Pour une bonne Exploitation des Textes Littéraires dans le processus d'enseignement et apprentissage du FLE, le cas du Poème( Télécharger le fichier original )par Ibraimo Suja Ibraimo Universite Pedagogique-Mozambique-Nampula - License 2015 |
5. Etude du PoèmeLes SoufflesÉcoute plus souvent Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
: Écoute plus souvent Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
: 5.1. Notre Commentaire Littéraireü Sa forme n'apparaît pas très régulière : une structure libre qui peut faire penser à une chanson (présence d'un refrain), des vers très hétérogènes (octosyllabe, hexasyllabe, alexandrin, et même ennéasyllabe), des rimes disposées irrégulièrement et parfois pauvres. ü Une première lecture nous met en contact avec un discours injonctif dont les acteurs sont indéterminés : son didactisme fait penser à quelque leçon adressée par un homme âgé recru d'expérience à un public plus jeune. ü Le paratexte (le nom de l'auteur, Birago Diop, le titre de l'oeuvre et la présence dans le texte du mot "case") nous renvoient à un contexte africain et mythologique qui peuvent valider nos premières ancêtres. ü Hypothèses de lecture : s'agit-il d'un discours issu de la tradition populaire qu'un poète africain de langue française adresserait à un public (ses compatriotes, les Africains) qu'il souhaiterait voir plus attentif aux voix de la Nature. ü Le personnage qui parle, dans ce poème, s'est fait adepte de la gnose, avec l'intention d'initier aux mystères de l'après vie. Il prêche un certain naturalisme qu'il définit comme la base de l'ontologie négro-africaine. Il proclame à cet effet son dissentiment sur le statisme de la nature qui est plutôt une force dynamique, animée d'un souffle vital. L'auteur rejoint l'assertion de Charles Baudelaire dans les « Correspondances », selon laquelle. (1er Strophe). Ø A l'instar de Baudelaire, l'auteur entend révéler les mystères de la Nature en déchiffrant les émissions sonores qu'elle produit à travers ses éléments. Le poète distingue, dans « Souffles », deux voix qu'il invite à capter afin que l'homme puisse atteindre à la connaissance ésotérique de notre existence : la voix des êtres et celle des choses. (2eme Strophe). Ø L'auteur fait une représentation spirituelle des morts dont seules les voix à travers la Nature sont caractéristiques de leur existence. Ils forment un esprit collectif, et leur omniprésence leur confère une position privilégiée : celle de pouvoir observer tout en restant invisibles. Les morts sont donc en position de surveiller notre existence et peut-être d'en dicter le déroulement. Car il importe avant tout de saisir la signification de ces voix multiples et variées. (4eme Strophe). Ø La reconnaissance de la manifestation existentielle des morts à travers les voix de la Nature est tout d'abord un signe de soulagement chez l'homme qui demeure rassuré de son infinité. Mais la présence des morts doit aussi nourrir, chez l'homme, des marques d'inquiétude et d'angoisse si l'on retient que le poète identifie certaines voix comme des plaintes. C'est à cet effet qu'on entend « le Buisson en sanglots, l'Arbre qui frémit, le Bois qui gémit, les Herbes qui pleurent... » Le lecteur est éclairé sur la raison de ces réactions affectives, car le poète formule les avertissements de la sagesse pour inciter au renouveau des pratiques religieuses déjà bafouées. (4eme Strophe). Ø Le poète prêche le culte des ancêtres pour garantir un meilleur sort aux hommes. C'est parce que les ancêtres sont dotés d'un pouvoir quasi suprême pour servir de protection à la progéniture de la race. Ø Dans les « Souffles », l'auteur nous enseigne toute l'essence de la nature, nous offrant, à l'occasion, « l'explication orphique de la Terre, qui est le seul devoir du poète et le jeu littéraire par excellence.
|
|