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Analyse du système de destruction de produits pharmaceutiques expirés( Télécharger le fichier original )par Danton MBUSA BAKWAYE I.S.L.G. Goma - Licence 2013 |
I.3. PROBLEMATIQUELes produits pharmaceutiques expirés constituent des dangers majeurs à la vie des êtres humains, mais aussi à l'environnement. Ils sont aussi manipulés par les malfrats en quête d'argent facile, ce qui élève son degré de nuisance une fois laissé à la portée de tout le monde. Leur destruction a toujours été un défi majeur pour les acteurs ayant cette tâche sous leur responsabilité11. L'enquête menée en 2002 par l'OMS dans 22 pays en développement, a révélé que la proportion d'établissements de soins n'appliquant pas les méthodes appropriées d'élimination des déchets de soins, variait entre 18 et 64 %12. Devant cette situation préoccupante, l'OMS avait lancé en 2005 un défi mondial pour la sécurité des soins avec comme thème « un soin propre est un soin plus sûr » et proposé comme principale stratégie, la gestion des Déchets Bio Médicaux pour prévenir les différents risques sanitaires engendrés13. En Afrique, cela est presque généralisé. Au Sénégal par exemple, dans la pratique, on assiste à des méthodes inappropriées de gestion des produits pharmaceutiques expirés. La plupart des structures ignorent les étapes les plus élémentaires de la gestion de ces produits, que c'est soit dans les phases du pré collecte, de la collecte, du trie, du stockage ou de la destruction14 En RDC, il n'existe pas assez de rigueur en ce qui concerne la gestion des produits pharmaceutiques expirés. En 2003, comme indique le rapport préliminaire de KIYOMBO M. Kinshasa ne possédait pas de décharge contrôlée pour recevoir les déchets collectés partiellement par le Programme National d'Assainissement. Pour les déchets biomédicaux, le PNA mettait à la disposition des hôpitaux de Kinshasa (ceux qui payaient l'abonnement) des bacs métalliques pour collecter les déchets toute catégorie confondue. Ces bacs sont évacués vaille que vaille dans la périphérie de la Ville de Kinshasa. Ces décharges constituent des points d'attraction pour les récupérateurs informels et pour les maraîchers. Cette situation déplorable conférait des risques de blessure et de contamination à la population exposée à ces déchets dans lesquels on retrouve les DBM fraîchement enlevés des hôpitaux15. A Goma, seules certaines organisations non gouvernementales oeuvrant dans le domaine de la santé procèdent à une déclaration annuelle de leurs produits pharmaceutiques expirés. 11 KIYOMBO M, plan de gestion des déchets biomédicaux, Kinshasa 2003, P57 12 OMS, Les déchets liés aux soins de santé. Aide-mémoire n° 253; Genève : OMS;2011.P5. 13 OMS, Défi mondial pour la sécurité des patients 2005-2006. Genève : OMS;2005. 36 p. 14 Ndiaye Dior Fall, Gestion des déchets biomédicaux au sein de cinq structures hospitalières de Dakar, Sénégal CAMIP, 2012 15 KIYOMBO MBELA, Op Cit p.x 5 Les rapports du 3e bureau de la DPS Goma renseignent que 8 000 kg de ceux - ci étaient déclarés en 2011, 6 900 kg en 2012 et 6 000 kg en 2013, toutes ces quantités étaient détruites dans des décharges temporaires tenus sous location ne dépassant pas 4 jours, en différents endroits des périphéries de Goma, notamment Mugunga et Bulengo et qui à 90% avaient connues des ravages des malfrats déterrant et volant à peu près 70% des produits pharmaceutiques détruits et enfouis dans le sol16. Cette situation reste un défi majeur aux acteurs du 3e bureau de la DPS Nord Kivu et à ceux de la Division Provinciale de l'environnement. Le manque des moyens et d'une réglementation dans la destruction des produits pharmaceutiques expirés et le défaut d'application d'un système standard et/ou national en matière de cette destruction reste un défi majeur à relever. Cela fait qu'après chaque opération de destructions, des malfrats passent au site, déterrent les produits encapsulés dans des fûts métalliques, fouillent dans les vestiges brûlées à ciel ouvert, et volent ainsi tout ce qu'ils trouvent intéressant et laissent d'autres éparpillés çà et là sur le site. Pour cerner cette situation, nous nous sommes posé les questions suivantes : I.4. QUESTIONS DE RECHERCHE I.4.1.Question principale « Quel est le système utilisé par la DPS Nord-Kivu dans la destruction des produits pharmaceutiques expirés» ? De cette question principale découlent quatre autres spécifiques qui sont : I.4.2.Questions spécifiques
16 DPS, Rapport d'activités 2011, 2012 et 2013, Bibliothèque provinciale, Goma Octobre 2014 6 4. Que peut faire le 3e bureau de la DPS Nord - Kivu pour rendre son système de destruction plus efficace? A toutes ces questions nous avons émis certaines hypothèses que voici ; I.5. HYPOTHESES DE RECHERCHE Une Hypothèse est définie selon le CT Dr Sylvain BUHENDWA dans le cours des Méthodes de recherche Scientifique, année 2013, comme étant une réponse provisoire aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche et que le chercheur voudrait vérifier pour infirmer ou confirmer sa recherche17. I.5.1. Hypothèse principale Le Système de destruction des produits pharmaceutiques expirés utilisé par la DPS Nord-Kivu serait constitué des étapes suivantes : Tri avec emballage primaire, enfouissement après encapsulation des produits solides dans les fûts métalliques, ceci couvert par une dalle en béton simple, versement des liquides des produits dilués dans un trous de la roche volcanique non couvert trouvé sur le site, et en fin; brulage des emballages et des pâtes alimentaires à ciel ouvert sans autres précautions. I.5.2. Hypothèses spécifiques
17Buhendwa C.S, cours de Méthode de Recherche scientifique, inédit, 3e Graduat, ISLG, Goma 2013 18 WHO/EDM/PAR/99.2, Op. Cite P xi 19 Larousse, Dictionnaire de Français, ISBN 978-2-03-583291-7, France, Avril 2007 20www.radiokivu1.org, Rapport de l'ANR sur le circuit de vente de médicaments expirés en ville de Goma, Juin 2014 7 |
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