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Pour une bonne Exploitation des Textes Littéraires dans le processus d'enseignement et apprentissage du FLE, le cas du Poème

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par Ibraimo Suja Ibraimo
Universite Pedagogique-Mozambique-Nampula - License 2015
  

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1.9. Poème

Le poème c'est cette petite chose de mots qui se saisit d'un instant du monde et l'offre à l'autre, le fait durer, en fait mémoire. Une sorte de photographie sans image, l'image demeure en soi-même, elle est créée par les mots, la piste du dire. Le poème serait ce texte court qui dit quelque chose du monde réel ou imaginaire, qui dit que les mots sont là pour s'en servir, pour jouer avec comme pour interroger ? Pour raconter, partager, mettre en place et créer des mondes ; autant de mondes que de poèmes et beaucoup plus de mondes encore que de poètes : chaque lecteur réagit différemment. Dufays, J. L., et al, 2005, pp. 234-235).

Pour nous, poème est un texte dont l'auteur écrit ce qu'il pense sur le monde, il exprime ses sentiments, travers de mots qu'il utilise dans son texte.

Le poème sert à jouer des mots comme on joue de la guitare, de la flûte ou du piano. Ça sert à faire savoir qu'on est triste, ou bien d'humeur fantaisiste. Ça remplace quelques larmes, ça fait rire ou ça désarme. Ça sert à parler de soi, ou bien de n'importe quoi. Le poème est considéré comme un voyage intérieur, un moyen d'ouvrir son coeur. Au fond, ça ne sert à rien, mais ça rend la vie plus belle, comme un tour de magicien, un sourire.

1.10. Phases d'exploitation d'un texte littéraire (Poème)

Enseigner la littérature n'équivaut pas ou ne doit équivaloir, à enseigner un savoir sur la littérature, exactement de la même façon, et un peu pour les mêmes raisons, qu'enseigner une langue ne signifie pas en faire apprendre la grammaire. (A. Séoud, 1997, pp. 132. 133).

Le texte littéraire a quatre phases d'exploitation a savoir :

1. La Lecture comme moyen de découverte du texte littéraire

La première étape d'investigation et de découverte du texte littéraire est la lecture, nous soumettons aux apprenants dans un premier temps un texte littéraire. Ceci consiste à mettre l'apprenant au contact du texte, et c'est ainsi qu'il va découvrir l'objet d'étude. Afin de vérifier la capacité d'analyse du texte, on lui proposera un ensemble de questions de compréhension et d'analyse: identifier le type du texte, les types de tonalités et du discours, la progression thématique, linéaire et spirale du texte.

L'enseignement des textes littéraires doit amener à l'apprentissage de la langue en apprenant à communiquer et à écrire en cette langue. C'est pendant la lecture que l'apprenant peut manier le texte à sa façon selon sa flexibilité, en adoptant par exemple la méthode intertextuelle, le texte devient cette espèce d'oeuvre ouverte dont parle Birago Diop, d'un lecteur libre d'interpréter le texte des différents sens possibles. D'ailleurs un texte est rempli d'indices, de traces dont la valeur sémantique pour le lecteur échappe souvent au narrateur lui-même. (Beylard-Ozeroff, 2007, p.35).

Ce qui nous comprenons de cet auteur c'est, l'apprenant devra apprendre à manipuler le texte de manière plus autonome et à définir le type du texte et le type du discours dans un premier temps. Pour que l'activité de lecture soit bénéfique il faut qu'elle conduise à la production, à la communication, il ne faut pas que la lecture soit dissociée de l'écriture. La lecture doit de se faire à partir de ce est écrit.

Le meilleur moyen d'exploiter le texte littéraire et le faire découvrir aux apprenants est la lecture, lire pour analyser, pour comprendre, interpréter, c'est ici que la méthode sémiotique est la plus recommandée car elle permet au lecteur de modeler le sens du texte selon les différentes possibilités qui s'offrent à lui. Le document littéraire, lieu où, par excellence, la langue travaille de manière non linéaire et non univoque, se prête particulièrement à des lectures plurielles. (Jean-Louis Beylard-Ozeroff, 1998, p. 29).

Ainsi, nous pouvons conclure que, tout en jouant avec les différentes signifiances le lecteur joue indirectement avec la structure du texte et par là-même avec la langue du texte afin de mieux appréhender le texte littéraire, l'enseignant doit adapter des méthodes pluridisciplinaires, à la fois historique, littéraire, linguistique. Mais l'analyse sémiotique est la mieux adaptée dans notre cas car elle permet de mieux appréhender le texte littéraire dans sa structure et sa texture langagière, c'est-à dire la langue, comme elle permet aussi au lecteur de faire une lecture plurielle, d'exploiter la polyphonie du texte.

L'une des spécificités du texte littéraire est la polysémie, et la polyphonie, d'où la pluralité des sens, la pluralité des langues puisqu'il y a forcément langue étrangère et langue mère d'où aussi la pluralité culturelle et ou l'interculturel et l'intertextuel. C'est cette spécificité du texte littéraire francophone qu'il faudrait saisir en classe du FLE.

2-Le texte comme moyen d'accès à la culture.

Il est certain que tout enseignement de la littérature nécessite une connaissance de la langue dans laquelle cette littérature est écrite, et enseigner les littératures francophones de langue française nécessitent une connaissance du français langue étrangère. Si l'étude de la littérature amène à réfléchir sur l'histoire, la rhétorique, la stylistique ou encore l'esthétique, il amène surtout dans notre cas à réfléchir sur la langue parce que c'est une langue étrangère, sur la culture de l'autre à la quelle l'apprenant oppose sa culture et sa langue. L'objectif de l'enseignant des littératures francophones étant de transmettre un savoir littéraire dans un contexte bien précis, d'enseigner des textes littéraires à des apprenants censés déjà connaître la langue française, et d'avoir les outils linguistiques de base indispensables à la compréhension du texte. (Cervera, 2009, p. 46.)

Du point de vue personnel, la littérature est un support privilégié de la formation humaniste puisqu'elle ouvre sur toutes les dimensions d' l'humain (histoire, culture, imaginaire), de cette façon, la littérature permet de développer et d'enrichir la personnalité des lecteurs. La nécessité de la transmission littéraire comme lieu de mémoire et de langue réside dans le fait que c'est aussi un lieu de savoir culturel et d'émotion.

Le texte littéraire est considéré comme une expression, un regard fragmentaire porté sur un modèle culturel. C'est en ce sens que nous envisageons l'apprentissage d'une langue étrangère. Puisqu'apprendre une langue étrangère ce n'est pas seulement étudier la langue, il faut établir un parallèle entre la découverte d'une culture et l'apprentissage d'une langue.

En somme sur la citation de Cervera, nous comprenons que, mettre en évidence cette culture partagée l'apprentissage de la langue étrangère implique donc la découverte de nouvelles pratiques culturelles et de nouvelles valeurs.

D'après Mekhnache (2010, p. 126.), "le texte littéraire francophone est plus familier à l'apprenant qu'un texte de littérature française en ce qu'il le plonge dans une culture qu'il partage ou qu'il connait avant de lui proposer une langue étrangère, c'est ici que la motivation de l'apprenant est la plus visible. Le contact de l'apprenant avec le texte lui permet d'accéder à la culture de l'Autre, le contact avec le texte littéraire francophone lui permet exceptionnellement d'avoir un regard extérieur sur sa propre culture mais à travers la langue française, qui dit langue dit culture. Le texte littéraire s'il peut servir de support ou de moyen à l'apprentissage de la langue, il peut être aussi un outil efficace d'entrer dans d'autres cultures et par là-même d'apporter un regard différent sur sa propre culture".

Du point de vue personnel, nous comprenons que le texte littéraire est donc le lieu, le moment et l'occasion propices pour l'apprenant d'entrer dans la langue/culture de l'autre et de reconfigurer sa propre identité, à travers des interactions autour de ce texte.

Dans sa construction même le texte littéraire est intertextuel, à partir du moment où il rentre en rapport avec d'autres textes. Le contact avec le texte met l'apprenant au contact d'autres textes mais aussi avec d'autres cultures, l'apprentissage de la littérature et de langue ne se conçoit jamais en dehors du processus de comparaison. Tout au cours de l'apprentissage, l'apprenant compare le texte qu'il lit à d'autres textes, sa langue à la langue de l'Autre, et par là même sa propre culture à la culture du texte.

Ainsi nous pouvons affirmer qu'il n'est pas possible, pour des élèves, de percevoir ce qui constitue leur propre environnement culturel sans terme de comparaison. Ce n'est qu'après avoir découvert la culture de l'autre qu'ils puissent percevoir ce qui fonde ses particularités culturelles.

3. Le texte littéraire, un lieu de travail du langage

Le texte devient selon la conception de Barthes, un espace de langue un espace à observer, à interroger, comme révélateur du fonctionnement multiple du système de la langue. (J. PEYTARD, 1986, p. 247).

Du point de vue personnel, nous affirmons que le texte est cet objet-produit comme un lieu de travail du langage, c'est-à-dire, où l'on peut percevoir et analyser les effets discursifs singuliers.

Le contact avec le texte littéraire est avant tout un contact avec la langue du texte. C'est alors que toute activité d'analyse du texte est forcément une analyse de la langue. La phase de lecture et d'analyse textuelle doit préparer à une deuxième étape plus importante, la production ou l'écrit, indissociable de la lecture. Si en phase de lecture nous observons une certaine motivation de la part de l'apprenant, ici il semble complètement démotivé, car il craint l'écrit.

La question est ici comment motiver l'apprenant à l'écrit?

Introduire le texte littéraire en classes de langue permettrait à la fois de transmettre des connaissances culturelles et esthétiques qui serviront à développer les compétences de communication, de l'usage de la langue.

4. Explorer, exploiter, et s'approprier la langue par le texte.

Il ne suffit pas pour autant d'apprendre une langue à l'étudiant mais il faut savoir aussi lui donner les moyens de se l'approprier. Dans le cadre de l'enseignement du FLE, l'enseignement de la littérature est l'une des meilleures chances que l'on puisse offrir à l'apprenant pour s'approprier la langue étrangère. (J. PEYTARD, 1986, p. 247).

Ainsi, si l'exploration du texte littéraire par la lecture et les activités de compréhension est plus agréable et plus aisée où les apprenants trouvent du plaisir à découvrir des textes et les explorer par la lecture, la production écrite est nettement plus difficile et pénible. En somme on doit entrainer l'apprenant à s'approprier la langue et l'employer à des fins langagières. C'est cette phase qui pose problème dans l'apprentissage du FLE.

En littérature le texte est avant tout exploité afin de transmettre un savoir littéraire, mais en classe du FLE, cela ne doit pas être sa seule finalité, il doit être exploité pour réaliser plusieurs objectifs pédagogiques: linguistiques; enseigner un texte quelconque c'est apprendre indirectement la langue de ce texte, objectifs esthétiques qui concerneront l'apprentissage de la stylistique, et de la rhétorique et enfin des objectifs sociohistoriques et culturels, car tout texte reflète d'abord la société et la culture à laquelle il renvoie. En projet didactique l'enseignant doit prendre conscience de toutes ces dimensions de l'enseignement du texte littéraire et non seulement de l'aspect littéraire afin d'élargir le champ d'investigation du texte et le rendre plus flexible à des usages multiples afin de permettre à l'apprenant à se l'approprier à des usages variés.

Le texte littéraire ne doit pas être exploité à des fins esthétiques, stylistiques et culturelles, mais aussi et surtout dans le cas de la formation en licence de langue, à des fins langagières. Le texte doit être le lieu de tous les plaisirs de langue et donner goût à l'apprentissage de langue afin de motiver les apprenants.

L'introduction et l'exploitation du texte littéraire dans le projet didactique viserait à concilier traitement communicatif et prise en charge effective des dimensions esthétiques et culturelles pour un développement des compétences de production.

La démarche que nous allons présenter, sert a l'analyse des textes littéraires comme le Poème.

Selon ALBERT, M.C., Souchon, M. (2000, p. 251), pour faire une bonne analyse d'un texte littéraire tel comme un poème, nous devons suivre la démarche suivantes :

a) Méthode

I. Etude du paratexte

Lexique: niveau de langue, champs lexicaux.

Enonciation: pronoms, temps des verbes, énonciateur et destinataire.

Point de vue focalisations et types de narrateur (interne, externe)

Figures de style dominantes (métaphores, comparaisons, hyperboles, etc.).

Marques du genre : s'il y a des vers, il faut commenter les rimes, les effets de sonorité (allitérations, assonances).

b) Structure

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams