Conclusion partielle
Ce chapitre nous a aidé à
comprendre que les inquiétudes nées du désir du bonheur,
ne doivent pas nous étouffer. Les réponses d'Aristote à
ces inquiétudes nous assurent que le bonheur est possible, il n'est pas
du tout utopique. En plus, l'homme peut être heureux en cette vie pourvu
que ce bonheur soit permanent, qu'il s'étende sur toute la durée
de la vie humaine et celle de l'au-delà.
En ce qui concerne la voie qui mène au bonheur, point
central de ce chapitre, nous avons découvert qu'elle est, sans doute,
rationnelle. La voie rationnelle permet d'atteindre un bonheur intégral
car touchant toutes les dimensions de la vie humaine. Pour l'appliquer, il
faut au préalable faire le choix de la raison. Ensuite, dans l'aspect
pratique ou moral de cette voie, l'homme peut arriver au bonheur, à la
fois, par la connaissance de soi, par la possession spirituelle de l'univers,
par l'ouverture à l'autre avec bienveillance et concorde et par la
communion spirituelle avec Dieu c'est-à-dire la participation à
la vie divine.
Dans sa dimension théorétique ou contemplative,
la voie rationnelle permet de découvrir l'essence divine et cette
dernière étant parfaite perfectionne l'essence individuelle.
Cette voie fait participer l'homme à la vie divine à travers
l'intellect que Aristote considère comme la chose la plus noble et la
plus divine qui soit dans la nature humaine et par conséquent la vie
selon l'intellect est la plus heureuse.
CONLUSION GENERALE
Notre travail, comme on le voit dans son
aboutissement, a consisté à montrer que le bonheur humain, selon
Aristote, trouve son fondement dans la rationalité. Le bonheur, en tant
qu'il concerne tout l'homme et tout homme, suscite beaucoup de questions. Mais,
dès la conception de notre sujet, notre questionnement s'est
articulé autour de trois inquiétudes : le bonheur est-il le
bien suprême ? Quels sont les principes qui régissent
l'activité rationnelle ? Quelle est la voie efficace pour atteindre
le bonheur ?
Ces questions englobent tout notre travail et pour y
répondre nous avions fait recourt à la méthode
déductive. Cette déduction nous a permit d'aborder notre travail
à partir de deux prémisses. La première prémisse
considère que le bonheur est la fin de tout acte humain. Ici, le bonheur
est pris comme un bien ; pas n'importe quel bien mais un bien
suprême. C'est cette possibilité de classer le bonheur parmi les
multiples biens que recherchent les hommes qui prête à confusion
dans l'identification du vrai bonheur. C'est pourquoi, pour dissiper toute
évidence qui aveugle la vision de la morale humaine, nous avons
classé les biens dans un ordre hiérarchique dit naturel. Il
semble que cet ordre se retrouve toujours dans toute société.
Dans toute société, comme nous l'a
montré Aristote, la valeur du bien est perçue, conçue, et
appréciée selon les genres de vie qu'on mène. Aristote
distingue trois genres de vie : la vie de jouissance matérielle, la
vie politique et active et la vie théorétique ou contemplative.
Le bien dans la vie de jouissance matérielle se rapporte aux plaisirs du
corps. Ces plaisirs sont des besoins du corps humain et animal. Les honneurs et
la gloire semblent être les biens de la vie politique et active. Mais
ces biens sont utiles pour un bien supérieur et sont des
déviations de l'idéal d'une vie politique et active vraies. Ces
deux types de biens, nous l'avons vu, sont de valeurs différentes car
le bien de la vie active est supérieur à celui des jouissances
matérielles mais ne sont pas le bien par excellence. Le souverain bien,
c'est l'activité contemplative qui, différemment de deux autres
types des biens, se suffit à lui-même et est conforme à la
vertu la plus haute. Nous comprenons par là que le premier bien est
indigne à la nature humaine et le second est insuffisant qu'il faut
atteindre le troisième comme bien par excellence.
La deuxième prémisse veut justement nous
éclairer sur les principes de l'activité rationnelle. Pour
déterminer une activité rationnelle, nous avons découvert
qu'elle est fondée sur deux principes fondamentaux associés
à deux autres secondaires permettant de fonder solidement une telle
activité. La volonté comme premier principe fondamental de
l'activité rationnelle est un processus qui regorge plusieurs fonctions
au cours de cette activité. Il s'agit de la conception du plan, de la
délibération, de la décision réfléchie et de
l'exécution totale du projet. La volonté sert, en plus, à
éclairer l'homme sur l'idée du bien (en parlant du bien et du
mal). Le deuxième principe fondamental de l'activité rationnelle
est la liberté. Elle est la condition sine qua non pour que
toute action humaine soit dite vertueuse et revête une autre valeur
morale. La norme morale et la conscience morale sont les deux autres principes
de l'activité rationnelle. Comme principes, ils sont secondaires mais
importants dans toute vie morale collective ou individuelle.
Déduire de ces deux prémisses que le fondement
du bonheur c'est la rationalité nous a conduit à démontrer
dans le troisième chapitre, en quoi la voie rationnelle peut conduire
efficacement à ce bonheur. Reconnaître en cette partie que le
bonheur n'est pas utopique est un atout par rapport à
l'inquiétude existentielle qui est de toujours chez l'homme. La voie
rationnelle permet d'atteindre un bonheur qui est, selon notre entendement,
intégral parce qu'il concerne toutes les dimensions de la vie humaine.
Il faut, au préalable, pour appliquer cette voie, faire le choix de la
raison. C'est ainsi que dans sa dimension pratique, la voie rationnelle
permet d'atteindre le bonheur par la connaissance de soi, par la possession
spirituelle de l'univers, par l'ouverture à l'autre et par la communion
spirituelle avec Dieu. En plus, la voie rationnelle permet, dans sa dimension
purement contemplative, de découvrir l'essence divine qui, par ce fait
même, perfectionne l'essence individuelle du contemplatif.
Avec ces résultats, nous pensons avoir répondu
à notre problématique et démontré les
éventuelles hypothèses soulevées au début de notre
travail. Toutefois, il est possible que notre langage soit incapable d'exprimer
parfaitement ce que nous pensons avoir compris de l'auteur. En outre, notre
réflexion, exprimée dans ce travail, ne peut se réclamer
d'aucune exhaustivité ; elle n'est pas non plus unique. Nous
apercevons de loin d'autres champs de travail qui élargiraient notre
sujet comme parler du bonheur selon la morale chrétienne.
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