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La chefferie traditionnelle Bene a l'ère de la libéralisation politique au Cameroun et de ses ressorts: le cas de l'arrondissement de Nkol-Metet

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par Sylvain Charles AMOUGOU MVENG
Université Yaoundé II SOA - DEA Sciences politiques 2009
  

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Section 2 : Le caractère récessif des normes coutumières de la Chefferie traditionnelle à l'ère de la libéralisation politique

La coutume est un ensemble de comportements plus ou moins obligatoires, en général validés par référence aux ancêtres. Elle a pour fondement la tradition. La répétition sans exception confirme sa valorisation sociale. Son origine est le plus souvent immémoriale et sans texte. Ces caractéristiques la distinguent de la loi dont l'origine est précise, connue et dont les règles sont écrites (voir Grawitz, 2004 : 96-97). Mappa affirme dans cette veine que :

« Ce qui est supposé distinguer le pouvoir moderne du pouvoir traditionnel est qu'en réalité, le premier a des documents, qui sont réglementés (code civil, constitution, décrets) ; par contre le Chef coutumier travaille sans constitution et sans documents écrits, il s'agit de deux pouvoirs parallèles, l'un étant dépositaire du pouvoir administratif, et l'autre, du pouvoir ancestral » (Mappa 1998 : 181).

La récessivité de la coutume est liée par le fait qu' elle prescrit des normes spécifiques à un groupe social déterminé et de ce fait vient compléter le caractère général et impersonnel des textes législatifs. En d'autres termes, la coutume étant un usage ayant acquis une épaisseur dans le temps et l'espace lui confère un caractère obligatoire et est aussi  l'élément distinctif d'un groupe social, dans la mesure où chaque groupe social à des usages qui fondent sa particularité. Ainsi dit, quoique les textes législatifs s'imposent comme les référentiels juridiques régissant la Chefferie traditionnelle au Cameroun, les coutumes leur donnent un sens concret. A titre d'exemple, l'article 6 du décret de 1977 prévoit que le Conseil de notables soit institué selon la tradition locale.

La présente section a pour objectif d'expliciter la place de la coutume dans l'échiquier des normes régissant la Chefferie traditionnelle. Pour ce faire, il est question pour nous dans une première perspective, d'élucider la coutume comme cadre de dévolution et d'exercice du pouvoir traditionnel, et ensuite, nous aborderons la relativisation de la norme coutumière à l'ère de la libéralisation politique.

Paragraphe 1 : La coutume comme cadre de dévolution et d'exercice de Traditionnelle

Pour Weber (1919 :30), le pouvoir trouve sa raison d'être dans la domination. La domination résulte du recours à la puissance pour obtenir l'exécution des décisions. Elle aboutit à une dissymétrie totale entre dominants et dominés. L'obéissance est consentie lorsque l'autorité est légitime. Cette légitimité peut être soit traditionnelle, c'est-à-dire, qu'elle repose sur les valeurs de la tradition ; soit charismatique, quant à elle repose sur les valeurs de la personne du Chef ; soit encore rationnelle, dans ce cas, elle repose sur le droit et la compétence.

Pour le moment, nous porterons particulièrement notre attention sur la première et la deuxième forme de légitimité, qui correspondent respectivement aux fondements coutumiers du pouvoir traditionnel chez les Bene en général et les Bene de Nkol-Metet en particulier.

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