) faire
face à la mort et sentir la peur et le trouble ou l'agitation, 2) se
débarrasser de ces sentiments par un travail d'introspection tout en se
faisant confiance, et en faisant confiance aux traitements, aux soins de
santé fournis et surtout à Dieu, 3) changer de style de vie,
physiquement et psychologiquement, à la recherche d'un équilibre
par exemple en suivant une diète, en arrêtant de fumer, en
pratiquant des exercices, en devenant plus généreux,
tolérant et attentionné, 4) chercher un but divin à
travers l'introspection, la réflexion et la prière et 5)trouver
une signification à la vie quotidienne.
Au-delà des apprentissages développés,
les écrits démontrent que les personnes atteintes de
l'épilepsie évoquent des changements positifs au sein de la
famille. Ces changements sont le rapprochement, l'amélioration de la
communication entre les différents membres, la concentration sur le
moment présent et des attentes positives pour le futur. Selon la
réaction familiale, elles peuvent percevoir un sentiment chaleureux de
solidarité, de force et d'amour (Jensen & Petersson, 2002; Tapp,
1995). Même un comportement de surprotection, peut parfois augmenter
l'estime de soi de la personne (Riegel & Dracup, 1992).
6 CONCLUSION
ET
SUGGESTION
Arriver au terme de notre étude qui portait sur
« l'expérience de santé des familles dont un membre est
atteint de l'épilepsie », et qui avait pour question de
recherche celle de savoir quelle est l'expérience de santé des
familles ayant un membre épileptique, nous avons formulé
l'hypothèse selon laquelle les familles Bangoua ayant un
épileptique ont une expérience de santé en ce qui concerne
l'épilepsie. L'objectif était de caractériser
l'expérience de santé des familles ayant un épileptique.
Le but de notre étude était de faciliter la construction des
stratégies de soins pour renforcer le potentiel de santé des
familles dans le contexte de la communauté Bangoua et éliminer de
ce fait le nombre de crise des personnes épileptiques.
Pour atteindre ce but nous avons mené une étude
qualitative selon une approche constructiviste, pour mieux cerner certains
phénomènes complexes associés à l'être humain
et à ses expériences de vie. Le guide d'entretien semi
structuré nous a permis de collecter nos donnés tout en
respectant l'éthique de la recherche. Les théories de McGill et
Calgary ont été mobilisés dans cette étude
Notre rôle d'infirmier ne consistant pas seulement
à administrer les soins hospitaliers, il serait temps d'aborder un
nouveau volet de soin qui serait bénéfique pour la famille, il
s'agit ici d'accompagner les familles ayant des malades épileptiques et
pour qui le quotidien de vie est sérieusement bouleversé. Le
model de McGill et Calgary nous permettra certainement au vu de son contenu,
d'élaborer cette stratégie d'assistance et d'accompagnement des
familles.
Suggestion
Au vu des résultats obtenus, nous proposons dans ce
tableau les suggestions suivantes :
Problème
|
Cause
|
Suggestions
|
Acteurs ou bénéficiaire
|
Absence d'association des familles de personnes vivant avec
l'épilepsie.
|
Non implication des familles dans le système de
soins.
|
Encourager la mise sur pied d'une association des familles de
personnes vivant avec l'épilepsie
|
- Chef de la communauté Bangoua,
- Chef de l'aire de santé.
|
Manque d'information des populations sur l'épilepsie.
|
Insuffisance de connaissance sur la vie des
épileptiques.
|
Organiser des émissions radio sur la place de la
communauté dans le suivi des épileptiques.
|
- Chef de l'aire de santé
- Chef d'antenne radio Medumba.
|
Insuffisance d'implication des familles dans la PEC
infirmière des épileptiques.
|
Absence d'une charte de PEC des familles des
épileptiques
|
Confectionner une charte des familles des épileptiques
|
- Chef de l'aire de santé
- Direction des affaires familiale du MINPROFF
|
Faible rentabilité des activités
économiques dans la localité.
|
Restriction de certaines activités chez les malades
épileptiques.
|
- Décourager certaines pratiques culturales et
encourager les activités au moindre risque.
- Réduire le cout des antiépileptiques par la
subvention des cout d'achat et de distribution
|
- Chef de la communauté Bangoua
- Direction des produits pharmaceutiques MINSANTE.
|
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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of health and nursing. Quebec: De Boeck.
Bergman, B et al. (2001). Les défis relevés
par les familles face à la maladie. Canada : OIIQ.
Bandura. (1986). L'apprentissage des familles suite
à une pathologie mentale. Quebec : De Boeck.
Jensen & peterson. (2002). Expérience de la
personne atteint. London : Summer.
Kerouac, S., Pépin, J., Ducharme, F., & Major, F.
(2003). La pensée infirmière (2e éd.). Laval.
Kravitz, M., & Frey, M.A. (1989). The Allen Nursing
Model. In J. Fitzpatrick & A. L. Whall.
Malo, D., Côté, S., Giguère, V., &
O'Reilly, L. (1998). Model McGill et CLSC.
Une combinaison gagnante, L'infirmière du
Québec.
Owona, A. et al (2011). L'emploi et le secteur informel au
Cameroun. Yaoundé : institut nationale de la statistique.
Beauchemin (2012).
Dictionnaire médicale français 2014.
7 ANNEXES
Annexe 4 : GUIDE D'ENTRETIEN
Chers répondants bonjour,
Dans le cadre de mon travail de recherche en science
infirmière en vue de l'obtention du diplôme d'Etat infirmier, donc
le thème porte sur « l'expérience de santé des
familles dont un membre est atteint d'épilepsie : exemple da la
communauté Bangoua, région de l'Ouest Cameroun », vous
êtes prié de bien vouloir répondre avec objectivité
et impartialité aux questions suivantes, sachez tout d'abord que vous
êtes garantis en ce qui concerne l'anonymat et la confidentialité
de vos réponses.
I- Caractéristiques
sociodémographiques
1- Sexe
2- Quelle est votre appartenance religieuse ?
3- Quel niveau d'étude avez-vous ?
4- Quel est votre statut matrimonial ?
5- Combien d'enfants avez-vous ?
6- Combien y'a-t-il de personnes atteintes de
l'épilepsie dans votre famille ?
7- Que faites vous dans la vie ?
II- Expérience de sante des familles ayant
un membre épileptique.
8- qui en dehors de votre famille immédiate constitue
pour vous une ressource importante ou une source de stress ?
9- quels sont les professionnels de la santé
(guérisseurs, médecins, infirmiers, autres) qui participent au
traitement du membre atteint ? Votre définition de la maladie
coïncide-t-elle avec la leur ?
10- à qui parlez-vous lorsque vous vous sentez
stressé, heureux ou triste ?
11- à qui demandez-vous de l'aide ? Quel genre de
soutien sollicitez-vous ?
12- y'a-t-il des services, organismes de santé que vous
aimeriez connaitre, mais ne savez-vous pas comment faire ou n'avez les moyens
de le faire ?
13- racontez-moi l'expérience que vous avez
vécue lorsque vous avez su que le membre de votre famille, ou vous
était épileptique.
14- quelles répercussions a eu la maladie sur le
fonctionnement de la famille ?
15- comment se comporte la personne affecté par la
maladie et comment réagissez-vous devant cela ?
16- quel est le plus grand challenge pour la famille
concernant le malade et la maladie ?
17- qu'est ce qui vous aide le plus à composer avec ce
plus grand challenge ?
18- : les croyances et les coutumes vous
influencent-t-elles en ce qui concerne l'épilepsie ? Si oui
comment ?
19- en quoi et comment les professionnels de la santé
vous aident-ils ?
20- comment savez-vous que vous-même êtes en bonne
santé ou vos autres enfants ?
21- qu'est ce qui rend l'adaptation à la situation
facile ?
22- qu'est ce que vous désirez conservez sur le plan
des relations familiales ou du fonctionnement familial ?
23- que représente cette expérience de la
maladie pour vous ?
Annexe 5 : FICHE DE TRANSCRIPTION
Tableau 1 : Distribution des chefs de
ménage suivant leurs caractéristiques
sociodémographiques.
N°
|
Age
|
Sexe
|
Niveau d'étude
|
Statut matrimonial
|
Nombre d'enfants du ménage
|
Nombre de personnes atteintes du ménage
|
Profession
|
personne(s) atteinte(s)
|
1
|
53
|
M
|
Primaire
|
Célibataire
|
2
|
1
|
chasseur
|
« Moi-même »
|
2
|
65
|
M
|
CEPE
|
Marié
|
7
|
1
|
Menuisier
|
« Mon 4e fils »
|
3
|
63
|
M
|
5e
|
Marié
|
6
|
2
|
Cultivateur
|
« Ma femme et ma fille »
|
4
|
43
|
F
|
BEPC
|
Veuve
|
3
|
1
|
Commerçante
|
« Mon 2e fils »
|
5
|
50
|
F
|
BACC D
|
Célibataire
|
2
|
2
|
Enseignante et religieuse
|
« Mes deux enfants »
|
6
|
61
|
M
|
BEPC
|
Marié
|
7
|
1
|
Enseignant retraité
|
« Ma 1ere fille »
|
7
|
42
|
F
|
Primaire
|
Veuve
|
1
|
1
|
Cultivatrice
|
« Ma fille »
|
8
|
18
|
F
|
Première
|
Célibataire
|
1
|
1
|
Elève
|
« Moi-même »
|
9
|
31
|
M
|
Primaire
|
Célibataire
|
2
|
1
|
Cultivateur
|
« Mon garçon »
|
10
|
47
|
M
|
Primaire
|
Veuf
|
4
|
2
|
Cultivateur
|
« Mes deux garçons »
|
Tableau 2 : qui en dehors de votre famille
immédiate constitue pour vous une ressource importante ou une source de
stress.
Numéro du ménage
|
Ressource importante
|
Source de stress
|
Ménage 1
|
« Personne »
|
« L'abandon de ma famille »
|
Ménage 2
|
« Personne »
|
« Personne »
|
Ménage 3
|
« Ma petite soeur »
|
« Mon voisinage »
|
Ménage 4
|
« Ma belle mère et ma
mère »
|
« Mon beau père m'accuse d'avoir tué
son fils »
|
Ménage 5
|
« Mon seigneur et moi »
|
« Personne »
|
Ménage 6
|
« Personne »
|
« Mes frères et soeurs en veulent à
ma femme »
|
Ménage 7
|
« Ma belle famille »
|
« Personne »
|
Ménage 8
|
« Ma mère et mes
frères »
|
« Mon petit ami qui est le père de mon
enfant, il m'insulte depuis qu'il sait que je suis épileptique, il m'a
laissé toute la charge du bébé »
|
Ménage 9
|
« Dieu et mon ami d'enfance »
|
« Mon entourage »
|
Ménage 10
|
« Mes parents »
|
« Ma belle famille qui me demande
beaucoup ».
|
Tableau 3 : quels sont les professionnels de la
santé (guérisseurs, médecins, infirmiers, autres) qui
participent au traitement du membre atteint ? Votre définition de
la maladie coïncide-t-elle avec la leur ?
Numéro du ménage
|
Professionnels de la santé
|
Ménage 1
|
« Personnels du CSI de bangoua et missionnaire
blanc qui nous donne les comprimés, je ne savais même pas ce que
c'était l'épilepsie ils m'ont
éclairé ».
|
Ménage 2
|
« Guérisseur, personnel CSI et hôpital
EEC, non on n'avait pas la même définition de la maladie, je
pensais faux mais ils m'ont éclairé ».
|
Ménage 3
|
« CSI et hôpital EEC, ils ont ajouté
beaucoup sur ma conception de la maladie ».
|
Ménage 4
|
« Guérisseur, hôpital EEC, oui on
avait la même définition de la maladie ».
|
Ménage 5
|
« Hôpital EEC, on a la
même définition de la maladie, c'est pathologie du système
nerveux caractérisée par des attaques de courte durée,
dans lesquelles le malade tombe sans connaissance et éprouve des
convulsions violentes. Je l'ai lu dans un dictionnaire médical quand je
faisais mes recherches sur cette maladie ».
».
|
Ménage 6
|
« Infirmiers CSI et médecin hôpital
EEC ».
|
Ménage 7
|
« Guérisseur et hôpital EEC.
L'hôpital m'a éclairé sur la maladie ».
|
Ménage 8
|
« Les soeurs, personnels CSI bangoua. Je savais ce
que c'était mais ils m'ont plus éclairé encore plus sur
l'épilepsie ».
|
Ménage 9
|
« Guérisseurs, hôpital EEC, c'est
à l'hôpital que j'ai su ce que c'était l'épilepsie,
les guérisseurs me disaient qu'on a lancé ».
|
Ménage 10
|
« Personnels du CSI, je pensais que c'était
un sort, mais j'ai été éclairé la
dessus ».
|
Tableau 4 : à qui parlez-vous lorsque vous
vous sentez stressé, heureux ou triste ?
Numéro du ménage
|
« Personne à qui il ou elle parle
|
Ménage 1
|
« Le pasteur de mon
église »
|
Ménage 2
|
« A ma femme »
|
Ménage 3
|
« A ma petite soeur »
|
Ménage 4
|
« A ma mère et à ma belle
mère »
|
Ménage 5
|
« A la mère supérieure et à
mes consoeurs »
|
Ménage 6
|
« A ma femme et mon fils »
|
Ménage 7
|
« A ma belle mère surtout car elle est
proche de moi et aussi à ma mère quand elle
vient »
|
Ménage 8
|
« A ma mère »
|
Ménage 9
|
« A mon ami d'enfance »
|
Ménage 10
|
« Mes parents »
|
Tableau 5 : à qui demandez-vous de l'aide ? Quel
genre de soutien sollicitez-vous ?
Numéro du ménage
|
Personne sollicité
|
Soutien sollicité
|
Ménage 1
|
« Mes frères »
|
« Financier (sans suite) »
|
Ménage 2
|
« Mon 1er fils et mes
frères »
|
« Financier »
|
Ménage 3
|
« Ma petite soeur »
|
« Financier »
|
Ménage 4
|
« Ma mère et ma belle
mère »
|
« Financier, physique et moral : quand je me
déplace l'une d'elle reste avec les enfants »
|
Ménage 5
|
« La mère supérieure et les
soeurs »
|
« Financier et moral »
|
Ménage 6
|
« A personne je me bats seul »
|
« J'ai parfois besoin de
finance »
|
Ménage 7
|
« Ma belle mère et ma
mère »
|
« Morale et financier »
|
Ménage 8
|
« Ma mère et mon grand
frère »
|
« Financier et moral »
|
Ménage 9
|
« Mon ami d'enfance »
|
« Financier »
|
Ménage 10
|
« Mes parents »
|
« Morale »
|
Tableau 6 : y'a-t-il des services, organismes de
santé que vous aimeriez connaitre, mais ne savez-vous pas comment faire
ou n'avez les moyens de le faire ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef du ménage
|
Ménage 1
|
« Non »
|
Ménage 2
|
« Oui, j'aimerais connaitre un groupe de
personnes vivantes avec l'épilepsie étant PEC »
|
Ménage 3
|
« Oui, l'association épileptiques et je
ne sais comment faire »
|
Ménage 4
|
« Non »
|
Ménage 5
|
« Non »
|
Ménage 6
|
« Non »
|
Ménage 7
|
« Non »
|
Ménage 8
|
« Pas vraiment, pour faire
quoi »
|
Ménage 9
|
« Oui, est qu'il y'en a ? comment faire
pour trouver et adhérer ? »
|
Ménage 10
|
« Non, je ne vois pas à quoi sa va me
servir maintenant ».
|
Tableau 7 : racontez-moi l'expérience que vous
avez vécue lorsque vous avez su que le membre de votre famille, ou vous
était épileptique.
Numéro du ménage
|
Expérience vécue par le chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Quand j'ai appris que c'était
l'épilepsie, sa ne m'a rien fait au début mais peu à peu
je me sentais diminué car mes frères me fuyaient et je me
trouvais de plus en plus seul. Apres j'ai accepté car un monsieur
à douala m'a dit que c'était une maladie pouvant être
maitrisée, j'ai commencé à prendre mes comprimés et
sa va ».
|
Ménage 2
|
« Quand j'ai su que mon enfant était
épileptique, j'étais abattu car elle ne pouvait plus
fréquenter d'après moi, les gens de l'hôpital m'ont dit que
sa ne dérangeait pas si elle suivait bien le traitement qu'elle avait.
Petit à petit je me suis habitué et je soutiens ma famille comme
je peux avec l'aide de sa maman ».
|
Ménage 3
|
« Je n'ai pas manifesté quand je l'ai su
car ils m'ont bien expliqué de quoi il s'agissait, je suis rentré
et aller au centre ou je m'approvisionne en Gardénal que je lui donne
jusqu'à aujourd'hui. Je n'ai pas paniqué car le centre
n'était pas loin »
|
Ménage 4
|
« J'étais abattu au début mais
avec de multiples conseils et l'explication de la maladie par le personnel de
l'hôpital, j'ai compris et je relativise ».
|
Ménage 5
|
« Pour le premier sa m'a gêné grave
surtout que son papa disait que sa provenait de moi, raison pour laquelle on
s'est séparé. Pour le 2e j'étais plus trop
affecté encore que je connaissais déjà ce que
c'était et comment sa se prenait en charge. Sans ma foi en Dieu je ne
sais ou j'aurais mis la tête ».
|
Ménage 6
|
« Quand j'ai su que mon enfant était
épileptique, j'étais abattu car elle ne pouvait plus
fréquenter d'après moi, les gens de l'hôpital m'ont dit que
sa ne dérangeait pas si elle suivait bien le traitement qu'elle avait.
Petit à petit je me suis habitué et je soutiens ma famille comme
je peux avec l'aide de sa maman ».
|
Ménage 7
|
« J'étais très abattu et c'est sa
qui m'a fait arrêter d'accoucher car certains gens me disaient que
même si je faisais 10 enfants ils seront malades, je ne voulais plus
accoucher des enfants diminués. C'est à 2,5ans qu'elle a
commencé et j'ai eu si honte d'avoir une enfant qui tomberait toute sa
vie, je me suis fait mettre le Norplan mais maintenant je regrette avoir
arrêté d'accoucher car quand je voie ma fille jr suis très
contente et elle dit tout le temps qu'elle aurait aimé avoir un petit
frère ».
|
Ménage 8
|
« je tombais beaucoup, ma mère m'a
amené à douala ou elle a constaté qu'en plus d'être
enceinte j'étais épileptique. Quand elle ma dit pour
l'épilepsie j'ai pleuré car je me voyais déjà
tomber à tout moment et lieu, le neurologue m'a rassuré et m'a
dit que si je suivais ses recommandations je ne ferais presque jamais des
crises et je me suis ressaisie. J'avais honte au début mais maintenant
sa ne me fait rien ».
|
Ménage 9
|
« Sa ma juste fait bizzard et je suis
allé chez les guérisseurs, mais comme à l'hôpital
ils m'ont éclairé sur la maladie et qu'on voit sa beaucoup ici je
me suis juste dit qu'il fallait que je paye ses produit et je m'assure qu'il
les avale. Sa va mieux maintenant ».
|
Ménage 10
|
« Sa m'a dérangé et sa me
dérange toujours car mes garçons ne sont pas comme les enfants
des autres que je voie, ils ont l'aire débiles, ils ne s'en sortent pas
à l'école, ils sont toujours reculés, tout sa
m'embête jusqu'à présent, regardez-les vous-même ils
sont différents des autres et il faut toujours les surveiller car sa les
prend souvent très mal, celui-ci a une cicatrice du feu sur le dos car
il a eu sa et est tombé au feu, heureusement on était la. Ce
n'est pas facile »
|
Tableau 8 : quelles répercussions a eu la
maladie sur le fonctionnement de la famille ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Sa ne me dérange plus trop donc je ne
peux pas dire qu'il y'a une répercussion sur moi, même si ma femme
est partie avec mes enfant quand elle a su que je tombais. c'est seulement
quand je tombe et me brule comme la dernière foi que vous étiez
ici que je suis bloqué car je ne peux chasser ou chercher mon bois pour
vendre, je n'arrive plus a manger et même soigner mes plaies, chance que
la dernière fois vous étiez la pour m'aider. Il faut remercier
les autres encore pour moi ».
|
Ménage 2
|
« Sa m'a fait abandonner les autres en quelque
sorte car je marchais de guérisseurs en guérisseurs avec elle, je
suis allé jusqu'à Bafoussam voir un monsieur qu'on m'avait
recommandé pour le traitement, j'ai cru au sort mais les gens qui
savaient ce que c'est m'ont remonté et je suis plus avisé
maintenant, ceci m'a fait manquer d'attention envers les
autres ».
|
Ménage 3
|
« Avant le traitement était énorme
en cout, c'était 1000fcfa la plaquette et sa changeait notre train de
vie mais maintenant c'est 150fcfa la plaquette et c'est plus facile même
si les temps sont durs on se bat ».
|
Ménage 4
|
« J'étais perturbé à
l'annonce, sa a affecté mon commerce et le train de vie à la
maison avait changé. Maintenant il va à l'école, ses
maitresses font attention à lui à l'école et moi à
la maison. C'est mieux qu'avant »
|
Ménage 5
|
« Je ne peux pas parler de répercussion
car je suis dans ce climat de vie depuis même si des fois je me souci un
peu trop ».
|
Ménage 6
|
« Avant sa nous empêchait d'être
serin car on n'avait d'yeux que pour elle et son grand frère ne
bénéficiait plus de notre attention, les médicaments
étaient plus couteux qu'aujourd'hui et la ration de ma femme avait un
peu diminué. Aujourd'hui c'est béta ».
|
Ménage 7
|
« J'ai eu les problèmes avec mon
époux car je refusais d'accoucher à nouveau donc je peux dire que
la répercussion a été de ne pas avoir une grande
famille ».
|
Ménage 8
|
« Aucune répercussion, au contraire comme
mon père m'avait chassé de la maison, il m'a demandé de
rentrer pour qu'il veille sur mon enfant et moi-même. J'ai refusé
car je voulais voler de mas propres ailes ».
|
Ménage 9
|
« La répercussion est toujours la car je
dois avoir un oeil rivé sur lui tout le temps et sa m'empêche de
faire autre chose, encore son frère est aussi toujours à
l'âge ou je dois le surveiller, son état me fauche vraiment dans
beaucoup de trucs ».
|
Ménage 10
|
« Je ne peux faire plusieurs heures sans
m'inquiéter pour eux, j'ai même de la peine pour eux parfois car
ils sont sans avenir, ils peuvent bien faire quoi ? avant j'allais
même hors du village pour des projets d'agriculture avec un groupe mais
comment vais-je continuer si tout le temps on va m'appeler parce qu'un d'eux a
chuté ? »
|
Tableau 9 : comment se comporte la personne
affecté par la maladie et comment réagissez-vous devant
cela ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« C'est moi le malade donc je ne peux que vous
dire que je prends sa avec calme maintenant et je vaque tranquillement à
mes occupations ».
|
Ménage 2
|
« Ma fille se renferme très souvent et
moi j'accepte sa comme sa tout en lui disant de ne pas se sentir
différente, maintenant elle se joint de plus en plus à nous et
à ses amis au quartier ».
|
Ménage 3
|
« Avant ma femme se cachait de peur de tomber
devant les gens et je lui disais tout le temps que si je l'accepte elle a
encore besoin de quoi, je l'ai même amené parler avec le chef du
centre qui était la en ce temps, c'est elle maintenant qui va acheter
ses produit donc je pense qu'elle a accepté sa situation et sa me rend
heureux ».
|
Ménage 4
|
« Il est sans stress, c'est moi qui sui parfois
écoeuré de le savoir malade de l'épilepsie. Je prends tout
naturellement tout en espérant que quand il grandira et saura il
comprendra et ne sera pas crispé ».
|
Ménage 5
|
« Ma première fille pleure souvent quand,
elle dit que c'est camarades se moquent d'elle, elle refuse parfois d'aller
à l'école. Je lui ai demandé de ne pas s'occuper de leurs
dires et j'ai demandé au chef de son établissement de lui parler
de temps en temps et de sensibiliser ces élèves qui se moquent
d'elle. Tout ce que Dieu fait est bon c'est ce que je lui dis toujours à
ma fille ».
|
Ménage 6
|
« Avant elle se crispait mais depuis
l'année passée qu'elle est en classe de première elle est
plutôt très active et ne reflète même pas être
malade, elle a 21 et est en terminale maintenant et me dit souvent qu'elle ne
voit pas de différence entre elle et ses camarades. Je ne fais que
l'encourager et m'assurer qu'elle est le nécessaire ».
|
Ménage 7
|
« Elle refuse parfois d'aller dans des
cérémonies avec ses amis, surtout quand elle saigne car
même ses règles la menace souvent, c'est vrai elle est
tombée plus d'une fois en publique même si sa fait longtemps que
sa ne lui est plus arrivé. Je l'aide à penser différemment
et parfois les dimanches je me déplace avec elle pour qu'elle
s'épanouisse et ne se sente pas seule ».
|
Ménage 8
|
« Parfois je me sens diminué par rapport
aux autres mais très rarement, je fais tout ce qu'ils font et mieux
même que d'autres, en plus j'ai un fils ».
|
Ménage 9
|
« Il sait même que c'est quoi ? c'est
moi qui me pose souvent la question de savoir comment il va réagir quand
il saura qu'il est épileptique. Je le laisse grandir mais je lui fais
faire les mêmes choses que son frère pour qu'il ne se sente pas
différent ».
|
Ménage 10
|
« Ce sont les gros désordonnés,
ils font souvent comme si sa ne donnait pas bien dans leur tête, ils sont
imprudents. Je les surveille juste bien et j'évite comme on m'a dit
à l'hôpital de les laisser à des endroits à risque
comme à l'eau ou près du feu ».
|
Tableau 10 : quel est le plus grand challenge pour la
famille concernant le malade et la maladie ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Ne jamais manquer mes
comprimés »
|
Ménage 2
|
« La faire se sentir bien, lui montrer que nous
l'aimons, qu'elle ne manque jamais de rien et surtout ses
médicaments »
|
Ménage 3
|
« Toujours avoirs ses médicaments et
s'assurer qu'elle les prenne »
|
Ménage 4
|
« Qu'il grandisse sans complexe, qu'il se sente
aimé et surtout qu'il ne manque pas son
médicament »
|
Ménage 5
|
« Les faire se sentir aimé, les
éduquer, toujours avoir leurs médicaments et les rassurer par ma
présence »
|
Ménage 6
|
« Concernant le malade je peux dire que mon
défi est fait car elle accepte sa maladie, pour la maladie je veux juste
que son médicament soit la à tout moment car c'est sa qui la
maintient »
|
Ménage 7
|
« Rester en joie avec elle comme maintenant et
garder de bonnes relations avec ma belle famille et ma mère et surtout
toujours lui acheter ses médicaments »
|
Ménage 8
|
« Avoir les médicaments à tout
moment »
|
Ménage 9
|
« Avoir toujours la possibilité d'acheter
les médicaments »
|
Ménage 10
|
« Toujours leur donner leurs produits et surtout
garder l'ambiance qu'il existe entre nous »
|
Tableau 11 : qu'est ce qui vous aide le plus à
composer avec ce plus grand challenge ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« La chasse et la vente du
bois »
|
Ménage 2
|
« Ma femme et ses frères et
soeurs »
|
Ménage 3
|
« Le champ »
|
Ménage 4
|
« Mon commerce, ma mère et ma belle
mère »
|
Ménage 5
|
« La mère supérieur et les soeurs,
la prière »
|
Ménage 6
|
« Mon commerce et ma femme »
|
Ménage 7
|
« Ma mère, ma belle mère, le champ
et la prière »
|
Ménage 8
|
« La prière, mon grand frère et ma
mère »
|
Ménage 9
|
« C'est la vente de ce que je trouve au champ,
les réunions aussi »
|
Ménage 10
|
« C'est juste le champ que je fais qui me
rapporte un peu d'argent »
|
Tableau 12 : les croyances et les coutumes vous
influencent-t-elles en ce qui concerne l'épilepsie ? Si oui
comment ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Oui, au début on disait que
c'était la coutume qui m'attrapait, après c'était qu'on
lancé. Mais à l'église j'ai trouvé satisfaction et
en Dieu mon refuge ».
|
Ménage 2
|
« Non pas vraiment pour les coutumes mais ma
croyance est celle de Dieu et sa m'aide à garder la tète
haute ».
|
Ménage 3
|
« Les croyances influencent bien ma vie et
surtout m'aide dans ma maladie, moi je crois en Dieu et j'ai foi en lui. J'y
trouve beaucoup de réconfort ».
|
Ménage 4
|
« Les croyances ne peuvent m'influencer que dans
le bon sens car Dieu nous aime tous, les coutumes m'on influencées un
temps car les guérisseurs me disaient quand je l'amenais de faire
certaines pratiques pour que les ancêtres enlèvent sa sur lui, je
l'ai fait sans suite et j'ai arrêté ».
|
Ménage 5
|
« Je ne connais et ne fais pas de coutumes, j'ai
qu'une seule croyance, celle en Dieu le père très saint et juste,
et ma foi en lui m'aide et me soutien beaucoup ».
|
Ménage 6
|
« Oui ma croyance est spirituelle et sa
m'influence car je sais aujourd'hui que tout ca que Dieu fait est bon, il est
le maitre de tout dans ma vie et ne peut me donner un poids que je ne peux
supporter. Les coutumes en ce qui concerne cette maladie je n'ai jamais
fait ».
|
Ménage 7
|
« Avant elle m'influençait
négativement mais maintenant je ne crois plus un mot des gens de la
coutume, ce sont les escrocs. Je prie et je sais que c'est Dieu qui me maintien
et ma fille aussi ».
|
Ménage 8
|
« Rien de tout sa ne m'influence, ni
l'église ni la tradition et encore mois les
coutumes ».
|
Ménage 9
|
« Je ne connais même pas bien les coutumes
de chez nous donc elles n'ont aucune influence sur moi par rapport à
cette maladie et à rien d'autre d'ailleurs ».
|
Ménage 10
|
« les coutumes m'influencent bien même
mais pas à propos de cette maladie, c'est vrai qu'on dit ici qu'on a
lancé et qu'il faut les laver au lieu sacré et faire des
sacrifices mais je ne crois pas que c'est sa car il y'a ca ici beaucoup, tout
le village va alors se laver ? ma croyance est celle de
Dieu ».
|
Tableau 13 : en quoi et comment les professionnels de
la santé vous aident-ils ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« En me vendant les médicaments et en me
conseillant sur comme me comporter ».
|
Ménage 2
|
« C'est chez eux que j'achète mon
phénobarbital et que je me blesse ou que je soufre d'autre chose ils me
traitent ».
|
Ménage 3
|
« En me vendant les
médicaments ».
|
Ménage 4
|
« Ils ne m'aident pas vraiment parce que
j'achète les produits ils ne me donnent pas gratuit, mais quand les
enfants sont malade j'y vais et je rentre satisfaite ».
|
Ménage 5
|
« En me fournissant les médicaments, ils
me donnent aussi beaucoup de conseil alimentaires, de ne pas leur faire faire
des travaux difficiles et du sport intense ».
|
Ménage 6
|
« Ils m'ont aidé à comprendre la
maladie et c'est toujours chez eux que je me procure les
médicaments ».
|
Ménage 7
|
« Ils me remontent toujours en me souhaitant
beaucoup de courage, ils me demandent chaque fois que je vais acheter le
Gardénal comment elle va ».
|
Ménage 8
|
« Ils me vendent les médicaments c'est
tout ».
|
Ménage 9
|
« C'est chez eux que je paye les produits, que
ce soit pour l'épilepsie ou autre chose, quand j'ai aussi certaines
préoccupations ils me viennent en aide ».
|
Ménage 10
|
« Ils me vendent les médicaments et
soignent les enfants quand ils ont le palu, la toux, la diarrhée,
... ».
|
Tableau 14 : comment savez-vous que vous-même
êtes en bonne santé ou vos autres enfants ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Moi je sais que je suis atteint car j'ai
déjà fait plusieurs crises, mes enfants je ne sais pas s'ils sont
atteint je vais demander à leur mère si je la vois si eux aussi
souffre. Il y'a un examen pour voir sa ? »
|
Ménage 2
|
« Je sais que je suis en santé en ce qui
concerne l'épilepsie car je ne suis jamais tombé, et quand
l'enfant a eu sa il m'a été demandé de faire un examen que
j'ai fait ».
|
Ménage 3
|
« Je pense que j'ai pas l'épilepsie car
je ne suis jamais tombé ».
|
Ménage 4
|
« J'ai fait un examen aux deux autres à
Douala (EEG), pour moi je ne suis jamais tombée ».
|
Ménage 5
|
« J'ai jamais fait de crises épileptiques
de ma vie et donc je ne pense pas en souffrir ».
|
Ménage 6
|
« Moi je ne suis jamais tombé et ses
frères et soeurs aussi, je ne crois pas qu'ils ont
l'épilepsie ».
|
Ménage 7
|
« Mon feu mari et moi avions fais des examens
à douala et on nous a dit que personne n'en souffrait, c'est même
après ces examen qu'on a découvert qu'il avait une tumeur au
cerveau et c'est sa qui l'a tué ».
|
Ménage 8
|
« Je penses pas avoir ca car je ne suis jamais
tombé ».
|
Ménage 9
|
« Je ne suis jamais tombé, je vais aller
faire l'examen que vous dites là pour l'autre avant de savoir mais
jusqu'ici il n'est jamais tombé ».
|
Ménage 10
|
« Les autres ne sont pas encore tombées
et moi jamais ».
|
Tableau 15 : qu'est ce qui rend l'adaptation à
la situation facile ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Rien ne rend l'adaptation facile si ce n'est
le soutien de mon pasteur, je me fais juste à l'idée que je suis
malade et je vie me vie ».
|
Ménage 2
|
« C'est son état d'esprit et le soutien
de ma femme ».
|
Ménage 3
|
« Ma foi et juste la conscience que c'est mon
devoir de prendre soin d'elles ».
|
Ménage 4
|
« Ma relation avec ma belle mère et ma
mère ».
|
Ménage 5
|
« L'assistance et le soutien de soeurs et de la
mère supérieure ».
|
Ménage 6
|
« L'harmonie familiale et la
compréhension, l'acceptation de la maladie par ma femme et ma fille
à présent ».
|
Ménage 7
|
« C'est ma foi et le fait de voir ma fille
grandir comme elle grandit la ».
|
Ménage 8
|
« L'aide de mon grand frère et celle de
ma mère. Ils me comprennent beaucoup ».
|
Ménage 9
|
« Rien ».
|
Ménage 10
|
« Rien du tout ce sont les gars à
surveiller de près et ce n'est pas facile ».
|
Tableau 16 : qu'est ce que vous désirez
conservez sur le plan des relations familiales ou du fonctionnement
familial ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Il y'a rien à conserver car il n'ya
jamais rien eu de bon, mon souhait est qu'un jour on s'entend comme de vrai
frères ».
|
Ménage 2
|
« La paix, l'harmonie, l'entente et tout ce va
avec la joie ».
|
Ménage 3
|
« J'aimerais juste garder la paix dans ma
famille, je sais que quand ma femme bourde c'est qu'elle a faim ou alors elle
m'a posé un problème que je n'ai pas encore
résolu ».
|
Ménage 4
|
« Je veux que ma famille soit toujours en bonne
santé, que les relations avec ma belle mère restent bonnes et
celles avec mon beau père s'améliorent ».
|
Ménage 5
|
« L'amour qui y existe ».
|
Ménage 6
|
« L'harmonie, la paix et surtout la
santé ».
|
Ménage 7
|
« L'amour entre ma fille et moi surtout et aussi
les relations avec ma belle famille ».
|
Ménage 8
|
« La santé, et que les relations entre ma
mère, mon frère et moi restent bonnes car sa m'aide
vraiment ».
|
Ménage 9
|
« Tout ce qui existe déjà et que
la santé domine sur la maladie. Surtout que rien ne puisse me
séparer de mon ami d'enfance ».
|
Ménage 10
|
« L'amour que leurs grands parents leur
apportent, la santé, la joie, l'abondance, la paix ».
|
Tableau 17 : que représente cette
expérience de la maladie pour vous ?
Numéro du ménage
|
Réponse du chef de ménage
|
Ménage 1
|
« Sa m'a rendu plus fort et battant car tous mes
proches m'ont tourné le dos et même ma femme est partie avec nos
enfants parce que je suis comme sa. Cette maladie ma fait tout perdre mais
peut être c'est ce que Dieu avait prévu pour
moi ».
|
Ménage 2
|
« Cette situation m'a ouvert les yeux, avant que
ma famille ne soit atteinte je pense autrement et très bizarrement de
cette maladie, maintenant que je vie avec quelqu'un atteint de sa, je comprends
mieux et je soutiens ceux de mon entourage que je peux, ce n'est pas un drame
mais plutôt une grande expérience nécessitant beaucoup de
courage, je suis plus averti et fort je pense ».
|
Ménage 3
|
« Sa me rend seulement plus fort et content de
savoir que jusqu'ici je m'occupe d'eux, je ne pense plus comme
avant ».
|
Ménage 4
|
« C'est une très grande expérience
que je vie, surtout avec la mort de mon mari, je pense que sa m'a muri, rendu
forte et responsable ».
|
Ménage 5
|
« C'est un grand challenge qui ne fait que
renforcer ma foi, je vois à quel point Dieu est bon et juste à
tout moment, tout ce qu'il fait est bon, je suis de plus en plus forte et
courageuse devant cette situation ».
|
Ménage 6
|
« Sa m'a grandit et rendu plus fort, je sais
maintenant qu'un épileptique est une personne comme vous et moi qui a
droit au même traitement que nous, qui ne doit pas être
marginalisé, c'est une très grosse charge mais sa vaut la peine
car un enfant que tu accouche tu ne peux le jeter. Je suis fière de
moi ».
|
Ménage 7
|
« Cette maladie a presque gâché mon
bonheur, j'aurais pu avoir plusieurs enfants j'ai refusé de peur que
tous soient malade ; mais j'ai aussi compris que c'est une maladie qu'on
maitrise et qui ne contamine pas comme je pensais, je suis bien mure dans
l'esprit et responsable dans les actes même si ce n'est pas facile de
suivre une enfant sans son père ».
|
Ménage 8
|
« Vivre avec l'épilepsie n'est pas
difficile, il faut juste suivre les consignes qu'on te donne au centre, moi
actuellement je le dis haut et fort à qui veux l'entendre, sans aucune
honte et je n'envie pas les non épileptique car je ne vois pas en quoi
nous somme différents, je suis plus posé et responsable qu'avant,
je ne bois plus l'alcool, je ne pars plus en boite tout le temps».
|
Ménage 9
|
« C'est une expérience très forte
de vire avec deux enfants dont l'un est épileptique et l'autre non, j'ai
mis du temps à me faire à l'idée, maintenant ils sont la
et si on te dit pas seulement tu ne sauras pas que l'un d'eux est atteint, je
suis plus mure dans la tête en ce qui concerne cette maladie et bien
d'autre même».
|
Ménage 10
|
« C'est une expérience très
difficile je vous jure, ils sont différents des autres, c'est
très dure pour moi, je ne peux qu'être fort et prier Dieu que tout
reste sous control. C'est difficile à vivre».
|
Annexe 6 : BUDGET DE L'ETUDE.
Une étude étant d'ordre académique, elle
a été entièrement financée par la famille et
s'évalue a environ 110000FCFA détaillée ainsi qu'il
suit :
DESIGNATION
|
QUANTITES
|
PRIX UNITAIRE(FCFA)
|
PRIX TOTAL
|
Rames de papier
|
03
|
3000
|
9000
|
Gommes
|
02
|
100
|
200
|
Chemises cartonnées
|
15
|
100
|
1500
|
Photocopie
|
|
10000
|
10000
|
Impression
|
07
|
5000
|
35000
|
Clés USB 4GB
|
01
|
3000
|
3000
|
Appel téléphoniques
|
|
10000
|
10000
|
Internet
|
|
15000
|
15000
|
Documentation
|
|
10000
|
10000
|
Corrector
|
01
|
500
|
500
|
Stylo
|
05
|
100
|
500
|
Crayons
|
02
|
100
|
200
|
Transport
|
|
2000
|
2000
|
Nutrition
|
|
10000
|
10000
|
Total
|
|
|
107900
|
Annexe 7 : CHRONOGRAMME
Activités
|
Année 2015
|
Année 2016
|
Décembre
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Elaboration du protocole
|
·
|
|
|
|
|
|
Collecte et analyse des échantillons
|
|
·
|
|
|
|
|
Traitement des données
|
|
|
·
|
|
|
|
Rédaction du mémoire
|
|
|
|
·
|
|
|
Correction du mémoire
|
|
|
|
|
·
|
|
Dépôt du mémoire
|
|
|
|
|
|
·
|
Soutenance
|
|
|
|
|
|
·
|
Correction du mémoire et dépôt de
l'exemplaire définitif
|
|
|
|
|
|
·
|
8 Annexe
8 : BIBLIOGRAPHIE DE Moyra Allen
Extraordinaire pionnière de l'enseignement des sciences
infirmières, Dr Moyra Allen croyait ardemment que les soins infirmiers
avaient un rôle distinct et complémentaire à jouer dans la
prestation des soins de qualité. Sa vision prospective de la
profession trouve son expression dans le modèle des soins infirmiers de
l'Université McGill, qu'elle développe dans les années
1970 et qui s'applique encore dans les établissements de santé
partout au Canada et ailleurs. Selon la Dr Allen, les infirmières
seraient en mesure d'améliorer la santé d'un patient en
l'impliquant activement, lui et sa famille, dans un processus d'apprentissage
axé principalement sur la santé.
Née à Toronto en 1921, la Dr Allen reçoit
d'abord sa formation d'infirmière à l'École des sciences
infirmières de l'Hôpital général de Montréal
puis, dans la même discipline, elle décroche un
baccalauréat à l'Université McGill et complète une
maîtrise à l'Université de Chicago. La jeune femme est
acceptée comme professeure adjointe en 1954 à l'École des
sciences infirmières de McGill où elle devient professeure
agrégée quatre ans plus tard. Elle obtient un Ph. D. en
éducation à l'Université Stanford en 1967 et revient
ensuite à Montréal pour se concentrer sur la recherche en
sciences infirmières et l'enseignement.
En 1969, alors directrice de la recherche en sciences
infirmières à l'Université McGill, la Dr Allen fonde la
revue Nursing Papers, connue aujourd'hui sous le nom de Revue
canadienne de recherche en sciences infirmières. Avec son mandat de
faire connaître les découvertes découlant de la recherche
liée aux sciences infirmières, Nursing Papers est la
première revue canadienne du genre. Au cours de la même
période, qui coïncide avec l'instauration du régime
d'assurance-maladie et l'accroissement de la demande en matière de soins
de santé, la Dr Allen peaufine son idée sur le rôle vital
et complémentaire des infirmières dans la prestation des soins de
santé. À McGill, la formation des infirmières
évolue de manière à refléter ce rôle
élargi, et c'est le cadre théorique du Dr Allen pour
l'enseignement de la discipline qui est aujourd'hui reconnu dans le monde comme
le modèle des soins infirmiers de l'Université McGill.
En reconnaissance de sa contribution majeure à la
santé des Canadiens, l'Association des infirmières et infirmiers
du Canada attribue le prix Jeanne Mance en 1979 au Dr Allen. Cette
dernière accepte la direction intérimaire de l'École des
sciences infirmières de McGill en 1983, mais elle prend sa retraite un
an plus tard. Madame Moyra Allen est nommée Officier de l'Ordre du
Canada en 1986. Après une vie de services enthousiastes et
inspirés, elle meurt à Ottawa le 2 mai 1996.
Annexe 9 : LISTE DU PERSONNEL PERMANENT DE
L'ECOLE
Noms et prénoms
|
Postes occupés
|
Grades
|
M. JEAN KENTSOP
|
Directeur et enseignant
|
ISP
|
M. MATHIAS TIGANG
|
Coordonnateur des EIDE3 et chef SES
|
ISP
|
M. JULES NKWEJOP
|
Coordonnateur des EAS et enseignant
|
ISP
|
Mme COLETTE BOUMSONG
|
Surveillant général, coordonnateur EIDE2 et
enseignante
|
ISP
|
M. JEAN KUEKA
|
Enseignant
|
ISP
|
M. BARTHELEMY MOTSEBO
|
Coordonnateur EIDE1 et économe
|
Kinésithérapeute
|
Mme VALERIE KOAGNE
|
Secrétaire et enseignante
|
Secrétaire
|
LISTE DU PERSONNEL VACATAIRE DE 3e
ANNEE
Noms et prénoms
|
Grade
|
Cours dispensés
|
M.LEKOUNA
|
IPS
|
Soins en psychiatrie
|
M.KOUAM BRICE
|
Doctorat/Ph D
|
Technique d'imagerie médicale
|
M.TCHONANG EMMANUEL
|
ISP
|
Anesthésie
|
M.TIAM INNOCENT
|
IDEP spécialiste en médecine du travail
|
Médecine du travail
|
M.TEFFO ETIENNE
|
IDEP spécialiste en ophtalmologie
|
Ophtalmologie
|
M.FEUDJO GABRIEL
|
ISP
|
Médecine traditionnelle
|
M.TCHEDJOU ELIE
|
APS
|
Administration
|
M.METIGO BERNARD
|
IP
|
Soins au bloc
|
M.MVUH HASSAN
|
ISP
|
Informatique
|
M.TENE NOMO
|
APS
|
Processus de gestion
|
M.FOMEKONG FRANCOIS
|
IDEP spécialiste ORL
|
S.I. en O.R.L
|
M. WAWO SNAYEUL
|
Ingénieur statisticien
|
Statistique
|
|
IDEP
|
Odontostomatologie
|
Mme AGBOR CECILE
|
IS
|
Anglais
|
M.NSOGA
|
Juriste
|
Législation
|
PERSONNELS D'APPUI
Noms et prénoms
|
Attributions
|
NGUECHESSI JEAN RENE
|
Agent d'entretien
|
KANA Rigobert
|
Gardien
|
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
2
DEDICACE
4
REMERCIEMENTS
5
LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
7
LISTE DES TABLEAUX
8
LISTE DES ANNEXES
9
RESUME
10
ABSTRACT
11
INTRODUCTION
13
Chapitre I :
15
CADRE GENERAL DE L'ETUDE.
15
1 Contexte de l'étude
16
2 Justification du choix du sujet de
l'étude
17
2.1 Justification personnelle
17
2.2 Justification scientifique
17
3 Problème de recherche.
17
4 Question de recherche
19
4.1 Questions spécifiques :
19
5 Hypothèse de l'étude
19
5.1 Hypothèses spécifiques
19
6 Objectifs de l'étude
20
6.1 Objectifs spécifiques
20
7 But de l'étude
20
8 Intérêt de l'étude
20
8.1 Intérêt pratique
20
8.2 Intérêt
théorique
21
Chapitre II :
22
ELABORATION CONCEPTUELLE DE L'ETUDE ET REVUE DE LA
LITTERATURE.
22
1 Le modèle McGill
23
1.1 Les postulats
23
1.2 Le modèle McGill et les concepts
centraux du méta paradigme
24
1.2.1 La santé
24
1.2.2 La personne/famille
25
1.2.3 L'environnement
26
1.2.4 Les soins infirmiers
26
1.3 Les concepts centraux du modèle
McGill
27
1.3.1 Le « faire face » (coping)
et le développement
27
1.3.2 L'apprentissage
29
1.3.3 Le potentiel de santé
30
1.4 Le modèle de Calgary relatif
à l'évaluation familiale
31
1.4.1 La structure
31
1.4.2 Le fonctionnement
32
2 Expérience de santé des
familles des malades épileptiques.
33
2.1 Définition de
l'épilepsie.
34
2.2 Les caractéristiques de la
famille forte en contexte occidental
34
2.3 Les caractéristiques de la
famille forte en contexte camerounais
35
2.4 L'expérience des familles dont un
membre est souffrant d'une épilepsie.
36
2.4.1 L'expérience vécue selon
une approche familiale individuelle
36
2.4.2 L'expérience de la personne
atteinte
36
2.5 L'expérience du conjoint et de la
conjointe
47
3 L'expérience vécue selon une
approche familiale systémique
48
3.1 Les stratégies et les forces
48
3.2 Les ressources familiales
50
1 Site et population de l'étude
52
Il est question ici de donner les raisons qui nous
ont poussées à choisir la communauté Bangoua pour mener
notre étude d'une part et de décrire d'autre part ce lieu
d'étude.
52
1.1 Justification du choix du site de
l'étude
52
1.2 Description du lieu de
l'étude :
52
2 Méthodologie
53
2.1 Type et méthode de
l'étude.
53
2.2 Durée de l'étude
53
2.3 Description de l'instrument de collecte
des données.
54
2.4 Pré-test et validation des
instruments de collecte des données
54
2.5 Méthode de collecte des
données.
54
2.6 Méthode de traitement des
données
55
2.7 Respect de l'éthique de la
recherche.
55
3 Echantillonnage
56
3.1 Technique.
56
3.2 Taille de l'échantillon.
56
3.3 Population d'étude.
56
3.3.1 Population cible.
56
Chapitre IV :
58
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
58
Chapitre V :
70
SYNTHESE ET DISCUSSION DES RESULTATS
70
1 Caractéristique
sociodémographiques
71
2 Les défis relevés par les
familles ayant un membre épileptique
72
3 Forces et ressources mobilisées par
les familles
74
4 Les stratégies
déployées par les familles
75
5 Les apprentissages
développés par les familles
77
CONCLUSION
79
ET
79
SUGGESTION
79
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
82
ANNEXES
83
TABLE DES MATIERES
102
|
|