II-3- Le Congo
Dans un pays très défavorisé, où
l'Etat et l'aide internationale sont peu présents voire absents,
l'agriculture joue un rôle crucial pour les personnes les plus
démunies. Elle représente le moyen de se nourrir et un potentiel
de revenu. Au niveau du territoire, l'agriculture est vitale pour la
sécurité alimentaire de la population et pour l'emploi. A
condition qu'elle soit structurée et qu'elle réponde aux
exigences d'un marché, elle peut constituer un fort levier pour toute
une communauté ou tout un pays tel que le Congo.
La République du Congo dispose d'une situation
géographique exceptionnelle favorable à l'agriculture. Toutefois,
le secteur agricole a traversé une longue période de
déclin. L'agriculture familiale de ce pays assure plus de 90% de la
production nationale et couvre 80% des superficies cultivées. Cette
agriculture ne peut couvrir les besoins alimentaires de la population en raison
de la faible productivité. Au regard de ce déficit, le
gouvernement congolais a adopté plusieurs stratégies pour
développer le sous-secteur agricole :
- Le renforcement de la gestion des ressources
foncières par l'adoption d'un code foncier agricole et la confection
d'une cartographie ;
- L'amélioration de l'accessibilité aux zones de
production et de condition de vie en zone rurale à travers le
développement d'infrastructure socio-économique de base ;
- L'amélioration de l'offre de travail et le
renforcement du marché du travail agricole à travers la
création des centres de formation professionnelle ;
- Le renforcement de la gouvernance du secteur et l'appui au
secteur privée ;
- La planification stratégique du secteur par le
ministère sectoriel concerné ;
- L'adoption d'un cadre réglementaire pour fixer des
normes de qualité environnementale incluant les études d'impact
environnemental des projets proposés, pour favoriser le
développement durable du secteur, tout en préservant le
patrimoine environnemental.
II-4- Le Gabon
L'agriculture est à l'honneur au Gabon. Tous les
secteurs économiques sont soutenus et traditionnellement financés
pour atteindre les objectifs fixés. La stratégie
privilégie une production de qualité, pour revenir à ce
qui a fait le succès de l'agriculture gabonaise dans les années
1970.
Pour accroitre la contribution de l'agriculture à
l'augmentation du PIB du Gabon, le pays s'est doté d'une politique
d'accompagnement des microprojets avec notamment la création des
coopératives agricoles et le renforcement du secteur de
commercialisation et de conditionnement. Celle-ci permettra de : renforcer
le secteur de la commercialisation ; améliorer le conditionnement
des produits agricoles ; augmenter le rendement (création d'un parc
de tracteurs équipés) ; développer une agriculture de
compétition mécanisée et moderne ; réduire
l'exode rural ; renforcer le cadre juridique de l'exploitation agraire.
En effet, l'ambition du Gabon est triple :
- Porter la contribution de l'agriculture de 5% à 20%
du PIB d'ici 2020 ;
- Assurer l'autosuffisance alimentaire du pays ;
- Ne plus être tributaire des importations alimentaires
étrangères pour sa sécurité alimentaire.
Pour mener à bien ces objectifs, six axes
stratégiques ont été mis en place pour un programme
agricole par le gouvernement gabonais :
- Information et communication sur le programme agricole de
sécurité alimentaire et de croissance ;
- Renforcement des capacités des auteurs et appui
à la recherche agricole ;
- Large disponibilité et diffusion de la matière
végétale ;
- Promotion des pôles de productions
intensives ;
- Soutien à l'organisation de la collecte et de la
commercialisation des produits ;
- Appui à l'accès au financement des
activités agricoles.
Outre ces six axes, le Gabon a également lancé
une politique agricole nationale destinée à
régénérer l'industrie du cacao et du café.
Actuellement, le Gabon produit environ 300 tonnes du café et du cacao
exportées vers les pays de l'union européenne et les Etats-Unis.
Cette politique de réhabilitation devrait augmenter la capacité
de production du Gabon en matière de produits de rente.
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