u
a
IMPACT DE LA POLITIQUE DE RÉESCOMPTE ET DE
CHANGE SUR L'INFLATION : CAS DU BURUNDI (1980-2011)
Mémoire préparé et défendu
publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences
Economiques et Administratives
Option : Economie Politique
Composition du Jury
Président: Dr. Gilbert NIYONGABO
Directeur: P.A. Cyriaque NZIRORERA
Membre: M. Révérien NIZIGIYIMANA
Bujumbura, Janvier 2014
Dédicace
A notre vaillant père,
A notre courageuse mère,
A nos frères et soeurs,
A nos cousins et cousines,
A tous nos oncles et tantes,
A tous ceux qui nous sont chers,
Nous dédions ce mémoire.
Remerciements
Ce travail de fin d'études est le fruit des efforts
consentis de plusieurs personnes auxquelles il nous faut témoigner notre
reconnaissance.
Nos sincères remerciements vont à l'endroit du
Professeur Associé Cyriaque NZIRORERA qui a bien accepté
d'assurer la direction de ce travail et guider nos premiers pas de recherche,
Sa rigueur scientifique, ses conseils combien pertinents ainsi que sa patience
nous ont été d'une très grande utilité.
Nos remerciements s'adressent également aux Professeurs
de la Faculté des Sciences Economiques et Administratives,
particulièrement ceux du Département d'Economie Politique, qui
nous ont préparé à aborder ce travail par la formation
intellectuelle dont ils nous ont doté.
De plus, nous n'oublions pas de manifester notre gratitude
à tous nos enseignants du primaire et du secondaire sans qui, le stade
de réalisation de ce mémoire n'aurait pas eu la raison
d'être.
Nous tenons aussi à remercier le personnel de la Banque
de la République du Burundi qui nous a accueilli chaleureusement et nous
a accordé l'opportunité de chercher les données
nécessaires à notre recherche.
Que toute notre famille qui a toujours été
source de notre soutien matériel et d'encouragement, trouve ici le fruit
de sa patience.
Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, de
quelque manière que ce soit, ont contribué à la
réalisation de ce mémoire y trouvent l'expression de notre
profonde gratitude.
NZOBONANKIRA Méthode
Liste des sigles et
abréviations
ADF : Augmented Dickey-Fuller
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BRB : Banque de la République du Burundi
DW : Durbin Watson
EAC : East African Community
FBU : Franc Burundais
FSEA : Faculté de Sciences Economique et
Administratives
IPC : Indice des Prix à la Consommation
ISTEEBU : Institut de Statistiques et des Etudes
Economiques du Burundi
M2 : Masse Monétaire
MCE : Modèle à Correction d'Erreur
MCO : Moindres Carrées Ordinaires
PIB : Produit Intérieur Brut
PP : Phillips-Perron
RIDEC : Revue de l'Institut de Développement
Economique
TC : Taux de Change
TID : Taux d'Intérêt Débiteur
TREF : Taux de Refinancement
UB : Université du Burundi
UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine
VAR : Vecteur Auto Régressif
VC : Valeur Critique
Liste
des schémas, des figures et des graphiques
Pages
1. Liste des schémas
Schéma n°1 :Distinction entre les
causes de l'inflation
2
Schéma n°2 : Cercle vertueux de la
monnaie forte sur l'inflation
19
2. Liste des graphiques
Graphique n°1 :Un desserrement
monétaire
2
Graphique n°2 : Augmentation de la
demande
14
Graphique n°3 : Evolution de l'IPC en
%(base 1996) au Burundi
(1980-2011)
2
Graphique n°4 : Evolution comparée
du taux de refinancement(en %) et de
l'IPC en %o (base 1996) au Burundi (1980 à
2011)
2
Graphique n°5 :Evolution comparée
de la masse monétaire (milliard de BIF) et
de l'IPC en %(base 1996) au Burundi (1980-2011)
2
Graphique n°6 : Evolution comparée
du PIB en Milliard de BIF et de l'IPC en
%(base 1996) au Burundi (1980-2011)
2
Graphique n°7 : Evolution comparée
du TC (du franc burundais par rapport
au dollar américain) et de l'IPC en
%(base1996) pour une
période de 1980 à 2011
2
Graphique n°8 : Evolution comparée
du taux d'intérêt débiteur en % et
de
l'IPC en %o au Burundi (1980-2011)
2
Graphique n°9 : Test de CUSUM
60
Graphique n°10 : Test de CUSUM OF
SQUARES
60
Liste des tableaux
Tableau n°1 : Analyse des études
empiriques qui montrent le rôle de la
politique
de réescompte et de la politique de change
sur le niveau de
l'inflation
2
Tableau n°2 : Evolution de l'IPC en
%(base 1996) au Burundi (1980-2011)
23
Tableau n°3 : Evolution du taux de
refinancement (en %) au Burundi
(1980-2011)
2
Tableau n°4 : Evolution de la masse
monétaire au Burundi, en Million de BIF
(1980 à 2011)
2
Tableau n°5 : Evolution du produit
intérieur brut au Burundi en Million de
BIF (1980-2011)
2
Tableau n°6 : Evolution du taux de change
du francs burundais par rapport au
dollar américain (1980-2011)
2
Tableau n°7 : Evolution du taux
d'intérêt débiteur (en %) au
Burundi
(1980-2011)
2
Tableau n°8 : Test de
stationnarité des variables en niveau
53
Tableau n°9 : Test de
stationnarité des variables en différence
première
(1st difference)
2
Tableau n°10 : Test de
stationnarité des variables en seconde
différence
(2nd difference)
2
Tableau n°11: Estimation de la relation de
long terme par la méthode des
MCO
2
Tableau n°12 : Test de
stationnarité sur le résidu en niveau
57
Tableau n°13 : Estimation de la relation de
court terme,
57
Tableau n°14 : Test de
breusch-Godfrey
59
Tableau n°15 : Test de White
59
Tableau n°16 : Test de Ramsey
59
Table
des matières
Pages
Dédicace
i
Remerciements
ii
Liste des sigles et abréviations
iii
Liste des schémas et des graphiques
iv
Liste des tableaux
iv
Table des
matières...........................................................................
v
0. Introduction générale
8
0.1. Intérêt du sujet
8
0.2. Contexte et problématique de la
recherche
3
0.3. Hypothèses de la recherche
4
0.4. Méthodologie de la recherche
4
0.5. Articulation du travail
5
CHAPITRE I : IMPACT DE LA POLITIQUE DE
RÉESCOMPTE ET
DE CHANGE SUR L'INFLATION : REVUE DE
LA
LITTERATURE
2
I.1. Généralités sur les
concepts-clés
7
I.1.1. La politique de réescompte
7
I.1.1.1. La procédure de
réescompte
7
I.1.1.2. Fonctionnement du taux de
réescompte
8
I.1.1.3. L'action de la politique de
réescompte sur la masse monétaire
8
I.1.1.4. Efficacité de la politique de
réescompte
9
I.1.2. La politique de change
9
I.1.2.1. Le régime de change
10
I.1.2.1.1.Taux de change fixe
10
I.1.2.1.2. Régimes intermédiaires
10
I.1.2.1.3. Flottement pur
11
I.1.2.2. Contraintes externes au choix d'un
régime de change.
11
I.1.2.3. Efficacité des régimes de
change
12
I.1.3. Notion d'inflation
13
I.1.3.1. Inflation par la demande
14
I.1.3. 2. Inflation par les coûts
14
I.1.3.3.Inflation monétaire
15
I.1.3.4. Inflation structurelle
15
I.2. Impact de la politique de réescompte et
de change sur l'inflation : approche
théorique
2
I.2.1. Approche théorique de l'impact de la
politique de réescompte sur
l'inflation
2
I.2.2. Approche théorique de l'impact de la
politique de change sur l'inflation
18
I.3. Impact de la politique de réescompte et
de change sur l'inflation : revue
des études empiriques
2
I.4. Conclusion du premier chapitre
21
CHAPITRE II : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES
INDICATEURS DE
L'INFLATION, DE LA POLITIQUE DE
REESCOMPTE
ET DE CHANGE AU BURUNDI
2
II.1. Evolution de l'indice des prix à la
consommation.
23
II.2. Evolution du taux de refinancement
26
II.3. Evolution de la masse monétaire
29
II.4. Evolution du produit intérieur
brut
32
II.5. Evolution du taux de change
35
II.6. Evolution du taux d'intérêt
débiteur
38
II.7. Conclusion du second chapitre
41
CHAPITRE III : IMPACT DE LA POLITIQUE
DE REESCOMPTE ET DE
CHANGE SUR L'INFLATION AU BURUNDI :
ANALYSE
EMPIRIQUE
2
III.1. Théorie sur la stationnarité
d'une série
42
III.1.1. Définition
43
III.1.2. L'ordre d'intégration d'une
série
43
III.1.3. Conduite des tests de racine unitaire
44
III.1.3.1. Les tests de Dickey et Fuller
44
III.1.3.2. Formulation des hypothèses et
règles de décision
44
III.1.3.3. Le test de PILLIPS et PERRON
46
III.2.Le concept de coïntégration entre
les variables
47
III.2.1. La coïntégration entre deux
variables
47
III.2.2. Test de coïntégration entre
deux variables.
47
III.2.3. La coïntégration entre
plusieurs variables
48
III. 3. Estimation du modèle à
correction d'erreur
48
III.4. Spécification du modèle et
présentation des variables
49
III.5.Test de diagnostic
49
III.5.1.Test de significativité globale et
individuelle des coefficients du modèle
49
II.5.2. Test sur les résidus du
modèle
50
II.5.2.1. Test de normalité
50
II.5.2.2. Test d'auto corrélation
sérielle
51
III.5.2.3. Test
d'Hétéroscédasticité de White
51
III.5.2.4. Test de stabilité du
modèle
51
III.5.3. Résultats et
interprétations
52
III.5.3.1. Tests de stationnarité des
variables du modèle
53
III.5.3.2. Estimation de la relation de long
terme
55
III.5.3.3. Test de validité du
modèle:
56
III.5.3.4. Test de stationnarité sur le
résidu
57
III.5.3.5. Estimation de la relation de court
terme
57
III.5.3.6. Test de validité du
modèle.
59
III.6. Conclusion du troisième chapitre
60
CONCLUSION GENERALE
62
BIBLIOGRAPHIE
64
ANNEXES
66
0. Introduction
générale
0.1. Intérêt du
sujet
La banque centrale, dans ses missions de conduire une
politique monétaire en toute indépendance en vue d'atteindre
l'objectif ultime qui est la stabilité des prix, ne cesse
d'opérer, par ses différents instruments de la politique
monétaire, une lutte contre cette hausse des prix [BRB, Rapport
2010].
Néanmoins, nous observons dans ces derniers jours une
fluctuation à la hausse du niveau général des prix, donc
de l'inflation. Cela se remarque à travers les résultats des
annuaires des statistiques de l'ISTEEBU, qui montrent que l'indice des prix
à la consommation passe de 366,6 en 2000 à 959,7 en 2011
[ISTEEBU, annuaires des statistiques 1991 à 2011].
Dans chaque pays, y compris le Burundi, une banque centrale
est mise en oeuvre pour mener une politique monétaire efficace via les
différents instruments et cela en guise de remédier à
toute tension inflationniste. Cette politique vise à assurer la
stabilité d'une monnaie nationale, que ce soit la stabilité
interne mesurée par le niveau général des prix, ou que ce
soit la stabilité externe appréciée par l'expression du
taux de change da la monnaie nationale en devises étrangères
[http://www,trader-finance,fr/lexique-finance/definition-lettre-P/Politique-monetaire,html].
DIEMER A, (2005) a affirmé que toute variation de la
quantité de monnaie entraine une variation proportionnelle des prix. Or,
la théorie quantitative de la monnaie stipule qu'une hausse
générale des prix, donc de l'inflation est d'origine
monétaire, c'est-à-dire résultat de l'émission par
la banque centrale d'une quantité excessive de monnaie en circulation.
L'une des politiques de restriction de la quantité de
monnaie en circulation pour enfin réduire l'inflation monétaire
est la politique de réescompte. On croît alors, selon le taux de
réescompte (exprimé par le taux de refinancement) observé
au Burundi qui passe de 14% en 2000 à 13,3% en 2011, l'impact de la
politique de réescompte sur de l'inflation.
De l'autre côté, nous connaissons que le taux de
change est l'un des canaux de transmission de la politique monétaire.
PLIHON D, (1999) affirme que l'évolution du taux de change influe
directement sur le rythme de l'inflation. A cela, la variation du taux de
change observée au Burundi dans ces dernières années qui
passe de 720,67 en 2000 à 1261,07 en 2011 semble inquiétante
quant à son impact sur l'inflation.
De tout ce qui précède, notre sujet de
mémoire intitulé « Impact de la politique de
réescompte et de change sur l'inflation : Cas du
Burundi (1980-2011)» apportera une réponse
favorable à ceux qui ont des doutes sur l'impact de la politique de
réescompte et de change menée par la banque centrale pour
influencer l'inflation. Ce sujet présente pour nous un triple
intérêt.
Au niveau personnel, nous comprenons de manière
exhaustive les concepts liés à la politique de réescompte
et de change, leur rôle et leur efficacité dans la restriction de
l'inflation au Burundi.
Au niveau théorique, ce sujet permet la
compréhension théorique du fonctionnement de la politique de
réescompte et de change en vue d'influencer l'inflation.
Enfin, au niveau pratique, ce sujet nous aide à
observer, à travers les données empiriques, l'impact de chaque
variable d'intérêt dont le taux de réescompte (taux de
refinancement) et de change sur l'inflation. Cela va éclairer aussi les
autorités monétaires dans quels domaines et sur quels facteurs on
peut se focaliser pour conduire la politique monétaire afin de
maîtriser l'inflation.
0.2. Contexte et
problématique de la recherche
La politique monétaire menée par la banque
centrale vise à limiter la croissance monétaire dans les normes
compatibles avec la croissance économique afin d'éviter des
pressions inflationnistes [BRB, Rapport annuel 2010].
Mais cet objectif d'éviter les pressions
inflationnistes ne peut être atteint que par le biais des variables
monétaires dont le taux de réescompte et le taux de change qui
doivent être contrôlé avec précision.
Selon la méthode indirecte, la banque centrale qui est
responsable de la politique monétaire s'efforce d'avoir une emprise sur
l'évolution de la masse monétaire en exerçant un
contrôle sur les autres variables qui, par hypothèse, ont avec la
masse monétaire une relation suffisamment stable. Dans ce cas, le niveau
des taux d'intérêt revêt une grande importance car il est un
élément essentiel du mécanisme de transmission qui
maintient ou rétablit la relation ZIJLSTRA J., 1981.
En effet, selon la théorie quantitative de la monnaie,
le niveau des prix et donc de l'inflation est proportionnel à l'offre de
monnaie. Pour MANKIW G, (2003), la banque centrale, en contrôlant l'offre
de monnaie, contrôle aussi en dernier ressort le taux d'inflation. Tout
cela montre que la manipulation du taux de réescompte visant la
stabilité de l'offre de monnaie par la banque centrale affecte aussi la
stabilité du niveau de l'inflation.
Au cas contraire, si la banque centrale accroît
rapidement le stock de monnaie, le niveau de l'inflation augmentera aussi
rapidement.
De façon plus générale, le rythme de
l'inflation est vu différemment par différents auteurs en ce qui
est de ses causes profondes.
Comme nous le montre PLIHON D, (1999), le rythme de
l'inflation suit l'évolution du taux de change. Mais, plusieurs auteurs
ne se bornent pas sur cette conception, mais reviennent souvent sur le
résultat de la politique de réescompte. C'est la raison pour
laquelle MARCZEWSKI J. (1978), affirme que l'inflation dépend du
rapport entre la quantité de monnaie affectée aux achats et la
quantité de biens affectée à la vente. Cela nous montre
que la hausse ou la baisse de la production, tout comme la monnaie, affecte
directement le niveau de l'inflation.
De son coté, RICHARD C.(1757) cité par JACOUD
G.(1997) affine la théorie en montrant par quels mécanismes la
monnaie peut agir sur les prix. Pour lui, un pays peut bénéficier
d'une entrée de monnaie du fait d'un excédent commercial par
exemple. Les individus qui reçoivent le supplément de monnaie
s'en servent pour leur consommation, ce qui crée une demande
additionnelle susceptible de pousser les prix à la hausse et entrainer
ainsi l'inflation.
D'emblée, le taux de réescompte est le pivot
principal d'autres taux (débiteur et créditeur). Or, selon les
littératures, une baisse du taux d'intérêt incite les
agents économiques à consommer davantage, impliquant de ce fait
une tendance à la hausse ; tandis qu'une hausse du taux
d'intérêt incite les agents économiques à moins
emprunter, donc à moins consommer ce qui implique une tendance à
la baisse des prix [www,trader-forex,fr/bible-forex-banque-centrale.
De toutes ces littératures des différents
auteurs qui, soit divergent, soit convergent sur l'implication de certains
facteurs sur le niveau de l'inflation, des questions sont à se
poser :
- La politique de réescompte présente-t-elle un
impact sur l'inflation au Burundi ?
- Qu'en est t-il de l'impact de la politique de change sur
l'inflation au Burundi ?
0,3, Hypothèses de la
recherche
Pour répondre aux questions posées ci-dessus,
nous partons des hypothèses ci-après :
Hypothèse n°1 : La politique de
réescompte a un impact positif sur l'inflation dans
le court terme seulement.
Hypothèse n°2 : Que ce soit dans le court
terme ou dans le long terme, la politique
de change a un impact positif sur
de l'inflation.
0.4. Méthodologie
de la recherche
Pour mieux appréhender l'impact de la politique de
réescompte et de change sur le niveau de l'inflation, nous avons
été amenés à faire une délimitation spatiale
et temporaire.
Au cours de notre travail, l'analyse a porté sur
l'indice des prix à la consommation qui est un indicateur
privilégié du niveau de l'inflation atteint grâce à
la politique monétaire en général, et aux
différents instruments de la politique monétaire comme la
politique de réescompte et de change menées par la banque
centrale en particulier.
Le choix de ces branches est justifié par le fait
qu'elles intéressent de façon significative l'inflation, Quant
à la périodicité sous étude, elle a englobé
la période de 1980 jusqu'à 2011.
De plus, notre travail est basé sur une approche
théorique et une vérification empirique pour la politique de
réescompte et de change au Burundi durant la période
considérée (1980-2011) ; et, a été le
résultat de la synthèse de la lecture des livres, des revues, des
publications et autres documents. Des statistiques recueillies sur
l'économie du Burundi nous ont aidées à mieux
appréhender l'impact de la politique de réescompte et de change
sur l'inflation.
0.5. Articulation du
travail
Notre travail est articulé autour de trois chapitres.
Le premier chapitre qui a été centré sur l'impact de la
politique de réescompte et de change sur l'inflation nous a conduit au
développement des concepts généraux, la revue de la
littérature des différents auteurs sur le thème
étudié, ainsi que les revues empiriques sur le même
thème.
Quant au second chapitre, il a été basé
sur l'analyse de l'évolution des indicateurs ayant un rôle
prépondérant sur le niveau de l'inflation au Burundi.
C'était question surtout de la collecte des données qui nous ont
été utiles pour pouvoir analyser l'état des lieux de la
politique de réescompte et de change menée par la banque centrale
dans le pays cible qu'est le Burundi.
A travers ce chapitre, les indicateurs dont les
évolutions nous ont fort intéressé sont
généralement le taux de refinancement qui est en même temps
le taux de réescompte, le taux de change du franc burundais par rapport
au dollar américain et l'indice des prix à la consommation pris
comme indicateur du niveau de l'inflation.
Le troisième chapitre quant à lui a
été relatif à l'analyse empirique de l'impact de la
politique de réescompte et de change sur l'inflation. Ce chapitre qui
constitue le coeur de notre travail a été couronné par des
tests statistiques réalisés sur les données relatives
à la politique de réescompte et de change au Burundi pendant la
période de 1980 à 2011. L'interprétation des
résultats trouvés a été aussi la base de la
conclusion générale que nous avons tirée à la fin
de ce travail en proposant des suggestions y relatives.
CHAPITRE I : IMPACT DE LA
POLITIQUE DE RÉESCOMPTE ET
DE CHANGE SUR L'INFLATION : REVUE DE LA
LITTERATURE
Dans ce chapitre, l'objectif principal est de porter une
confrontation des différentes théories sur l'inflation afin de
comprendre plus profondément les différentes conceptions des
auteurs sur l'impact de la politique de réescompte et de change. Dans le
premier temps, nous avons commencé par le développement des
concepts clés sur le thème retenu pour enfin montrer la revue
théorique et empirique de l'impact de la politique de réescompte
et de change sur l'inflation. Le fonctionnement de chaque politique
(réescompte et change) a été encore exploité pour
montrer comment son impact se transmet à l'inflation.
I.1.
Généralités sur les concepts-clés
Notre thème de travail couvre pas mal de concepts
étant données que plusieurs éléments entrent en jeu
pour conduire la politique de réescompte et de change. Nous sommes
amenés à faire une description de certains d'entre eux qui sont
influents dans ce domaine surtout pour maitriser l'inflation.
En effet, la banque centrale est appelée à
mettre en oeuvre une stratégie de la politique monétaire en
générale seine pour arriver à l'objectif principal qu'est
la maitrise de l'inflation. Cette politique passe surtout par ses
différents instruments qui sont conduits conjointement. Comme ces
derniers sont nombreux, nous exposons la politique de réescompte qui
intéresse notre sujet.
I.1.1. La politique de
réescompte
La politique de réescompte, dont nous cherchons dans le
présent travail l'impact sur l'inflation, se définie comme une
politique qui détermine les modalités et les conditions du
financement des banques commerciales à la banque centrale [CHOINEAU A.,
1971]. Son existence repose sur le fait que les banques commerciales ne sont
pas capables d'émettre la monnaie de façon autonome et sont
contraintes de demander à la banque centrale de se substituer
partiellement à elles dans leur rôle de créateur de
monnaie.
I.1.1.1. La procédure de
réescompte
La procédure de refinancement caractérise la
politique de réescompte en mettant en relation directe les banques et la
banque centrale.
Les banques empruntent directement des liquidités
à la banque d'émission par le truchement des titres privés
qu'elles ont en portefeuille. Dans ce processus de refinancement, le taux de
réescompte souvent appelé taux de refinancement ou taux directeur
joue un rôle primordiale.
I.1.1.2. Fonctionnement du taux de
réescompte
Dans le cas général, la politique de
réescompte est utilisée pour réduire l'inflation. La
fixation du taux de réescompte (refinancement) se répercute sur
le coût du crédit et la masse monétaire car les banques
commerciales changent les conditions dans lesquelles s'opère le
financement de l'économie. Cela traduit que la variation à la
hausse ou à la baisse du taux de réescompte influence ipso facto
la variation à la hausse ou à la baisse du taux
d'intérêt débiteur (taux auquel les entreprises et les
particuliers reçoivent des crédits).
Une hausse du taux de réescompte et par voie de
conséquence une hausse du taux d'escompte et des avances bancaires se
réalisent en période d'inflation, puisqu'elles veulent
décourager les crédits bancaires générateurs de
monnaies. Cela implique que la baisse de ce taux produit des effets contraires
aux premiers.
I.1.1.3. L'action de la politique
de réescompte sur la masse monétaire
La politique de réescompte, par le truchement de son
taux, peut influencer l'activité de création monétaire et
tenter de contrôler la masse monétaire. A cette fin, la banque
centrale agit soit en injectant ou soit en retirant des liquidités
bancaires. Pour ce faire, elle agit sur le taux d'intérêt de court
terme et influence le comportement des prêts des banques de second rang.
Ce comportement peut être matérialisé par la figure suivante :
Graphique n°1 : Un
desserrement monétaire
Taux d'intérêt
i
Offre
i'
Demande
Base monétaire
Source : DIRER A, (2009).
p9
La figure ci-dessus montre les effets d'un assouplissement de
la politique monétaire sur la liquidité bancaire. Le coût
de refinancement des banques baissant, les banques peuvent à leur tour
prêter plus, ce qui accroît la masse monétaire. Au cas
contraire, si le coût de refinancement augmente, on observe des effets
contraires aux premiers.
I.1.1.4. Efficacité de la
politique de réescompte
La politique de réescompte à travers son mode de
fonctionnement laisse des doutes quant à son efficacité pour
restreindre l'octroi des crédits et de freiner le niveau de
l'inflation.
Premièrement, ce résultat peut ne pas être
atteint parce qu'en période d'inflation, l'entrepreneur a le pouvoir
d'incorporer dans son prix de vente l'élément bancaire de
coût. Donc, il n'est pas du tout incité à demander moins de
crédits parce que la banque centrale a haussé un point de son
taux. Selon GOUX J-F,(1998), pour le marché qui est
caractérisé par une demande excédentaire, l'entrepreneur a
intérêt à s'endetter pour produire et vendre des
quantités accrues à des prix supérieurs, et d'autant plus
qu'il remboursera ses dettes en monnaie dépréciée.
Deuxièmement, la baisse d'un point du taux de
réescompte de la banque de premier rang n'incite pas l'entrepreneur
à demander des crédits :
- D'abord parce que son marché peut se montrer
saturé,
- Ensuite, parce que la diminution du coût d'endettement
ne signifie pas une baisse sensible de son coût de production et ne lui
permet pas de diminuer suffisamment son prix de vente pour relancer la demande
de son produit.
I.1.2. La politique de change
La politique monétaire dans laquelle la politique de
réescompte rentre est étroitement liée au choix du
régime de change et les décisions prises au sein du cadre retenu
peuvent être influencées par celles qui ont trait à la
politique de change. La politique de change incombe à la banque centrale
qui participe presque toujours au choix du régime de change mais qui est
rarement habilitée à prendre des décisions
unilatérales. La banque centrale est le plus souvent
désignée comme institution chargée de mettre en oeuvre la
politique de change en raison de sa relation étroite avec les
marchés financiers et de son savoir faire technique[GUILLERMO O.,
2009].
I.1.2.1. Le régime de
change
Un régime de change est l'ensemble des règles
qui déterminent l'intervention des autorités monétaires
sur le marché des changes, et donc le comportement du taux de change.
La mise en pratique de la politique de change est
conditionnée par la nature du régime de change dont on distingue
traditionnellement deux types (change fixe et flottement pur) en fonction des
objectifs suivis par la banque centrale. Mais, entre ces deux types, l'on
observe aussi le régime de change intermédiaire qui regroupe la
parité glissante ainsi que le flottement administré.
I.1.2.1.1.Taux de change
fixe
Pour ce régime, la banque centrale s'engage à
maintenir la parité de sa monnaie à un niveau fixe selon des
règles préalablement définies.
En effet, le taux de change est fixé arbitrairement par
les autorités monétaires. L'équilibre du marché des
changes est assuré par l'intervention de la banque centrale qui vend les
devises étrangères si la demande dépasse l'offre des
devises et achète les devises si l'offre est inférieure à
la demande même.
Un régime de change fixe peut être
accompagné par la non convertibilité de la monnaie
concernée. Dans ce cas, il n'existe pas de marché des changes
permettant aux particuliers et entreprises, domestiques et étrangers, de
l'acheter ou de la vendre librement, Cette opération ne peut se faire
qu'en passant par la banque centrale elle-même.
I.1.2.1.2. Régimes
intermédiaires
Le régime de change
intermédiaire couvre la parité glissante et le flottement
administré, La différence entre ces
deux régimes est que :
- Pour la parité glissante (ou
crawling peg), le taux de change est en principe fixe, mais la parité de
référence est modifiée régulièrement selon
des paramètres prédéterminés (crawling peg au sens
propre) ou de manière plus discrétionnaire (adjustable peg) afin
de compenser partiellement au moins les écarts d'inflation avec le pays
d'ancrage.
- Pour le flottement administré les taux de change sont
flottants, mais des interventions ponctuelles et/ou coordonnées des
banques centrales informent les marchés sur la parité
considérée comme souhaitable. Il s'agit d'un flottement
impur.
I.1.2.1.3. Flottement pur
La banque centrale n'a pas d'objectif de change, elle laisse
fluctuer le cours de sa monnaie au gré de l'offre et de la demande sur
le marché.
Le régime de change flottant est basé sur la
détermination du cours de change de chaque monnaie par rapport aux
autres, par la confrontation de l'offre et la demande des diverses devises sur
le
marché
des changes, sans intervention des autorités monétaires.
Toutefois, en cas de forte instabilité du cours de
change, une autorité monétaire peut intervenir sur le
marché de change soit en vendant ou en achetant une ou des devises, soit
en instaurant le contrôle de change
[http://fr,wikipedia,org/wiki/R%C3%A9gime_de_change].
I.1.2.2. Contraintes externes au
choix d'un régime de change,
Un certain nombre de contraintes limitent le choix des
régimes de change qu'un pays peut adopter. Par exemple, il est
impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux, d'avoir
à la fois un régime de change totalement fixe et une politique
monétaire parfaitement autonome.
Symétriquement, lorsqu'un pays souhaite conserver
l'autonomie de sa politique monétaire, il est tenu de choisir un
régime de change flexible ou de limiter la mobilité des
capitaux.
Ainsi, en change fixe, une relance produit un excès
d'offre de monnaie ou une baisse du taux d'intérêt, tendent
à déprécier la monnaie. Cette tendance ne peut être
combattue que par le rachat de la monnaie, ce qui annule la stimulation
monétaire.
S'il est possible d'échapper temporairement à
cette contrainte en stérilisant la variation des réserves de
change, par exemple si la banque centrale achète des titres sur le
marché financier national, ce qui injecte de la liquidité dans
l'économie, une telle politique n'est pas tenable à long terme.
En change fixe, les autorités monétaires doivent
également montrer aux marchés qu'elles accepteront la contrainte
d'un régime de change fixe à l'avenir, faute de quoi la monnaie
est exposée à des attaques spéculatives qui sont d'autant
plus puissantes que les marchés de capitaux et les marchés
monétaires sont libéralisés.
Le contrôle des changes est alors le seul moyen de
préserver le régime de change, car il limite les mouvements
d'achat et de vente de la devise concernée. Il s'agit d'une restriction
sur la convertibilité de la monnaie, qui apparaît ainsi comme un
substitut à une restriction de l'offre de monnaie [SCHULER K.,
1999].
I.1.2.3. Efficacité des
régimes de change
Les littératures nous montrent des conceptions
dichotomiques pour l'efficacité des régimes de change, Celle-ci
se mesure par leurs avantages et inconvénients. Or, les avantages des
changes flottants font certainement les inconvénients des changes fixes.
Ainsi, trois principaux avantages fondent les arguments des
partisans d'un régime de change flottant et font les
inconvénients du régime de change fixe.
D'abord, le régime de change flottant offre une
autonomie à la politique monétaire, Il permet l'utilisation de
cette dernière comme instrument efficace de politique économique
et traduit une absence d'inflation importée. Ensuite, Il impose la
symétrie (suppression des asymétries). Enfin, il assure
l'équilibre interne et externe en cas de choc et absence de
spéculation.
Pour les théoriciens de l'école
monétariste, le régime de change flottant a quatre
qualités principales :
v Tout déficit extérieur entraîne une
demande excédentaire de devises étrangères, ce qui
déprécie la monnaie nationale et améliore la
compétitivité ; les exportations sont stimulées, les
importations freinées et le solde commercial se rétablit. Cela
signifie qu'un ajustement symétrique se produit en cas d'excédent
extérieur.
v La spéculation est rendue plus difficile qu'en
changes fixes car les opérateurs sont dans une plus grande incertitude
quant à l'évolution des taux de change.
v Les politiques économiques deviennent plus autonomes
car elles se libèrent de la contrainte de stabilisation de change. La
politique monétaire retrouve toute son efficacité pour agir sur
l'équilibre interne de l'économie.
v Les banques centrales n'ont plus à détenir
des réserves de change coûteuses pour intervenir sur le
marché des changes.
En régime de changes fixes, la politique
budgétaire est plus efficace que la politique monétaire. Une
politique budgétaire expansionniste entraine une hausse du taux
d'intérêt domestique suite à l'émission
supplémentaire de titres publics qui en résulte. Les capitaux
étrangers sont attirés par la hausse du taux
d'intérêt, ce qui induit de la création monétaire.
Cette création monétaire réduit la hausse initiale des
taux d'intérêt, ce qui est favorable à la croissance
économique.
A l'inverse, une politique monétaire expansionniste est
traduite par une baisse du taux d'intérêt, ce qui peut entrainer
des sorties de capitaux et une diminution de la masse monétaire, avec
effets restrictifs sur la croissance.
En revanche, dans le régime de changes flottants la
politique monétaire est plus efficace que la politique
budgétaire. Une politique budgétaire expansionniste se traduit,
en effet, par une appréciation du taux de change induite par la hausse
du taux d'intérêt ce qui est défavorable à la
croissance économique.
A l'inverse, une politique monétaire expansionniste
amène une baisse du taux d'intérêt et une
dépréciation du change qui favorise la croissance en pesant sur
les importations et en stimulant les exportations.
Ce modèle a beaucoup de succès mais il a
d'importantes limites car il ignore de nombreux aspects de l'équilibre
économique notamment l'influence des variations de change sur les prix
et les salaires, ainsi que le rôle des anticipations et des effets de
richesse.
I.1.3. Notion d'inflation
La définition de l'inflation est une question
très controversée, Etymologiquement, le terme vient du latin
« Inflatio » qui veut dire
« enflure ». L'utilisation de ce terme a moins d'un
siècle. A l'origine, il signifiait une augmentation abusive de la
quantité de papier-monnaie.
Par la suite, on a désigné plus
généralement par inflation le gonflement de tous les moyens de
paiement susceptible d'entrainer une hausse des prix et une
dépréciation de la monnaie [GOUX, J-F.,1998].
De façon générale, les économistes
ont toujours accordé une attention particulière à
l'inflation à cause de ses conséquences néfastes au plan
économique et social. Le problème de l'inflation est qu'elle
altère ou détruit cette symétrie qui est la base de la
stabilité économique.
La même quantité de monnaie détenue
à deux périodes différentes, ne permet pas
d'acquérir la même quantité de biens et services. Les
fonctions d'unité de compte et de réserve de valeur de la monnaie
sont brouillées.
Pour ce faire, la connaissance des origines de l'inflation est
indispensable. Dans la littérature économique, plusieurs
théories existent, certaines sont divergentes et d'autres se
complètent. On distingue en principe classique l'inflation par la
demande, l'inflation par les coûts et l'inflation monétaire et l'inflation structurelle.
I.1.3.1. Inflation par la demande
On parle d'inflation par la
demande lorsque la demande des produits excède durablement l'offre sur
les marchés. Ainsi, l'excès de
la demande peut avoir plusieurs origines :
- Accroissement des dépenses de consommation des
ménages dû à une hausse des salaires ou au
développement excessif crédit ;
- Accroissement des dépenses d'investissement des
entreprises financées par le crédit bancaire ;
- Accroissement des revenus provenant d'un excédent de
la balance des paiements. La figure ci-dessous matérialise cette
réaction.
Graphique n°2 :
Augmentation de la demande
Source : Michelle de Mourgues,
(1990).
Nous constatons qu'une augmentation de la demande a un effet
sur le niveau des prix et ce dernier augmente pour le nouvel équilibre
du marché.
I.1.3. 2. Inflation par les
coûts
Selon cette analyse, la dérive des prix serait
provoquée par des hausses excessives des coûts de production. Les
coûts les plus fréquemment mis en cause sont les prix des
matières premières, les charges financières et fiscales,
les salaires et charges sociales. C'est généralement ce dernier
groupe de facteurs qui est rendu responsable de l'inflation par les
coûts. La hausse du coût des produits importés peut aussi
s'analyser comme une inflation par les coûts. La théorie de
l'inflation par les coûts présente un certain nombre de
difficultés :
- Elle explique l'évolution de certains prix(les prix
des biens finals) par celle d'autres prix (coût de production) mais elle
ne comporte pas une théorie de l'évolution à la hausse de
ces prix (coût de production) qui ont le rôle dynamique.
- Elle omet plus précisément que les variations
des coûts ne peuvent se traduire par des variations des prix finals que
lorsque les biens finals sont achetés à des prix en hausse. Or,
pour que les biens finals soient achetés à des prix en hausse, il
faut que la demande finale soit en augmentation aussi ; et cela ne peut
être réalisé qu'en augmentant la masse monétaire.
I.1.3.3. Inflation
monétaire
Selon les économistes monétaristes dont Milton
Friedman, la responsabilité de l'inflation incomberait aux banques.
Cette thèse est bien évidemment
développée par les monétaristes qui y voient la cause
essentielle, sinon unique, de l'inflation.
Les banques fournissent les crédits nécessaires
permettant de faire des avances aux travailleurs, ou de payer plus chère
les matières premières, etc.
Ce n'est pas directement la quantité de monnaie qui est
mise en cause, mais plutôt le flux de pouvoir d'achat
supplémentaire ainsi injecté dans l'économie.
I.1.3.4. Inflation
structurelle
Selon
cet angle, la hausse des prix est provoquée par les structures du
système économique et ne dépend pas
d'éléments particuliers comme la politique monétaire ou
les autres biens (biens de production). Les mécanismes structurels les
plus évoqués sont :
- Les anticipations
d'inflation : la nature des anticipations des agents constitue une autre
structure. A titre d'exemple, si les agents estiment que les prix vont
augmenter, ils vont tenter d'accélérer leurs achats des biens
durables dans la mesure de leurs ressources disponibles.
Cela
traduit qu'ils épargneront moins et consommeront plus ; la fonction
de demande se déplacera vers la droite, et les prix augmenterons du fait
de cette demande accrue. On est alors devant un cas de prophétie
auto-réalisatrice.
- Les conflits sociaux : ce
mécanisme peut être expliqué par l'élément
structurel de l'économie capitaliste pour les marxistes (connu sous le
nom de lutte des classes) dans lesquels chaque groupe cherche à
augmenter sa part du revenu national, d'où la hausse des coûts de
production et l'inflation.
Dans la réalité, les différentes causes
(inflation par les coûts, par la demande et inflation monétaire)
sont difficiles à isoler.
Le schéma suivant montre comment les différentes
causes convergent et interfèrent dans le processus d'augmentation des
prix.
Schéma n°1.
Distinction entre les causes de l'inflation
Augmentation de la masse monétaire
Inflation par la demande
Augmentation de la demande
- Augmentation
des salaires
- Augmentation des prix
- Augmentation
des coûts
Augmentation du prix
des matières premières
-
Inflation par
les coûts
Source : htt://www.lesechos.fr
De
cette figure, nous remarquons que les salaires et le prix des matières
premières influencent les niveaux des coûts alors que les
mêmes salaires sont combinés avec la masse monétaire pour
juste occasionner l'augmentation de la demande. Pour cela, l'augmentation des
prix résulte de multiples combinaisons des facteurs qui sont intimement
concourants.
I.2. Impact de la politique de
réescompte et de change sur l'inflation :
approche
théorique
Puisque les monétaristes estiment que l'inflation est
toujours d'origine monétaire, et que pour eux, cette dite inflation
n'affecte que principalement les fonctions d'unités de compte et de
réserve de valeur de la monnaie, beaucoup d'analyses ont
été faites sur la nature de la relation entre l'inflation, la
politique de réescompte et de change.
I.2.1. Approche théorique
de l'impact de la politique de réescompte sur
l'inflation
Pour les monétaristes, leur raisonnement part de
l'équation quantitative de la monnaie qui exprime le lien entre les
transactions et la masse monétaire,
Cette relation s'exprime de la manière suivante : MV=PT
(une variante de l'équation de Fisher) où :
M : est la masse monétaire ;
V : la vitesse de la circulation de la monnaie
c'est-à-dire qu'il représente le nombre
moyen des transactions que chaque unité de
monnaie effectue par période ;
P : est l'indice du niveau général des
prix ;
T : représente le volume total des transactions
effectuées au cours d'une période
donnée.
Si on exprime les taux de variation des variables qu'on
désignera par , on a :
=
Le dernier terme étant négligeable, on a
finalement
=
=
De même, = ;
Et, finalement =
A partir de cette formule, les monétaristes proposent
une théorie causale de l'inflation en prenant la vitesse de circulation
de la monnaie comme une variable structurelle ; c'est-à-dire
constante à court terme et non susceptible d'être
influencée par les variations de quantité de monnaie, donc .
De plus, le volume des échanges ne dépend pas non plus de la variable monétaire, mais des
seuls facteurs réels, On peut donc écrire que .
Tout cela conduit à l'égalité suivante
= ; ce qui signifie que le taux de croissance des prix (taux d'inflation)
est égal à la différence du taux de croissance des
transactions et du taux de croissance des moyens de paiement.
Toute
variation de prix est le résultat d'une variation de la masse
monétaire, Comme nous le montre Bassoni et Beitone (1997) cité
par Kadanji, A.,(2005), le prix de la monnaie(le taux d'intérêt)
et la quantité de monnaie (masse monétaire) sont
étroitement liés.
De ce point de vue, la stabilisation de l'inflation est entre
les mains des autorités monétaires qui peuvent décider du
niveau général des prix en jouant sur le taux de croissance de la
masse monétaire à l'aide des instruments de la politique
monétaire. Pour ce faire, la cible principale est le taux
d'intérêt qui détermine le coût de la monnaie.
A cet effet, les autorités monétaires effectuent
des opérations d'open-market (achat et vente d'effets publics)
pour atteindre des objectifs de taux d'intérêt à court
terme ou fixer directement le taux d'escompte.
Il faut donc combattre l'inflation de façon vigoureuse
avec une limitation de l'évolution de la masse monétaire pour
que ce dernier corresponde à celui de l'augmentation des biens et
services.
La politique monétaire constitue l'instrument par
excellence pour les partisans de la théorie de l'inflation par la
demande. La formule = indique quel doit être le taux de croissance de la masse
monétaire si on veut obtenir un taux d'inflation égal à si les variables et sont prévisibles :
).
C'est
pourquoi le taux directeur (de réescompte) avec une relation directe sur
le taux d'intérêt débiteur influence indirectement le
niveau d'inflation.
I.2.2. Approche théorique
de l'impact de la politique de change sur l'inflation
Le
contrôle du taux de change permet de contrôler en dernier ressort
une bonne part de l'inflation. En effet, si l'économie est de taille
réduite et ouverte sur l'étranger, la variation des prix des
biens et services importée a une incidence importante sur l'inflation
car les prix à l'importation dépendent de l'évolution du
taux de change.
Si le
taux de change augmente ce qui traduit la dépréciation de la
monnaie nationale, le détenteur de l'actif domestique va s'en
défaire en faveur des monnaies étrangères. La
dépréciation de la monnaie domestique peut augmenter donc les
composants de réserves internationales parmi les contre parties de
l'offre de monnaie domestique.
L'inflation peut donc avoir des
origines externes (inflation importée) et il faut mettre l'accent sur le
taux de change pour lutter contre ce genre d'inflation car selon les
littératures, une appréciation de la monnaie nationale
reflète une diminution du taux de change qui entraine la
désinflation.
Le processus peut être
matérialisé par le schéma du cercle vertueux de la monnaie
forte présenté par PLIHON.
Schéma n°2 : Cercle vertueux de la monnaie
forte sur l'inflation
Appréciation de la monnaie
Hausse des profits et des investissements des
entreprises
Désinflation importée, gains de
production
Amélioration de l'efficacité et de la
spécialisation de l'appareil productif
Excédents extérieurs
Source : PLIHON D, (1999)
P102
L'appréciation de la monnaie nationale est un
élément désinflationniste qui entraine la hausse des
profits et des investissements, conduisant aux excédents
extérieurs.
I.3.
Impact de la politique de réescompte et de change sur l'inflation : revue
des études empiriques
Pour bien mener une recherche, il
est d'impérieuse nécessité de jeter un coup de regard sur
les autres analyses empiriques faites par d'autres chercheurs sur le sujet en
rapport avec celui qu'on conduit.
En rapport avec l'analyse
empirique de l'impact de la politique de réescompte et de change sur
l'inflation, des études à travers le monde confirment
l'idée pour laquelle dans les pays où le taux directeur
(appelé taux de refinancement ou taux de réescompte pour certains
pays) est bas, l'inflation augmente.
De plus, d'autres études
démontrent la hausse de l'inflation provoquée par la hausse du
taux de change. Cela peut être observé à travers le tableau
suivant qui résulte de la lecture de quelques travaux empiriques faits
par les autres.
Tableau n°1. Analyse des
études empiriques qui montrent l'effet de la politique
de réescompte et de
change sur l'inflation
Auteur et Année
|
Méthodologie utilisée
|
Résultat de l'analyse
|
NUBUKPO K,(2003)
|
MCE
|
Le taux directeur a une influence négative sur
l'inflation. Pour lui, les résultats empiriques montrent que
l'augmentation des taux d'intérêt directeurs de la BCEAO engendre
dans les pays de l'UEMOA une diminution de l'inflation. L'impact du taux du
marché monétaire s'avère plus important à court
terme.
|
REFK S,(2007)
|
VAR
|
Les résultats de son étude montrent que
la variation du taux de change a un effet négatif sur le niveau de
l'inflation en Tunisie. Une augmentation de 10% de l'inflation
(désigné par l'IPC) s'effectue suite à une
dépréciation de dinar par rapport au Dollar de 0,53%.
|
BARARUZUNZA F,(2008)
|
MCE
|
Le taux de change n'affecte pas directement et dans
les proportions importantes le taux d'inflation au Burundi. Pour lui, son
raisonnement part de deux choses :
- D'une part, l'économie burundaise et
faiblement ouverte aux échanges extérieurs ; D'autre part, les effets
de la dévaluation sur l'inflation transitent par d'autres canaux comme
la fiscalité, la réduction de la consommation de certains biens
importés.
|
UBOCO,U et ABLEFONLIN D, (2009)
|
MCE
|
Au Benin, alors que la masse monétaire
influence positivement le niveau de l'inflation tant à court qu'à
long terme, le taux de change ne l'affecte pas à court et à long
terme.
|
NSABIMANA S, (2003)
|
M CE
|
Parmi Les pays du COMESA comme le Burundi par exemple,
les variables concourant à l'explication de l'inflation sont le PIB,
Indice des prix à l'Importation et la masse monétaire M2 alors
qu'en Tanzanie, l'inflation est expliquée par le PIB, le niveau des prix
de l'année précédente, le taux de change réel, la
masse monétaire M1 et la masse monétaire M2.
|
MUSABWASONI C, et NKURUNZIZA A, (2008)
|
MCE
|
Les résultats révèlent
qu'à court terme, un accroissement de la masse monétaire engendre
un accroissement du niveau général des prix (qui exprime
l'inflation) dans les cinq pays de l'EAC ; et, l'influence du taux de
change est positive sur le niveau des prix (donc l'inflation) dans tous les
pays de l'EAC sur l'horizon de long terme alors qu'à court terme, elle
ne l'est pas uniquement pour le cas de l'économie burundaise et
tanzanienne.
|
RIPOLL L, (2001)
|
Données de Panel
|
Les résultats de son étude
révèlent que le taux de change a des effets positifs sur
l'inflation.
|
Source : Nous-mêmes
à partir des résultats de la lecture des études
empiriques,
I.4.
Conclusion du premier chapitre
Au cours de ce premier chapitre,
nous avons passé en revue les concepts clés relatifs à la
politique de réescompte et de change sur l'inflation. Ainsi,
après analyse de la nature et l'origine de l'inflation, le
développement exhaustif du fonctionnement de la politique de
réescompte nous a révélé que le taux de
réescompte (taux de refinancement) qui constitue le taux directeur
influence directement le niveau de la masse monétaire, ce qui influe
indirectement sur le niveau de l'inflation.
De l'autre coté, les
littératures nous ont montré que la politique de change
possède une implication significative sur l'inflation. C'est pourquoi
DOMINIQUE, P. (1999) explique que le taux de change d'un pays influence le
rythme de l'inflation.
Bien évidement, à
travers les littératures empiriques, NUBUKPO, K. (2003) montre que
l'augmentation des taux d'intérêt directeurs de la BCEAO engendre
dans les pays de l'UEMOA une diminution de l'inflation. Cela traduit qu'en cas
de diminution du taux directeur, on observe des effets inflationnistes.
Concernant le taux de change,
REFK, S. (2007) a démontré à travers les résultats
de son étude que la variation du taux de change a un effet
négatif et significatif sur l'inflation en Tunisie. Dans ce même
pays, une augmentation de 10% de l'inflation (désigné par l'IPC)
est influencée par une dépréciation de dinar par rapport
au Dollar de 0,53%.
Cette influence du taux de change
sur le niveau de l'inflation n'est pas manifeste au Burundi. Pour BARARUZUNZA,
F. (2008), le taux de change n'influence pas directement l'inflation car, les
effets de la dévaluation sur l'inflation transitent par d'autres canaux
comme la fiscalité, la réduction de la consommation de certains
biens importés.
Dans le deuxième chapitre
qui concerne la collecte des données, l'analyse de l'évolution
des indicateurs de l'inflation, du taux de change et de réescompte
occupe une place de choix. Par ailleurs, cette étape constitue la phase
préparatoire à l'analyse empirique que nous présentons au
3ème chapitre.
CHAPITRE II : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES INDICATEURS DE
L'INFLATION, DE LA POLITIQUE DE REESCOMPTE
ET DE CHANGE AU BURUNDI
Ce chapitre constitue un champ
d'analyse des données descriptives des indicateurs de l'inflation, de la
politique de réescompte et de change au Burundi pour la période
de 1980 à 2011. Comme toute collecte de données doit être
faite de façon exhaustive et avec précision, le travail non
négligeable reste de faire parler les chiffres recueillis par une
transformation de ces derniers en graphique, pour pouvoir analyser d'une
manière minutieuse leurs impacts sur l'inflation, afin de prévoir
les remèdes y relatives.
II.1.
Evolution de l'indice des prix à la consommation
L'indice des prix à la
consommation a été retenu pour pas mal de pays comme mesure de
l'inflation. La méthode de calcul la plus souvent
utilisée pour mesurer l'IPC consiste à faire la moyenne des
variations de prix d'une période à l'autre pour les divers
produits, en prenant comme pondération les dépenses que les
ménages leur consacrent en moyenne.
Deux cas spécifiques dont l'indice de Laspeyres et
celui de Paasche occupent une place prépondérante dans les
études spécialisées et revêtent une importance
considérable d'un point de vue théorique pour le calcul de
l'Indice des prix à la consommation. Lorsque les quantités sont
celles de la période de référence des prix, donc lorsque
i = 0, on obtient un indice de Laspeyres.
Par contre, lorsque les quantités sont celles de
l'autre période, donc lorsque i= t, on obtient un indice de
Paasche. L'indice des prix de Laspeyres, PL, est
défini comme suit :
L'indice de Paasche, , est défini comme suit :
Au Burundi, même si l'indice
des prix à la consommation est calculé par l'Institut des
statistiques et des études économiques du Burundi, il est plus
utilisé par la banque de la république du Burundi afin de
surveiller sur quel point est le niveau de l'inflation.
Le tableau ci-dessous nous montre
l'évolution de l'indice des prix à la consommation pour une
période de 1980-2011.
Tableau n°2 : Evolution de l'IPC en %(base 1996) au
Burundi (1980-2011)
Années
|
IPC (1996=100)
|
1980
|
21,8
|
1981
|
24,5
|
1982
|
25,9
|
1983
|
28
|
1984
|
32
|
1985
|
33,2
|
1986
|
33,8
|
1987
|
36,2
|
1988
|
40,4
|
1989
|
43,3
|
1990
|
46,3
|
1991
|
50,5
|
1992
|
52,4
|
1993
|
57,8
|
1994
|
66,4
|
1995
|
79,2
|
1996
|
100
|
1997
|
131,2
|
1998
|
147,6
|
1999
|
152,2
|
2000
|
189,6
|
2001
|
206,8
|
2002
|
204,3
|
2003
|
236,6
|
2004
|
256,5
|
2005
|
289,8
|
2006
|
297,7
|
2007
|
322,7
|
2008
|
401,7
|
2009
|
443,9
|
2010
|
472,7
|
2011
|
518,1
|
Source : BRB, Rapport annuel
(1980-2011)
ISTEEBU, Annuaire
statistique (1990-2011)
IPC=Indice des Prix à la Consommation
Au cours de la période
considérée, l'indice des prix à la consommation a
évolué d'année en année. Ainsi, l'IPC passe de 2,18
en 1980 à 518,1 en 2011,
L'évolution de l'indice des
prix à la consommation peut être matérialisée
à travers le graphique suivant.
Graphique n°3 : Evolution de l'IPC en %(base 1996)
au Burundi
(1980-2011)
Source : Nous-mêmes à
partir des données du tableau n°2
IPC=Indice des Prix à la Consommation
L'évolution de l'indice des prix à la
consommation montre une tendance inquiétante allant aussi à
l'exponentielle croissant pour une période de 1980-2011. Cette
augmentation du niveau général des prix marque la
dépréciation significative du franc Burundais.
Nous remarquons qu'à partir de l'année 1992,
l'IPC a commencé à prendre une allure inquiétante. Cela
est dû à la perte du pouvoir d'achat de la monnaie burundaise
suite à la crise qui a secoué notre pays. L'année 2011
marque aussi une montée écrasante de l'IPC. Selon le rapport annuel de la BRB(2011), cette
dernière année a été marqué par une
détérioration du pouvoir d'achat des ménages traduite par
une hausse du prix. Cette détérioration s'explique par le
renchérissement des produits alimentaires et non alimentaire.
II.2. Evolution du taux de
refinancement
Au Burundi, le taux de
refinancement dit encore
taux
d'intérêt directeur, est fixé par la Banque Centrale. Il est un indicateur privilégié pour
l'orientation des d'intérêts (débiteur et
créditeur).
Ce taux dit de refinancement détermine aussi la
quantité de la masse monétaire car, s'il est fixé sur le
niveau supérieur, le taux d'intérêt débiteur lui
aussi monte, ce qui diminue la création monétaire par la banque
de second rang. L'évolution du taux de refinancement s'observe à
travers le tableau suivant :
Tableau n°3 : Evolution du taux de
refinancement (en %) au Burundi
(1980-2011)
Années
|
TREF
|
1980
|
8,5
|
1981
|
8,5
|
1982
|
8,5
|
1983
|
8,5
|
1984
|
8,5
|
1985
|
8,5
|
1986
|
9
|
1987
|
8
|
1988
|
8
|
1989
|
9,5
|
1990
|
10
|
1991
|
11
|
1992
|
11
|
1993
|
10
|
1994
|
10
|
1995
|
10
|
1996
|
10
|
1997
|
12
|
1998
|
12
|
1999
|
12
|
2000
|
14
|
2001
|
14
|
2002
|
15,5
|
2003
|
14,5
|
2004
|
14,5
|
2005
|
14,5
|
2006
|
11
|
2007
|
10,1
|
2008
|
10,1
|
2009
|
10,1
|
2010
|
8,6
|
2011
|
13,3
|
Source : BRB, rapport annuel
(1980-2011)
TREF=Taux de Refinancement
Dans les six premières années de la
période considérée c'est-à-dire de 1980
à1985, nous remarquons que le taux de refinancement de 8,5 est
resté statique alors que pour les six dernières années,
donc de 2006 à 2011, le taux de refinancement va decrescendo, passant de
11en2006 à 8,6 en 2010, puis remonte à 13,3 en 2011.
Le graphique suivant montre clairement l'évolution
comparative de ce taux de refinancement et de l'indice des prix à la
consommation pour la période sous étude.
Graphique n°4 :
Evolution comparée du taux de refinancement(en %) et de
l'IPC en %o (base 1996) au Burundi (1980 à
2011)
Source : Nous-mêmes à
partir des données du tableau n°2 et 3
TREF =Taux de Refinancement
IPC= Indice des Prix à la Consommation
(converti en %o pour question
d'analyse graphique),
A travers ce graphique, la diminution du taux de refinancement
qui est le taux directeur traduit une augmentation de l'indice des prix
à la consommation. De 1980 à 1985 le TREF a diminué
progressivement tandis que l'IPC augmente quasi fortement.
Le cas le plus frappant est la période de 2003 à
2010 où le TREF a connu une diminution sensible et au contraire l'IPC a
monté d'une façon exponentielle. Cela traduit qu'au cours de la
période sous étude, le taux de refinancement cause
énormément le niveau de l'inflation (désigné ici
par l'IPC).
II.3. Evolution de la masse
monétaire
Dans
plusieurs pays, les agrégats monétaires sont de plusieurs formes
et sont variés selon leur composition. Mais, au Burundi, nous n'en
disposons généralement que trois agrégats
monétaires dont M1, M2 et M3.
L'agrégat M1 comprend la monnaie liquide, la
monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.
La monnaie fiduciaire à l'origine est basée sur
la confiance et est constituée des pièces et des billets de
banque tandis que la monnaie scripturale est constituée de
dépôts à vue.
L'agrégat M2 ou la masse monétaire
comprend le M1 + les dépôts à terme ou les
placements à court terme gérés par les banques qu'on
appelle « Quasi-monnaie ».
L'agrégat M3 comprend le M2 +les
placements à l'échéance (dépôts en devises et
les certificats ou les bons de trésors).
Pour notre recherche, nous avons choisi d'analyser la
contribution de l'agrégat M2 sur le niveau de l'inflation
(désigné par l'IPC). Le M2 est choisi grâce à son
caractère significativement contrôlable par la banque centrale
pour limiter la quantité de monnaie en circulation. Son évolution
s'avère nécessaire pour refléter son incidence sur
l'inflation pendant la période considérée (1980-2011).
Le tableau suivant nous montre l'évolution de la masse
monétaire pour une période de 1980 à 2011.
Tableau n°4 : Evolution de la masse monétaire
au Burundi, en Million de BIF
(1980 à 2011)
Années
|
M2(en Million de BIF)
|
1980
|
15109,3
|
1981
|
14509,4
|
1982
|
19280,8
|
1983
|
17074,9
|
1984
|
22283
|
1985
|
20350
|
1986
|
18873
|
1987
|
19668
|
1988
|
23314,6
|
1989
|
24023
|
1990
|
40179,3
|
1991
|
46154,2
|
1992
|
46105,7
|
1993
|
47941,6
|
1994
|
56510,2
|
1995
|
58186,1
|
1996
|
37331,7
|
1997
|
43249,2
|
1998
|
70274,6
|
1999
|
66307,3
|
2000
|
106059,4
|
2001
|
115254,1
|
2002
|
121050,2
|
2003
|
169743
|
2004
|
193605,3
|
2005
|
289123,4
|
2006
|
442511,2
|
2007
|
330079,1
|
2008
|
443117,8
|
2009
|
530770,3
|
2010
|
638901,1
|
2011
|
674511,3
|
Source : BRB, Rapport annuel
(1980-2011)
M2=Masse monétaire
Pour la période considérée, la masse
monétaire a passé de 15109,3 en 1980 à 674511,3 en
2011 ; c'est-à-dire une augmentation de 659402, soit 20606,3125 par
an.
Cela traduit une forte augmentation de la masse
monétaire qui justifie en quelques sortes l'offre excessive de monnaie.
Si cette hausse n'est pas proportionnelle à l'accroissement de la
production, l'on observe ipso facto une augmentation des prix ; donc de
l'inflation.
Le graphique ci-dessous nous montre l'évolution
comparée de la masse monétaire et de l'indice des prix à
la consommation au Burundi pour une période de 1980 à 2011.
Graphique n°5: Evolution
comparée de la masse monétaire (milliard de BIF) et
de
l'IPC en %(base 1996) au Burundi (1980-2011)
Source : Nous-mêmes à
partir des données du tableau n°4 et 2
M2 : Masse monétaire (convertie en
milliard pour question d'analyse
graphique)
IPC : Indice des Prix à la
Consommation
A travers ce graphique, nous remarquons que la masse
monétaire connaît une montée lente pour la période
de 1980 à 1988.
La croissance quasi- exponentielle s'observe dans les
années qui suivent ; c'est-à-dire à partir de 1999
sauf qu'en 2007 elle a connu une récession en forme d'une cuvette pour
reprendre l'allure montante en 2008.
II.4.
Evolution du produit intérieur brut
Le produit intérieur brut montre la croissance
économique d'un pays sans tenir compte de la nationalité du
producteur. La capacité pour le PIB de répondre aux besoins des
demandeurs peur traduire le mouvement inflationniste.
Dans la plupart des cas, si le produit intérieur
diminue de façon sensible, les prix ont tendance à monter car, il
se manifeste l'excès de la demande alors que la quantité offerte
n'est pas à mesure de satisfaire tous les demandeurs. Mais, cela n'est
possible que si le taux de croissance du PIB n'est pas proportionnel à
celui de la masse monétaire.
Le tableau suivant montre l'évolution du PIB pour une
période de 1980-2011.
Tableau n°5 : Evolution du produit intérieur
brut au Burundi en Million de
BIF (1980-2011)
Années
|
PIB (en Million
de BIF)
|
1980
|
82775,3
|
1981
|
87214,5
|
1982
|
91169,4
|
1983
|
100657,6
|
1984
|
118169,7
|
1985
|
138790,8
|
1986
|
137194,6
|
1987
|
139804
|
1988
|
151964,5
|
1989
|
176742,8
|
1990
|
192731,5
|
1991
|
209950,7
|
1992
|
233717,3
|
1993
|
234764,9
|
1994
|
286548
|
1995
|
309953
|
1996
|
265414
|
1997
|
346099
|
1998
|
404382
|
1999
|
460266
|
2000
|
511039
|
2001
|
549980
|
2002
|
584605
|
2003
|
644680
|
2004
|
748486
|
2005
|
860902
|
2006
|
986601
|
2007
|
1467231
|
2008
|
1911139
|
2009
|
2205439,5
|
2010
|
2565465,3
|
2011
|
2895197,3
|
Source : Rapport annuel de la BRB,
1980-2011,
A travers ce tableau, nous remarquons une augmentation du PIB
pour la quasi-totalité de la période sauf en 1996 où nous
observons une diminution du PIB.
Ce dernier passe de 82775,3 en 1980 à 2895197,3 en
2011 ; c'est-à-dire une augmentation de 2812422 au cours de la
période ; soit 878,881875 % par an.
Le graphique ci-dessous nous montre l'évolution
comparative du PIB et de l'IPC au Burundi pendant la période de
1980-2011.
Graphique n°6 :
Evolution comparée du PIB en Milliard de BIF et de l'IPC en
%(base 1996) au Burundi (1980-2011)
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°5et 2
PIB= Produit Intérieur Brut (converti en
milliard pour question d'analyse
graphique)
A
travers ce graphique, nous constatons que le PIB croît progressivement
pour une période de 1980 à 1995. Une diminution s'observe surtout
pour l'année 1996 suite à la situation chaotique de l'embargo ce
qui occasionne une faible production intérieure. L'explosion de la
production intérieure a repris à partir de 2006.
II.5. Evolution du taux de
change
Le
taux de change consiste dans la plupart des cas, en un élément
déclencheur de l'éclatement de la hausse des prix.
En
effet, si le cours de change du franc burundais par rapport au dollar
américain augmente, cela suppose que les produits importés soient
à un prix élevé. Cela peut se traduire à une simple
transmission sur les autres produits nationaux.
Actuellement, dans la plupart des pays, les banques centrales,
garantes de la stabilité monétaire, surveillent et
régularisent les cours de change. Lorsqu'elles cherchent à
influencer l'évolution des cours de change, les autorités
monétaires interviennent, souvent conjointement, sur le marché
des changes et sur le marché monétaire.
Dans les années2010-2011, la Banque de la
République du Burundi a continué à mettre en oeuvre la
politique de change basée sur le taux de change flottant qui visait la
poursuite de la politique de libéralisation des transactions courantes
internationales. La détermination du taux de change est restée
fondée sur les mécanismes du marché à travers le
marché des enchères symétrique de devises, [BRB, Rapport
Annuel 2011].
Le tableau ci-dessous nous permet d'observer
l'évolution du taux de change du franc burundais par rapport au dollar
américain pour une période de 1980-2011.
Tableau n°6 : Evolution du taux de change du francs
burundais par rapport au
dollar américain (1980-2011)
Années
|
TC
|
1980
|
90
|
1981
|
90
|
1982
|
90
|
1983
|
92,95
|
1984
|
119,97
|
1985
|
120,69
|
1986
|
124,17
|
1987
|
123,56
|
1988
|
140,4
|
1989
|
158,67
|
1990
|
171,26
|
1991
|
181,51
|
1992
|
208,3
|
1993
|
242,78
|
1994
|
252,66
|
1995
|
249,76
|
1996
|
302,75
|
1997
|
352,35
|
1998
|
447,77
|
1999
|
563,56
|
2000
|
720,67
|
2001
|
830,35
|
2002
|
930,75
|
2003
|
1082,6
|
2004
|
1100,9
|
2005
|
1081,57
|
2006
|
1028,97
|
2007
|
1119,54
|
2008
|
1234,98
|
2009
|
1230,13
|
2010
|
1230,8
|
2011
|
1261,07
|
Source : BRB, Rapport annuel 1980-2011
TC= Taux de Change
De ce tableau, nous remarquons une augmentation
inquiétante du taux de change, soit la dépréciation
progressive de la monnaie burundaise. A partir de 1980 à 1982, le taux
de change du dollar s'est stabilisé à 90 franc burundais.
L'augmentation s'est accentuée de 1983 jusqu'en 2011,
passant ainsi de 90 à 1261,07 ; c'est-à-dire une hausse de
1171,07 pour toute la période, soit une augmentation moyenne de 0,366%
par an.
L'analyse de l'évolution comparée du taux de
change et de l'IPC peut être matérialisée par le graphique
suivant.
Graphique n°7 :
Evolution comparée du TC (du franc burundais par rapport
au dollar américain) et de l'IPC en %(base1996)
pour une
période de 1980 à 2011
Source : Nous-mêmes à
partir des données du tableau n°2 et 6
TC= Taux de Change du franc burundais par
rapport au dollar américain
IPC= Indice des prix à la consommation
A travers ce graphique, nous constatons une allure
inquiétante du taux de change qui va dans le même sens que
l'évolution de l'IPC (donc l'inflation).
Comme l'indique le graphique, cette augmentation du taux de
change manifeste une dépréciation du franc Burundais
d'année en année pour la période de 1980-2011, ce qui
occasionne la hausse du niveau de l'inflation.
II.6. Evolution du taux
d'intérêt débiteur
Le
taux d'intérêt débiteur est le taux que les banques de
second rang exigent aux personnes tierces et aux entreprises qui demandent des
crédits.
Il
est amplement considéré comme le coût du crédit. Le
taux d'intérêt débiteur est reconnu pour sa qualité
d'instrument efficace qui agit très sensiblement sur l'orientation et le
volume du crédit.
En
effet, si le taux d'intérêt débiteur augmente,
l'implication se transmet ipso facto sur le niveau de l'inflation. Mais, des
divergences peuvent se manifester car les facteurs liés à
l'augmentation du niveau général des prix (donc l'inflation) ne
sont pas forcement d'ordre monétaire.
Le
tableau suivant nous montre l'évolution du taux d'intérêt
débiteur au Burundi pour une période de 1980 à 2011.
Tableau n°7 : Evolution
du taux d'intérêt débiteur (en %) au Burundi
(1980-2011)
Années
|
TID(%)
|
1980
|
12
|
1981
|
12
|
1982
|
12
|
1983
|
12
|
1984
|
12
|
1985
|
12
|
1986
|
12
|
1987
|
12
|
1988
|
12,3
|
1989
|
12,7
|
1990
|
13,6
|
1991
|
13,7
|
1992
|
14,2
|
1993
|
15,2
|
1994
|
15,5
|
1995
|
16
|
1996
|
17,6
|
1997
|
17,7
|
1998
|
20,4
|
1999
|
20,9
|
2000
|
20,3
|
2001
|
20,1
|
2002
|
20,8
|
2003
|
20,6
|
2004
|
20,5
|
2005
|
20,6
|
2006
|
18
|
2007
|
17,5
|
2008
|
17,1
|
2009
|
16,5
|
2010
|
15,9
|
2011
|
15,3
|
Source : BRB, Rapport annuel (1980-2011)
TID : Taux d'Intérêt
Débiteur
A
travers ce tableau, nous remarquons la quasi-stabilité du taux
d'intérêt débiteur qui est de 12 pour une période de
1980 à 1987. Dans les dernières années, le taux
d'intérêt débiteur a évolué decrescendo,
passant de 20,6 en 2005 à 15,3 en 2011.
Cela traduit une diminution du
coût du crédit ce qui augmente aux personnes tierces et aux
entreprises à juste titre, la possibilité d'emprunter. Nous
pouvons analyser comparativement à l'aide d'un graphique
l'évolution du taux d'intérêt débiteur et de l'IPC
au cours de la période de 1980 à 2011.
Graphique n°8 : Evolution comparée du taux
d'intérêt débiteur en % et de
l'IPC en %o au Burundi (1980-2011)
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°7et 2
TID : Taux d'Intérêt
Débiteur.
IPC : Indice des
Prix à la Consommation (converti en %o pour question
d'analyse
graphique)
A
travers ce graphique, nous remarquons que le taux d'intérêt
débiteur reste constant pour une période de 1980 à 1987.
Cet
état statique a été suivi par une augmentation du taux
d'intérêt débiteur pour une durée allant de 1988
à 1999. Cela traduit une limitation des crédits pour cette
période.
Par
la suite, le relâchement au niveau du coût du crédit s'est
observé dans la période de 2005 à 2011. Cela se remarque
par la diminution sensible du taux d'intérêt débiteur,
allant de 20,6 en 2005 jusqu'à 15,3 en 2011.
II.7. Conclusion du second
chapitre
Dans
ce deuxième chapitre, nous avons procédé à
l'analyse des données que nous avons prises comme indicateurs de
l'inflation, de la politique de réescompte et de change pendant la
période de 1980-2011.
Ainsi, comme nous l'avons constaté via les tableaux et
graphiques, presque la totalité des variables retenues sont en
progression inquiétante et quasi-exponentielle dans la période
considérée.
Seul
le taux de refinancement et le taux d'intérêt débiteur ont
évolué d'une manière lente allant même à une
diminution pour les quatre dernières années. La
représentation des données recueillies en graphique nous a permis
de constater, variable par variable, comment chacune a évolué
tout au long de la période considérée.
L'analyse graphique qui compare
l'évolution de l'inflation (représentée par l'IPC) et du
taux de refinancement nous a révélé l'impact significatif
de ce taux sur l'inflation au Burundi. Quand le TREF diminue, l'inflation
augmente et au cas contraire, l'inflation diminue, Cela coïncide avec les
littératures empiriques prouvées par NUBUKPO (2003). De plus, le
graphique comparant l'évolution de l'IPC et le TC nous a montré
l'influence positive du taux de change sur l'inflation (désigné
par l'IPC). L'augmentation du taux de change cause une augmentation de
l'inflation au Burundi. Mais, l'analyse graphique ne nous montre pas plus
concrètement l'influence de la politique de réescompte et de
change sur l'inflation au
Burundi.
C'est
donc cette zone d'ombre qui nous pousse à faire une analyse empirique de
l'effet de la politique de réescompte et de change sur l'inflation. Cela
est traité au cours du troisième chapitre.
CHAPITRE III : IMPACT DE LA POLITIQUE DE
REESCOMPTE ET DE
CHANGE SUR L'INFLATION AU
BURUNDI : ANALYSE
EMPIRIQUE
L'objectif de ce chapitre est de
répondre aux questions suivantes : «La politique de
réescompte présente-t-elle un impact sur l'inflation au
Burundi ? Qu'en est t-il de l'impact de la politique de change sur
l'inflation au Burundi ?». En guise de réponse, nous avons
procédé au traitement économétrique des
données relatives aux indicateurs de l'inflation en
général pendant la période de 1980-2011.
Au
cours du présent chapitre, la vérification
économétrique de l'impact de la politique de réescompte et
de change sur l'inflation au Burundi nous a permis de porter une conclusion
générale en nous basant sur les résultats empiriques.
Pour mieux appréhender, structure par structure, les
tests économétriques étudiés, nous avons
passé d'abord en revue la théorie de la stationnarité et
de la coïntégration des variables qui nous ont permis d'utiliser le
modèle à correction d'erreur.
A la fin de ce chapitre, il a été question
d'interpréter les résultats à l'aide des différents
tests statistiques disponibles sur le logiciel Eviews et une conclusion est
dégagée pour clore notre travail.
III.1. Théorie sur la stationnarité d'une
série
Le traitement des séries temporelles conduit à
rechercher des régularités dans des valeurs passées des
séries. Pour que cette démarche ait un sens pour la
prévision, il faut que le processus présente une certaine
stabilité ou un certain degré d'invariance au cours du temps.
C'est cette idée de stabilité ou d'invariance
au cours du temps qui est traduite par la notion statistique de
stationnarité. Elle constitue l'un des rapports de la théorie
économétrique moderne.
III.1.1. Définition
Selon BOURBONNAIS, R. (2002), si les caractéristiques
stochastiques d'une série chronologique, c'est-à-dire son
espérance et sa variance se trouvent modifiées dans le temps, la
série chronologique est considérée non stationnaire, dans
le cas d'un processus stochastique invariant, la série est alors
stationnaire.
De façon formelle, le processus stochastique Yt
est stationnaire si:
i) E(Yt) = E (Yt+m) = u t et m: la moyenne est constante et indépendante du temps.
ii) Var (Yt t, la variance est finie et indépendante du temps.
iii) Cov (Yt, Yt+K) = E
[(Yt- ) (Yt+- )] = ák la variance est indépendante du
temps.
Régis BOURBONNAIS poursuit en affirmant qu'une
série chronologique est stationnaire si elle comporte ni tendance ni
saisonnalité et plus généralement aucun facteur
n'évoluant avec le temps.
Soulignons que ce concept de saisonnalité d'une
série fait appel à celui d'ordre d'intégration.
III.1.2. L'ordre d'intégration d'une série
L'ordre d'intégration d'une série est le nombre
de fois qu'il faut différencier une série afin de la rendre
stationnaire. Cela implique qu'une série temporelle possède un
ordre d'intégration.
Soit une série Yt, elle est dite
intégrée d'ordre «d» s'il convient de la
différencier d fois afin de la rendre stationnaire. Les séries
stationnaires en niveau sont intégrées d'ordre zéro et
sont notées I(0). Quelques fois, il arrive qu'une série Yt
soit non stationnaire en niveau, dans ce cas, il faut la rendre
stationnaire en lui appliquant l'operateur de différence. La
série de départ étant Y alors, on teste la
stationnarité de la nouvelle série V = Yt
Si V est stationnaire, la procédure s'arrête et on
conclut que la série est intégrée d'ordre un et est
notée I(1). Sinon, il faut continuer le processus jusqu'à ce que
la stationnarité soit observée.
Dans ce travail, la stationnarité des séries est
testée à l'aide de tests de racine unitaire de Dickey et Fuller
d'une part et Philips PERRON d'autre part.
III.1.3. Conduite des tests de racine unitaire
III.1.3.1. Les tests de Dickey et Fuller
Notons que nous distinguons deux tests à savoir le test
de Dickey Fuller simple (DF) et le Test de Dickey Fuller augmenté (ADF).
La différence entre ces deux tests réside dans le fait que le
premier considère que le terme d'erreur est à priori un bruit
blanc, c'est-à-dire que les erreurs Et sont
indépendantes, de moyenne zéro et de variance finie
N (0, )
Cependant, il est absurde d'accepter au préalable que
l'erreur soit corrélée. Le test de Dickey et Fuller
augmenté (ADF) prend en compte une éventuelle corrélation
des erreurs.
La construction de ce test de racine unitaire est basée
sur l'estimation de trois équations suivantes:
i) = Yt-1+ + (1)
ii) = Yt-1+ +C+ (2)
iii) Yt-1+ +C+bT+ (3)
Signalons que l'erreur doit être indépendante et identiquement
distribuée.
L'équation (3) représente la forme
générale. Dans cette équation on a: variable Yt en différence première.
C= la constante pour rendre compte du processus non
stationnaire aléatoire DS (Differency Stationnary)
T= la variable de tendance avec T= 1,2,.....K, si le
coefficient b est statistiquement significatif, on est en présence d'un
processus déterministe TS (Trend Stationnary)
t-i = l'indice de la variable en différence
pour montrer qu'elle est décalée de "i"
périodes.
P= la longueur du retard sur les termes en différence
première. Cette longueur est telle que l'erreur = le terme d'erreur.
Précisons en fin que si la longueur du retard P=0, ce
test prend le nom Dickey-Fuller simple (DF) et si P>0, on a affaire au test
de Dickey -Fuller augmenté (ADF).
III.1.3.2. Formulation des hypothèses et règles
de décision
Cette étape a une importance capitale dans l'analyse
économétrique, elle permet la détection d'une
éventuelle présence de la racine unitaire.
L'hypothèse nulle pour ce test de Dickey et Fuller
augmenté(ADF) indique la présence de la racine unitaire
lorsqu'elle est acceptée, ce qui indique la non stationnarité de
la série. L'hypothèse alternative quant à elle, si elle
est accepté, signifie l'absence de la racine unitaire et par voie de
conséquence, la stationnarité de la série
étudiée. Ces hypothèses sont formulées de
façon suivante:
H0: ??=0contre H1:??<0
Sous l'hypothèse nulle, si le coefficient ?? de la
variable Yt-1est égal à 0, la série
Yt comporte une racine unitaire, donc elle est dans ce cas non
stationnaire.
Au contraire, si l'hypothèse alternative H1est
acceptée, ce coefficient est significativement inférieur à
0 et on conclut qu'il ya absence de racine unitaire, autrement dit, la
série Yt est stationnaire.
L'étape suivante sera la prise de décision sur
la stationnarité ou la non stationnarité de la série.
Dickey et Fuller ont tabulé un test statistique qui permettra cette
prise de décision, Alors deux cas se présentent pour ce test:
- si la valeur d'ADF-stat est inférieure à la
valeur critique(CV), la série sous étude est stationnaire en
niveau et est notée (I(0).
- si par contre la valeur calculée d'ADF-stat
dépasse la valeur critique, la série sous étude est non
stationnaire ou encore elle est intégrée d'un ordre
supérieur ou égal à un.
Lorsque ce deuxième cas se présente, la
procédure recommence mais cette fois-ci le test de racine unitaire est
conduit sur la série convertie en différence première,
ainsi de suite jusqu'à ce que l'ordre exact d'intégration soit
déterminé. Dans ce cas, on procède à la
dérivation des équations de départ comme suit:
=??' + + ,
=??' + +c'+ ,
=??' + +c'+b'T+ ,
On formule les hypothèses nulle et alternative de la
façon suivante:
H0:??'=0 contre H1:??'<0
De même si H0 est rejetée, la série
Yt est intégrée d'ordre un et est notée I(1).
Elle est donc stationnaire en différence première. A ce niveau la
procédure de différenciation s'arrête. Si par contre H0 est
acceptée, le coefficient de variation d'intérêt est nulle donc la série est non stationnaire en
différence première ou encore la série est
intégrée d'un ordre supérieur à un. Dans ce cas, on
continue la procédure.
III.1.3.3. Le test de PILLIPS et PERRON
Ce test est aussi utilisé pour analyser la
stationnarité d'une série. Il est un complément de celui
de Dickey et Fuller. Il se déroule de la manière suivante:
1) On estime avec les MCO le modèle suivant :
2) Yt: c+a(t-T/2)+byt-1+ut
où:
T= nombre d'observations
t=variable de tendance et variant de 1 à T
La statistique Z de PHILLIPS et PERRON est calculée de
la façon suivante:
Z=t(S0/Sp)-( + )[T3/4Sp(3Dy)1/2]
Avec t valeur de la statistique de student pour b=1
= la variance résiduelle de la régression
Dy= le déterminant de la matrice Y'Y ou Y
est la matrice des variables explicatives du modèle,
= le terme qui apporte un correctif intégrant l'auto
corrélation des résidus,
Il est donné par la formule suivante:
=( +2 )/T
Avec Wjp= 1-j/(P+1) et les sont de résidus estimés de la régression.
Les règles de décision pour ce test sont les
mêmes que celles du test de Dickey et Fuller.
- Si la valeur calculée de PP-stat est inferieure
à la valeur critique (CV), la série sous étude est
stationnaire.
- Si par contre, la valeur calculée de PP-stat est
supérieure à la valeur critique, la série
étudiée est non stationnaire.
III.2.Le concept de
coïntégration entre les variables
III.2.1. La coïntégration entre deux
variables
Soit deux séries Xt et Yt, on
dira que xt et yt sont coïntégrées si les conditions
suivantes sont réunies:
- Elles sont affectées d'une tendance stochastique de
même ordre d'intégration, c'est-à-dire
Xt~>I(b) et Y~>I(b) ;
- une combinaison linéaire de ces séries permet
de se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur ;
Formellement on a:
a1xt+a2Yt~>
I(d-d) avec d b 0,[a1,a2] est appelé «vecteur de
coïntégration ».
Il est à rappeler que l'examen du Test de
cinération entre les variables est recommandé si toutes les
séries sont non stationnaires en niveau et intégrées de
même ordre. Le test de racine unitaire apparait comme un préalable
à celui de coïntégration.
III.2.2. Test de coïntégration entre deux
variables,
Ce test de coïntégration se déroule en deux
étapes qui sont les suivantes:
Etape 1: On vérifie que les variables
ont le même ordre d'intégration. S'il arrive que les variables
soient intégrées du même ordre, on peut s'attendre à
une coïntégration entre les variables. Dans le cas contraire, il
n'y a pas de risque de coïntégration. On passe à la
deuxième étape si les variables sont intégrées du
même ordre.
Etape 2: Cette étape consiste à
faire une régression entre les variables en utilisant les MCO et on
génère le résidu de la régression, ensuite on teste
l'ordre d'intégration de la série du résidu.
Supposons que nous avons les variables Xt et
Yt, la relation pourrait être comme suit:
Yt=a0+a1Xt+ut,
Dans ce cas, la relation de coïntégration est
acceptée si le résidu issu de cette régression est
intégré d'ordre inférieur à l'ordre
d'intégration des variables.
ut=Yt-â0-â1Xt.
Pour vérifier l'ordre d'intégration du
résidu issu de la régression, on va utiliser les tests d'ADF et
de PP. Si cette hypothèse de coïntégration est
acceptée, on estime le modèle à correction d'erreur.
III.2.3. La
coïntégration entre plusieurs variables
Dans le domaine de la science économique, il est
impossible qu'un phénomène soit expliqué par une seule
variable. Il est généralement expliqué par plusieurs
variables.
La connaissance de coïntégration entre plusieurs
variables revêt une importance capitale car une série stationnaire
peut être le résultat d'une combinaison d'une multitude de
variables stationnaires.
Nous pouvons généraliser la
coïntégration entre plusieurs variables de la manière
suivante:
Soit une série Yt expliquée par K
variables indépendantes Xt
Yt=a0+â1X1t+â2X2t+...+âkXkt+ t
Si les variables Yt et Xkt sont non
stationnaires en niveau et intégrées de même ordre, donc il
y a risque de coïntégration. Le résidu t est obtenu de la manière suivante :
t=Yt-â0-â1X1t-â2X2t-...,âkXkt
Si ce résidu est stationnaire et intégré
d'un ordre inferieur à l'ordre d'intégration des variables,
l'hypothèse de coïntégration entre les variables est
acceptée et on peut estimer le modèle à correction
d'erreur.
III.
3. Estimation du modèle à correction d'erreur
Engle et Granger(1987) ont démontré que toutes
les séries coïntégrées peuvent être
représentées par un modèle à correction d'erreur.
Cela est connu sous le nom de « Théorème de la
représentation de Granger ».
L'objectif de ce modèle est qu'il permet de tirer la
relation commune de coïntégration (tendance commune) d'une part et
de rechercher la liaison réelle entre les variables d'autre part. Dans
notre travail, nous allons estimer le modèle à correction
d'erreur(MCE) en adoptant la méthodologie en deux étapes d'Engle
et Granger, Cette approche consiste à :
§ Estimer par les MCO la relation de long terme et
à calculer le résidu,
§ Estimer par les MCE la relation du modèle
dynamique à Court terme
Dans cette équation, le coefficient qui est une force de rappel ou rattrapage vers l'équilibre doit
être significativement négatif.
III.4. Spécification du
modèle et présentation des variables
La
lecture des études empiriques présentent des modèles
diversifiés qui expliquent l'inflation. Ainsi, pour notre travail, nous
avons retenu l'équation de l'inflation proposée par Urbain B, et
Denis B,A.(2009) où l'inflation (exprimé en logarithme) est
fonction de la masse monétaire M2, du taux de change, du produit
intérieur brut, de la consommation finale des ménages, des
dépenses publiques, de l'indice des prix à l'importation et du
terme d'erreur.
LogINFL=a0+a1*LogM2t+a2*LogTCHANGEt+a3*LogPIBt+a4*LogCFMt+a5*LogDPut+a6*LogIPM+a7*LogINFLt-1+åt.
Alors, dans l'équation inspirée des travaux
réalisés par d'autres chercheurs, on peut y insérer ou
remplacer certaines variables pour rendre adaptatif le modèle.
Ainsi, après le remplacement de certaines variables,
le modèle suivant est retenu dans ce travail :
IPC=a0+ a1*M2+a2* PIB +a3*TC +a4TID +a5*TREF+ åt
Les variables à notre disposition et qui sont
utilisées dans la régression n'ont pas subies des transformations
en logarithmes. Nous avons pris la décision de les utiliser en
état brut pour pouvoir les interpréter tels qu'ils sont.
Ainsi, nous avons opté d'utiliser la nomenclature
suivante :
IPC : Indice des prix à la consommation (pris comme
indicateur privilégié
de l'inflation)
M2 : La masse monétaire
PIB : Le Produit Intérieur Brut
TC : Le Taux de Change (Du Franc Burundais par rapport
au dollar US)
TID : Le Taux d'Intérêt Débiteur
(Des banques commerciales)
TREF : Taux de Refinancement (Taux Directeur)
III.5.Test de diagnostic
III.5.1.Test de significativité globale et
individuelle des coefficients du modèle
Pour juger si le modèle économétrique est
significatif et/ou les variables prises individuellement sont significatives,
on a utilisé la valeur de la statistique F de Fisher pour la
significativité globale du modèle et la valeur de la statistique
t de Student pour la significativité des variables prises
individuellement.
Dans l'un comme dans l'autre cas, la significativité
est acceptée si la valeur empirique est supérieure à la
valeur tabulée ou si la probabilité estimée est
inférieure à 5%.
Par ailleurs, la valeur du coefficient de détermination
R2 et surtout R2 ajusté, nous permet de juger de
la validité ou non du modèle.
C'est-à-dire la proportion de la variation totale de la
variable dépendante due à la présence des variables
explicatives. Les erreurs standards de la régression(SER) ont
été mises à profit pour analyser la validité du
modèle.
II.5.2. Test sur les résidus du modèle
II.5.2.1. Test de normalité
Les mesures de tendances centrales et celles de dispersion,
les paramètres de forme (coefficient d'asymétrie et
d'aplatissement) et le test de normalité (Jarque-Bera) sont tels que
présentés ci-dessous.
L'hypothèse de normalité des termes d'erreur
joue un rôle essentiel car elle va préciser la distribution
statistique des estimateurs.
C'est donc grâce à cette hypothèse que
l'inférence statistique peut se réaliser. L'hypothèse de
normalité peut être testée sur les variables du
modèle ou sur les termes d'erreur.
Un coefficient d'aplatissement nul n'implique qu'une
distribution symétrique; alors qu'un coefficient négatif indique
l'asymétrie du côté gauche et un coefficient positif une
asymétrie du côté droit.
Concernant le coefficient d'aplatissement, une valeur
égale à 3 exprime une distribution normale; alors qu'une valeur
supérieure à 3 exprime une distribution moins aplatie que la
normale, et la valeur inférieure à 3 indique une distribuions
plus aplatie que la normale. La statistique de JB suit sous l'hypothèse
de normalité une loi de khi-deux à deux degrés de
liberté.
On accepte l'hypothèse si la statistique de JB est
inférieure à 5,99% ou si la probabilité est
supérieure à 5%. On rejette l'hypothèse de
normalité si la statistique est supérieure à 6% ou si la
probabilité est inferieure à 5%.
II.5.2.2. Test d'auto corrélation sérielle
Appelé aussi test de Breusch-Godfred, il permet de
tester une auto corrélation des erreurs d'un nombre supérieur
à l'unité. L'idée générale de ce test est la
recherche d'une relation significative entre le résidu et ce même
résidu décalé. Le test statistique LM est trouvé
à partir du modèle:
Y= + iet-1+Vt (et est le
résidu estimé)
Le test porte alors sur une auto corrélation des
erreurs d'un ordre p:
Et= Xir+ +Vt
Trois étapes sont nécessaires pour la
faisabilité de ce test:
1) estimation par les MCO du modèle et calcul du
résidu;
2) estimation par les MCO du modèle de
l'équation contenant les variables décalées et
détermination de R2
3) procéder au test d'hypothèse:
H0= absence d'auto corrélation
H1= présence d'auto corrélation
La décision est prise par le test de Fisher classique
de nullité des coefficients ou alors par la statistique
LM=n*R2 distribué selon X(p) lu
dans la table, si n*R2 X2(p) lu dans la table on rejette
l'hypothèse d'indépendance des erreurs.
III.5.2.3. Test
d'Hétéroscédasticité de White
L'hétéroscédasticité se manifeste
lorsque la variance n'est pas constante. Le test de white est effectué
à partir des résidus d'une régression par les moindres
carrés ordinaire (MCO).
Les résidus trouvés doivent être
testés pour déceler
l'hétéroscédasticité par une régression
auxiliaire des erreurs sur les variables explicatives. On utilise le test de
Fisher de nullité des coefficients pour tester les résidus. On
test l'hypothèse nulle d'homoscédasticité contre
l'hypothèse alternative
d'hétéroscédasticité.
Si F trouvé est inferieur à F théorique,
on accepte l'hypothèse nulle d'homoscédasticite et le cas
contraire, c'est l'hypothèse alternative
d'hétéroscédasticité.
III.5.2.4. Test de stabilité du modèle
a) Les tests de cusum et cusum
carré
Les tests de cusum en général sont des tests
fondés sur la dynamique de l'erreur de prévision et qui permet de
détecter les instabilités structurelles des équations d'un
modèle au cours du temps.
L'idée sous-jacente est que lorsque les coefficients
d'un modèle sont stables, les prévisions hors échantillon
auront des probabilités déterminées de se trouver à
l'intérieur d'intervalles déterminés à partir des
données d'échantillonnage. Le test de cusum carré est
fondé sur la somme cumulée des carrés des résidus
récursifs.
b)
Test de Ramsey
Le "Ramsey Régression Equation Specification Error
Test (RESET) test" (Ramsy, 1969) est une spécification de test pour
les modèles linéaires.
Spécifiquement, il teste si la variable endogène
estimée mise en puissance, peut expliquer la variable du modèle.
Dans un cas pareil, le modèle est mal spécifié et ses
variables explicatives sont insuffisantes. La probabilité
associée au test est alors inférieure à 5%. Dans le cas
où le modèle est complet, cette probabilité devient
supérieure à 5%.
III.5.3. Résultats et
interprétations
Cette partie vise les objectifs suivants:
D'abord, il est question de calculer, à partir des
séries disponibles, les résultats des différents tests et
estimations annoncés dans la partie précédente. Il s'agit
de procéder dans l'ordre :
- au test de stationnarité des variables du
modèle pour valider les conditions de cinération;
- à l'estimation de la relation de long terme qui
permet d'obtenir les coefficients du modèle, le sens de la variation des
variables explicatives, le R2, le R2 ajusté, le
DW, le t de Student et le F de Fisher;
- aux tests de stationnarité sur les résidus de
la relation de long terme ;
- à l'estimation de la relation de cout terme à
travers la spécification d'un MCE qui permet d'obtenir les mêmes
informations que dans l'estimation de la relation de long terme ;
- aux tests sur le résidu et aux tests de
stabilité du modèle.
Ensuite, il faut interpréter les résultats
obtenus afin d'élucider et d'appréhender le comportement,
l'évolution et la significativité des variables.
Enfin, il faut traduire en termes de politique
monétaire à appliquer au cas où pour la période
déjà prise, il s'avère une inefficacité de la
politique monétaire pour l'objectif de la stabilité des prix.
III.5.3.1. Tests de stationnarité des variables du
modèle
Nous allons vérifier la stationnarité des
variables à l'aide du test d'ADF et de PP. Il n'est pas
nécessaire de faire le test de DF dans la mesure où les limites
de celui-ci ont été comblées par ADF.
Tableau n°8, Test de stationnarité des variables
à niveau
Les variables
|
Test ADF
|
Test PP
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
IPC
|
C
|
5,490848
|
-2,9591
|
Non
|
5,490848
|
-2,9591
|
Non
|
T
|
0,947350
|
-3,5614
|
Non
|
0,947350
|
-3,5614
|
Non
|
M2
|
C
|
2,304709
|
-2,9591
|
Non
|
2,304709
|
-2,9591
|
Non
|
T
|
0,113942
|
-3,5614
|
Non
|
0,113942
|
-3,5614
|
Non
|
PIB
|
C
|
8,202214
|
-2,9591
|
Non
|
8,202214
|
-2,9591
|
Non
|
T
|
4,028666
|
-3,5614
|
Non
|
4,028666
|
-3,5614
|
Non
|
TC
|
C
|
1,069429
|
-2,9591
|
Non
|
-1,069429
|
-2,9591
|
Non
|
T
|
1,811299
|
-3,5614
|
Non
|
-1,811299
|
-3,5614
|
Non
|
TID
|
C
|
-1,180596
|
-2,9591
|
Non
|
-1,180596
|
-2,9591
|
Non
|
T
|
0,340133
|
-3,5614
|
Non
|
0,340133
|
-3,5614
|
Non
|
TREF
|
C
|
-1,637400
|
-2,9591
|
Non
|
-1,637400
|
-2,9591
|
Non
|
T
|
-2,128079
|
-3,5614
|
Non
|
-2,128079
|
-3,5614
|
Non
|
Source : Nous-mêmes à
partir des résultats des tests de stationnarité effectués
en
Eviews 3
VT : Valeur Trouvée
VC : Valeur Critique
C : Constante
T : Constante et tendance
Nous trouvons qu'aucune variable n'est stationnaire en niveau.
Nous passons au test en différence première.
Tableau n°9. Test de stationnarité des variables
en différence première
(1st difference)
Les variables
|
Test ADF
|
Test PP
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
IPC
|
C
|
-2,068751
|
-2,9665
|
Non
|
-2,7845556
|
-2,9627
|
Non
|
T
|
-5,045480
|
-3,5731
|
Oui
|
-5,339730
|
-3,5670
|
Oui
|
M2
|
C
|
-3,006333
|
-2,9665
|
Oui
|
-5,438769
|
-2,9627
|
Oui
|
T
|
-4,955626
|
-3,5731
|
Oui
|
-7,342002
|
-3,5670
|
Oui
|
PIB
|
C
|
-4,513244
|
-2,9665
|
Oui
|
-5,521710
|
-2,9627
|
Oui
|
T
|
-5,491721
|
-3,5731
|
Oui
|
-6,204012
|
-3,5670
|
Oui
|
TC
|
C
|
-2,887313
|
-2,9665
|
Non
|
-2,920353
|
-2,9627
|
Non
|
T
|
-2,980975
|
-3,5731
|
Non
|
-2,988440
|
-3,5670
|
Non
|
TID
|
C
|
-2,345716
|
-2,9665
|
Non
|
-3,968099
|
-2,9627
|
Oui
|
T
|
-2,743738
|
-3,5731
|
Non
|
-4,347037
|
-3,5670
|
Oui
|
TREF
|
C
|
-3,100859
|
-2,9665
|
Oui
|
-4,735962
|
-2,9627
|
Oui
|
T
|
-2,939452
|
-3,5731
|
Non
|
-4,538876
|
-3,5670
|
Oui
|
Source : Nous-mêmes à
partir des résultats des tests de stationnarité effectués
en
Eviews 3
VT : Valeur Trouvée
VC : Valeur Critique
C : Constante
T : Constante et tendance
Pour ce test, nous trouvons que parmi les variables
testées, toutes sont stationnaires exception faite sur le PIB. Dans le
but d'avoir toutes les variables intégrées de même ordre,
nous passons au test suivant en seconde différence.
Tableau n°10. Test de stationnarité des variables
en seconde différence
(2nd difference)
Les variables
|
Test ADF
|
Test PP
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
IPC
|
C
|
-5,040509
|
-2,9750
|
Oui
|
-9,781271
|
-2,9665
|
Oui
|
T
|
-5,152963
|
-3,5867
|
Oui
|
-9,636354
|
-3,5731
|
Oui
|
M2
|
C
|
-6,518283
|
-2,9750
|
Oui
|
-15,34015
|
-2,9665
|
Oui
|
T
|
-6,650975
|
-3,5867
|
Oui
|
-15,19539
|
-3,5731
|
Oui
|
PIB
|
C
|
-2,849558
|
-2,9750
|
Non
|
-6,319854
|
-2,9665
|
Oui
|
T
|
-2,899481
|
-3,5867
|
Non
|
-6,362058
|
-3,5731
|
Oui
|
TC
|
C
|
-4,520234
|
-2,9750
|
Oui
|
-5,845784
|
-2,9665
|
Oui
|
T
|
-4,467581
|
-3,5867
|
Oui
|
-5,752864
|
-3,5731
|
Oui
|
TID
|
C
|
-4,294640
|
-2,9750
|
Oui
|
-11,37631
|
-2,9665
|
Oui
|
T
|
-4,332312
|
-3,5867
|
Oui
|
-11,35896
|
-3,5731
|
Oui
|
TREF
|
C
|
-3,303574
|
-2,9750
|
Oui
|
-8,126070
|
-2,9665
|
Oui
|
T
|
-3,197111
|
-3,5867
|
Non
|
-7,961070
|
-3,5731
|
Oui
|
Source: Nous-mêmes à
partir des résultats des tests de stationnarité effectués
en
Eviews 3
VT : Valeur Trouvée
VC : Valeur Critique
C : Constante
T : Constante et tendance
La variable est stationnaire si la valeur calculée est
inferieure à la valeur critique; autrement dit, si la valeur
calculée en valeur absolue est supérieure à la valeur
critique en valeur absolue.
Par comparaison des valeurs calculées et
tabulées, l'analyse du test de racine unitaire sur les six variables du
modèle, par le test de Phillips-Perron, montre qu'au seuil de 5%:
toutes les variables sont stationnaires en seconde différence I(2).
La combinaison de ces séries est stationnaire bien
qu'elles soient coïntégrées de même ordre. Cette
caractéristique essentielle nous donne la probabilité d'analyser
la dynamique de long terme de l'inflation (désigné par l'IPC)
avec des modèles faisant appel aux tests de coïntégration
des variables.
Nous avons retenu la méthode d'Engle et Granger pour
déterminer l'existence de relation de coïntégration entre
les variables.
III.5.3.2. Estimation de la relation de long terme
Après les tests de stationnarité qui nous
montrent l'état stationnaire en seconde différence, nous pouvons
alors procéder à l'estimation de la relation de long terme par la
méthode des Moindres carrées Ordinaires (MCO).
Tableau n°11: Estimation de la relation de long terme
par la méthode des
MCO
Dependent Variable: IPC
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 09:07
|
Sample: 1980 2011
|
Included observations: 32
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
-63.53142
|
14.51950
|
-4.375594
|
0.0002
|
M2
|
0.000155
|
4.55E-05
|
3.399024
|
0.0022
|
PIB
|
9.22E-05
|
9.78E-06
|
9.425451
|
0.0000
|
TC
|
0.098982
|
0.015527
|
6.374832
|
0.0000
|
TID
|
5.555509
|
1.213608
|
4.577680
|
0.0001
|
TREF
|
-0.061632
|
1.492749
|
-0.041288
|
0.9674
|
R-squared
|
0.996800
|
Mean dependent var
|
157.5969
|
Adjusted R-squared
|
0.996185
|
S.D. dependent var
|
147.9667
|
S.E. of regression
|
9.139782
|
Akaike info criterion
|
7.430511
|
Sum squared resid
|
2171.926
|
Schwarz criterion
|
7.705336
|
Log likelihood
|
-112.8882
|
F-statistic
|
1619.779
|
Durbin-Watson stat
|
1.238435
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Source: Nous-mêmes, Estimation des
données avec le logiciel EViews 3.
On obtient l'équation de la relation de long terme
suivante:
IPC = -63,53142039+ 0,0001547366619*M2 + 9,216849218e-05*PIB +
(0,0002) (0,0022)
(0,0000)
0,09898192241*TC + 5,555509005*TID - 0,06163203234*TREF
(0,0000) (0,0001)
(0,9674)
R2 = 0,99; R2 ajusté = 0,99; F
Stat =1619,779; Prob (F stat) = 0,0000; DW =1,238
Les valeurs entre parenthèse sont des
probabilités qui représentent la significativité des
variables.
L'estimation économique montre que parmi les variables
identifiées, les variables dont la M2, PIB, TC et le TID sont
significatives. Ces dernières influencent positivement l'inflation
(désigné par l'IPC).
Les résultats de l'estimation du M2, PIB, TC et le TID
indiquent des coefficients positifs et statistiquement significatifs. Une
augmentation d'une unité du M2 se traduit par une augmentation de
0,0001547366619de l'inflation; une augmentation d'une unité du PIB se
traduit par une augmentation de 9,216849218e-05de l'inflation ; une
augmentation d'une unité du TC se traduit par une augmentation de
0,09898192241de l'inflation tandis qu'une augmentation d'une unité du
TID se traduit par une augmentation de 5,555509005 de l'inflation.
III.5.3.3. Test de validité du modèle:
Les tests étudiés sont:
- Significativité du modèle: R2 et
R2 ajusté montrent respectivement que les variables
indépendantes expliquent à 0,99 et à 0,99 l'IPC.
La statistique F de Fisher (1619,779) montre que les variables
explicatives ont globalement une influence sur l'inflation
(désigné par l'IPC).
- La statistique de DW (1,238) montre que les erreurs ne sont
pas corrélées ou liées.
- Les probabilités associées aux valeurs T de
Student montrent que la M2 (0,0022), le PIB (0,0000), le TID (0,0001) et le TC
(0,0000) influencent significativement l'inflation (désigné par
l'IPC).
III.5.3.4. Test de
stationnarité sur le résidu
Après l'estimation de la relation de long terme entre
les variables par les MCO, il reste à vérifier si le
résidu issu de cette régression est stationnaire.
Les résultats de ce test sont fournis dans le tableau
suivant.
Tableau n°12. Test de
stationnarité sur le résidu en niveau
Résidu estimé
|
Test ADF
|
Test PP
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
VT
|
VC à 5%
|
Stationnaire
|
-3,666615
|
-1,9521
|
Oui
|
-3,666615
|
-1,9521
|
Oui
|
Source : Nous-mêmes ; test
fait à l'aide du logiciel Eviews3
VT : Valeur Trouvée
VC : Valeur Critique
Le test de racine unitaire sur le résidu montre que
celui-ci est stationnaire en niveau, confirmant de ce fait, l'existence d'une
relation de cinération. Après le test de
coïntégration qui a permis de détecter la présence
d'une relation de long terme entre les variables, l'analyse de
l'évolution de court terme est amplement justifiée.
III.5.3.5. Estimation de la relation de court terme
L'étude du comportement à court terme requiert
la spécification d'un EMC. L'estimation de la relation de court terme
à l'aide du logiciel Eviews3 à donné les résultats
ci-après:
Tableau n°13: Estimation de
la relation de court terme,
Dependent Variable: D(IPC)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 12:26
|
Sample(adjusted): 1982 2011
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
0.562250
|
2.368533
|
0.237383
|
0.8152
|
D(IPC(-1))
|
0.756267
|
0.244373
|
3.094727
|
0.0066
|
D(M2)
|
0.000125
|
5.81E-05
|
2.156277
|
0.0457
|
D(M2(-1))
|
-0.000166
|
5.03E-05
|
-3.301027
|
0,0042
|
D(PIB)
|
7.42E-05
|
3.09E-05
|
2.399121
|
0.0282
|
D(PIB(-1))
|
-4.50E-05
|
3.27E-05
|
-1.374060
|
0.1873
|
D(TC)
|
0.166069
|
0,049825
|
3.333055
|
0.0039
|
D(TC(-1))
|
-0.119660
|
0.057680
|
-2.074571
|
0.0535
|
D(TID)
|
-0.873780
|
2.580296
|
-0.338636
|
0.7390
|
D(TID(-1))
|
-2,505338
|
2.221412
|
-1.127813
|
0.2751
|
D(TREF)
|
2.756828
|
1.162307
|
2.371859
|
0.0298
|
D(TREF(-1))
|
-0.236803
|
2.273980
|
-0.104136
|
0.9183
|
P(-1)
|
-0.841013
|
0.209622
|
-4.012040
|
0.0009
|
R-squared
|
0.912036
|
Mean dependent var
|
16.45333
|
Adjusted R-squared
|
0.849945
|
S.D. dependent var
|
18.36124
|
S,E, of regression
|
7.112590
|
Akaike info criterion
|
7.060293
|
Sum squared resid
|
860.0118
|
Schwarz criterion
|
7.667478
|
Log likelihood
|
-92.90439
|
F-statistic
|
14.68849
|
Durbin-Watson stat
|
1.939754
|
Prob (F-statistic)
|
0.000001
|
Source: Nous-mêmes, estimation des
données avec le logiciel E-Views3
A partir de ce tableau, nous avons le modèle à
correction d'erreur de la fonction de l'indice des prix à la
consommation :
D(IPC) = 0,5622500878 + 0,7562667546*D(IPC(-1)) +
0,0001253219482*D(M2)
(0,8152) (0,0066)
(0,0457)
- 0,0001661034489*D(M2(-1)) + 7,420414463-05*D(PIB)
(0,0042)
(0,0282)
- 4,499371753-05*D(PIB(-1)) + 0,1660686067*D(TC) -
0,1196604951*D(TC(-1))
(0,1873)
(0,0039) (0,0535)
- 0,8737804724*D(TID) - 2,505337835*D(TID(-1)) +
2,756828181*D(TREF)
(0,7390) (0,2751)
(0,0298)
- 0,2368029018*D(TREF(-1)) - 0,8410131961*P(-1)
(0,9183) (0,0009)
R2=0,91; R2ajusté =0,84; F-stat
=14,688; Prob (F-stat)= 0,000
Les valeurs entre parenthèses sont des
probabilités qui représentent la significativité des
variables.
Le coefficient du modèle à correction d'erreur
est statistiquement significatif et présente le signe attendu. Cette
force de rappel de -0,841 avec sa probabilité de 0,000, traduit l'effet
d'ajustement de l'inflation (désigné par l'IPC) à chaque
période vers l'équilibre.
L'estimation économétrique montre que parmi
les variables explicatives, seules le PIB, le M2, le TC et le TREF sont
statistiquement significatives.
Cette significativité n'est pas confirmé sur ces
variables décalées d'une période sauf pour la masse
monétaire et l'IPC.
Les effets de ces variables significatives sont positifs sur
l'indice général des prix, donc l'inflation. Ces effets sont
identiques tant à court terme qu'à long terme.
III.5.3.6. Test de validité du modèle
Les tests ayant été étudiés
sont:
· Test de significativité globale: Globalement, le
modèle estimé semble intéressant dans la mesure où
la statistique de Fisher (14,688) dont la probabilité (0,000) est
inférieure à 5%, R2 indique que le modèle
explique à 91% les variables de l'inflation (désigné par
l'IPC). Le R2ajusté montre que les variables
indépendantes expliquent à court terme à 84%
l'inflation.
· Le test de Breusch-Godfrey nous fait une attention
quant à l'auto corrélation des erreurs. Les résultats de
ce test sont fournis dans le tableau suivant.
Tableau n°14. Test de Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0,214115
|
Probability
|
0,809681
|
Obs*R-squared
|
0,832688
|
Probability
|
0,659454
|
Source: Nous-mêmes, estimation des
données avec le logiciel E-Views3
Ces résultats indiquent la probabilité
associée aux statistiques critiques qui est supérieure à
une probabilité de 5%. Cela traduit l'absence d'auto corrélation
des erreurs. Pour le même objectif de tester la validité du
modèle, nous avons aussi étudié le test de White. Voici
les résultats du test.
Tableau n°15. Test de White
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0,928540
|
Probability
|
0,602119
|
Obs*R-squared
|
24,50247
|
Probability
|
0,433186
|
Par
ailleurs, le test de Ramsey, avec la probabilité de F-Stat qui est
supérieure à5 %, nous montre la suffisance des variables
explicatives.
Tableau n°16. Test de
Ramsey
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
3,174679
|
Probability
|
0,070843
|
Log likelihood ratio
|
10,58914
|
Probability
|
0,005019
|
Source: Nous-mêmes, estimation des
données avec le logiciel E-Views3
Le test de Ramsey (RESET TEST) indique que le modèle
dynamique de court-terme est stable: ce test qui présente une
probabilité de 7% prouve que le modèle comporte des variables
explicatives suffisantes.
Les tests de Cusum et celui de Cusum of Squares que nous
avons analysé indiquent que le graphique des résidus ne
dépasse pas les limites seuil. Cela se remarque sur les graphiques
suivants :
Graphique n°9: Test de CUSUM
Graphique n°10 : Test de CUSUM OF
SQUARES
Considérant les
résultats de ces tests, le modèle dynamique de court terme est
généralement stable.
III.6. Conclusion du troisième chapitre
Au cours de ce troisième et dernier chapitre, nous
avons procédé à une analyse empirique des données
recueillies sur les statistiques économiques et monétaires du
Burundi.
Après avoir fait les tests de stationnarité sur
les variables de la régression, nous avons trouvé que ces
variables sont stationnaires en seconde différence.
L'analyse de la relation de long terme entre les variables
explicatives de la fonction et la variable expliquée nous a conduit
à déduire celles qui influencent l'inflation
(désigné par l'IPC) dans le long terme.
Les régresseurs utilisés sont : la Masse
monétaire, le Produit Intérieur Brut, le Taux de change, le Taux
d'intérêt débiteur et le Taux de Refinancement (taux
directeur ou taux de réescompte) ; et, la variable expliquée
était l'inflation (désigné par l'IPC).
Selon le test des moindres carrés ordinaires, nous
avons trouvé que toutes les variables explicatives sauf le taux de
refinancement expliquent le modèle.
Cela nous a poussé à affirmer l'existence d'une
relation de long terme entre les variables explicatives et la variable
dépendante sauf le taux de refinancement qui ne l'a pas. Le test de
stationnarité en niveau pour le résidu nous a fait penser
à l'existence de la relation de court terme.
C'est dans cette perspective que nous avons
procédé à l'estimation de la relation à court terme
par le Modèle à Correction d'Erreur.
Les résultats du test nous ont montré que parmi
les variables retenues, les variables d'intérêt dont le TC et le
TREF ont reflété la significativité dans le court terme.
Parmi ces variables, le constat est que le TREF qui n'était pas
significatif dans le long terme, l'est dans le court terme.
Ces résultats nous ont conduit à affirmer les
effets de court terme de la politique de réescompte et de change sur
l'inflation au Burundi.
Les tests de stabilité du modèle que nous avons
faits nous ont rassuré le caractère stable dans la période
considérée (1980-2011). Les tests que nous avons analysés
sont : le test de Cusum, Cusum of squares, test de Ramsey, de White et
celui de Breusch-Godfrey.
CONCLUSION GENERALE
L'objectif de notre travail
intitulé «Impact de la politique de
réescompte et de change sur l'inflation : Cas du
Burundi (1980-2011)» était
d'analyser l'influence de la politique de réescompte et de change sur
l'inflation. Pour y arriver, nous avons procédé à la
lecture des documents et à la collecte des données statistiques
pour la période considérée. Ces statistiques nous ont
aidé dans le traitement et analyse empiriques en vue de vérifier
l'impact de la politique de réescompte et de change sur l'inflation.
Dans cette perspective, nous avons organisé notre travail autour de
trois chapitres.
Dans le premier chapitre, nous avons d'abord passé en
revue les différents concepts-clés relatifs avec notre
thème de recherche. C'est par la suite que nous avons
développé le fonctionnement de la politique de réescompte
et de change. Ainsi, la revue de la littérature que nous avons faite
nous a conduit à la confrontation des différentes théories
sur la façon dont la politique de réescompte et de change
influencent l'inflation. Dans ce même ordre d'idée, nous avons vu
que la conception des monétaristes explique l'inflation comme
étant toujours d'origine monétaire. Ces idées sont
fondées surtout sur l'influence de la masse monétaire qui est
elle-même le résultat de la politique de réescompte.
Dans le deuxième chapitre, nous avons
procédé à la collecte des données qui nous ont
été d'une grande envergure dans l'analyse de l'impact de la
politique de réescompte et de change sur l'inflation au Burundi. A
travers les graphiques comparant le taux de change, le taux de
réescompte et l'inflation (désigné par l'IPC), nous avons
constaté l'influence significative de la politique de réescompte
et de change sur l'inflation. Le taux de change du franc burundais par rapport
au dollar américain a attesté aussi une augmentation
inquiétante, traduisant aussi la dépréciation du franc
burundais pour une période de 1980 à 2011.
C'est pour cela que nous avons consacré au
troisième chapitre l'analyse empirique de l'impact de la politique de
réescompte et de change sur l'inflation au Burundi. Dans ce chapitre,
l'objectif ultime était d'analyser l'existence de la relation de long
terme et/ou de court terme entre la variable dépendante qui est
l'inflation (désigné par l'IPC) et les variables
indépendantes qui sont la M2, le PIB, le TC, le TID et le TREF.
Pour y apporter une analyse consistante, nous avons eu recours
aux tests nous conduisant à l'estimation du modèle à
correction d'erreurs. Par là, nous avons commencé par le test de
stationnarité des variables.
Le constat a été que les variables sont
stationnaires après les avoir différenciées deux
fois ; elles sont donc intégrées du même ordre 2, soit
I(2). Les séries étant intégrées du même
ordre, nous avons procédé à l'estimation de la relation de
long terme par la méthode des moindres carrées. Ce dernier nous a
permis de confirmer qu'à long terme, il y a un impact positif du taux
de change sur l'inflation.
Quant à l'estimation de la relation de court terme, les
résultats nous ont révélé l'influence significative
de la M2, le PIB, le TC ainsi que le TREF sur l'IPC (inflation). Les
résultats que nous avons trouvés montrent qu'à court terme
comme à long terme, le TC influence positivement l'inflation alors que
le TREF l'influence positivement seulement dans le court terme. Les
résultats trouvés coïncident avec la théorique
quantitative de la monnaie défendu par Milton Friedman.
Certainement, l'augmentation d'année en année de
la masse monétaire suite au taux de refinancement appliqué,
résultant en fait de la politique de réescompte explique
l'inflation observée. La diminution du taux de refinancement traduit la
diminution du coût du crédit. Cela augmente la masse
monétaire et traduit ainsi l'inflation monétaire. De plus, la
dépréciation du franc burundais par rapport au dollar
américain, passant de 90 en 1980 à 1261,07 en 2011 marque un pas
géant dans l'augmentation des prix. Dans le court terme, nous confirmons
la première hypothèse qui présumait l'impact positif de la
politique de réescompte sur le niveau d'inflation au Burundi. La
deuxième hypothèse qui prédisait l'impact positif de la
politique de change sur le niveau de l'inflation a été aussi
affirmée dans le long et court terme.
Tout au long de notre travail, nous avons essayé
d'expliquer l'impact de la politique de réescompte et de change sur
l'inflation. Néanmoins, nous ne pouvons pas prétendre
épuiser toutes les interrogations en rapport avec le thème de
notre travail d'autant plus qu'il peut y avoir d'autres relations, autres que
celles trouvées.
C'est la raison pour laquelle nous incitons d'autres
chercheurs pour y apporter des approfondissements en tenant compte des autres
facteurs qui nous auraient échappé. Nous acceptons favorablement
les diverses critiques à l'égard des résultats que nous
avons trouvés.
Eu égard aux résultats obtenus, nous
suggérons :
v à la Banque de la République du
Burundi :
- de prendre des mesures prudentielles de la politique de
change pour réduire la hausse exponentielle du taux de change ;
- de surveiller le taux de refinancement, qui est le
résultat de la politique de réescompte, pour éviter les
pressions inflationnistes dues à la réduction du coût des
crédits distribués par le système bancaire ;
- de surveiller le taux de croissance de la masse
monétaire de façon à rester proche du taux de croissance
de la production intérieure ;
- d'orienter la politique monétaire vers le
financement des activités productrices des biens et services, sans quoi
elle se révélera aussi inefficace.
v au Gouvernement de:
- promouvoir l'agriculture d'exportation en améliorant
la filière café et thé pour encaisser les devises ;
- mener une politique de création d'emploi allant dans
le sens d'augmenter la production.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages Généraux
1. BOURBONNAIS R, (2002), Econométrie : cours
et exercices corrigés, Paris, Dunod.
2. CHOINEAU A, (1971), Mécanisme et politique
monétaire, 4ème édition, Paris, PUF,
3. PLIHON D, (1999), Les taux de change,
éditions la découverte,9bis, rue Abel-Hovelacque, Paris.
4. GOUX, J,F, (1998), Economie monétaire et
financière, théorie, institutions, politiques, 3e
édition, paris, Economica.
5. JACOUD G, (1997), Inflation et
désinflation : faits, théories, politique,
édition du seuil, Paris.
6. MANKIW G, (2003), Macroéconomie, traduction
de la 5ème édition américaine par Jean
Houard ; 3ème édition, Paris.
7. MARCZEWSKI J, (1978), Vaincre l'inflation et le
chômage, paris, Economica.
8. MICHELLE de M, (1990), La monnaie, système
financier et théorie monétaire, 2è
édition, Paris, économica.
9. SCHULER K, (1999), The Problem with Pegged Exchange
Rates, Kyklos.
10. ZIJLSTRA J, (1981), Banque Centrale,
Washington.
II. Mémoires
1. BOCO U, et B,ABLEFONLIN D, (2009), Analyse des
déterminants structurels et monétaires de l'inflation au Benin de
1972 à2007, Mémoire de maitrise Es-sciences
économiques, université d'Abomey Calavi, FASEG, Benin.
2. KADANJI A,(2005), Politique monétaire :
efficacité des instruments utilisés au Cameroun,
Mémoire de maitrise, Université de Ngaoundere.
3. MUSABWASONI C &NKURUNZIZA A, (2008), Offre de
monnaie, out put et niveau général des prix : cas des pays
de l'EAC, Mémoire, UB, FSEA ; Bujumbura.
4. NSABIMANA S,(2003),Essai d'explication des causes de
l'inflation dans les pays du COMESA, une analyse empirique basée sur le
modèle à correction d'erreur(1986-2000),Mémoire,
UB,FSEA, Bujumbura.
5. REFK S, (2007), Transmission des variations du taux de
change sur les prix à la consommation : Cas de la Tunisie,
DEA, Jendouba.
III. Rapports, Publications et
Cours
1. BARARUZUNZA F, (2008), Fondements réels et
monétaires de l'inflation au Burundi, RIDEC, Volume3 n°1.
2. DIEMER A, (2005), Les apports de David Hume à
la théorie monétaire et de l'intérêt, IUF M
d'Auvergne, GRESE Paris I, CERAS Reims.
3. Direr A, (2009), Syllabus de cours de
macroéconomie, 2licence, 1ère semestre,
Université de Pierre Mendès France.
4. GUILLERMO O,(2009), Les enjeux de la gouvernance des
banques centrales, rapport établi par le groupe sur la gouvernance des
banques centrales, Mai,
5. ISTEEBU (1991-2011), Annuaires statistiques du
Burundi.
6. NUBUKPO K,(2003) L'efficacité de la politique
monétaire de la banque centrale des états de l'Afrique de l'Ouest
depuis la libéralisation de 1989, paris, novembre.
7. Rapports Annuels de la BRB,
(2000 ;2001-2011)
8. RIPOLL L, (2001), Choix du régime de
change : Quelles nouvelles ?, Université de
Montpellier.
IV, Sites web et Articles
1. http :
//www,trader-forex,fr/bible-forex-banque-centrale
2.
http//www,Trader-finance,fr/lexique-finance/définition-lettre-P/politique-monétaire,html
3.
http://fr,wikipedia,org/wiki/R%C3%A9gime_de_change
4.
http://fico,centerblog,net/40-ROLE-D-UNE-BANQUE-CENTRALE
5. http://www.lesochos.fr
ANNEXES
Annexe 1. Les données utilisées
dans les Régressions (1980-2011)
Années
|
IPC (1996=100)
|
M2 en million de FBU
|
PIB en million de FBU
|
TC
(du fr Bu par rapport au Dollar US)
|
TID(%)
|
TREF(%)
|
1980
|
21,8
|
15109,30
|
82775,3
|
90,00000
|
12,00000
|
8,500000
|
1981
|
24,5
|
14509,40
|
87214,5
|
90,00000
|
12,00000
|
8,500000
|
1982
|
25,9
|
19280,80
|
91169,40
|
90,00000
|
12,00000
|
8,500000
|
1983
|
28
|
17074,90
|
100657,6
|
92,95000
|
12,00000
|
8,500000
|
1984
|
32
|
22283,00
|
118169,7
|
119,9700
|
12,00000
|
8,500000
|
1985
|
33,2
|
20350,00
|
138790,8
|
120,6900
|
12,00000
|
8,500000
|
1986
|
33,8
|
18873,00
|
137194,6
|
124,1700
|
12,00000
|
9,000000
|
1987
|
36,2
|
19668,00
|
139804,0
|
123,5600
|
12,00000
|
8,000000
|
1988
|
40,4
|
23314,60
|
151964,5
|
140,4000
|
12,30000
|
8,000000
|
1989
|
43,3
|
24023,00
|
176742,8
|
158,6700
|
12,70000
|
9,500000
|
1990
|
46,3
|
40179,30
|
192731,5
|
171,2600
|
13,60000
|
10,00000
|
1991
|
50,5
|
46154,20
|
209950,7
|
181,5100
|
13,70000
|
11,00000
|
1992
|
52,4
|
46105,70
|
233717,3
|
208,3000
|
14,20000
|
11,00000
|
1993
|
57,8
|
47941,60
|
234764,9
|
242,7800
|
15,20000
|
10,00000
|
1994
|
66,4
|
56510,20
|
286548,0
|
252,6600
|
15,50000
|
10,00000
|
1995
|
79,2
|
58186,10
|
309953,0
|
249,7600
|
16,00000
|
10,00000
|
1996
|
100
|
37331,70
|
265414,0
|
302,7500
|
17,60000
|
10,00000
|
1997
|
131,2
|
43249,20
|
346099,0
|
352,3500
|
17,70000
|
12,00000
|
1998
|
147,6
|
70274,60
|
404382,0
|
447,7700
|
20,40000
|
12,00000
|
1999
|
152,2
|
66307,30
|
460266,0
|
563,5600
|
20,90000
|
12,00000
|
2000
|
189,6
|
106059,4
|
511039,0
|
720,6700
|
20,30000
|
14,00000
|
2001
|
206,8
|
115254,1
|
549980,0
|
830,3500
|
20,10000
|
14,00000
|
2002
|
204,3
|
121050,2
|
584605,0
|
930,7500
|
20,80000
|
15,50000
|
2003
|
236,6
|
169743,0
|
644680,0
|
1082,600
|
20,60000
|
14,50000
|
2004
|
256,5
|
193605,3
|
748486,0
|
1100,900
|
20,50000
|
14,50000
|
2005
|
289,8
|
289123,4
|
860902,0
|
1081,570
|
20,60000
|
14,50000
|
2006
|
297,7
|
442511,2
|
986601,0
|
1028,970
|
18,00000
|
11,00000
|
2007
|
322,7
|
330079,1
|
1012811,
|
1119,540
|
17,50000
|
10,10000
|
2008
|
401,7
|
443117,8
|
1314112,
|
1234,980
|
17,10000
|
10,10000
|
2009
|
443,9
|
530770,3
|
1637200,
|
1230,130
|
16,50000
|
10,10000
|
2010
|
472,7
|
638901,1
|
1843900,
|
1230,800
|
15,90000
|
8,600000
|
2011
|
518,1
|
674511,3
|
2356000,
|
1261,07
|
15,3
|
13,3
|
Source : BRB, Rapports annuels
(1980-2011) ; ISTEEBU, Annuaire des statistiques du Burundi (1990-2011)
IPC=Indice des Prix à la Consommation ; M2= Masse
monétaire ; PIB= Produit Intérieur Brut ; TC=Taux de
Change du franc Burundais par rapport au dollar
Américain ; TID= Taux d'Intérêt
Débiteur ; TREF=Taux de Refinancement
Annexe 2. Résultats du test de
Breush-Godgfrey pour la relation de long terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
4,672208
|
Probability
|
0,019331
|
Obs*R-squared
|
8,967657
|
Probability
|
0,011290
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 11:25
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
2,837956
|
12,87142
|
0,220485
|
0,8274
|
M2
|
-3,15E-05
|
4,18E-05
|
-0,754744
|
0,4577
|
PIB
|
6,42E-06
|
8,94E-06
|
0,718193
|
0,4796
|
TC
|
0,005473
|
0,013852
|
0,395140
|
0,6962
|
TID
|
-0,967549
|
1,117509
|
-0,865808
|
0,3952
|
TREF
|
0,970593
|
1,357731
|
0,714864
|
0,4816
|
RESID(-1)
|
0,595137
|
0,201476
|
2,953889
|
0,0069
|
RESID(-2)
|
-0,412926
|
0,202641
|
-2,037725
|
0,0527
|
R-squared
|
0,280239
|
Mean dependent var
|
-3,89E-14
|
Adjusted R-squared
|
0,070309
|
S,D, dependent var
|
8,370312
|
S,E, of regression
|
8,070696
|
Akaike info criterion
|
7,226674
|
Sum squared resid
|
1563,267
|
Schwarz criterion
|
7,593108
|
Log likelihood
|
-107,6268
|
F-statistic
|
1,334916
|
Durbin-Watson stat
|
1,722157
|
Prob(F-statistic)
|
0,277352
|
Annexe3. Résultat du test de White pour
la relation de long terme
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
2,605487
|
Probability
|
0,030956
|
Obs*R-squared
|
17,71880
|
Probability
|
0,059896
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID^2
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 11:28
|
Sample: 1980 2011
|
Included observations: 32
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
-1900,717
|
914,8952
|
-2,077525
|
0,0502
|
M2
|
-0,005822
|
0,002635
|
-2,209295
|
0,0384
|
M2^2
|
8,90E-09
|
4,08E-09
|
2,180043
|
0,0408
|
PIB
|
0,001937
|
0,000796
|
2,433415
|
0,0240
|
PIB^2
|
-6,60E-10
|
2,75E-10
|
-2,395431
|
0,0260
|
TC
|
-1,444639
|
1,013110
|
-1,425944
|
0,1686
|
TC^2
|
0,000710
|
0,000601
|
1,181696
|
0,2505
|
TID
|
330,6423
|
118,9271
|
2,780209
|
0,0112
|
TID^2
|
-9,872201
|
3,483468
|
-2,834016
|
0,0099
|
TREF
|
-150,6347
|
155,5312
|
-0,968518
|
0,3438
|
TREF^2
|
9,275537
|
6,994250
|
1,326166
|
0,1990
|
R-squared
|
0,553712
|
Mean dependent var
|
67,87269
|
Adjusted R-squared
|
0,341195
|
S,D, dependent var
|
109,0639
|
S,E, of regression
|
88,52368
|
Akaike info criterion
|
12,07070
|
Sum squared resid
|
164565,3
|
Schwarz criterion
|
12,57455
|
Log likelihood
|
-182,1313
|
F-statistic
|
2,605487
|
Durbin-Watson stat
|
2,317003
|
Prob(F-statistic)
|
0,030956
|
Annexe4. Résultats du test de
stabilité du Résidu
ADF Test Statistic
|
-3,666615
|
1% Critical Value*
|
-2,6395
|
|
|
5% Critical Value
|
-1,9521
|
|
|
10% Critical Value
|
-1,6214
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root,
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(P)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 11:52
|
Sample(adjusted): 1981 2011
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
P(-1)
|
-0,619350
|
0,168916
|
-3,666615
|
0,0009
|
R-squared
|
0,309447
|
Mean dependent var
|
0,035404
|
Adjusted R-squared
|
0,309447
|
S,D, dependent var
|
9,468810
|
S,E, of regression
|
7,868536
|
Akaike info criterion
|
6,995347
|
Sum squared resid
|
1857,416
|
Schwarz criterion
|
7,041605
|
Log likelihood
|
-107,4279
|
Durbin-Watson stat
|
1,738251
|
PP Test Statistic
|
-3,666615
|
1% Critical Value*
|
-2,6395
|
|
|
5% Critical Value
|
-1,9521
|
|
|
10% Critical Value
|
-1,6214
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root,
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 0
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
59,91664
|
Residual variance with correction
|
59,91664
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(P)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 11:53
|
Sample(adjusted): 1981 2011
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
P(-1)
|
-0,619350
|
0,168916
|
-3,666615
|
0,0009
|
R-squared
|
0,309447
|
Mean dependent var
|
0,035404
|
Adjusted R-squared
|
0,309447
|
S,D, dependent var
|
9,468810
|
S,E, of regression
|
7,868536
|
Akaike info criterion
|
6,995347
|
Sum squared resid
|
1857,416
|
Schwarz criterion
|
7,041605
|
Log likelihood
|
-107,4279
|
Durbin-Watson stat
|
1,738251
|
Annexe 5. Résultat du test de Breusch
pour la relation de court terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0,214115
|
Probability
|
0,809681
|
Obs*R-squared
|
0,832688
|
Probability
|
0,659454
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 15:09
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
-0,426958
|
2,579715
|
-0,165506
|
0,8708
|
D(IPC(-1))
|
0,036066
|
0,286506
|
0,125883
|
0,9015
|
D(M2)
|
-6,16E-06
|
6,34E-05
|
-0,097201
|
0,9239
|
D(M2(-1))
|
-4,56E-06
|
6,33E-05
|
-0,072020
|
0,9435
|
D(PIB)
|
6,09E-07
|
3,25E-05
|
0,018732
|
0,9853
|
D(PIB(-1))
|
-2,03E-06
|
3,80E-05
|
-0,053385
|
0,9581
|
D(TC)
|
-0,000174
|
0,053814
|
-0,003237
|
0,9975
|
D(TC(-1))
|
0,004040
|
0,061061
|
0,066169
|
0,9481
|
D(TID)
|
0,487840
|
2,833692
|
0,172157
|
0,8656
|
D(TID(-1))
|
-0,037855
|
2,336806
|
-0,016199
|
0,9873
|
D(TREF)
|
-0,209795
|
1,261508
|
-0,166305
|
0,8701
|
D(TREF(-1))
|
0,226337
|
2,773208
|
0,081615
|
0,9360
|
P(-1)
|
-0,194240
|
0,386953
|
-0,501974
|
0,6230
|
RESID(-1)
|
0,202305
|
0,542622
|
0,372830
|
0,7145
|
RESID(-2)
|
0,271108
|
0,446288
|
0,607474
|
0,5526
|
R-squared
|
0,027756
|
Mean dependent var
|
-2,15E-15
|
Adjusted R-squared
|
-0,879671
|
S,D, dependent var
|
5,445694
|
S,E, of regression
|
7,466106
|
Akaike info criterion
|
7,165477
|
Sum squared resid
|
836,1411
|
Schwarz criterion
|
7,866076
|
Log likelihood
|
-92,48216
|
F-statistic
|
0,030588
|
Durbin-Watson stat
|
1,829962
|
Prob(F-statistic)
|
1,000000
|
Annexe6. Résultat du test de White pour
la relation de court terme
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0,928540
|
Probability
|
0,602119
|
Obs*R-squared
|
24,50247
|
Probability
|
0,433186
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID^2
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 15:20
|
Sample: 1982 2011
|
Included observations: 30
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
47,62008
|
52,62199
|
0,904946
|
0,4070
|
D(IPC(-1))
|
-1,331316
|
9,704250
|
-0,137189
|
0,8962
|
(D(IPC(-1)))^2
|
-0,133297
|
0,152347
|
-0,874958
|
0,4216
|
D(M2)
|
0,001444
|
0,004736
|
0,304955
|
0,7727
|
(D(M2))^2
|
2,98E-08
|
3,81E-08
|
0,782341
|
0,4694
|
D(M2(-1))
|
0,005615
|
0,002612
|
2,149783
|
0,0843
|
(D(M2(-1)))^2
|
-3,23E-08
|
8,10E-08
|
-0,398271
|
0,7069
|
D(PIB)
|
-0,001015
|
0,002145
|
-0,473476
|
0,6558
|
(D(PIB))^2
|
1,38E-09
|
4,87E-09
|
0,284466
|
0,7875
|
D(PIB(-1))
|
-0,004448
|
0,002457
|
-1,809928
|
0,1301
|
(D(PIB(-1)))^2
|
1,14E-08
|
6,19E-09
|
1,836485
|
0,1257
|
D(TC)
|
0,474470
|
1,953449
|
0,242888
|
0,8177
|
(D(TC))^2
|
-0,003468
|
0,016138
|
-0,214894
|
0,8383
|
D(TC(-1))
|
2,726456
|
2,742539
|
0,994136
|
0,3658
|
(D(TC(-1)))^2
|
-0,008859
|
0,024436
|
-0,362537
|
0,7318
|
D(TID)
|
81,29759
|
79,53506
|
1,022160
|
0,3536
|
(D(TID))^2
|
-8,793238
|
54,04407
|
-0,162705
|
0,8771
|
D(TID(-1))
|
-214,9288
|
176,3760
|
-1,218583
|
0,2774
|
(D(TID(-1)))^2
|
69,33279
|
88,56694
|
0,782829
|
0,4692
|
D(TREF)
|
35,54472
|
35,98182
|
0,987852
|
0,3686
|
(D(TREF))^2
|
-4,806475
|
18,36689
|
-0,261692
|
0,8040
|
D(TREF(-1))
|
27,32806
|
31,06521
|
0,879700
|
0,4193
|
(D(TREF(-1)))^2
|
-40,15625
|
28,78879
|
-1,394857
|
0,2219
|
P(-1)
|
-1,807167
|
5,328450
|
-0,339154
|
0,7483
|
P(-1)^2
|
0,480048
|
0,343598
|
1,397122
|
0,2212
|
R-squared
|
0,816749
|
Mean dependent var
|
28,66706
|
Adjusted R-squared
|
-0,062857
|
S,D, dependent var
|
52,49380
|
S,E, of regression
|
54,11845
|
Akaike info criterion
|
10,69513
|
Sum squared resid
|
14644,03
|
Schwarz criterion
|
11,86280
|
Log likelihood
|
-135,4270
|
F-statistic
|
0,928540
|
Durbin-Watson stat
|
2,722636
|
Prob(F-statistic)
|
0,602119
|
Annexe7. Résultat du test de Ramsey pour la relation de
court terme
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
3,174679
|
Probability
|
0,070843
|
Log likelihood ratio
|
10,58914
|
Probability
|
0,005019
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: D(IPC)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/07/13 Time: 16:16
|
Sample: 1982 2011
|
Included observations: 30
|
Variable
|
Coefficient
|
Std, Error
|
t-Statistic
|
Prob,
|
C
|
1,275645
|
2,143390
|
0,595153
|
0,5606
|
D(IPC(-1))
|
-0,061156
|
0,400562
|
-0,152676
|
0,8807
|
D(M2)
|
1,58E-05
|
6,78E-05
|
0,233170
|
0,8188
|
D(M2(-1))
|
0,000170
|
0,000195
|
0,874274
|
0,3958
|
D(PIB)
|
-2,88E-05
|
5,42E-05
|
-0,532054
|
0,6025
|
D(PIB(-1))
|
-7,40E-05
|
4,26E-05
|
-1,735708
|
0,1031
|
D(TC)
|
-0,040344
|
0,097166
|
-0,415209
|
0,6839
|
D(TC(-1))
|
0,034014
|
0,081680
|
0,416435
|
0,6830
|
D(TID)
|
4,838696
|
3,686334
|
1,312604
|
0,2090
|
D(TID(-1))
|
0,655045
|
2,427877
|
0,269801
|
0,7910
|
D(TREF)
|
-1,888757
|
2,115687
|
-0,892739
|
0,3861
|
D(TREF(-1))
|
-0,534054
|
2,059144
|
-0,259357
|
0,7989
|
P(-1)
|
0,070023
|
0,415755
|
0,168424
|
0,8685
|
FITTED^2
|
0,058965
|
0,023666
|
2,491519
|
0,0249
|
FITTED^3
|
-0,000447
|
0,000183
|
-2,442606
|
0,0274
|
R-squared
|
0,938197
|
Mean dependent var
|
16,45333
|
Adjusted R-squared
|
0,880514
|
S,D, dependent var
|
18,36124
|
S,E, of regression
|
6,346873
|
Akaike info criterion
|
6,840654
|
Sum squared resid
|
604,2419
|
Schwarz criterion
|
7,541253
|
Log likelihood
|
-87,60982
|
F-statistic
|
16,26478
|
Durbin-Watson stat
|
2,038696
|
Prob(F-statistic)
|
0,000001
|
|
|