II-5- La Guinée Equatoriale
La production agricole de la Guinée ne recouvre plus
les besoins alimentaires de la population ni en volume de production ni en
valeur nutritive. Le pays doit recourir à des fortes importations
à partir des pays voisins pour combler ses déficits et pour cela
l'un des objectifs du gouvernement est d'utiliser les revenus provenant de
l'activité pétrolière pour le développement des
secteurs tels que l'agriculture et l'industrie et atteindre ainsi une plus
grande autosuffisance. On distingue deux types d'agriculture dans ce
pays :
- Une agriculture de subsistance orientée vers la
production de yuca, igname, arachide, etc., généralement pour une
autoconsommation de la famille. C'est une agriculture extensive, traditionnelle
et de faible productivité pratiquée par les petits agriculteurs
appliquant des méthodes de culture traditionnelle. La culture des
aliments de base s'est réalisée jusqu'à maintenant par un
système de production traditionnelle, sans application d'engrais et
imposant l'ouverture des nouvelles parcelles après un ou deux ans de
culture pour remplacer les parcelles épuisées ;
- Une agriculture intensive orientée vers
l'exportation. Elle vise à la production des principaux produits
agricoles de rente (cacao et café) et est réalisée
principalement par les sociétés privées
Pour développer ces deux types d'agriculture le
gouvernement Equato-guinéen a mis en place plusieurs
techniques :
- La création des fermes modèles à
gestion privée pour produire tout ce qui est importé à
l'extérieur ;
- Apprendre les techniques modernes des cultures aux
paysans ;
- Offrir à chacun les moyens de pratiquer dans sa
plantation familiale une agriculture de seconde
génération ;
- Distribuer des semences, des fertilisants et des outils.
II-6- Le Tchad
Le Tchad dispose d'un large éventail de
potentialités humaines et agronomiques permettant l'accroissement
durable du niveau de la production et la réduction de la
pauvreté. Mais de nombreuses contraintes d'ordre institutionnel,
technique et naturel limitent les performances du sous-secteur agricole. Il
s'agit entre autres :
- Des moyens d'intervention du ministère de
l'agriculture relativement limités tant au niveau des ressources
humaines où le vieillissement est très préoccupant, qu'au
niveau des infrastructures, des équipements, etc. ;
- Des services d'appui en milieu rural faiblement
représentés sur le terrain, malgré la redéfinition
du rôle de l'Etat et la proposition du nouveau cadre institutionnel pour
le développement rural ;
- Des outils financiers nécessaires à la
modernisation des exportations agricoles et la promotion des PME/PMI en milieu
rural qui font défaut ;
- Du mauvais état des infrastructures de transport, en
particulier des pistes rurales ne facilitant pas l'accès des produits au
marché intérieur et extérieur ;
- De la taxation des intrants et équipements agricoles
jugés très lourds par les opérateurs du secteur et autres
taxes informelles ponctionnées en toute illégalité,
pénalisant les performances du système de commercialisation et la
compétitivité des produits agricoles ;
- De la production vivrière nationale faible et peu
diversifiée, avec des rendements pour les céréales
présentant moins de la moitié de ceux des pays à niveau de
développement similaire ;
- Du secteur coton qui constituait la principale culture de
rente et une source des devises importantes pour le pays mais qui a du mal
à s'ajuster aux contraintes économiques et commerciales
internationales.
Pour remédier à tous ces maux le gouvernement
tchadien a entrepris plusieurs actions :
ü Renforcer les capacités des services d'appui,
des organisations des producteurs et des petites exploitations
familiales ;
ü Sécuriser les productions par la promotion de la
maitrise de l'eau à travers divers types d'aménagements ;
ü Réduire les pertes importantes
post-récoltes pour accroitre les disponibilités
alimentaires ;
ü Améliorer les techniques de transformation
post-récolte des produits agricoles, le stockage et la commercialisation
en créant un environnement attrayant ;
ü Améliorer la productivité des cultures
porteuses notamment l'ail, l'oignon, l'arachide, les fruits et légumes
avec comme objectif l'amélioration des revenus des producteurs par la
promotion et la structuration de ces filières et la dynamisation du
système d'information sur le marché ;
ü Promouvoir le développement des services de
proximité en appuyant la décentralisation et la
responsabilisation ;
ü Relancer les activités de la filière
coton et l'amélioration de sa productivité avec la participation
des cotonculteurs et de leurs organisations dans le cadre
COTONTCHAD/SN ;
ü Renforcer les capacités des acteurs du
développement agricole ;
ü Accompagner les évolutions institutionnelles
actuelles afin d'assurer les services de proximité efficace aux
producteurs ;
ü Résorber le déficit en produits vivriers
et particulièrement celui en céréale à travers une
production céréalière moyenne de 2300.000 tonnes et
plus/an par le passage à des rendements du riz de 2 tonnes/ha
actuellement à 3,3 tonnes/ha ;
ü Poursuivre les activités de relance et
d'amélioration de la productivité de la filière coton,
avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations.
CONCLUSION
Grosso modo, il était question pour nous dans ce second
chapitre de présenter le concept de l'agriculture dans la
sous-région CEMAC. Au regard de tout ce qui précède, il en
ressort que l'état du sous-secteuragricole reconnait une insuffisance en
matière de production. Cette crise alimentaire va amener les Etats
membres de la CEMAC à adopter une stratégie agricole commune afin
de remédier à cette dépression.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Cette première partie nous a permis de définir
le cadre conceptuel et théorique de notre étude. Ainsi, au
premier chapitre nous avons présenté la place de l'agriculture
dans la comptabilité nationale et son rôle dans le processus du
développement économique. Le second chapitre est consacré
essentiellement à l'agriculture dans la CEMAC. Pour cela, nous avons
présenté en premier l'état même de ce sous-secteur
et en deuxième lieu les stratégies mises en oeuvre.
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