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Potentialités touristiques et développement dans la communes d'Ifangni (sud-est) du Bénin

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par Akambi camelle AMORE
Université d'Abomey Calavi - Maîtrise 2014
  

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Résumé

La commune d'Ifangni riche en valeurs culturelles et cultuelles grâce à ses palais royaux, ses temples vodoun, ses places de divinités et forêts sacrées n'a encore bénéficié d'aucun aménagement approprié pouvant faire d'elle un pôle de développement touristique.

L'objectif de la présente étude est de contribuer à une meilleure connaissance des potentialités touristiques et de leur importance dans le développement durable de la commune d'Ifangni.

L'étude s'est déroulée dans 08 villages des deux arrondissements, dans lesquels les activités de pêche sont plus intenses. L'approche méthodologique qui a conduit aux résultats s'est déroulée en trois phases : la recherche documentaire, les enquêtes de terrain et le traitement et analyse des données. Un échantillon de 393 personnes a été enquêté. L'échantillonnage adopté pour cette étude est de type raisonné.

L'analyse des résultats a permis de noter que parmi les potentiels sites dont dispose la commune d'Ifangni, les palais royaux, les places des divinités et les temples vodoun sont plus fréquentés grâce aux poids historiques qu'ils portent. Le seul hôtel de la commune peine à se faire fréquenter.

Mots clés : Commune d'Ifangni ; valeurs culturelles ; tourisme ; potentialités touristiques, développement touristique

Abstract

The commune of Ifangni rich in cultural and cultuelles values thanks to its royal palates, its temples vodoun, its places of divinities and forests crowned did not profit yet from a suitable installation being able to make of it a tourist development pole.

The objective of this study is to contribute to a better knowledge of the tourist potentialities and their importance in the durable development of the commune of Ifangni.

The study proceeded in 08 villages of the two districts, in which the activities of fishing are more intense. The methodological approach which led to the results is unrolled in three phases: the information retrieval, the investigations of ground and the treatment and analyze data. A sample of 393 people was surveyed in a reasoned way.

The analysis of the results made it possible to note that among the potentials sites available to the commune of Ifangni, the palates royal, the places of the divinities and the temples vodoun are attended thanks to the historical weight than they carry.The only hotel of the common sorrow to be made attend.

Key words : Ifangni; cultural and cultuelles values; tourism; tourist potentialities; tourist development.

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INTRODUCTION

La croissance économique mondiale induit une organisation rationnelle du travail. Le temps réservé aux loisirs occupe de plus en plus, en particulier dans les pays développés, une place de choix dans cette organisation et le secteur du tourisme apparaît comme celui qui accueille le plus grand nombre de ces travailleurs en quête d'évasion. La demande sans cesse croissante dans ce secteur a fait du tourisme ce que les économistes appellent la « nouvelle économie » ou la « société des loisirs » (Boyer, 1996).

Le tourisme est une activité ancienne, qui a pris au XXe siècle une dimension planétaire. Il constitue désormais un secteur économique fondamental dans de nombreux pays développés comme dans des pays en développement, qui en font un facteur essentiel de leur développement (Elegbe, 2001).

D'après l'O.M.T. les voyages internationaux se situent à la troisième place dans le classement des « grands » secteurs du commerce mondial. Le chiffre d'affaires du tourisme n'est précédé que par ceux des industries du pétrole et de l'automobile. Mais aujourd'hui, le tourisme représente la première industrie de service dans le monde.

Nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur du développement économique et social d'un pays. Ce secteur est la principale source de créations d'emplois dans un grand nombre de pays, non seulement dans l'industrie touristique elle-même mais aussi, par effets d'entraînement, dans d'autres secteurs (Mesplier, 1995).

Selon Vellas (1985), l'impact économique du tourisme et des voyages est également considérable puisqu'ils sont à l'origine de la croissance de l'investissement en infrastructures et qu'ils constituent une source de devises d'une grande importance non soumises à des obligations d'achat et à des paiements déterminés. De même, à cause de sa nature diversifiée, le tourisme touche pratiquement tous les domaines de l'activité économique, il exerce une

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grande influence sur les autres secteurs tels que l'agriculture, la construction, l'artisanat, le commerce et surtout les services de transport.

Le secteur touristique est le principal consommateur des produits de l'artisanat local, rural et urbain ainsi que pour le mobilier et l'équipement de base. L'effet de tourisme ne s'arrête pas ici, il touche aussi la société. Car il est un moyen de communication et d'échange culturel entre les peuples surtout dans les pays de séjour plus spécialement dans le tourisme de masse.

L'industrie touristique est devenue de nos jours un facteur important de développement économique de par sa contribution aux économies nationales (l'OMT, 2009). Selon le Conseil Mondial du Tourisme et des Voyages (2010), elle a dépassé celle de l'automobile, de l'électronique et de l'agriculture. Cette industrie emploie près de 200 millions de personnes, sert plus d'un demi-milliard de touristes chaque année et génère selon la même source une force économique annuelle évaluée entre 2 et 3,5 trillion $US. De ce fait, bon nombre de pays dont les pays en voie de développement considèrent ce secteur comme une solution simple et rapide pour surmonter leurs difficultés économiques. Pour ce faire ils optent pour l'exploitation et la promotion des ressources afin de s'attirer davantage de touristes de ce marché très concurrentiel. Selon l'OMT (2010), les touristes étaient 700 millions en 2008 et seront un milliard en 2010 et 1,6 milliard en 2020. Cette activité rapporta pour les pays du sud 185 milliards de dollars de recettes en 2009.

Dans ces pays et plus particulièrement ceux d'Afrique, la réduction de la pauvreté figure au premier rang des priorités. Et pour y parvenir, le tourisme semble se présenter comme une arme de choix. Il entraine le plus souvent des bénéfices sociaux (adduction d'eau, électricité, meilleurs systèmes de communication, de meilleures routes, etc.), culturels et financiers directement partagés par les membres des communautés locales (Houndonougbo, 2006).

Au vu de la croissance de diverses économies de créateurs d'emplois à travers le monde tant du secteur privé que du public (Gazes, 1989), il est donc

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impérieux que le secteur touristique bénéficie d'une attention particulière. Il doit être mis au premier rang des principaux piliers de développement de notre pays et de nos communes. De plus, il entraine souvent des bénéficiaires sociaux culturels et financiers directement partagés par les membres des communautés locales.

La commune d'Ifangni regorge d'énormes potentialités touristiques importantes pouvant permettre son développement. Il s'agit en l'occurrence des places des divinités, des palais royaux, des temples vodoun, des forêts sacrées, des rivières sacrées, etc. Toutes ces potentialités témoignent de la grande richesse du patrimoine culturel de la localité. Mais malgré cette diversité culturelle, le tourisme n'est pas développé dans cette commune.

Face à cette situation, un certain nombre de questions se posent.

? Quelles sont les potentialités touristiques dont dispose la commune d'Ifangni ?

? Quel revenu procure le tourisme dans cette commune ?

? Quelles sont les contraintes et menaces liées à l'aménagement touristique de la commune d'Ifangni ?

C'est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons choisi de travailler sur le présent sujet intitulé : « Potentialités touristiques et développement de la commune d'Ifangni »

Ce travail s'articule autour de trois chapitres. Le premier chapitre présente le cadre théorique, géographique et l'approche méthodologique, le deuxième chapitre met en exergue les fondements physiques et humains des activités touristiques dans la commune d'Ifangni. Enfin, le troisième chapitre traite des potentialités touristiques et des problèmes liés au développement du patrimoine culturel de la commune d'Ifangni.

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CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, GEOGRAPHIQUE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE

Le développement de ce thème, impose une bonne connaissance du milieu. La prise en compte du cadre théorique, géographique et de l'approche méthodologique s'avère alors indispensable.

1.1. Cadre théorique

Cette partie met en exergue la problématique qui sous tend le choix de ce sujet, les hypothèses, les objectifs, l'état des connaissances et la clarification conceptuelle.

1.1.1. Problématique

Le tourisme constitue l'une des meilleures opportunités de développement économiques (STI, 1996). Selon l'OMT (1980) citée par Assani, le tourisme est devenu un phénomène de civilisation.... L'ampleur qu'il a acquise l'a fait passer du plan limite d'un plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et économique. En Indonésie, il est une composante importante de l'activité économique et un des premiers rapporteurs de devises du pays avec un archipel de plus de 17 000 habitants alors qu'au Québec, il représente le 1/5 des produits d'exportation en importance (OMT, 2009).

Les touristes sont aujourd'hui plus nombreux à découvrir la diversité et la richesse du patrimoine culturel et naturel de la planète.

Le tourisme mondial a connu son plus fort taux de croissance en l'an 2002, évalué à 8,7% (OMT, 2004). Selon la même source, l'Afrique quant à elle seule, a enregistré une croissance significative de son industrie touristique avec 6,4% de visiteurs.

Selon les statistiques de l'OMT, les recettes du tourisme en 2007 ont été de 857 milliards de dollars US. Cette importante quantité de devises hisse le tourisme au deuxième rang des activités économiques mondiales après le secteur pétrolier. L'année 2007 a dépassé les attentes avec les voyages des touristes internationaux qui ont atteint 908 millions, soit une progression de 6% par

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comparaison à l'année 2006. En 2001, le nombre de touristes internationaux dans le monde a atteint 925 millions (Zoulin, 2001). C'est un secteur en pleine évolution malgré le terrorisme, les catastrophes naturelles, les menaces sanitaires, la hausse des coûts du pétrole, les fluctuations des taux de change, les incertitudes économiques et politiques de ces dernières années. Grand pourvoyeur d'emplois et de revenus, le tourisme permet à un nombre important de demandeurs d'emplois de trouver du travail et d'accéder à un niveau de revenu non négligeable. Malheureusement, le continent africain ne tire que 4% des flux touristiques mondiaux contre 60% pour l'Europe et 18% pour l'Amérique. Les statistiques de l'OMT révèlent que de ces 4%, l'Afrique du Nord détient une grande part (près de 50%) alors que l'Afrique de l'ouest ne reçoit que 8% environ du nombre des touristes qui visitent le continent. (Agbatchi, 1999).

Des statistiques produites par la CCIB, on retient que le Bénin est la cinquième destination ouest-africaine après le Ghana, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Nigéria. Notre pays n'accueille qu'environ 200.000 touristes par an pour des recettes d'environ 58 milliards de francs CFA. Malgré cette recette annuelle, le tourisme est une activité peu développée au Bénin qui dispose pourtant de nombreuses potentialités (Elegbe, 2001). En effet, depuis l'indépendance à nos jours, peu d'efforts soutenus ont été fournis pour faire du tourisme une activité viable alors que le pays dispose de ressources naturelles, artistiques, culturelles et cultuelles remarquables qui offrent de réelles possibilités pour son développement. Reconnu pour son hospitalité légendaire, le Bénin fascine le visiteur sur toute l'étendue de son territoire avec ses plages, villages lacustres, musées, chutes et massifs montagneux, ses réserves de faune et de flore. La valorisation de ses richesses de son histoire et de la diversité de sa culture (berceau du vodoun) ouvrira la voie à un développement exceptionnel du secteur touristique béninois (Affolabi, 1999).

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Ainsi le Bénin, pays de l'Afrique subsaharienne, dispose de ressources touristiques riches et variées parmi lesquelles la cité lacustre de Ganvié, les musées et les palais royaux, les cultes traditionnelles, les champs et danses comme le genre oral Guèlèdè, les parcs nationaux et réserves de faune de la région septentrionale (parc Pendjari et parc W), le littoral au sable fin, le temple de pythons de Ouidah, les chutes de Tanougoun et de Kota.

Selon le rapport sur l'état de l'économie nationale réalisé par la cellule macroéconomique de la présidence de la République du Bénin en 2008, le secteur touristique représentait en 2006, 1,3% du PIB non agricole et 0,93 % du PIB marchand. Il génère environ 70 000 emplois directs et indirects, soit 6 % du total de la population active au Bénin. C'est donc un secteur vital dans l'économie nationale.

La commune d'Ifangni regorge d'énormes potentialités touristiques de grande importance connues sur le plan national et même international et pouvant constituer une source de devises pour la population. Il s'agit en l'occurrence de la source naturelle d'eau "Odo Okédjéré" à Zian et "Iguidi" dans l'arrondissement de Lagbè utilisée pour la guérison de certaines maladies. Les paysages des forêts marécageuses abritant différentes espèces animales dont les singes au ventre rouge, les forêts sacrées, les palais royaux d'Ifangni et de Latchè à Kitigbo, le grand fétiche lègba de Daagbé et bien d'autres attraits touristiques qui sont très peu connus et valorisés.

L'atout majeur du tourisme à Ifangni c'est la richesse et la variété de ses attraits naturels, des manifestations culturelles et de la diversité des divinités. Plusieurs localités de la commune d'Ifangni sont attrayantes de par leurs richesses touristiques naturelles et culturelles. Malgré la diversité de ces potentialités touristiques, le tourisme est très peu développé et l'on note une mauvaise organisation des activités touristiques. Ainsi au regard de cette opportunité touristique qui végète dans l'abandon et dans la mauvaise

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organisation, il est très urgent de la mettre en valeur pour des rentrées de devises pour la commune.

Pourquoi les sites les plus connus de la commune d'Ifangni n'attirent pas beaucoup de touristes ?

Les conditions d'accessibilités constituent-elles les causes principales de cette situation ?

Quelles solutions idoines adéquates pourrait-on adopter pour mieux promouvoir le tourisme dans cette commune ?

Voila autant de préoccupations qui amènent à réfléchir sur la question. 1.1.2. Hypothèses

Des hypothèses suivantes ont été formulées, en réponses provisoires à ces interrogations

? La commune d'Ifangni dispose d'énormes potentialités touristiques très peu valorisées ;

? l'activité touristique ne contribue pas au développement et à l'épanouissement de la population ;

? le tourisme peut constituer la base du développement de la commune d'Ifangni.

1.1.3. Objectifs

L'objectif global de cette recherche est de contribuer à une meilleure exploitation des potentialités touristiques aux fins d'un réel développement durable de la commune d'Ifangni.

De façon spécifique, il s'agit :

? de recenser toutes les potentialités touristiques de la commune d'Ifangni et d'analyser leur valorisation;

? d'évaluer les activités touristiques et leur impact socio-économique sur le développement de la commune d'Ifangni ;

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? de définir des circuits et itinéraires de visites touristiques et de proposer une politique de développement durable du tourisme dans la commune. 1.3. Cadre géographique

La Commune d'Ifangni est située au sud-est du Bénin dans le département du plateau. Elle est limitée au sud par la Commune d'Adjarra, à l'ouest par les Communes d'Avrankou et de Sakété, au nord par la Commune de Sakété et à l'Est par le Nigéria. Elle s'étend sur 242 km2 soit 0,21% de la superficie nationale. Elle compte 33 villages administratifs et 8 quartiers de ville répartis dans 6 arrondissements à savoir : Ifangni, Banigbé, Lagbè, Daagbé, Tchaada et Ko-koumolou (PDC, 2012-2016). La figure 1 présente la situation géographique de la commune d'Ifangni.

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Source: Fond de carte IGN, 2002 Conception: AMORE A. C. Logiciel: Mapinfo LARD, 2013

 
 
 

Figure 1 : Carte de la situation géographique de la commune d'Ifangni

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1.2.1. Fondements physiques

Il s'agira d'évaluer l'impact du relief, du climat et de la pluviométrie sur les activités touristiques de la commune d'Ifangni.

1.2.1.1. Caractéristiques physiques valorisantes de l'attractivité de la

commune d'Ifangni

V' Relief

La Commune d'Ifangni est située sur le rebord sud-est du plateau de Pobè-Sakété. Elle est marquée par une faible altitude dont la moyenne est de 100 mètres (PDC Ifangni 2012-2016).Elle a un relief peu accidenté entaillé par de petites et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées. Les points les plus élevés de ce plateau d'allure monotone, faiblement incliné au sud, apparaissent autour des localités de Baoudjo, Gbokoutou. Le plateau est dominé à l'Est par le cours d'eau Iguidi (communément appelé Aguidi) qui forme la branche principale recevant de part et d'autre des affluents. Tout cet ensemble subit un climat subéquatorial avec deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.

V' Climat

On y retrouve un climat de type subéquatorial à deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses qui s'alternent au cours de l'année : une grande saison sèche au cours du mois d'août, une petite saison pluvieuse de septembre à novembre et enfin une grande saison sèche de décembre à février et une grande saison pluvieuse de mi-mars à mi-juillet. La Commune est traversée par endroits par des marécages qui sont utilisés pour la production des cultures de contre saison, le maraîchage et l'installation des pépinières d'espèces diversifiées.

Les relevés pluviométriques de Tchaada au Sud et d'Ifangni au Nord montrent que les précipitations connaissent des variations sensibles. En effet, en 2003, on note 1368,4mm de pluie en 73 jours à la station d'Ifangni. Pendant ce temps, celle de Tchaada donne 1390,5 mm, soit une légère croissance. De

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même, la station d'Ifangni enregistre en 2004, 1384,1 mm de pluie en 57 jours et en 2005, cette même station donne 837mm de pluie soit une régression significative. Quant à la station située au sud, on note respectivement en 2004 et en 2005, 1511,2 mm de pluie en 55 jours et 976,2 mm. Il est donc à remarquer que les deux relevés montrent qu'il y a eu des baisses en matière de pluie tant à la station de Tchaada qu'à celle d'Ifangni à partir de 2004 (PDC Ifangni 20122016). L'on pourrait donc déduire qu'entre 2003 et 2004, la Commune d'Ifangni a été bien arrosée.

Il faudrait remarquer que ces stations sont des créations récentes. Ce qui ne nous a pas permis de disposer d'une série de relevés sur une longue période soit environ trente (30) ans, afin de bien apprécier les changements.

V' Sols

On retrouve à Ifangni trois types de sols : les sols des plateaux, les sols ferrallitiques de couleur rouge et à texture sablo argileuse de terre de barre couvrant la quasi-totalité de la Commune. On note en outre des sols des bas-fonds, des sols hydromorphes argileux riches en matières organiques situés dans les zones humides. Quant aux sols de bas de pente, aux sols de coloration brun-clair à texture sableuse et faciles à travailler, ils se retrouvent dans les dépressions fermées et en bordure des bas-fonds et marécages. (PDC Ifangni 2012-2016)

V' Végétation

S'agissant de la végétation, elle est faite d'un couvert composé de reliques de forêts sacrées, de plantations de palmiers à huile, (Elaeis guineensis) d'arbustes et de hautes herbes. La végétation prédominante de la région est le palmier à huile. Les peuplements de palmier à huile sont juxtaposés à une végétation plus fermée peuplée d'essences arbustives, hétérogènes, assez diversifiées avec une strate ligneuse. (PDC Ifangni 2012-2016). Mais aujourd'hui, ce couvert végétal a été progressivement modifié avec les actions anthropiques très dynamiques sur l'environnement.

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En effet, il est à remarquer que de nos jours, de nombreuses habitations sont apparues au détriment de vastes espaces de couvert végétal autrefois observés. L'agglomération est en grande partie dispersée mais se retrouve groupée dans quelques localités de forte densité et à dominance commerciale : il s'agit par exemple des arrondissements d'Igolo et d'Ifangni.

Par ailleurs, la partie Sud de la Commune est encadrée par des marécages dont un bras se prolonge au Nord-Ouest de la Commune d'étude, vers Sakété.

Une route principale bitumée, complétée par quelques routes non bitumées et des pistes, permettent de desservir d'une part les localités les plus reculées de la Commune et, d'autre part, les autres communes du département. (PDC Ifangni 2012-2016).

1.2.2. Fondements humains et économiques

1.2.2.1. Caractéristiques historiques valorisantes de l'attractivité de la commune d'Ifangni

La société d'Ifangni s'apprécie avec l'histoire de son peuple dès son origine jusqu'à nos jours à travers la toponymie et les caractéristiques démographiques.

1.2.2.1.1. Historique

L'histoire d'Ifangni s'apprécie à partir de la traduction littérale en Nagot du vrai nom de la localité « Ifanran-Ehin » qui à été francisé avec le temps pour devenir Ifangni. En effet, en langue Nagot, Ifanran-Ehin signifie «lieu de médisance ». A l'origine, on raconte que le nom d'Ifangni est attribué à la localité par suite de querelle entre deux frères jumeaux originaires d'Oyo et qui s'appelaient respectivement Kingnidé et Tétédé. A l'issue d'une mésentente intervenue entre eux, dit-on, à cause de la volonté fortement exprimée de l'un et de l'autre d'être roi dans la localité où ils vivaient tous, l'élection de l'un d'eux en la personne de Kingnidé comme roi d'Oyo, consomma la rupture totale entre ceux-ci et le second c'est-à-dire Tétéde dut partir de cette localité pour se faire élire roi à Idéré vers 1800 sous le nom sacramental de « Atèwogboyé ». Il

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devient ainsi le fondateur et le premier roi de cette localité devenue Ifanran-Ehin aujourd'hui Ifangni (Imotou, 1994)

1.2.2.1.2. Le peuplement de la Commune d'Ifangni

A l'origine, Ifangni était une région de contact de civilisation entre Yoruba de la République de Bénin et ceux du Nigeria et entre les T?linu et les Yoruba de la Commune d'Ifangni.

Selon Tohozin, (1986), les Gunnu qui se sont éparpillés dans notre secteur d'étude « y sont arrivés soit pour mettre en valeur les terres soit pour pratiquer le commerce clandestin des produits pétroliers. L'installation des Gunnu dans cette région est assez récente. En fait, leur base se trouve à Hogbonou.

Pour Codjo (1977), les Tolinu qui sont venus du plateau d'Allada se sont installés dans la palmeraie de Porto-Novo depuis le XIXème siècle sous le règne de Toffa premier ». Ils constituent de nos jours des noyaux très importants, disséminés dans la palmeraie notamment dans la Commune d'Avrankou et à l'Est d'Adjarra. Ils ont émigré d'Avrankou et d'Adjarra pour s'installer dans la Commune d'Ifangni pour des raisons diverses : recherche de travail, problèmes familiaux, relations amicales et conjugales. Ils sont en majorité agriculteurs, contrairement aux Yoruba qui sont dans le commerce.

Par ailleurs, on remarquera que les Béninois et les Nigérians sont liés par l'histoire. En effet, au cours de la période 1874-1908, Ifangni s'étendait jusqu'au fleuve Yéwa au Nigeria. Le royaume d'Ifangni était peuplé des habitants de même culture : les Yoruba. Mais le découpage politique qui est l'oeuvre de la colonisation n'a pas tenu compte des affinités linguistiques qui existaient entre les peuples. Cette situation se remarque un peu partout et est aujourd'hui source de conflits dans quelques pays. Le Rwanda en est un cas d'actualité. (PDC Ifangni 2012- 2016)

La colonisation a donc oeuvré à la division des groupes ethniques liés par un passé commun. Aujourd'hui, le constat est que les populations d'Ifangni ne

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sont pas différentes de celles de la frontière du Nigeria voisin en terme de pratiques socio-culturelles.

Le peuple Ifangni Tèdo qui signifie `'Nouvelle Halte», situé au Nigeria a les mêmes origines, les mêmes pratiques et les mêmes coutumes que la population actuelle d'Ifangni en République du Bénin. Ce fait explique bien la perméabilité de la frontière artificielle bénino-nigerianne. Même pour maintenir les liens ancestraux, il existe encore aujourd'hui un roi qui représente celui de la partie nigerianne au palais d'Ifangni en République du Bénin (Ogouchi, 1979). 1.2.2.1.3. Données démographiques

? Evolution de la population dans la commune d'Ifangni

Selon les données du RGPH 4, réalisé en 2013, la population d'Ifangni est de 113749 habitants dont 56975 femmes et 56774 hommes avec plus de 70% de ruraux.

L'effectif de la population d'Ifangni est passé de 67 021 en 1992 à 71606 habitants en 2002 soit un taux d'accroissement de 0,66 % entre 1992 et 2002 selon les données du RGPH3. Ce taux est faible par rapport à la moyenne départementale (2,84 %) et nationale (3,25%). Par ailleurs, il pourrait être maintenu jusqu'en 2010 et probablement passé à 1% pour la période 2010-2020 compte tenu de l'essor des activités économiques et de l'attrait de populations (mise en place d'infrastructures et d'équipements pouvant retenir les jeunes).

Figure 2: Dynamique de l'évolution de la population d'Ifangni de 1979 à 2013 Source : RGPH4/INSAE

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La figure 2 présente l'évolution de la population de la commune d'Ifangni de 1979 à 2013. Par rapport à la répartition spatiale de la population dans la commune d'Ifangni, les arrondissements d'Ifangni et de Banigbé sont les plus peuplés avec une population respective de 21 667 habitants et 16 976 habitants ce qui montre l'inégale répartition de la population dans la commune. Cette situation s'explique surtout par les fonctions économiques et administratives de l'arrondissement d'Ifangni.

Selon les données issues du troisième recensement général de la population et de l'habitation de 2002, la population est dans son ensemble jeune. En effet la tranche d'âge des 0 à 14 ans et celle des 15 ans à 59 ans représentent respectivement 45,74 % et 47,56 % de la population totale. Par contre celle de 60 ans et plus ne fait que 6,69 %. Cette jeunesse de la population influence largement le dynamisme des activités économiques qui se déroulent dans cette localité. Enfin, en ce qui concerne les religions, celles dominantes sont le christianisme (Catholicisme et Protestantisme) : 35%, les religions traditionnelles (26,10%), l'Islam (15,80%) et autres (22,40%). S'agissant des grands groupes socio-culturels d'Ifangni, ils sont essentiellement constitués des Goun et apparentés (64,7% de la population). Ensuite viennent les Yoruba et apparentés (32,3%).

1.2.3. Fondements économiques du tourisme dans la commune d'Ifangni

1.2.3.1. Economie locale et tourisme

La commune d'Ifangni possède un coeur historique très riche et s'identifie à travers la présence de potentialités touristiques, culturelles et sociologiques. Les activités auxquelles s'adonnent les populations sont : la pêche, l'agriculture l'élevage, l'artisanat, la transformation et la commercialisation de certains produits de pêche, le tourisme.

L'activité agricole est plus dominante, mais elle n'est pas la seule. Nous nous intéressons cependant d'abord à elle en raison de son importance vitale :

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c'est elle qui, en effet, permet aux familles de subvenir à leur besoin alimentaire. L'industrie par contre n'est pas très développée.

1.2.3.2. Agriculture et tourisme

L'apport de l'agriculture au développement du tourisme est très important. Les produits vivriers proposés par les exploitants agricoles attirent bon nombre de citoyens béninois à visiter la région. L'agriculture se place ainsi comme la principale source de revenu pour la majorité des populations (70%) de la Commune d'Ifangni. L'agriculture est de type extensif caractérisée par des rendements culturaux faibles tributaires des aléas climatiques et de la faible utilisation des techniques modernes de production. Les outils sont rudimentaires et les terres pauvres. Les principales cultures sont le maïs, le manioc, l'arachide, la banane, le niébé, le taro, la patate douce et le palmier à huile. Dans les marécages, se développe de plus en plus la production commerciale de plantes (pépinière). Les cultures maraîchères sont très peu développées malgré l'existence d'une grande étendue de terre propice au maraîchage. Ces différentes productions présentent des variations certaines en termes de tonnage qu'il convient d'analyser à partir du tableau I suivant (CeCPA Ifangni 2011-2012). Tableau I: Quelques productions de la Commune d'Ifangni

Productions
(en tonne)

Années

 

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Maïs local

9690

9060

42230

72031

79003

81364

8401

Maïs amélioré

159

193

126

74,1

60,7

40

18

Manioc

57071

32474,5

64876

9929,5

28142

33267,4

35698

Patate douce

304,5

395

681,2

123

267

280

280

Légumes feuilles

612

812

814

138,3

115,17

95

85,5

Arachides

1428,6

1532,9

3471

1650

1050

1735,8

1845,14

Total

69265,1

44467,4

112198,2

83945,9

108637,87

116782,2

46327,64

 

Source : CeCPA Ifangni,2013.

Le tableau I présente les principales productions de la Commune

23

d'Ifangni. Il est question du maïs amélioré, du maïs local, du manioc, de la patate douce, des légumes feuilles et des arachides. Ces différentes productions sont obtenues à partir des deux saisons de l'année et prennent en compte les années 2003, 2004, 2005 et 2006. Cependant, il est à remarquer que l'année 2006 ne présente que la deuxième saison car c'est seulement ces informations qui étaient disponibles. Le commentaire de ce tableau ne prendra donc en compte que les trois premières années dont les productions ont été disponibles, les productions de l'année 2006 ne seront donc pas considérées.

En effet, la quantité de maïs local a connu une grande augmentation en 2005, soit 42230 tonnes contre 9060 l'année précédente et 9690 en 2003. Pendant ce temps, le maïs amélioré enregistre une baisse en 2005 avec 126 tonnes contre 193 tonnes l'année précédente et 159 en 2003. Quant au manioc, les quantités ont connu une évolution en dents de scie comme l'indique le tableau. Enfin, la patate douce, les légumes feuilles et les arachides présentent une évolution croissante de 2003 à 2005.

1.3. Approche méthodologique

L'approche méthodologique utilisée comporte trois volets : la collecte des données, leur traitement et l'analyse des résultats.

1.3.1. Collecte des données

Les données utilisées ont été collectées à travers la recherche documentaire et l'enquête de terrain.

Ce sont d'une part des données quantitatives relatives aux sites touristiques, aux circuits touristiques, à la perception des populations sur l'activités touristiques dans la commune et des problèmes auxquels ils sont confrontés.

1.3.1.1. Recherche documentaire

Elle a consisté en la collecte systématique de tous les ouvrages (généraux et spécifiques), les articles, les revues, les cartes, les graphiques, les plans, les images, les données statistiques, intéressant la question des potentialités

24

touristiques de la commune en général. A cet effet, des centres de documentation, des bibliothèques, des organismes, des institutions, des services (publics ou privés) ont été sillonnés. Le tableau II donne les différents centres sillonnés et les données recueillies.

Tableau II : Synthèse de la recherche documentaire

Centres de
documentation à
bibliothèque

Nature des
documents

Types d'informations
recueillies

Etat et qualité des
informations
recueillies

Bibliothèque de la
FLASH, du CBRST et
de l'ENS

Ouvrages généraux, Mémoires de maitrise, articles...

Informations générales sur le patrimoine culturel et le tourisme

Informations

anciennes mais très

précieuses pour le
sujet

Bibliothèque de l'EPA

Rapports, mémoires, articles, livres...

Informations générale et données disponibles sur le patrimoine culturel

Existence d'une large documentation utile à ce travail

DPC du Ministère de
la culture de
l'Alphabétisation, de
l'Artisanat et de
tourisme

Livres, revues, rapports, articles, livres...

Information générale sur le tourisme et le patrimoine culturel

Existence d'une large documentation utile sur le cadre d'étude

INSAE, ASECNA

Relevés

climatiques et livres...

Statistiques climatiques et données démographiques

Disponibilité de données statistiques récentes

Mairie d'Ifangni

PDC, Livres, articles...

Informations spécifiques sur le milieu d'étude

Existence des documents sur le cadre d'étude

Commission
Nationale Béninoise
pour l'UNESCO

-Articles scientifiques, - Livre, -Rapport...

Informations disponibles sur le patrimoine culturel et le tourisme à caractère méthodologique

Existence d'une large documentation contenant des informations anciennes mais toujours d'actualité

 

Source : Enquête de terrain, février 2013 1.3.12. Revue de littérature

Le thème de tourisme a été abordé par beaucoup d'autres chercheurs sous différents aspects. Hodonou (2006), a montré l'importance et le rôle que joue le tourisme culturel dans le développement économique durable d'une commune.

25

Affolabi (1999), quant à lui, affirme que le développement du secteur touristique est fonction des attraits touristiques de chaque pays, mais aussi des moyens nécessaires pour la mise en valeur de ses potentialités touristiques. Il a présenté quelques types d'aménagements touristiques dans la commune d'Abomey-Calavi.

Chodaton (2004), a indiqué que le tourisme est en pleine croissance dans plusieurs régions du monde et son étude est d'un intérêt théorique et pratique de plus en plus important. Il a analysé les dimensions géographiques du tourisme et mis en évidence les structures et les mécanismes généraux à partir d'une large gamme d'études empiriques.

Agbeti (2002), a montré que la valorisation et la gestion des potentialités touristiques de la commune de Grand-Popo est facteur de la croissance économique. Il a constaté que l'état de pauvreté des populations de cette localité à coté d'innombrables potentialités naturelles, touristiques et socioculturelles existantes est fonction de mauvaise exploitation des dites potentialités. Cette recherche documentaire et la revue de la littérature existante ont permis de définir quelques concepts tels que : aménagement touristique, tourisme, touriste, développement, développement communautaire, développement socio-économique.

Le secteur touristique selon Boyer (1996), représente une composante essentielle de l'aménagement du territoire et du développement local. Le tourisme est un facteur de dynamisme économique et de rayonnement culturel.

Mais le touriste culturel à en croire Pecqueur (2000), est celui dont le voyage s'effectue dans le but de satisfaire des besoins culturels. Le mobile principal de son voyage est la découverte culturelle. Le touriste culturel fait partie, en général, d'une catégorie de visiteurs qui a un bon niveau d'instruction et ressemble à la plupart des visiteurs des musées, monuments et sites historiques. Parmi les pratiquants du tourisme culturel on peut trouver aussi des

26

publics ayant une bonne aisance financière et des membres de professions intellectuelles.

Aux dires de Merlin (2001) sur le tourisme motivé, c'est un genre de consommateurs qui peut être des touristes professionnels de la culture ou des gens qui sont très intéressés par les activités culturelles. Ce sont des touristes qui veulent tout connaître de la culture et ne se limitent pas à un seul domaine ou un seul site patrimonial. La culture est en quelque sorte leur premier centre d'intérêt dans lequel ils cherchent à approfondir leurs connaissances.

1.3.13. Clarification de concepts

Les concepts utilisés dans le cadre de cette étude méritent d'être clarifiés.

? Tourisme : Etymologiquement, il vient du terme anglais « tour » qui signifie voyage, dérivant lui-même du mot français « tour » qui signifie également voyage ou promenade circulaire.

En effet, depuis 1982, Marc Boyer a perçu la difficulté liée à une définition type du concept de tourisme. Pour lui, le plus difficile pour qui veut écrire sur le tourisme est de définir. Il est pourtant indispensable si on tient à le mesurer. Vellas (1985) voit dans le tourisme, le fait de voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où on vit habituellement. L'auteur circonscrit ainsi le tourisme au plaisir qu'éprouve le visiteur. Mais élargissant le champ du concept Frangialli (1997) définit le tourisme comme une forme de loisir dont le contenu économique est le plus évident puisqu'il implique une dépense de transport de l'hébergement.

Dans le même sens, l'OMT (2010), le définit comme « l'ensemble des activités de personnes voyageant vers des endroits pendant moins d'une année consécutivement à des fins de loisirs, d'affaires ou à d'autres fins ».

? Aménagement : action d'aménager ; l'aménagement d'une usine ; aménagement du territoire ; meilleure répartition dans un cadre géographique

27

des activités économiques en fonction des ressources naturelles et humaines (Petit Larousse, 2010)

? Site touristique : d'après le Petit Larousse 2010, c'est un lieu considéré du point de vue de l'harmonie ou du pittoresque et qui attire les touristes.

? Ecotourisme : L'écotourisme est souvent décrit comme une forme de tourisme « à forte motivation ». Il n'y a pas de définition universelle de l'écotourisme, généralement considéré comme un « tourisme favorable à l'environnement » ce qui, sur un plan pratique, est diversement interprété selon le pays (Deprest, 1997).

Selon Vellas (1985), l'écotourisme comme expérience vécue, constitue une façon autre de voyager, représentant un nouveau courant de penser le développement et l'expérience touristiques, il intègre les principes d'un tourisme durable. Ce qui signifie à la fois protection de la nature, respect des identités culturelles et responsabilisation des intervenants locaux et autres.

L'écotourisme, comme paradigme disciplinaire en émergence, chapeaute actuellement plusieurs niveaux d'analyse et d'applications, soit dans une perspective de la demande touristique, de développement de nouveaux produits et services dont certains s'apparentent à du tourisme d'aventure, soit aussi comme stratégie de développement durable et de développement régional (Boyer, 1999).

? Patrimoine : Le patrimoine reflète une certaine image d'un moment donné d'une époque. Sa découverte permet de connaître sa valeur historique et artistique. Il peut raconter l'histoire d'une société, d'un peuple ou d'une civilisation, il peut aussi témoigner de l'état d'esprit des hommes et de leur pensée culturelle. Il donne aux touristes la chance de découvrir une vraie culture et une vraie histoire qui a eu lieu. Même si les monuments et ruines ne sont pas tous bien conservés, ils peuvent encore raconter leurs histoires et leurs cultures (Mesplier, 1995).

28

Le tourisme culturel offre aux touristes l'opportunité de découvrir les faces inexplorées du patrimoine : les faces cachées.

? Relation patrimoine et touristes : Selon Merlin (2001), le tourisme culturel peut aussi, non pas seulement dévoiler les faces cachées du patrimoine, mais aussi faire une relation entre celui-ci et les touristes. Tout monument ou site est attaché à une civilisation, une société ou une culture. Grâce au patrimoine, les touristes peuvent connaître les valeurs du passé.

1.3.2. Enquêtes de terrain

Une préparation technique, matérielle et logistique a précédé la collecte des données. Cette enquête est menée en plusieurs étapes à l'aide des fiches d'enquêtes (questionnaires).

L'enquête est basée sur quatre (04) questionnaires différents. Le questionnaire I (en annexe) est adressé aux responsables en charge du tourisme dans la commune d'Ifangni pour recueillir des informations relatives au poids d'attraction de ces centres et aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. Le questionnaire II en (annexe) est adressé aux autorités locales, aux gestionnaires des sites et aux guides touristiques des centres d'attraction de loisirs pour recueillir des informations identiques à celles qui précèdent. Le questionnaire III est adressé aux populations des villages ou quartiers pour recueillir les informations relatives à ce qu'ils gagnent du séjour des touristes, les divinités/fétiches qui existent dans leurs localités et que les touristes aiment visiter. Le dernier questionnaire est adressé aux touristes en visite dans la commune pour recenser les sites touristiques qu'ils visitent le plus ; les raisons du choix de cette commune, la périodicité de leur visite, leur impression sur les sites visités.

1.3.2. 1. Matériels, outils et techniques de collecte des données

? Matériels et outils

Les outils de collecte de données utilisées sont :

29

V' Le questionnaire utilisé pour recueillir des informations de façon directe auprès des populations cibles (les entretiens avec les autorités locales, les gestionnaires des sites et les guides touristiques ont porté sur la date de la mise en exploitation des sites touristiques, les programmes d'aménagement pour un meilleur développement du tourisme, les revenus économiques liés au tourisme, les sites touristiques reconnus non valorisés, les potentiels sites non reconnus et pouvant être valorisés.) ;

V' le guide d'entretien dont l'usage a permis de recueillir des informations complémentaires auprès des autorités locales et des personnes ressources dans la Commune;

- la grille d'observation utilisée dans la collecte des informations au cours de l'observation directe en milieu réel.

Les matériels de collecte sont composés d'un appareil photo et d'un GPS Magellan utilisé pour la prise des coordonnées géographiques des sites touristiques répertoriés.

V' Techniques de collecte des données

Les techniques utilisées pour recueillir les données nécessaires sur les potentialités touristiques de la commune d'Ifangni sont multiples. Au nombre de ces techniques se trouvent :

- la méthode des itinéraires qui a permis d'identifier les principales personnes ressources ;

- l'observation directe qui a permis de porter un jugement sur certains aspects liés aux travaux de recherche. Il s'agit par exemple d'observer l'état du site touristique et de cocher ce qu'il faut sur la grille d'observation ;

- l'administration de questionnaire qui a permis de recueillir auprès des populations cible et des personnes ressources des informations sur les difficultés liées aux activités touristiques dans la commune d'Ifangni.

30

- l'entretien avec les personnes ressources impliquées (les chefs de divinités,

gestionnaires des sites et les guides touristiques) au moyen de guide d'entretien soigneusement établi. Cette technique a permis aux cibles concernées d'avoir une liberté d'expression, ce qui a favorisé le recueil d'un maximum d'informations.

1.3.2. 2. Echantillonnage

Ici, l'échantillonnage est de type raisonné. Les acteurs intervenant dans la valorisation du patrimoine culturel ont été privilégiés lors des enquêtes. Les enquêtes par questionnaire et par entretien individuel ou collectif ont porté sur une population formée d'autorités locales, des rois, des chefs de collectivités et des divinités, des gestionnaires des sites touristiques et des guides touristiques.

L'enquête s'est déroulée dans tous les arrondissements de la commune pendant les mois de Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août et Septembre. De ce fait, les villages qui disposent de sites touristiques majeures tels que : Ifangni-centre, Dan, Djègoun-Nago, Gblogblo, Adanmayi, Daagbé, Doké, Kétoukpè ont été priorisés. Le tableau III ci-dessous présente les

Arrondissements

Population

Population

Nbre de

Pourcentage

 

cible total

enquêtée

fiches
traitées

(%)

Ifangni

861

84

77

9,75 %

 

catégories des personnes enquêtées et leur effectif. Tableau III : Distribution de l'échantillon

31

Banigbé

1244

42

31

3,37 %

Daagbé

1075

100

89

9,30 %

Lagbé

772

55

49

7,12 %

Tchaada

495

35

33

7,07 %

Ko Koumolou

603

88

79

14 ,59 %

Total

5050

404

358

8,00 %

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

De l'examen de ce tableau, il ressort que 358 personnes ont été enquêtées. De plus, au titre des personnes ressources, il a été choisi et enquêté un total de 35 personnes dont :

- 12 autorités locales constituées de 4 Chefs d'Arrondissements (CA) et 08 chefs de village ;

- 08 cadres, techniciens et autres agents de la mairie ;

- 14 chefs de divinités ;

- 01 roi (le roi d'Ifangni).

Au total 393 personnes ont été interrogées. Deux questionnaires ont été élaborés :

? 01 à l'endroit des autorités locales, des gestionnaires des sites et des guides touristiques (20 fiches traitées) ;

? 01 à l'endroit des chefs de divinité et des autorités en charge du tourisme dans la commune d'Ifangni (53 fiches traitées) ;

? 01 à l'endroit des populations des villages (285 fiches traitées) ;

? 01 à l'endroit des touristes en visite dans la ville (35 fiches traitées). 1.3.2. 3. Traitement et analyse des données

Il a été premièrement procédé à une codification des données. Ce travail consiste à affecter un chiffre à chaque élément afin de constituer une base de données accessibles à l'outil informatique. Les données qualitatives sont traitées par le logiciel Word. Quant aux données quantitatives, elles ont été saisies dans le logiciel Excel. Le logiciel Excel a été utilisé pour le calcul des moyennes, la réalisation des tableaux et des diagrammes. Le logiciel Arc View à été utilisé

32

pour la réalisation des cartes. Le modèle SWOT a permis de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau d'un domaine. Les français traduisent SWOT par FFOM : forces et faiblesses (facteurs internes), opportunité et menaces (facteurs externes). Il a permis d'analyser les forces en présence dans le milieu d'étude, les opportunités touristiques dont dispose la commune d'Ifangni dont il faudra tenir compte.

Tableau IV : Facteurs favorables au développement du tourisme inspiré du modèle SWOT

Forces

 


·
·
·
·
·
·

Existence des attraits touristiques diversifiés Pôle commercial de forte influence

Forte fréquentation des sites touristiques Situation géographique stratégique

Peu de contraintes sociales et traditionnelles Peu de contraintes naturelles

 
 


·

Forte croissance démographique

 
 


·

Existence de documents de planification du développement au niveau local (PDC, PDU)

 
 


·

Disponibilité de terrains favorables à l'urbanisation

 
 


·


·

faiblesse des dépenses afférentes aux loisirs par les autochtones manque d'intérêt aux produits touristiques

 
 


·

Réseau routier secondaire en mauvais état de praticabilité

 
 


·

Faible couverture du réseau de la SBEE

Faiblesses

 


·

Faible couverture en eau potable

 
 


·

Existence de zones enclavées

 
 


·

Faible mise en oeuvre des prescriptions des documents de planification existant sur le tourisme

 
 


·

Accès difficile à certains sites et couvents à caractère sacré

 
 


·

Traversée de la commune par la route inter-Etat Porto-Novo-

 
 
 

Igolo très fréquentée

Opportunités

 


·

Existence de projet et programme d'appui au développement de la commune (PDDC, PAEFCOM, FADEC, PNDCC,...)

 
 


·

Proximité avec la ville de la ville de Porto-Novo

 
 


·

Non maîtrise des flux routiers

Menaces

 


·


·

Non maîtrise des eaux de ruissellements Déficit énergétique et hydraulique

 
 


·

Manque de moyens financiers

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

33

Il ressort de l'analyse de ce tableau IV que la commune d'Ifangni à l'instar d'autres communes du Bénin dispose de plus d'atouts que de contraintes pour le développement du tourisme.

Notons que les données recueillies au cours de la recherche documentaire, des enquêtes de terrain et des interviews sont traitées de deux manières.

Le premier traitement a abouti à la constitution d'une base de données qui regroupe les données relatives:

? aux équipements touristiques, industriels, marchands, de loisirs, de transport ;

? à la qualité et aux types de logement ;

? aux flux des visiteurs dans les centres touristiques et hôteliers ;

? aux lieux de provenance des locataires des maisons locatives ;

? aux effectifs des petites et moyennes entreprises et industries évoluant dans le secteur formel dans la commune d'Ifangni.

Ensuite, il y a eu le calcul de la moyenne de l'effectif des visiteurs des centres touristiques et hôteliers pour analyser l'évolution de l'effectif des touristes dans ces différents centres.

34

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DU TOURISME DANS LA
COMMUNE D'IFANGNI

La commune d'Ifangni constitue un centre d'intérêts pour le tourisme et le loisir. De par sa beauté naturelle, la diversité de sa faune et sa flore ainsi que de nombre de vestiges historiques et culturels, elle est aussi un lieu du Vodoun. Cette commune dispose de ressources et potentialités qui constituent les atouts sur lesquels elle peut se développer.

2.1. Ressources culturelles et sites d'intérêt touristique

Au regard de l'usage fait du terme « attractivité du territoire » qui correspond à la capacité à attirer et à séduire des visiteurs et touristes assoiffés de connaissances par la valorisation de la commune (politiques culturelles, développement touristique, marketing, etc.) dans ses dimensions symbolique et mémorielle et d'autre part les investisseurs, quatre facteurs d'attractivité sont identifiés. Il s'agit du tourisme culturel, des loisirs, du logement et du commerce.

2.1.1. Atouts et potentialités matériels touristiques

Le tourisme culturel est ce facteur d'attractivité qui s'appuie sur le patrimoine matériel culturel riche et diversifié, constitué d'infrastructures touristiques et culturelles capables d'attirer des visiteurs de divers horizons animés par des motivations culturelles et géographiques et aussi par le goût de l'exotisme.

Le recensement des équipements du tourisme culturel est établi selon une typologie qui permet d'obtenir quatre grands types d'équipements. Il s'agit des places de divinités, des palais royaux, des temples vodoun accessibles et des foyers de tissage et de sculpture.

2.1.1.1. Potentialités touristiques naturelles

? « Odo okédjré » C'est une source naturelle d'eau qui se situe à Zian dans l'arrondissement de Lagbè. Elle constitue un élément majeur du tourisme. Elle

35

est remarquable par la présence des espèces végétales qui offrent aux touristes un environnement splendide. C'est un beau et pittoresque paysage qui donne aux visiteurs une quiétude certaine. Ce milieu possède un énorme potentiel d'attraction et constitue un lieu privilégié pour le loisir et le divertissement. Cette source d'eau possède des vertus thérapeutiques très efficaces aux dires des populations, ce qui reste à être vérifié scientifiquement. Mais le constat est triste aujourd'hui ce lieu n'est pas du tout aménagé. La photo 1, nous montre cette source d'eau.

Photo 1: La source naturelle d'eau "Odo okédjré" de Zian Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

? « Iguidi » C'est une vallée encaissée qui forme la branche principale recevant de part et d'autre des affluents. Elle se situe dans l'arrondissement de Lagbè. Cette vallée est occupée par des forêts marécageuses de palmiers raphia, de joncs, et d'autres essences utiles. Elles sont utilisées pour la production des cultures de contre saison, le maraîchage et l'installation des pépinières d'espèces diversifiées. Elle est remarquable par son esthétique ; la végétation de mangrove constitue un paysage attrayant pour les touristes. La mangrove constitue l'une des curiosités qui donne au milieu une beauté splendide. Avec les nombreux passages entre les racines échasses, une visite à l'intérieur de

36

cette belle forêt de mangrove bien touffue permet de se rendre compte qu'il s'agit d'un écosystème impressionnant car elle abrite et constitue et/ou une frayère pour de nombreuses espèces de faunes et de flores. La photo 2, nous présente cette source d'eau.

Photo 2 : La vallée encaissée de "Iguidi" dans l'arrondissement de Lagbè Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Il faut noter également qu'à l'intérieur de cette mangrove, des circuits de

recherches et d'observation peuvent être organisés.

2.1.1.2. Potentialités socio-culturelles

Les ressources socioculturelles sont de trois catégories à savoir :

- les forêts sacrées ;

- les ressources culturelles ;

- les ressources artistiques.

? Forêts sacrées

Les forêts sacrées existent dans presque tous les villages de

l'arrondissement de Daagbé en particulier dans les villages des Anagonu. Elles

peuvent être classées en deux catégories :

37

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

w' les forêts sacrées réservées à recueillir les cadavres de ceux qui sont tués

par des vodun (Ogu, Aylo, etc.) et les cadavres des adeptes de certains vodun (Giri, Gåm?do). Elles reçoivent des offrandes. Il s'agit de Igbo-moceri à Adamayi et de Igbo-Giri à Gblogblo. Mais, Igbo-moceri a été

détruite. Aujourd'hui, cette place abrite le CEG de Daagbé.

w' les forêts sacrées dans lesquelles ne pénètrent que les initiés du vodun. Il s'agit de la forêt sacrée du vodun Oro dans les villages de la commune

d'Ifangni : Adanmayi, Kétoukpè, Daagbé Nago, Jegu Nago, Dã et

Gblogblo et celles de Abiku dans les villages de Daagbé Nago et Gblogblo, Ifangni-centre, etc. Toutes ces forêts abritent un vodoun que les populations vénèrent. La photo 3, montre la façade principale de la forêt sacrée d'Ifangni-centre.

w' w' w' w' w' w' w' w' w'

w' Photo 3: La façade principale de la forêt sacrée d'Oro d'Ifangni-
centre

Les ressources culturelles sont

constituées des divinités w' Ressources culturelles des Anagonu, des Gunu,

des T?linu et des Ajaranu. Elles sont essentiellement collectives : divinités de

38

village, de collectivité ou de famille (résultats enquête de terrain, février 2013). Elles sont situées devant des maisons, dans des maisons ou dans des places publiques. Elles regroupent toujours autour d'elles, un groupe de chefs religieux traditionnels, d'adeptes spécifiques qui respectent leurs interdits et célèbrent leurs cultes. Elles sont considérées comme faisant partie du monde des esprits mais matérialisées par des objets de la nature : des mottes de terre, métal, temples, arbres spécifiques. C'est à ces divinités que la plupart des habitants de Daagbé se confient dans leur vie quotidienne. C'est Dieu qui a créé les divinités que nous adorons, répondent habituellement les chefs religieux et les dignitaires quand nous les interrogeons. Les divinités suscitent et requièrent tout le respect, la vénération, l'adoration et la crainte nécessaires et réclament des attitudes dignes et convenables. Les habitants se prosternent devant les divinités pour exprimer leur soumission. Dans les rituels du culte vodun, chaque vodun a ses rites et traditions. On leur offre des sacrifices selon leurs exigences respectives. Dans tous les villages de l'arrondissement, nous trouvons au moins un temple de vodun. Ce qui est plus remarquable, c'est la présence permanente dans les villages de Tolågba ou de Lågba.

En outre, les villages de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo semblent être les hauts lieux du vodun dans l'arrondissement de Daagbé. En effet, c'est dans ces trois villages que nous trouvons la plupart des temples et couvents des divinités. Ce sont ces trois villages qui recèlent un grand nombre de divinités. Les entretiens avec les chefs religieux nous ont permis de répartir ces divinités suivant deux catégories à savoir le panthéon Nago et le panthéon Gun-T?li-Ajaranu puis de connaître la signification et le rôle de certaines d'entre elles.

? Palais royaux

Les vastes résidences du roi, les palais retracent l'histoire royale, culturelle et religieuse des différents rois. Dans la commune d'Ifangni, on retrouve le palais du Roi d'Ifangni et le palais du Roi Guidimadjègbè de la localité Lachè à Kitigbo dans l'arrondissement de Ko-Koumolou.

39

? Palais du Roi d'Ifangni-centre

Encore appelé palais d'Oba Aniwajoyé, ce palais représente un témoignage physique d'une partie de l'histoire du Bénin. Il est situé dans le quartier Odofin C'est un site d'intérêt artistique et culturel. Abandonné un moment après la mort du 1er Roi en 1908 le roi Atéwo-Gboyé, il est enfin occupé à partir de 1976. Il comprend la résidence du Roi, la salle de justice ou tribunal, la prison, la résidence des reines, les temples de kapokiers sacrés, l'observatoire permettant au Roi d'assister et de contempler les cérémonies religieuses. Grâce à l'architecture royale et aux objets royaux qui s'y trouvent, il attire plusieurs visiteurs.

? Le palais du Roi Guidimadjègbè Agbantchékon

Il est situé dans la localité Lachè à Kitigbo dans l'arrondissement de Ko-Koumolou. Il s'étend sur une superficie d'environ 1575 m2 et est bordé au nord par une piste d'accès, au sud par la place publique de Migbèwè, à l'ouest par l'Ecole Primaire Publique de Migbèwè et à l'est par une piste menant vers des habitations privées. Il est composé d'un lieu de culte, de deux atriums, d'un couloir périphérique et de six temples dédiés à d'illustres personnages du royaume. Ce palais peut accueillir pour une visite guidée de touristes.

Le tableau V à la page ci-dessous résume les caractéristiques des deux palais royaux accessibles dans la commune d'Ifangni.

Tableau V: Les caractéristiques des deux palais royaux accessibles

Centres touristiques

Palais du Roi d'Ifangni

Palais du Roi Guidimadjègbè

Localisation

Ifangni-centre

Lachè à Kitigbo

Date de mise en
service

Depuis 1900

21 mars 2011

Superficie

1900 m2

1675m2

Cadre Bâti

bâtiments royaux (résidence du

roi, salle de justice, prison,
temples...)

1 lieu de culte, 2 atriums, 6

temples....

Prestations de
services

- Visite guidée du site

- Histoire royale

-Exposition des objets royaux

- Visite guidée du site

- Histoire du quartier Lachè -Exposition des objets royaux

 

Accès facile grâce à une voie

Accès facile grâce à une voie

 

40

Accessibilité

pavée praticable

praticable

Accueil

Ouvert tous les jours

Ouvert tous les jours

Fréquentation

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

A travers ce tableau, on retient que les 2 palais accessibles de la commune offrent généralement comme prestations de service : la visite guidée du site, l`histoire du site et l'exposition des objets royaux. Ces palais sont plus ou moins accessibles aux visiteurs tous les jours après une négociation avec les guides.

? Temples vodoun

Le temple est une enceinte au mur d'argile ou en terre battue où l'on entre par une porte unique s'ouvrant généralement sur une place extérieure plus ou moins spacieuse plantée d'un ou de plusieurs arbres dont l'ombre abrite les tam-tams au jour des réjouissances. Il existe plusieurs temples qui abritent les vodoun c'est-à-dire des divinités protectrices qui assurent l'intercession entre les vivants et l'être suprême et aussi le bien être de leurs adeptes. Il existe plusieurs temples de vodoun dispersés dans la commune d'Ifangni. Les temples les plus

accessibles dans la commune d'Ifangni sont : « Itcha-Ibédji »,
« Oduduwa », « Egun-gun », « Oro », « Zangbéto », etc.

? Temples vodouns et panthéons Nago de la commune d'Ifangni

Les divinités du panthéon Nago sont plus collectives (divinités de village) que familiales. Elles sont situées dans un même espace de la place publique. Les divinités les plus importantes de ce panthéon sont :

? Lågba : c'est un vodun public et responsable de tout le village. C'est un

vodun de communication et d'ouverture. Il est considéré comme le gardien du village. Il assure le contrôle et la maîtrise des voies de communication du monde divin. Sans lui, aucune communication ne peut avoir lieu entre le Dieu suprême et les autres divinités. C'est pourquoi il est installé à l'entrée du sanctuaire des autres divinités. Ainsi, il reçoit les premières offrandes. Divinité très puissante pour conjurer les sorts, il est le protecteur des habitations, des

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routes et des carrefours. Il est adoré par les habitants de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo.

? Giri : C'est une divinité à laquelle on adhère pour se protéger contre les envoûtements et la sorcellerie, la maladie, pour assurer son épanouissement, la richesse et la fécondité. On la rencontre à Gblogblo où elle est installée dans une forêt sacrée devant laquelle se trouve son couvent bien bâti en dur et couvert de tuiles. A Jegu Nago son site est installé dans une rivière appelée

Giri-T?kpa. Les morts de ses adeptes sont inhumés dans la forêt sacrée

(`'Igbo-giri`') à Gblogblo. Ce vodun interdit la culture de l'arachide, l'élevage de la chèvre, la torréfaction de l'arachide et la cérémonie de Egun dans le village de Gblogblo. Autour de cette divinité, gravitent d'autres telles que

Yakle-Baba, Bl?, Gbodo, Agale, Ogu, Lågba et Abiku.

? Arê: C'est une divinité donatrice. On la retrouve à Ita-Okpo à Daagbé. C'est un fétiche auquel on fait recours en cas d'infertilité d'un couple. Nombre de touristes qui vivent des situations d'infertilité et qui sont informés de l'importance de cette divinité dans la commune, viennent pour faire des sacrifices à cette divinité. La photo 4, présente le cadre bâti du fétiche Arê à Ita-Okpo à Daagbé.

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Photo 4: Temple divinité Arê à Daagbé

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

? Oduduwa : C'est un vodun porte-bonheur. Sa préférence est le blanc. Ses femmes sont reconnues à la naissance par une sorte de bouton greffé sur les deux (02) oreilles. Celles-ci doivent plus tard subir les rites de cette divinité pour devenir par la suite ses adeptes.

Celle qui est chargée de lui présenter des offrandes, s'habille en tout blanc. Elle s'appelle Agben?. Ses offrandes sont constituées de sept (07) boeufs, de porcs, de cabris, d'ignames, de colas, d'huile rouge, de haricot, etc. La photo 5, montre cette divinité à Jegu Nago. Cette divinité se retrouve aussi à Madouro.

Photo 5 : Temple divinité Oduduwa à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

? Agåm?do : Cette divinité est installée dans une forêt sacrée à Jegu Nago. Tous ceux qui naissent avec six doigts sont immédiatement considérés comme ses adeptes et doivent subir une initiation. Quand ceux-ci meurent, leur corps doit être inhumé dans la même forêt sacrée que cette divinité.

? Obatak?: C'est le vodun qui incarne le dernier roi de Jegu Nago. Il s'est enfoncé dans la terre suite à une colère. Il est adoré par les habitants de ce

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village. La photo 6, nous présente la divinité représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu Nago.

Photo 6: La divinité représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu Nago

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Les buttes qu'on voit sur cette photo représentent ce qu'est devenu le roi Obatak?, après s'être enfoncé dans le sol. Ces deux buttes montent en surface pendant la saison pluvieuse et s'enfonce dans le sol pendant la saison sèche. C'est un lieu qui sert de cadre pour le tourisme.

? Kp?dada : C'est le vodun qui protège les habitants et le village contre la guerre et les envahisseurs au temps des rois. Il est aussi installé dans une forêt sacrée à Jegu Nago. Il continue d'être adoré par les habitants de ce village.

? Abiku : Installé dans la forêt sacrée à Daagbe Nago et à Gblogblo, ce vodun permet de libérer les hommes, femmes et enfants des mauvais esprits qui peuvent les attaquer et les empêcher d'avoir de conjoint (e) quand ils n'ont pas subi les rites de cette divinité.

? Naseyi : C'est une divinité qui donne des enfants. Les adeptes de cette

divinité sont appelés "daså".

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? ?ba-caaga : Cette divinité est considérée comme le père des divinités de Daagbe. C'est elle qui gouverne les termitières dans ce village.

? Itcha-Ibédji : C'est une divinité protectrice des jumeaux. Dans aucune population de la commune même en Afrique, la venue au monde des jumeaux n'est considérée comme une naissance ordinaire. On leur accorde une attention qui atteste un profond respect, et même d'une adoration pour eux. Ils sont considérés comme des êtres parfaits. Après leur venue au monde la maman doit pratiquer des rites devants cette divinité pour les fortifier. L'animal symbole de leur existence est le singe. La divinité Itcha-bédji à Jegu Nago. La photo 7, nous présente le siège de la divinité Itcha-bédji dans l'arrondissement de Daagbé.

Photo 7 : La divinité Itcha-bédji à Dagbé Nago Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Sur cette photo on constate des marques sur le mur, elles témoignent du nombre de jumeaux qu'il y a eu dans cette lignée. C'est devant cette divinité qu'on vient implorer la bénédiction des jumeaux disparus sur les couples qui n'ont pas encore la chance d'avoir un enfant.

? Toula-kétu : C'est une divinité qui est basée sur le système de divination "ifa". Elle permet aux adeptes d'invoquer Orunmila, la divinité de la sagesse,

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des prophéties et de l'éthique. Dans cette divinité on trouve Eshu, qui a la charge de la justice spirituelle, du transport. Cette dernière prête son autorité à l'oracle dans le but de clarifier le futur et de fournir des pistes à ceux qui cherchent des conseils. La photo 8 présente la divinité toula dans son cadre bâti à kétoukpè dans l'arrondissement de Tchaada.

Photo 8: Le siège de la divinité Toula-kétu à kétoukp Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Le temple de cette divinité est une enceinte au mur d'argile où l'on entre par une porte unique s'ouvrant généralement sur une place extérieure plus ou moins spacieuse plantée d'un ou de plusieurs arbres dont l'ombre abrite les instruments au jour des réjouissances.

Le tableau VI suivant résume les caractéristiques des temples de divinité accessibles pour les touristes dans la commune d'Ifangni.

Tableau VI : Les caractéristiques des temples de divinités accessibles aux touristes dans la commune d'Ifangni

Centres
touristiques

Place de la divinité
Lågba

Place de la divinité

Giri

Place de la divinité
?loun

Place de la divinité
Toula-kétu

Place de la divinité
Itcha-Ibédji

Place de la divinité
Oduduwa

Localisation

Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo.

Jegu Nago

Jegu Nago

Kétoukpè

Jegu Djèdjè

Jegu Nago et à
madouro.

Date de mise en
service

Depuis 1956

Au 18é siècle

En 1896

Depuis 1999

En 1960

Vers 1920

Superficie

1600 m2

1805m2

20.000m2

368 m2

845 m2

1240 m2

Cadre Bâti

bâtiments simple

(résidence du panthéon et quelques accessoires...)

bâtiment abritant le

fétiche, 1 lieu de

culte, 2 atriums, 6
temples....

bâtiment abritant "oloun" 1 lieu de culte, des atriums et des tam-tams

bâtiment abritant le

fétiche "toula" 1

lieu de culte, des
atriums et des tam-

tams

3 lieux de culte, 2

bâtiment abritant

"oduduwa" 1 lieu de culte, des atriums et des tam-tams

Prestations de
services

- Visite guidée du site - Histoire du lieu et du village

-Exposition des objets
sacrés

- Visite guidée du lieu

- Histoire du village - Exposition des objets sacrés

- Visite guidée du site

- Histoire du lieu

- Visite guidée du site

- Histoire des bienfaits du fétiche

- Visite guidée du site

- Histoire du village

- Exposition des objets royaux

- Visite guidée du site

- Histoire du village - Exposition des objets royaux

Accessibilité

Accès difficile

Accès difficile

Accès très difficile

Accès peu facile grâce à une ruelle praticable

Accès peu facile

Accès très difficile

Accueil

Ouvert tous les jours

Ouvert tous les jours

Ouvert tous les
jours

Ouvert tous les

jours

Ouvert tous les

jours

Ouvert tous les

jours

Fréquentation

Visiteurs nationaux et

étrangers

Visiteurs nationaux

et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

 

46

Source : Enquête de terrain, février 2013

47

2.1.2. Patrimoine culturel immatériel : Manifestations culturelles à
caractère touristique

? Egun : C'est le vodun représentant les ancêtres. Ce sont ceux qui sont morts et qui retournent à leur milieu d'origine où ils ont vécu. Le retour des ancêtres dans leur famille donne lieu à des réjouissances populaires. Les familles des ancêtres où l'esprit du mort a vécu, le reçoivent et l'accueillent favorablement. ? Gålådå est une société secrète. Le masque Gålådå est un masque sacré, sculpté dans le bois et porté par un initié. La photo 9 présente quelques masques Gålådå, un héritage culturel touristique de la commune.

Photo 9 : Des masques Gålådå, un héritage culturel touristique Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Les hommes qui portent ces masques sont vêtus de riches costumes chatoyants appelés `'Itei`'. Ils portent des cloches aux pieds puis tiennent deux grelots. Les Gålådå sortent afin de mettre de l'ordre dans la société : si la pluie ne tombe pas, par exemple, ou en cas de maladie. Elles sont précédées de grandes cérémonies de nuit, "åfå". Les manifestations Gålådå sont fréquentes dans le village de Daagbé Nago plus précisément dans les quartiers Isalè et Oke-

Ag?. Ils dansent pour rechercher un gagnant à travers la beauté du masque et les pas de la danse que présente le porteur du masque. La danse se fait à la place

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publique Ita-Okpo. Ces manifestations ont aussi lieu pour attirer de la pluie ou à l'occasion de la mort d'un membre de leur secte ou pour une fête rituelle annuelle. La société Gålådå rend aussi hommage aux pouvoirs spirituels des

femmes âgées, désignées affectueusement par l'expression "aw? iya·" (nos mères). La photo 10, nous présente un spectacle gålådå à Daagbé Nago.

Photo 10: Un spectacle gålådå à Daagbé Nago

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Ici chaque événement culturel du gålådå est patiemment préparé et attendu par la communauté dont les membres viennent pour communier et communiquer à travers le rituel du "åfå".

? Oro : C'est une société secrète réservée uniquement aux hommes initiés.

? Joru : C'est une société secrète réservée uniquement aux hommes les plus

âgés. Elle est considérée comme la divinité du roi.

2.1.2.1. Panthéon Gun-T?li-Ajaranu

Ici, les divinités sont plus familiales que collectives.

? Dã : C'est le serpent porteur de chance et de bonheur. Le blanc est sa couleur

préférée et ses offrandes sont constituées de colas blancs, du miel, poulet. Il est représenté sous la forme d'un double arc-en-ciel, sorte de serpent céleste. Il est le maître de l'argent et il aide à la découverte des trésors.

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? Daagbé : C'est le python. Son culte était surtout répandu à Dã. Là, le serpent

avait son temple où l'on pouvait voir quelques pythons se faufiler dans les rues, dans les champs et dans les maisons. Mais après la mort de Dãgbeklun?

(prêtre de Dãgbé), cette divinité est abandonnée.

? Sakpata : C'est le dieu de la terre, de la maladie plus particulièrement de la variole mais aussi de la guérison. Il utilise la variole pour réprimer ceux qui transgressent les interdits. Les adeptes hommes et femmes portent à la main les attributs de leur appartenance au culte du vodun Sakpata.

? To- Lågba: Il se trouve à l'entrée de chaque village. Il est représenté par une figure un peu étrange et impressionnante. C'est la divinité la plus proche des populations, à qui elles peuvent raconter leurs difficultés et lui faire de promesses dans le désir d'obtenir satisfaction.

? B?sa : C'est un vodun qui donne des enfants et tout ce qu'on lui demande sur promesse. Ses adeptes subissent une initiation sur trois (03) ans. Après celle-ci, ils ne portent plus de chemise jusqu'à la fin de leur vie. Ce sont les cicatrices qu'ils ont reçues au couvent qui constituent leur chemise. Celle qui arrose la divinité est appelée Yasi. Le chef religieux est appelé Hunnon hweti? et porte un chapeau à quatre tranches.

? Kuvit?: Ils sont sollicités et priés pour aider au succès et à l'épanouissement du vivant, en lui communiquant l'énergie vitale, la vertu et les moyens nécessaires à la réalisation heureuse de tel ou tel projet, faveur ou situation. On a aussi recours à eux pour protéger un vivant incriminé, contrarié ou menacé en détournant de lui les malheurs ou difficultés qui planent et pèsent sur sa vie, sa profession, son avenir, son destin. Ils indiquent à leurs descendants la voie à suivre, les lois à respecter, les interdits à ne pas enfreindre. Ils ne cessent de diriger la communauté familiale des vivants en surveillant la conduite de chacun. La photo 11, nous présente un "égun-gun" rencontré à Ita-Soumba.

50

Photo 11 : Un "égun-gun" rencontré à Ita-Soumba

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

En plus de ces divinités, il existe aussi une société secrète : le Zãgbet?.

? Les Zãgbet? : ils sont des masques fantômes. Ils sont considérés comme

gardiens de nuit. Ils sont sympathiques et respectés. Le jour, tout le monde peut les voir et assister à leurs spectacles mais quand ils sortent la nuit, on dit qu'ils sont "tombés" et seuls les initiés sont autorisés à les voir ou à circuler cette nuit, surtout dans les parages où ils sont tombés. Ils sont présents dans

les villages de Daagbé Jåji, , Jegu Jåji, Adãmayi, etc. La photo 12 montre un spectacle de Zãgbetos à gbaodjo.

Photo 12:Démonstration des "zangbéto" au cours de la fête du vodun Prise de vue : AMORE Camelle, janvier 2013

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Cette photo 12 montre un spectacle de Zãgbeto à l'occasion de la fête du vodun. Ces Zãgbeto émerveillent la foule qui s'adonne au spectacle. C'est un

spectacle de jour auquel tout le monde est autorisé à participer.

Le tableau VII, présente le rôle de quelques sociétés secrètes et leur période de célébration.

Tableau VII: Rôle de quelques sociétés secrètes et leur période de célébration

Dénomination

Rôle de la de la divinité

Période de célébration

Oro

-Dieu du vent qui souffle -Protège la production

Août-Septembre

Ogou

Divinité du fer et de la guerre

Tous les ans

gbeto

Gardien de nuit

Toute l'année

Sortie des tambours
royaux

Purifie le village des mauvais esprits

Circonstancielle

Egun-gun

Retour des morts ou réincarnation d'un

ancien aïeul déjà décédé et qui, invoqué
par les siens revient sur terre aux fin de les aider à résoudre un certain nombre de problèmes

Tous les 3 ans (Février-Mars)

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

2.1.2.2. Divinités communes aux deux panthéons

Les divinités communes aux deux panthéons sont : ogu et Shango

y' Ogu : c'est le dieu du fer et de la guerre. Selon les Gunu, lorsqu'on est protégé par cette divinité, on ne peut pas mourir par accident, et de par tout ce qui est lié au fer, au feu et à l'eau.

y' Shango : Dieu de l'orage, on l'invoque soit pour faire venir la pluie ou pour se protéger contre un ennemi. Il n'hésite pas à punir sévèrement les transgressions. Elle est représentée par la couleur rouge et blanche. Cette divinité aime qu'on lui sacrifie des taureaux, elle aime également le gombo (légume capsulé, conique, vert et poilu, produit par le quiabeiro "hibiscus esculentus"). La photo 13, montre ses adeptes, habillés en rouge, portant à la main un grand éventail en peau et de la hachette, symbole de cette divinité. Ils dansent avec un pot de flamme sur la tête ou en main. La photo 13 présente une cérémonie des adeptes Shango.

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Photo 13: Adepte du vodun Shango à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, janvier 2013

Sur cette photo, on voit une adepte de la divinité Shango dans un habillement particulier, qui danse avec un pot de feu sur la tête. Sa danse et son pot magique impressionnent toute la foule qui la suit pour mieux découvrir sa prestation. La photo 14 présente la divinité Shango de Jegu Nago.

Photo 14: Divinité Shango à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, janvier 2013

53

2.1.3. Tourisme et patrimoine culturel immatériel à Ifangni

A chaque région sa culture et chaque saison sa chanson, et le département du plateau plus précisément la commune d'Ifangni peut se targuer d'avoir son propre festival : "Orunmila" opportunité touristique pour la commune. Depuis 2010, le festival régional des masques et danses traditionnelles " Orunmila" rassemble dans la commune d'Ifangni les communautés Nago et Yorouba autour d'un concept culturel dénommé " Orunmila". C'est une initiative de l'ONG Promotion et Développement des Cultures Africaines (PDCA) de Soumaïla Soulé beaucoup plus connu sous le nom de Kowo Okpè. Le festival "Orunmila" est une sorte de retrouvailles des populations du département du plateau qui y viennent non pour des raisons politiques mais avec des objectifs bien précis : valoriser leur identité et patrimoine culturel surtout immatériel. A l'occasion de la troisième édition les peuples de l'aire culturelle Nago-yorouba ont saisi l'occasion pour faire connaitre leur patrimoine culturel immatériel. Pour la troisième fois de suite, la commune d'Ifangni a vibré aux couleurs et aux sons d'une manifestation culturelle qui a connu la participation de nombreux festivaliers en provenance du Nigéria et bien d'autres pays de l'Europe.

2.1.4. Sites touristiques répertoriés dans la commune d'Ifangni

La commune d'Ifangni dispose de quelques sites touristiques généralement non aménagés. Les sites touristiques identifiés au cours des enquêtes sont répertoriés selon leur intérêt.

L'analyse de la figure 3 révèle que les infrastructures hôtelières sont presque inexistantes. On retrouve néanmoins un motel " Ayélawadjè " et un hôtel " Assiko ". On note deux palais royaux, le palais royal d'Ifangni-centre et le palais du Roi Guidimadjègbè à Lachè. On remarque un embarcadère à Doké dans l'arrondissement de Banigbé. La plupart des places de divinité, des temples vodoun, des foyers de sculpture sont concentrés dans l'arrondissement de Daagbé. La figure 3 présente la carte des sites touristiques répertoriés par la mairie.

Figure 3: Carte des sites touristiques répertoriés de la commune d'Ifangni

55

2.1.5. Artisanat et tourisme dans la commune d'Ifangni

La composante artistique tire sa valeur des formes, couleurs et du style de la réalisation comme la sculpture, les oeuvres d'art ou la décoration. La valeur artistique n'est pas éternelle comme celle historique, elle dépend des goûts de chaque touriste et de sa façon de voir les choses. Elle aussi relative aux critères et exigences de chaque époque et chaque société. L'élément d'appréciation de la valeur artistique provient de l'observation.

L'artisanat de la localité est riche et varié et attire beaucoup de visiteurs curieux. Il offre des objets d'art divers. Certaines collectivités ont gardé l'art traditionnel à l'étape originelle. Plusieurs spécialistes s'occupent de la vannerie (paniers et nattes), de la forge (gongs, coupe-coupe, fusils artisanaux, houes) et de la sculpture sur bois (masques, objets de divinité, tambours).

Photo 15 : Un foyer de tissage à Akadja Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

C'est surtout dans le village de Daagbé Nago que ces manifestations artistiques sont les plus répandues. Les spécialistes inspirés des cultes de divinité et héros fabriquent des masques Gålådå, des statuettes représentant des hommes et des femmes, des statuettes pour représenter les jumeaux qui sont morts, des masques pour les adeptes de Shango, des masques plats pour d'autres régions

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que les gens viennent reproduire, des "Atåfa" pour les "Bok?n?", des "Ajikpã"

pour se distraire et des différents oiseaux pour décorer la maison et bien d'autres objets. Il faut noter que ces artistes font un travail formidable.

2.2. Place actuelle du tourisme dans la communal

2.2.1. Place du tourisme dans le plan de développement communal d'Ifangni

Dans le plan de développement communal d'Ifangni deuxième génération (Novembre 2011), la vision et les orientations stratégiques d'Ifangni ont été définies : d'ici à l'an 2020, Ifangni sera une commune dynamique, un cadre de référence avec des infrastructures et des équipements suffisants, un rayonnement culturel et touristique où les potentialités valorisées assureront aux populations un niveau de vie décent et une qualité de vie digne des sociétés modernes.

Sur cette base, cinq orientations stratégiques de développement ont été retenues pour la commune d'Ifangni et se présentent comme suit :

- mobiliser les populations et valoriser l'existence des partenaires au développement pour doter la commune d'infrastructures socioéconomiques adéquates ;

- promouvoir les produits touristiques de la commune ;

- lever les contraintes d'équipements et de financement pour favoriser le développement des activités rurales, commerciales et la promotion des petites et moyennes entreprises/ industries;

- valoriser le patrimoine culturel et historique, le paysage lagunaire et marin pour développer l'écotourisme, les loisirs et le sport;

- construire des équipements culturels et cultuels dans la commune;

- réhabiliter les principaux sites touristiques de la commune.

Il est heureux de remarquer que le 4e point met un accent particulier sur le développement de l'industrie touristique en général. Et il faut souligner que tous les autres points évoqués apportent des conditions plus propices au développement de ce secteur. Cela est de bon augure et traduit l'importance du

57

tourisme pour le développement de la commune en même temps qu'une conscience plus accrue des autorités locales sur l'enjeu du tourisme dans le processus du développement local. Dans le plan du développement communal, quatre projets ont été formulés pour le développement de l'industrie touristique. On a :

Projet 1 : Aménagement des sites et circuits touristiques

Projet 2 : Promotion des produits touristiques

Projet 3 : Promotion des actions culturelles

Projet 4 : Amélioration des prestations sportives

De plus, le programme prend en compte certaines mesures très utiles pour

la promotion du tourisme culturel dans la commune d'Ifangni mais l'envergure de la tâche à accomplir pour y parvenir reste à être mieux cernée et à approfondir.

En somme, la nature a fait de la commune d'Ifangni un milieu propice au développement du tourisme. Les deux palais royaux, les temples vodoun, les places de divinités, les sources d'eau naturelles avec un écosystème de mangrove riche en espèces fauniques et floristiques offrent de sérieuses pportunités d'éco-tourisme. Plus encore, la commune d'Ifangni dispose d'une richesse touristique spontanée à travers son histoire, sa culture et sa civilisation. Toutes les potentialités du tourisme culturel d'Ifangni sont loin d'être valorisées au mieux. Et ce secteur où foisonnent de nombreuses initiatives tant privées qu'officielles est loin d'atteindre son apogée. Toutefois le tourisme culturel a son importance socio-économique bien que celle-ci ne puisse s'évaluer avec justesse.

2.2.2. Fréquentation des établissements touristiques

Le questionnaire adressé aux responsables des centres en l'occurrence ceux des palais et temples de divinités de la commune d'Ifangni a permis de recueillir les données relatives à la fréquentation des lieux d'attractivité par les visiteurs. Elles concernent les années 2000 à 2006 car celles des autres années

58

ne sont pas disponibles). La figure 6, nous montre l'évolution de l'effectif annuel des visiteurs nationaux et étrangers sur quelques sites d'attrait touristique.

Figure 4 : Evolution de l'effectif des visiteurs nationaux et étrangers

Source : Enquête de terrain, mars 2013

L'examen de ce graphique montre l'évolution de l'effectif des visiteurs nationaux comme étrangers de 2000 à 2006. Il fait ressortir l'évolution de l'effectif des visiteurs nationaux et étrangers en dents de scie dans un sens que l'on pourrait qualifier de positif.

Pour le palais royal d'Ifangni, on constate que l'évolution des touristes de 2000 à 2003 a connu une augmentation considérable et passe d'environ 300 visiteurs à 500 visiteurs.

2.2.3. Evaluation de l'attractivité liée aux loisirs

Pour évaluer l'attractivité des loisirs, deux critères sont retenus. Il s'agit de : - la catégorie d'étoile et la capacité d'accueil des établissements hôteliers ; - la fréquentation des établissements hôteliers.

2.2.3.1. Equipements hôteliers

Les équipements hôteliers sont des établissements commerciaux d'hébergements homologués qui offrent des chambres et des appartements meublés en location soit à une clientèle de passage ou soit à une clientèle qui

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effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois. Ils peuvent comporter un service de restauration.

La commune dispose de deux types d'équipements hôteliers de différentes catégories allant d'une étoile à deux étoiles. Il s'agit d'un hôtel et d'un motel.

? Hôtel Assiko de la mairie d'Ifangni

Selon le lexique de la géographie touristique de la France, l'hôtel est défini comme un établissement commercial d'hébergement classé, qui offre des chambres ou des appartements meublés en location à une clientèle de passage ou à une clientèle qui effectue un séjour à la journée, à la semaine ou au mois mais qui, sauf exception, n'y élit pas domicile. Il peut comporter un service de restauration. Il est exploité toute l'année en permanence ou seulement pendant une ou plusieurs saisons.

L'hôtel de la commune est de la catégorie d'une étoile : L'hôtel de catégorie 1 étoile est un hôtel simple mais propre, avec au moins eau courante chaude et froide dans toutes les chambres ; bain ou douche, WC à l'étage pour les chambres sans salle de bains. En plus des mesures de sécurité prévues, l'hôtel doit disposer d'une cabine téléphonique, d'un téléphone public avec numéro SOS accessible à toute heure en cas d'urgence, d'un poste téléviseur couleur et d'un poste radio dans la chambre ou dans l'espace d'accueil. Le tableau VIII montre les caractéristiques de l'hôtel Assiko de la commune.

Tableau VIII: Les caractéristiques du motel d'Ifangni

Hôtel

Localisation

Date de mise en service

Nombre de chambres

Prestations de services

Catégorie d'étoile

Hôtel Assiko

Arrondissement d'Ifangni-centre

Février 2010

11

Restauration Hébergement

1

 

Source : Enquête de terrain, Avril 2013

La photo 16 présente la façade principale de l'hôtel d'Ifangni.

60

Photo 16: Façade principale de l'hôtel Assiko d'Ifangni-centre

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

L'hôtel d'Ifangni a hébergé en moyenne, durant les années 2011 et 2012, 572 visiteurs. Ce chiffre record obtenu pourrait être lié au site d'implantation du motel, à la qualité des chambres (11) et surtout à la piscine qu'il offre à ses visiteurs.

? Motel d'Ifangni

Selon le lexique de la géographie touristique de la France, les motels de tourisme (1, 2 ou 3 étoiles) sont définis comme des établissements commerciaux d'hébergement classés qui sont ouverts de manière permanente ou saisonnière et sont constitués de chambres ou d'appartements meublés offerts en location à la journée, à la semaine ou au mois, à une clientèle touristique qui n'y élit pas domicile. Ils sont dotés d'un parc ou d'un jardin et sont en principe situés hors des villes. Les motels offrent des unités de logement indépendantes avec sanitaire complet.

A Ifangni, le motel rencontré est de catégorie 1 étoile. Ce motel est un établissement commercial d'hébergement simples mais propres qui comportent des chambres tout au moins ventilées et une douche pour la toilette. L'offre des prestations est réduite au minimum. Ce type de motel est apprécié pour ses prix

61

bon marché. Il s'adresse à une clientèle peu exigeante. Le tableau IX montre les caractéristiques du motel d'Ifangni-centre.

Tableau IX: Les caractéristiques du motel d'Ifangni

Le motel

Localisation

Date de mise en service

Nombre de chambres

Prestations de services

Catégorie d'étoile

Le motel Ayélawadjè

Arrondissement
d'Ifangni-centre

23/12/1995

12

Restauration Hébergement

1

 

Source : Enquête de terrain, Avril 2013

2.3. Flux des touristes de la commune d'Ifangni

L'attrait qu'exercent les palais, les temples et les patrimoines

architecturaux sur les populations est très significatif de telle sorte que ces sites culturels sont visités presque tous les jours par les visiteurs nationaux (élèves, étudiants, chercheurs) et surtout les touristes étrangers. Mais malheureusement ces sites ne détiennent pas de répertoires des visiteurs (données des visiteurs de passage) pour permettre d'apprécier avec exactitude l'attrait des lieux. Nos entretiens avec les guides révèlent que ces lieux culturels reçoivent en moyenne par an mille cinq cents (1.500) visiteurs dont environ six cent (600) touristes étrangers. La figure 5 montre en proportion variable le taux de fréquentation des nationaux et des étrangers.

Figure 5: Fréquence de visites des nationaux et des étrangers sur les sites touristiques

Source : Enquête de terrain, février 2013

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L'examen de cette figure nous montre que les visiteurs nationaux sont plus fréquents (soit 60%) que les visiteurs étranger.

Les différents équipements touristiques (Palais royaux, temples de vodoun, autres patrimoines architecturaux) reçoivent régulièrement la visite des touristes (nationaux et étrangers). Parmi ces différents équipements touristiques, le palais royal d'Ifangni-centre et les place de divinités sont les plus visités. La figure 6 montre le taux de fréquentation de quelques sites touristiques

Figure 6: Taux de fréquentation de quelques sites touristiques dans la commune d'Ifangni

Source : Enquête de terrain, février 2013

De cette figure, on peut retenir que le palais royal d'Ifangni-centre est plus fréquenté soit 58%, ensuite les places de divinités avec une proportion de 33% et enfin les temples vodoun.

Outre ces divinités, il y a dans les villages de la commune d'Ifangni des sociétés secrètes notamment Egun, Gålådå, Oro et Joru.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry