Cour pénale internationale face au défi de la coopération des états dans la répression des crimes de guerre et crimes contre l'humanité: cas ntaganda et cas nkunda( Télécharger le fichier original )par Mussa Arsène Mbenge Luliba Université de Goma "UNIGOM" - Licence 2015 |
v Les charges sur Bosco Ntaganda69(*)- crimes en Ituri Hormis les charges à son encontre devant la CPI et sans être exhaustif, des rapports bien documentés établissent de sérieuses présomptions sur la responsabilité de Bosco dans les atteintes graves des Droits de l'Homme en Ituri notamment en Août 2002, massacre de la population civile, incendies des maisons et pillages des biens à Songolo, Zumbe, Lipri et autres villages. En novembre 2002, massacre de plusieurs civils pour des motifs ethniques dans les cités de Mongbwalu, Kilo et environs dans le district de l'Ituri. En août 2002 à mars 2003, arrestations arbitraires, tortures et tueries des centaines de civils appartenant aux ethnies Lendu et Ngiti. En 2004, meurtre d'un soldat de maintien de la paix de la MONUC en juin et enlèvement d'un autre la même année. Près de onze ans après les faits incriminés, le procès du chef de guerre Bosco Ntaganda s'est ouvert le 2 septembre à la Cour pénale internationale de la Haye. Accusé d'avoir commandité et pris part aux atrocités commises entre 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la RDC, l'ancien chef des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) est accusé de 18 chefs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Face à lui, plus de 2.150 personnes avaient obtenu le statut de victimes et ont été représentées à La Haye.70(*) §2. LAURENT NKUNDA ET LE CONFLIT DU KIVUJuste à 40 ans, Laurent Nkunda, un homme mince et élancé, au visage émacié, mène une guerre d'usure contre une armée régulière en pleine restructuration, qu'il a souvent mise en déroute et qu'il accuse de connivence avec les rebelles hutus rwandais génocidaires de l'Est de la RDC. Nous sommes en 2007, le général rebelle fait la une de la presse internationale dans moins de 2 ans, sa rébellion sera stoppée nette par son allié de toujours : l'armée rwandaise de son ex mentor, Paul Kagame. Comme d'autres Tutsis congolais, il a commencé sa carrière militaire dans les rangs du Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion tutsie du Rwanda) qui mis un terme en juillet 1994 au régime de Habyarimana au Rwanda. Après deux ans au sein de l'armée rwandaise, il rejoint le Zaïre voisin à la rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila porte-parole de la dite rébellion. Au final, avec l'appui de l'armée rwandaise. (APR), ils ont renversé le pouvoir de Kinshasa. En 1998, alors que Kabila qui s'était autoproclamé comme chef d'Etat a rompu avec ses anciens alliés, Nkunda devient l'un des commandants du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), une rébellion soutenue par Kigali en remplacement de l'AFDL jusqu'en 2003. Interrogé sur ses liens avec Kigali, Nkunda affirme avec ironie: "Mais nous sommes tous des soldats de l'armée rwandaise, Joseph Kabila aussi", rappelant que l'actuel président a été "formé dans le maquis" par James Kabarebe, chef de l'armée rwandaise. Il dément tout appui militaire de Kigali, bien que nombre de ses hommes estimés à 5.000 par l'ONU portent un uniforme rwandais et soient équipés d'appareils de communication. Après la guerre, alors que le RCD intègre le gouvernement de coalition à Kinshasa, Nkunda est promu général, mais refuse de prendre son poste, dénonçant une réforme de l'armée fantaisiste ne permettant pas "la réconciliation nationale" promise. "Je n'ai pas choisi de faire la guerre. A l'origine, je devais être infirmier, mais je dois répondre à l'appel des populations menacées", affirme cet enfant du pays, né le 2 février 1967 à Mirangi (Nord-Kivu).71(*) * 69, www.ictj.com Op.cit * 70 www.jeuneafrique.com, Laurent Nkunda et le conflit du Kivu, publié le 02 septembre 2015 à 16h 24, consulté le 22 mars 2016 à 20h 38. * 71 france24-en-report-democratic Republic of Congo, consulté le 18/03/2016 à 19h 38 |
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