1.3.6.3. La
désaffection du public à l'égard d'un musée
virtuel ?
Parler des risques évoqués à propos de la
virtualisation de l'espace muséal peut se faire en double sens. En
premier lieu, il peut s'agir de se préoccuper de l'opinion
véhiculée sur une menace de disparition du musée physique
face à l'émergence du virtuel dans les activités
d'exposition des collections artistiques. Dans un autre sens, c'est le
musée virtuel lui-même qui est estimé source de
dévalorisation, par le spectre plus large des visiteurs en ligne qu'il
permet associé aux pratiques communicationnelles permises par
l'avènement du web 2.0.
a) Les rapports musés réel et musée
virtuel.
Diverses assertions viennent corroborer une montée
incontournable du musée virtuel en tant qu'espace de valorisation des
oeuvres artistiques et de décuplement de la fréquentation
muséale.
Un point de vue proche des milieux conservateurs d'oeuvres
présente l'avènement de la virtualisation comme celui de la
garantie de protection des oeuvres trouvée. Il en tient pour argument
l'effet altérant de la lumière sur les couleurs des tableaux.
D'autres commentaires insistent sur les acquis de la numérisation des
biens en termes de capacités de conservation quand d'après le
même bord l'exposition hors murs induite par internet se traduit par des
satisfactions vantant tantôt les gains en valorisation des oeuvres
tantôt les capacités d'accueil plus larges des visiteurs
favorisant une meilleure connaissance des collections.
Du point de vue du public virtuel, c'est un affranchissement
des contraintes physique liées au musée traditionnel qui peut
être hautement apprécié. Qui plus est, les échanges
de commentaires favorisés par l'interactivité du
multimédia sont de nature à permettre une amélioration
régulière des activités d'exposition tout en permettant
aux musée souplesse et adaptabilité à leur environnement
concurrentiel.
En termes de risques, on peut retenir, sans priorisation
toutefois,le risque opérationnel,interne au musée lui-même
et induit par des considérations de carence en formation ou en
expérience pour la conduite de projets artistiques virtuels. Ce risque
inhérent aux structures muséales de petites tailles est de
nature, en cas de réalisation, susciter la désaffection du public
pouvant ainsi mettre à mal la réputation du musée, voire
le tarissement de ses visiteurs (www.rcip.og).
La réputation du musée est aussi susceptible de
souffrir de l'ardeur des réseaux en ligne En effet une atteinte à
l'image de marque de l'institution muséale peut provenir de
l'environnement extérieur à travers des actes de communications
négatifs aux conséquences désagréables. Il peut
s'agir de la fuite d'une information pouvant entraver l'intégrité
physique du musée ou de ces collections. Il est à noter que
l'environnement interne au musée peut être source de mêmes
conséquences de manière volontaire ou non.
Si l'on considère le risque financier comme
déterminant pour la pérennisation de l'action muséale, son
occurrence peut provenir de la vivacité des réseaux à la
suite d'une campagne de recherche de financements par exemple pour
l'acquisition d'une oeuvre. De même si les communautés virtuelles
peuvent être tenues comme facteurs de soutien promotionnel d'un
musée, l'occurrence inverse est tout aussi envisageable.
Mais de là à penser que le virtuel dans son
ensemble est en passe de prendre la place, il y a une grande distance. Parce
que le musée qu'une vision de relations en termes de cercle vertueux
est possible. On estime en effet que le musée traditionnel voix son
attractivité de se démultiplier avec la montée de la
virtualisation. Celle-ci favoriserait même le dédoublement des
fréquentations aussi bien du côté de l'espace virtuel que
de l'espace physique lorsque l'on constate l'expansion de la
fréquentation des jeunes pour musée traditionnel. Mme Catherine
Guillou remarque ainsi que cinquante pourcent de l'augmentation spectaculaire
des visites au musée du Louvre concernent les jeunes de moins de
trente-cinq ans. D'où pour cette illustration au moins une
nécessité de fonctionnement dual entre le musée
traditionnel et le musée virtuel.
Le risque sur la sécurisation des données
numériques des collections et informations du musée, s'il est
réel, nécessite sa prise en compte sécuritaire par le
musée comme le fait toute grande institution contemporaine
impliquée dans l'usage intensif des technologies de l'information et de
la communication.
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