Conclusion
générale
À l'issue de notre recherche dont l'objet était
la compréhension de la disparition des espaces verts à
Lubumbashi. Nous nous sommes donné comme question de recherche :
comment comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi ? Pour cela, deux théories ont été
mobilisées comme grille de lecture, il s'agit de la théorie
de la sécurité humaine prise dans sa perspective environnementale
suivie de la théorie de la planification urbaine basée sur le
principe de développement durable dans l'aménagement du
territoire.
Nous avons inscrit la présente recherche dans une
démarche inductive parce que nous avions privilégié les
données du terrain ; nous n'avions pas s au départ des
hypothèses à infirmer ou à confirmer mais au contraire,
nous avons cherché à construire la connaissance de la disparition
des espaces verts en partant des perspectives des acteurs impliqués dans
la gestion. Nous avons opté pour l'approche qualitative parce que nous
cherchions à analyser les données descriptives des acteurs tout
en cherchant à connaître leur sens.
Comme méthode de recueil des données, nous avons
opté pour l'observation directe complétée par l'entretien
semi-directif. Ces techniques nous ont permis d'observer et de recueillir les
opinions différentes provenant non seulement de la population mais aussi
les acteurs directs qui ont la charge de la gestion des espaces verts. Nous
avons rencontré des difficultés sur le terrain, mais quelques
manoeuvres nous ont permis de les surmonter.
En effet, dans l'analyse des données
collectées sur terrain, nous sommes arrivé aux résultats
selon lesquels plusieurs discours sont émis sur les espaces verts dans
la ville de Lubumbashi. Certains discours tendent à valoriser les
espaces verts en les considérants comme des lieux de repos, car ils
permettent à certains sujets de se ressourcer en
air frais. De plus, les espaces verts sont considérés comme des
lieux de loisir dans la mesure où ils permettent aux jeunes de s'adonner
à différentes formes de divertissement. En plus, les espaces
verts sont pour certains des patrimoines naturels qui conservent l'histoire de
toute une génération. Les espaces verts sont aussi compris en
termes d'habitat naturel vu qu'ils renferment diverses formes des
espèces animales et végétales.
D'autres discours par contre tendent à
dévaloriser les espaces verts en les appréhendant comme une
source d'insécurité, car, les espaces verts regorgent la
présence des malfaiteurs. Pour d'autres, les espaces verts sont un
manque à gagner vu qu'ils sont sollicités par plusieurs
investisseurs internationaux. Les espaces verts sont perçus aussi comme
des lieux de la débauche vu qu'ils offrent un endroit propice et discret
aux jeunes qui s'adonnent à des comportements qualifiés
d'impudiques. Les espaces verts sont aussi réduits à des simples
dépotoirs, car, ils servent de décharges pour les habitations
environnantes.
La disparition des espaces verts est sous-tendue par plusieurs
logiques. Il s'agit des logiques conflictuelles entre différents
acteurs, suivies de la logique de capitalisation, ainsi que de la logique
politique.
La gestion des espaces verts se traduit par une
logique conflictuelle, car, il y a des tensions entre différents
acteurs qui sont reconnus pour la gestion des espaces verts à
Lubumbashi. Ces acteurs sont les services étatiques, la population, les
personnalités politiques ainsi que les agents qui gèrent ces
espaces verts à Lubumbashi.
La disparition des espaces verts devient une logique de
capitalisation pour les agents, car le remplacement des espaces par des
bâtiments est une ressource financière pour les agents. Mise
à part la capitalisation, il y a aussi la logique politique autour de la
gestion des espaces verts, car, la politique est devenue après un
certain temps un outil pour les hommes forts de s'octroyer sans respecter la
procédure officielle.
La gestion des espaces verts à Lubumbashi est
réduite à son minimum et ne fait pas l'objet d'une approche
organisée et planifiée. Pourtant, parallèlement à
ce constat, les villes sont de plus en plus nombreuses à revendiquer le
qualificatif de ville verte. Or, une véritable Ville verte veille au
maintien et à l'amélioration continue de son environnement
physique afin d'offrir un cadre de vie agréable à ses citoyens.
Notre recherche ouvre les voies à des études ultérieures,
car, les résultats que nous avons présentés n'ont pas la
prétention d'être exhaustifs.
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