CHAPITRE V
STRATÉGIES
D'ENSEMBLE INCITANT LA GESTION DE L'AMP
5.1 Planification urbaine
assortie de stratégies globales
Plusieurs recherches montrent que l'AMP est
l'agglomération privilégiée des migrants du pays.
Toutefois, les offres d'emplois et de services collectifs évoluent
inadéquatement par rapport au rythme de croissance de la population
migrante. Ainsi, cette agglomération n'arrive pas à structurer ni
à s'adapter à l'arrivée de ce stock de
migrants ;ainsi l'accueil et l'intégration des entrants constituent
un problème majeur.
De nos jours, l'AMP est désorganisée, le
chômage s'accroit, le secteur informel croit à un rythme
vertigineux, les terrains urbains deviennent rares, et les bidonvilles
émergent un peu partout. Toutes les villes de l'AMP ont leurs propres
quartiers précaires spécialement Cité -Soleil
considérée comme l'une des plus grandes villes du monde. Dans
ces quartiers informels et même dans certains dits formels les
constructions ne répondent pas aux normes d'habitabilité, compte
tenu de la faible situation économique des citoyens.
En réalité, les plans de développement de
Port-au-Prince élaborés en 1975 mis à jour par la firme
LAVALIN en 1987 pour le compte du MTPTC n'ont pas atteint leurs objectifs.
Delmas, de son coté, érigée en commune depuis 1982 et
jugée dès lors comme zone de développement prioritaire, a
été construite avant même l'implantation des
infrastructures. La situation n'est pas différente pour les communes de
Carrefour et de Tabarre.
L'AMP, de part sa configuration et ses caractéristiques
depuis les années 50, ne peut être qu'un espace attractif et pour
la population et pour les activités de productions. Or les
autorités locales et nationales n'arrivent pas à gérer
puisque les retards de la ville par rapport au monde rural en matière
d'habitat, d'emploi, de logement n'ont pu être rattrapés. En
même temps, la croissance des villes n'a pas pu être assurée
et la gouvernance urbaine n'a pas été améliorée. De
fait, les plans de réorientation urbains pensés et
élaborés depuis 1950 sont restés sans effets, puisqu'ils
ont été bouleversés par l'urbain informel. Par ailleurs,
certaines initiatives de bailleurs, d'ONG, d'acteurs locaux ou nationaux ont
pris la forme de programmes ou de projets ; elles ont apporté
certes des solutions très ponctuelles, compte tenu du manque de synergie
et de globalité, de leur caractère et de leur portée.
Plus récemment, on a assisté à
l'engagement des acteurs urbains à l'élaboration et
l'éventuelle exécution de plan de développement de l'AMP.
Après le séisme du 12 janvier 2010, des actions de redressement
et de reconstructions ont incité à un ancrage à long terme
du plan d'actions pour le redressement et le développement d'Haïti
(PARDH). Ajoutés à ceci, des ateliers etforums organisés
par le MPCE en 2011, en vue de l'élaboration des plans de
développement, d'urbanisme et d'aménagement, ont impliqué
la participation des citoyens et acteurs locaux.
Comme la macrocéphalie et l'absence de gestion de l'AMP
persiste, la responsabilité des acteurs est une nécessité
et la planification stratégique urbaine indispensable et plus
particulièrement en matière de gouvernance et de transformation
des rapports entre l'AMP et le reste du pays, ce qui justifie et confirme une
décentralisation effective.
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