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Estimation et stabilité de la fonction de demande de monnaie en Algérie

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par Anissa ATMANI
Université Abderrahmane Mira - Bejaia  - Master en Scs économiques  2016
  

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CHAPITRE 01

Revue de littérature théorique et

empirique

Introduction

Les biens économiques sont de deux sortes : ceux qui ont une utilité directe (les biens de consommation en générale) et ceux qui procurent un service productif (les biens d'investissement) ou un rendement pécuniaire (les titres). Chaque bien est demandé en fonction de cette utilité directe ou de ce service appréciable en termes monétaires. Qu'en est-il pour la monnaie ?

La monnaie est traditionnellement définie à partir de trois fonctions fondamentales : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire d'échange. La monnaie a une fonction spécifique en ce qu'elle est l'instrument unique de l'échange. Elle seule a la propriété de liquidité qui se définit comme « L'aptitude à servir immédiatement d'instrument d'échange universel pour une valeur d'échange comme avec certitude, sans coût de recherche, ni coût de transaction »7. Toutefois cette qualité de la monnaie ne justifie pas à elle seule une demande de monnaie, une détention nette d'encaisse. De tels concepts sont à la base d'un grand nombre de théories sur la demande de monnaie.

En effet, il existe un grand nombre de théories différentes expliquant la demande de monnaie. Nous essayerons, dans ce chapitre, d'exposer l'aspect théorique et empirique des différents systèmes d'analyse proposés pour expliquer la demande de monnaie.

1. La demande de monnaie : un aperçu théorique

Par définition, la demande de monnaie est la quantité de monnaie qu'un agent économique souhaite détenir sur une période. C'est une encaisse monétaire désirée.

Malgré les analyses pertinentes de Wicksel [1898], la théorie monétaire se limite aux différents exposés de la théorie quantitative que Fisher [1923] formalise en concernant d'intégration de la monnaie dans le système économique et sa relation avec les grandeurs réelles. C'est l'une des plus anciennes analyses des phénomènes monétaire. Les variantes en sont nombreuses mais, malgré la diversité apparente, elles obéissent toujours à la même structure générale.

La théorie quantitative de la monnaie a été retrouvée chez Aristote, puis elle est reprise par certains économistes français comme J. Bodin [1568] dans son mémoire intitulé « Réponses aux paradoxes de M. de Malestroit touchant l'enchérissement des choses »8, ou il explique pour

7 De Mourgues M. (2000), Macroéconomie monétaire, Economica, Paris.

8 Ibid., p. 293.

la première fois la hausse des prix par l'afflux de métaux précieux en provenance du nouveau monde. Ces travaux seront développés ultérieurement par Cantillon dans (Essai Sur La Nature Du Commerce En Général, 1755), et Hume (Political Discourses, 1752). Cantillon affirme dans son analyse monétaire que toute variation de la masse monétaire fait augmenter les prix de différents marchandises à différents points dans le temps et à différents degrés. C'est « l'effet Cantillon » des variations de la masse monétaire9. Hume de son côté ajoute qu'une augmentation de la quantité de monnaie génère un certain dynamisme économique.

La première formulation de la théorie quantitative de la monnaie est celle de Fisher présentée dans (The Purchasing Power Of Money, 1912), que Patinkin [1965] qualifiera d'approche par les transactions. L'auteur construit sa relation à partir d'une équation des échanges selon laquelle toute transaction mettant en relation un acheteur et un vendeur, à chaque vente correspond un achat et le montant des ventes est égal au montant des achats pour l'ensemble de l'économie. Cette équation des échanges n'est pas une véritable fonction de demande, elle ne traduit pas une encaisse monétaire désirée, mais une encaisse nécessaire pour effectuer les transactions. En revanche, les adeptes de l'école de Cambridge Pigou [1917], Marshall [1923], proposent une fonction de demande de monnaie mettant l'accent sur la volonté des agents économiques de détenir de la monnaie plutôt que sur la nécessité de la détenir (formulation de Fisher). Telle est la différence fondamentale entre la TQM de Fisher et l'équation monétaire de Cambridge, cependant, l'analyse aboutit à la même conclusion : le volume de la circulation monétaire et le niveau des prix varient proportionnellement.

Keynes [1936], inspiré des travaux de l'école de Cambridge, va montrer qu'en plus du revenu réel, le taux d'intérêt est la deuxième variable clé de l'encaisse des agents économiques. C'est l'innovation majeur que l'auteur a introduit dans la théorie économique, son analyse repose sur la diversification des motifs d'encaisses : à l'encaisse de transaction s'ajoute celle de précaution et de spéculation. Un autre type d'analyse, souvent appelée la théorie quantitative moderne avec M. Friedman, précurseur du courant monétariste. L'auteur, dans un cadre d'analyse de longue période, a mis en valeur les ajustements par dépense grâce auxquels les agents économiques cherchent à maintenir la part de liquidité dans leur patrimoine à un niveau optimal. Une autre école de modélisation a utilisé l'analyse de la gestion des stocks et la gestion de portefeuille en univers incertain pour construire une fonction de demande de monnaie

9 Guido H. (2008), Histoire de la pensée économique : les grands auteurs et leurs doctrines, Eyrolles, Paris.

utilisant les méthodes de la microéconomie. Les modèles de Baumol [1952], Tobin [1956] restent la référence dans ce domaine.

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