Chapitre III.
GENERALITES
I.1. Définitions
La césarienne est une opération
obstétricale réalisant l'accouchement artificiel après
ouverture chirurgicale de l'utérus (hystérotomie). Elle
s'exécute par voie abdominale après coeliotomie [1].
La césarienne de principe est celle programmée
autrement dite élective. La définition de la
césarienne programmée retenue par les recommandations de la
Haute Autorité de Santé Française est celle
réalisée à plus de 38 semaines de gestation ou plus de 40
semaines d'aménorrhée, non liée à une situation
d'urgence apparaissant au cours du travail ou en dehors du travail
[2].
I.2. Epidémiologie[2][3][4]
La fréquence des accouchements par césarienne a
très largement augmenté à l'échelle mondiale au
cours des 20 dernières années, et ce pour de nombreuses raisons.
Les taux mondiaux les plus élevés de recours à la
césarienne se trouvent en Chine, au Vietnam et au Brésil; ceux
les plus bas dans les pays africains. Bien que l'amélioration de
l'asepsie, l'essor des antibiotiques, les progrès de l'anesthésie
et de transfusion sanguine ont enlevé à la césarienne son
caractère redoutable et ont influencé manifestement la hausse du
taux de la césarienne atteignant parfois 20 à 30 % des
accouchements.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
déclare que les taux de césariennes augmentent partout dans le
monde. L'association positive entre la césarienne, la morbidité
sévère et la mortalité maternelle, même
après ajustement des facteurs de risque, ayant été
prouvée ; ces taux deviennent une véritable source de
préoccupation comme l'a décrit l'enquête de 2005 sur la
mortalité maternelle par OMS, UNFPA, UNICEF et la Banque Mondiale (Carte
en Annexe).
Ainsi aux Etats-Unis, l'incidence des taux de
césariennes entre 1996 et 2006 a évolué de 20,7% à
31,1%. En 2010, les Etats-Unis rapportaient un taux à 32,8%. En
Angleterre, le taux de césariennes était de 9% en 1980, il
s'élevait à 24,8% en 2010. En France, il s'est stabilisé
depuis 2003 aux alentours de 20-21%. L'incidence des césariennes varie
considérablement d'un pays à l'autre dans les pays
développés comme dans les pays en voie de développement,
passant par exemple de moins de 1% au Tchad, à plus de 35% au
Brésil. En Europe en 2004, c'est aux Pays-Bas que l'incidence des
césariennes était la plus faible (15,1%) et en Italie qu'elle
était la plus élevée (37,8%), au Luxembourg le taux
était alors de 25,3%.
Elle est considérée actuellement comme
indicateur de qualité de soins obstétricaux et néonataux
d'urgence. En Mauritanie on trouve deux taux de la césarienne : 4.76%
selon AichetouH'meida 2004 et 14.82% d'âpres Fatimetou Habib 2008
[10].
Le rapport d'enquête mené concomitamment entre le
Fond des Nations Unies Pour la Population (UNFPA) et la République
Démocratique du Congo dans l'évaluation des besoins en Soins
Obstétricaux Et Néonatals d'Urgence (SONU) dans l'ex-Bas Congo,
ex-Bandundu et Kinshasa en octobre 2012 établit que La RDC fait partie
de six pays du monde qui portent 50% de la charge mondiale de la
mortalité maternelle. Sur l'ensemble des 3 provinces
enquêtées, 55% des formations sanitaires ont rapporté avoir
pratiqué la césarienne au cours de la période de 3 mois
ayant précédé l'enquête. Au cours de l'année
2010, 578 naissances par césariennes ont été
rapportées parmi les structures SONU et 11.891 parmi l'ensemble de
toutes les structures enquêtées, donnant les taux d'accouchement
par césarienne de 0,1% et de 1,3% respectivement qui sont les deux loin
du minimum de 5% recommandé par l'OMS.
Sur ce, l'analyse par province et par district sanitaire a
montré que la ville de Kinshasa avait rapporté le taux le moins
élevé d'accouchements par césarienne soit 1,9%. Les
districts sanitaires de Matadi dans l'ex-Bas Congo (7,0%) et de la Lukunga
à Kinshasa (9,7%) avaient rapporté le minimum recommandé
de césariennes. La ville de Bandunduville (3,0%), la ville de Boma dans
l'ex-Bas-Congo (4,0%) et le district du Mont-Amba à Kinshasa (4,3%) ont
eu les taux élevés par rapport aux autres districts sanitaires
enquêtés. Ces taux avoisinent le minimum des taux attendus.
Près de 50% des césariennes étaient
d'indication foetale dont la plupart étaient réalisées en
urgence. Par contre les césariennes d'indication maternelle
étaient plus programmées. Deux indications maternelles
étaient les plus fréquentes à savoir l'utérus
cicatriciel et l'éclampsie/pré éclampsie
sévère, tandis que du côté foetal nous avons
noté la disproportion céphalo-pelvienne/phase active
prolongée et la souffrance foetale. Seulement
1/5ème de césariennes réalisées dans les
structures était programmé, soit 18% pour 69 cas, la
majorité était effectuée en urgence.
Par ailleurs, 71% des dossiers de césarienne revus ne
comportaient aucune information sur le délai entre la décision et
l'exécution de la césarienne pour les césariennes
d'urgence dont 20% sont effectuées à plus de 60 minutes de la
décision de l'intervention.
La césarienne est une intervention obstétricale
dont l'OMS souhaite son amélioration en atteignant l'objectif
fixé pour le bien être de la gestante et son enfant.
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