Introduction générale
Dans un contexte économique peu favorable, les
entreprises tunisiennes progressent dans un milieu ou la
crédibilité de l'information comptable et financière a
connu une crise de confiance, ceci revient à l'instabilité des
marchés financiers et notamment le marché Tunisien.
La notion de la gestion des résultats trouve son
origine dans les travaux de Watts et Zimmerman(1986) en théorie positive
de la comptabilité pour objectif principal d'expliquer le comportement
des dirigeants à partir de l'hypothèse qui montre qu'ils prennent
des décisions en vue de maximiser leur utilité. Par ailleurs,
Degeorge et al (1999) montre la gestion des résultats ont
été utilisée en matière de choix comptables dans
l'explication de la direction managériale pour influencer les
résultats émis auprès des parties prenantes. Ainsi, la
gestion des résultats a été utilisée par les
contrôleurs de gestion comme un instrument de légitimation dans
l'organisation, (Lambert et Sponem (2010)).
Toutefois, Jensen et Meckling (1976), à partir de la
théorie d'agence ils essayent de montrer et d'expliquer les causes
d'adaptations d'une méthode comptable par rapport aux autres
méthodes comptables dans un milieu ou il trouve des conflits
d'intérêt entre les actionnaires et les dirigeants, dans ce cas
les dirigeants ont des comportements opportunistes. Ainsi, ils ont
montré aussi que dans le cadre de cette théorie il existe un
autre conflit d'intérêt et celui qui oppose les actionnaires aux
créanciers. En effet, ce conflit revient à cause de divers
problèmes tel que, l'effet de la baisse de valeur de l'ancienne dette en
raison de l'émission de nouvelle dette, l'effet de substitution des
projets les moins risqués par rapport aux projets les plus
risqués qui est n'est pas en faveur des droits de créanciers.
Alors ces derniers dans ce cas se trouvent dans une situation lié
à deux problèmes, le premier est lié au risque de
défauts suite au comportement opportunistes des dirigeants et la
deuxième lié au risque d'expropriation de leur richesse au
profit des actionnaires, (Jensen et Meckling (1976)).
Pour résoudre ces problèmes, les
créanciers ont choisi le recours aux clauses restrictives de contrat
pour but de réduire les couts d'agence entre les créanciers et
les actionnaires et d'amené la protection de leurs
intérêts. D'autre part, ces clauses permettent de limiter les
coûts d'agence et de réduire l'espace discrétionnaire des
dirigeants. Dans ce cadre, Jensen(1986) montre que l'existence des dettes
permet de réduire l'opportunité du dirigeant car elles
amènent les dirigeants à payer au comptant. Ainsi, il
prévoit l'endettement comme un mécanisme disciplinaire.
De même, Sweeney (1994) montre l'existence d'une
relation significative entre le niveau des accruals discrétionnaire et
la politique d'endettement. En effet, les manipulations comptables ont pour
objectif d'éviter la violation des clauses restrictives dans les
contrats des dettes, de ce fait, certains courants de recherches comme Roberts
et Chava (2008) et Roberts et Sufi (2009) ont souligné que ces
violations servent à augmenté le coût de la dette. Dans ce
cadre, Defond et Jiambalvo (1994) avancent que les dirigeants ont recours aux
accruals discrétionnaires afin de respecter les ratios d'endettements
présentés dans les contrats de dette. Ainsi, les entreprises qui
possèdent des niveaux d'endettement très élevée
présente des composantes discrétionnaires plus important. De
même, Mard (2004) constate que le risque de faillite très
élevé pour les entreprises très endettée, cela peut
affecte négativement sur la valorisation des accruals
discrétionnaires et les résultats comptables, par
conséquent ceci peut amène les créanciers à
augmenter les coûts de la dette.
Dans ce contexte il est important de soulever la question
liée aux déterminants du coût de la dette des entreprises
tunisiennes non financières cotées en bourse. Un courant de
recherche met en évidence la causalité de ces déterminants
par la gestion du résultat (Draeif(2010), Draief et Chouaya (2012),
Cassar et al (2008), Subarmanyam et Zhang (2010),Takasu (2012) et Li et Richie
(2009)). D'autre chercheurs tel que Draief(2010), Tondeur (2002) et Draief et
Chouaya (2012) met en lumière la relation qui existe entre le niveau
d'endettement et le coût de la dette et d'autre encore(Chen (2002),
Draief (2010), Ghorbel et Kolsi (2011) et Ebrati et al (2013)) ont
consacré ces travaux pour étudier l'effet du déterminants
de la structure financière '' à savoir le niveau d'endettement,
la rentabilité de la firme et l'opportunité de croissance'' sur
le coût de la dette.
Nous cherchons donc à répondre à la
problématique d'identification des sources des déterminants du
coût de la dette des entreprises tunisiennes non financières
cotées en bourse. Dés lors, nous poursuivons deux objectifs de
recherche. Le premier se traduit par l'étude de l'effet de la gestion du
résultat sur le coût de la dette des entreprises tunisiennes non
financières cotées en bourse. Le deuxième consiste
à étudier l'effet du niveau d'endettement et ces
déterminants '' la rentabilité de la firme et
l'opportunité de croissance'' sur le coût de la dette de ces
mêmes entreprises.
Dans le but de répondre à notre
problématique de recherche, notre travail s'articule autour des quater
chapitres. Le premier chapitre étudie d'une part, le fondement
théorique de la gestion du résultat, et d'autre part les
motivations et les modèles de mesure de la gestion du résultat.
Ce chapitre décrit le concept de gestion du résultat, ses aspects
théoriques à savoir '' la théorie d'agence, la
théorie de signaux et la théorie de l'efficience des
marchés'', ainsi que les motivations et les modèles de mesure de
la gestion du résultat, en présentant les motivations
fondées sur la théorie politico-contractuelle, les motivations
fondées sur la gestion des résultats par les seuils et les
différentes modèles étudier dans la revue de la
littérature tel que Le modèle de Healy (1985), le modèle
de DeAngelo (1986) et le modèle de Jones (1991).
Le deuxième chapitre traite le concept de gestion du
résultat, les déterminants de la structure financière et
le coût de la dette. Dans ce chapitre nous allons essayer d'abord, de
présenter les différents déterminants du coût de la
dette. En suite, à travers une revue de la littérature, nous
essayons de comprendre les avantages et les inconvénients de
l'endettement bancaire.
Le troisième chapitre est consacré au
développement empirique de la méthodologie de cette recherche.
Dans la première section nous avons présenté les
différentes hypothèses de recherche. La deuxième section,
nous présentons notre méthodologie de recherche. Enfin, le
dernier chapitre l'analyse et l'interprétation des résultats.
Nous avons consacré la première section à l'analyse
descriptive des variables d'intérêt, à l'étude des
corrélations. Nous nous intéressons dans la deuxième
section à l'interprétation des résultats des
régressions de panel pour tester les différentes
hypothèses de notre travail de recherche.
Notre partie empirique repose sur la technique de
régression linéaire multiple (Panel). Dans notre modèle,
nous avons basé sur un échantillon de 32 entreprises tunisiennes
non financières cotée en bourse entre 2007 et 2012 pour
étudier d'une par l'effet de la gestion du résultat sur le
coût de la dette. D'autre part, d'examiner la relation qui existe entre
la structure financière et ces déterminants et le coût de
la dette.
Notre travail empirique est fondé sur les
hypothèses suivantes :
H1 : Impact négatif de la gestion du résultat
sur le coût de la dette.
H2 : impact positive de la structure financière
(niveau d'endettement) sur le coût de la dette.
H3 : Impact positive de la rentabilité de la firme sur
le coût de la dette.
H4 : Impact négative de l'opportunité de
croissance sur le coût de la dette.
L'apport de notre recherche se reflète ainsi. D'abord,
à notre connaissance, il n'existe pas des études
antérieurs qui traitent d'une part, l'effet de la gestion des
résultats sur le coût de la dette et d'étudier l'impact de
structure financière " niveau d'endettement'' et ces déterminants
(La rentabilité de la firme et l'opportunité de croissance) sur
ce même variable (le coût de la dette) d'autre part dans le
contexte des entreprises tunisiennes non financières cotées en
bourse. Enfin, l'absence de travaux s'intéressent à la fois sur
l'effet de la gestion des résultats, le niveau d'endettement et ces
déterminants sur le coût de la dette, à notre connaissance,
ce travail de recherche est innovateur en ce qui concerne les entreprises
tunisiennes.
Première partie
Revue de la littérature
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