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Strategies d'adaptation des ménages agricoles de Kinsevere au prolongement de la saison sèche

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par Serge OKANO APANGANI
Université de Lubumbashi - Ingénieur Agroeconomiste 2016
  

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I.4.4.impact du changement climatique sur cycle cultural

A l'échelle du cycle cultural tout entier, l'augmentation de la température provoque unraccourcissement du cycle cultural des plantes annuelles (comme la plupart des grandescultures). Cependant, ce sont surtout les phases de montaison et de remplissage qui sontconcernées, alors que la phase végétative se trouve allongée (par manque de températuresbasses nécessaires à la vernalisation). Le déplacement des phasesthermosensibles (montaison et remplissage des grains) augmente les risques d'accident dus augel ou à des températures trop élevées(Caroline G., 2005).

Si l'augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère active la photosynthèse, elle peut être compensée comme nous l'avons vu par les interactions avec la température et le raccourcissement des cycles culturaux. De plus si la production primaire augmente, cela ne se traduit pas nécessairement par une augmentation du rendement. Outre la quantité, les rendements peuvent également être affectés en termes de qualité, en particulier, la teneur en azote des productions. La forme de l'étroite liaison qui existe entre la teneur en carbone et en azote d'une plante ; principe de la courbe de dilution de l'azotedeLemaire et Gastal énoncé en 1997,implique donc, pour une fertilisation azotée identique à l'actuelle, une diminution de la teneur en azote de la plante et donc de la teneur en protéines des grains. De même, la baisse du rapport protéine/énergie des fourrages entraîne une moindre disponibilité en protéines microbiennes pour les ruminants, ce qui induit également une production accrue de méthane par les micro-organismes du rumen. Cet effet serait modulé selon la nature de la prairie pâturée, car les élevages extensifs aux prairies peu riches en protéines auraient ainsi tendance à être plus méthanogènes, alors que les élevages intensifs valorisant des prairies riches en protéines verraient leur production de méthane augmenter modérément (Soussana, 2001). Enfin, les fourrages auront tendance à être plus riches en lignine ce qui diminue leur digestibilité.

I.5.Impact du changement climatique sur la santé humaine

Sur le plan sanitaire, au début des années 90, on était peuconscient des risques pour la santéque représentaient les changementsclimatiques. Ce manque de prise deconscience traduisait le manquegénéral de connaissances concernantles effets néfastes probables de laperturbation des systèmesbiophysiques et écologiques sur lebien-être et la santé des populations.L'apport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publiéen 1991, en témoigne. La température et l'eau de surface ont toutes deux une influence importantesur les insectes vecteurs de maladiesinfectieuses comme le paludisme oude maladies virales comme la dengueet la fièvre jaune. Lahausse des températures favorise lareproduction des vecteurs et réduit la période dematuration de l'agentpathogène dans l'organisme duvecteur. Cependant, une trop grandechaleur ou un manque d'humiditépeuvent nuire à la survie desmoustiques.

De nos jours, le paludisme ne sévitque dans les régions tropicales etsubtropicales. La sensibilité de lamaladie au climat est illustrée par deszones en bordure de déserts et dehautesterres où des températuresplus élevées et/ou des pluies associées à El Niño peuventaugmenter la transmission du paludisme (CambrigeUniversityPress; 2013). Dans leszones de paludisme instable des paysen développement, les populationsexemptes d'immunité sont plusexposées à des épidémies quand lesconditions météorologiques favorisentla transmission.La chaleur est un risque sanitaire immédiat à envisager. Près des trois-quarts des jours chauds observésdepuis 1850 sont attribuables au changement climatique(Fischer E, Knutti R., 2015). Rappelons que les canicules de 2003 puisde 2006 et 2015 ont causé respectivement 15 000,2 000 et 3 300 décès en excès en quelques joursenFrance (Fouillet. et al, 2008). Des interactions entre pollution et chaleur extrêmes ont également été documentées en France et dans le monde(Pascal M. et al., 2014).Les changements climatiques globaux provoqueront des dispositions spatiales nouvelles et différenciées sur la surface de la planète et dans la vie des hommes. Tout en appartenant encore au domaine de la spéculation, les influences du réchauffement planétaire sur les conditions de santé et de maladie de la population doivent être prises au sérieux, car elles constituent une menace pour l'humanité (Mendonça, 2014).

D'après Czeresnia et Ribeiro (2000, p. 12) « les conséquences épidémiologiques de cet intense processus de transformations sont radicales et imprévisibles. L'émergence de nouvelles maladies, qui peuvent aussi se manifester, sous forme d'épidémies fatales et dévastatrices, n'est pas seulement une fiction ».

Gatrel (2002,p. 11-12) considère que les effets du réchauffement global sur la santé se feront sentir à long terme, alors que les effets provenant d'épisodes climatiques extrêmes se font sentir à court et très court terme.

En considérant les changements climatiques liés à l'effet de serre planétaire, Haines (1992, p.140) affirme que « différentes maladies, telles que le paludisme, la trypanosomiase, la leishmaniose, la filariose, l'amibiase, l'onchocercose, la schistosomiase et diverses maladies parasitaires vermineuses, aujourd'hui restreintes aux zones tropicales, sont liées à la température et pourraient théoriquement être affectées par le changement du climat ». Les travaux de nombreux experts montrent que la température est aussi liée à beaucoup d'autres maladies non-parasitaires, telles que la fièvre jaune, la dengue et d'autres maladies virales transmises par des arthropodes, la peste bubonique, la dysenterie et d'autres affections diarrhéiques.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand