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Agriculture et croissance économique dans les pays de la CEMAC

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par AZAKI MAHAMAT
Université de Ngaoundéré - Master II 2014
  

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II-5- La Guinée Equatoriale

La production agricole de la Guinée ne recouvre plus les besoins alimentaires de la population ni en volume de production ni en valeur nutritive. Le pays doit recourir à des fortes importations à partir des pays voisins pour combler ses déficits et pour cela l'un des objectifs du gouvernement est d'utiliser les revenus provenant de l'activité pétrolière pour le développement des secteurs tels que l'agriculture et l'industrie et atteindre ainsi une plus grande autosuffisance. On distingue deux types d'agriculture dans ce pays :

- Une agriculture de subsistance orientée vers la production de yuca, igname, arachide, etc., généralement pour une autoconsommation de la famille. C'est une agriculture extensive, traditionnelle et de faible productivité pratiquée par les petits agriculteurs appliquant des méthodes de culture traditionnelle. La culture des aliments de base s'est réalisée jusqu'à maintenant par un système de production traditionnelle, sans application d'engrais et imposant l'ouverture des nouvelles parcelles après un ou deux ans de culture pour remplacer les parcelles épuisées ;

- Une agriculture intensive orientée vers l'exportation. Elle vise à la production des principaux produits agricoles de rente (cacao et café) et est réalisée principalement par les sociétés privées

Pour développer ces deux types d'agriculture le gouvernement Equato-guinéen a mis en place plusieurs techniques :

- La création des fermes modèles à gestion privée pour produire tout ce qui est importé à l'extérieur ;

- Apprendre les techniques modernes des cultures aux paysans ;

- Offrir à chacun les moyens de pratiquer dans sa plantation familiale une agriculture de seconde génération ;

- Distribuer des semences, des fertilisants et des outils.

II-6- Le Tchad

Le Tchad dispose d'un large éventail de potentialités humaines et agronomiques permettant l'accroissement durable du niveau de la production et la réduction de la pauvreté. Mais de nombreuses contraintes d'ordre institutionnel, technique et naturel limitent les performances du sous-secteur agricole. Il s'agit entre autres :

- Des moyens d'intervention du ministère de l'agriculture relativement limités tant au niveau des ressources humaines où le vieillissement est très préoccupant, qu'au niveau des infrastructures, des équipements, etc. ;

- Des services d'appui en milieu rural faiblement représentés sur le terrain, malgré la redéfinition du rôle de l'Etat et la proposition du nouveau cadre institutionnel pour le développement rural ;

- Des outils financiers nécessaires à la modernisation des exportations agricoles et la promotion des PME/PMI en milieu rural qui font défaut ;

- Du mauvais état des infrastructures de transport, en particulier des pistes rurales ne facilitant pas l'accès des produits au marché intérieur et extérieur ;

- De la taxation des intrants et équipements agricoles jugés très lourds par les opérateurs du secteur et autres taxes informelles ponctionnées en toute illégalité, pénalisant les performances du système de commercialisation et la compétitivité des produits agricoles ;

- De la production vivrière nationale faible et peu diversifiée, avec des rendements pour les céréales présentant moins de la moitié de ceux des pays à niveau de développement similaire ;

- Du secteur coton qui constituait la principale culture de rente et une source des devises importantes pour le pays mais qui a du mal à s'ajuster aux contraintes économiques et commerciales internationales.

Pour remédier à tous ces maux le gouvernement tchadien a entrepris plusieurs actions :

ü Renforcer les capacités des services d'appui, des organisations des producteurs et des petites exploitations familiales ;

ü Sécuriser les productions par la promotion de la maitrise de l'eau à travers divers types d'aménagements ;

ü Réduire les pertes importantes post-récoltes pour accroitre les disponibilités alimentaires ;

ü Améliorer les techniques de transformation post-récolte des produits agricoles, le stockage et la commercialisation en créant un environnement attrayant ;

ü Améliorer la productivité des cultures porteuses notamment l'ail, l'oignon, l'arachide, les fruits et légumes avec comme objectif l'amélioration des revenus des producteurs par la promotion et la structuration de ces filières et la dynamisation du système d'information sur le marché ;

ü Promouvoir le développement des services de proximité en appuyant la décentralisation et la responsabilisation ;

ü Relancer les activités de la filière coton et l'amélioration de sa productivité avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations dans le cadre COTONTCHAD/SN ;

ü Renforcer les capacités des acteurs du développement agricole ;

ü Accompagner les évolutions institutionnelles actuelles afin d'assurer les services de proximité efficace aux producteurs ;

ü Résorber le déficit en produits vivriers et particulièrement celui en céréale à travers une production céréalière moyenne de 2300.000 tonnes et plus/an par le passage à des rendements du riz de 2 tonnes/ha actuellement à 3,3 tonnes/ha ;

ü Poursuivre les activités de relance et d'amélioration de la productivité de la filière coton, avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations.

CONCLUSION

Grosso modo, il était question pour nous dans ce second chapitre de présenter le concept de l'agriculture dans la sous-région CEMAC. Au regard de tout ce qui précède, il en ressort que l'état du sous-secteuragricole reconnait une insuffisance en matière de production. Cette crise alimentaire va amener les Etats membres de la CEMAC à adopter une stratégie agricole commune afin de remédier à cette dépression.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Cette première partie nous a permis de définir le cadre conceptuel et théorique de notre étude. Ainsi, au premier chapitre nous avons présenté la place de l'agriculture dans la comptabilité nationale et son rôle dans le processus du développement économique. Le second chapitre est consacré essentiellement à l'agriculture dans la CEMAC. Pour cela, nous avons présenté en premier l'état même de ce sous-secteur et en deuxième lieu les stratégies mises en oeuvre.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand