Résumé
La commune d'Ifangni riche en valeurs culturelles et
cultuelles grâce à ses palais royaux, ses temples vodoun, ses
places de divinités et forêts sacrées n'a encore
bénéficié d'aucun aménagement approprié
pouvant faire d'elle un pôle de développement touristique.
L'objectif de la présente étude est de
contribuer à une meilleure connaissance des potentialités
touristiques et de leur importance dans le développement durable de la
commune d'Ifangni.
L'étude s'est déroulée dans 08 villages
des deux arrondissements, dans lesquels les activités de pêche
sont plus intenses. L'approche méthodologique qui a conduit aux
résultats s'est déroulée en trois phases : la recherche
documentaire, les enquêtes de terrain et le traitement et analyse des
données. Un échantillon de 393 personnes a été
enquêté. L'échantillonnage adopté pour cette
étude est de type raisonné.
L'analyse des résultats a permis de noter que parmi les
potentiels sites dont dispose la commune d'Ifangni, les palais royaux, les
places des divinités et les temples vodoun sont plus
fréquentés grâce aux poids historiques qu'ils portent. Le
seul hôtel de la commune peine à se faire fréquenter.
Mots clés : Commune
d'Ifangni ; valeurs culturelles ; tourisme ; potentialités touristiques,
développement touristique
Abstract
The commune of Ifangni rich in cultural and cultuelles values
thanks to its royal palates, its temples vodoun, its places of divinities and
forests crowned did not profit yet from a suitable installation being able to
make of it a tourist development pole.
The objective of this study is to contribute to a better
knowledge of the tourist potentialities and their importance in the durable
development of the commune of Ifangni.
The study proceeded in 08 villages of the two districts, in
which the activities of fishing are more intense. The methodological approach
which led to the results is unrolled in three phases: the information
retrieval, the investigations of ground and the treatment and analyze data. A
sample of 393 people was surveyed in a reasoned way.
The analysis of the results made it possible to note that
among the potentials sites available to the commune of Ifangni, the palates
royal, the places of the divinities and the temples vodoun are attended thanks
to the historical weight than they carry.The only hotel of the common sorrow to
be made attend.
Key words : Ifangni; cultural
and cultuelles values; tourism; tourist potentialities; tourist development.
7
INTRODUCTION
La croissance économique mondiale induit une
organisation rationnelle du travail. Le temps réservé aux loisirs
occupe de plus en plus, en particulier dans les pays développés,
une place de choix dans cette organisation et le secteur du tourisme
apparaît comme celui qui accueille le plus grand nombre de ces
travailleurs en quête d'évasion. La demande sans cesse croissante
dans ce secteur a fait du tourisme ce que les économistes appellent la
« nouvelle économie » ou la « société des
loisirs » (Boyer, 1996).
Le tourisme est une activité ancienne, qui a pris au
XXe siècle une dimension planétaire. Il constitue
désormais un secteur économique fondamental dans de nombreux pays
développés comme dans des pays en développement, qui en
font un facteur essentiel de leur développement (Elegbe, 2001).
D'après l'O.M.T. les voyages internationaux se situent
à la troisième place dans le classement des « grands »
secteurs du commerce mondial. Le chiffre d'affaires du tourisme n'est
précédé que par ceux des industries du pétrole et
de l'automobile. Mais aujourd'hui, le tourisme représente la
première industrie de service dans le monde.
Nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le
tourisme peut jouer en tant que secteur moteur du développement
économique et social d'un pays. Ce secteur est la principale source de
créations d'emplois dans un grand nombre de pays, non seulement dans
l'industrie touristique elle-même mais aussi, par effets
d'entraînement, dans d'autres secteurs (Mesplier, 1995).
Selon Vellas (1985), l'impact économique du tourisme et
des voyages est également considérable puisqu'ils sont à
l'origine de la croissance de l'investissement en infrastructures et qu'ils
constituent une source de devises d'une grande importance non soumises à
des obligations d'achat et à des paiements déterminés. De
même, à cause de sa nature diversifiée, le tourisme touche
pratiquement tous les domaines de l'activité économique, il
exerce une
8
grande influence sur les autres secteurs tels que
l'agriculture, la construction, l'artisanat, le commerce et surtout les
services de transport.
Le secteur touristique est le principal consommateur des
produits de l'artisanat local, rural et urbain ainsi que pour le mobilier et
l'équipement de base. L'effet de tourisme ne s'arrête pas ici, il
touche aussi la société. Car il est un moyen de communication et
d'échange culturel entre les peuples surtout dans les pays de
séjour plus spécialement dans le tourisme de masse.
L'industrie touristique est devenue de nos jours un facteur
important de développement économique de par sa contribution aux
économies nationales (l'OMT, 2009). Selon le Conseil Mondial du Tourisme
et des Voyages (2010), elle a dépassé celle de l'automobile, de
l'électronique et de l'agriculture. Cette industrie emploie près
de 200 millions de personnes, sert plus d'un demi-milliard de touristes chaque
année et génère selon la même source une force
économique annuelle évaluée entre 2 et 3,5 trillion $US.
De ce fait, bon nombre de pays dont les pays en voie de développement
considèrent ce secteur comme une solution simple et rapide pour
surmonter leurs difficultés économiques. Pour ce faire ils optent
pour l'exploitation et la promotion des ressources afin de s'attirer davantage
de touristes de ce marché très concurrentiel. Selon l'OMT (2010),
les touristes étaient 700 millions en 2008 et seront un milliard en 2010
et 1,6 milliard en 2020. Cette activité rapporta pour les pays du sud
185 milliards de dollars de recettes en 2009.
Dans ces pays et plus particulièrement ceux d'Afrique,
la réduction de la pauvreté figure au premier rang des
priorités. Et pour y parvenir, le tourisme semble se présenter
comme une arme de choix. Il entraine le plus souvent des
bénéfices sociaux (adduction d'eau, électricité,
meilleurs systèmes de communication, de meilleures routes, etc.),
culturels et financiers directement partagés par les membres des
communautés locales (Houndonougbo, 2006).
Au vu de la croissance de diverses économies de
créateurs d'emplois à travers le monde tant du secteur
privé que du public (Gazes, 1989), il est donc
9
impérieux que le secteur touristique
bénéficie d'une attention particulière. Il doit être
mis au premier rang des principaux piliers de développement de notre
pays et de nos communes. De plus, il entraine souvent des
bénéficiaires sociaux culturels et financiers directement
partagés par les membres des communautés locales.
La commune d'Ifangni regorge d'énormes
potentialités touristiques importantes pouvant permettre son
développement. Il s'agit en l'occurrence des places des
divinités, des palais royaux, des temples vodoun, des forêts
sacrées, des rivières sacrées, etc. Toutes ces
potentialités témoignent de la grande richesse du patrimoine
culturel de la localité. Mais malgré cette diversité
culturelle, le tourisme n'est pas développé dans cette
commune.
Face à cette situation, un certain nombre de questions
se posent.
? Quelles sont les potentialités touristiques dont
dispose la commune d'Ifangni ?
? Quel revenu procure le tourisme dans cette commune ?
? Quelles sont les contraintes et menaces liées
à l'aménagement touristique de la commune d'Ifangni ?
C'est pour tenter de répondre à ces questions
que nous avons choisi de travailler sur le présent sujet intitulé
: « Potentialités touristiques et développement de
la commune d'Ifangni »
Ce travail s'articule autour de trois chapitres. Le premier
chapitre présente le cadre théorique, géographique et
l'approche méthodologique, le deuxième chapitre met en exergue
les fondements physiques et humains des activités touristiques dans la
commune d'Ifangni. Enfin, le troisième chapitre traite des
potentialités touristiques et des problèmes liés au
développement du patrimoine culturel de la commune d'Ifangni.
10
CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, GEOGRAPHIQUE
ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Le développement de ce thème, impose une bonne
connaissance du milieu. La prise en compte du cadre théorique,
géographique et de l'approche méthodologique s'avère alors
indispensable.
1.1. Cadre théorique
Cette partie met en exergue la problématique qui sous
tend le choix de ce sujet, les hypothèses, les objectifs, l'état
des connaissances et la clarification conceptuelle.
1.1.1. Problématique
Le tourisme constitue l'une des meilleures opportunités
de développement économiques (STI, 1996). Selon l'OMT (1980)
citée par Assani, le tourisme est devenu un phénomène de
civilisation.... L'ampleur qu'il a acquise l'a fait passer du plan limite d'un
plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et
économique. En Indonésie, il est une composante importante de
l'activité économique et un des premiers rapporteurs de devises
du pays avec un archipel de plus de 17 000 habitants alors qu'au Québec,
il représente le 1/5 des produits d'exportation en importance (OMT,
2009).
Les touristes sont aujourd'hui plus nombreux à
découvrir la diversité et la richesse du patrimoine culturel et
naturel de la planète.
Le tourisme mondial a connu son plus fort taux de croissance
en l'an 2002, évalué à 8,7% (OMT, 2004). Selon la
même source, l'Afrique quant à elle seule, a enregistré une
croissance significative de son industrie touristique avec 6,4% de
visiteurs.
Selon les statistiques de l'OMT, les recettes du tourisme en
2007 ont été de 857 milliards de dollars US. Cette importante
quantité de devises hisse le tourisme au deuxième rang des
activités économiques mondiales après le secteur
pétrolier. L'année 2007 a dépassé les attentes avec
les voyages des touristes internationaux qui ont atteint 908 millions, soit une
progression de 6% par
11
comparaison à l'année 2006. En 2001, le nombre
de touristes internationaux dans le monde a atteint 925 millions (Zoulin,
2001). C'est un secteur en pleine évolution malgré le terrorisme,
les catastrophes naturelles, les menaces sanitaires, la hausse des coûts
du pétrole, les fluctuations des taux de change, les incertitudes
économiques et politiques de ces dernières années. Grand
pourvoyeur d'emplois et de revenus, le tourisme permet à un nombre
important de demandeurs d'emplois de trouver du travail et d'accéder
à un niveau de revenu non négligeable. Malheureusement, le
continent africain ne tire que 4% des flux touristiques mondiaux contre 60%
pour l'Europe et 18% pour l'Amérique. Les statistiques de l'OMT
révèlent que de ces 4%, l'Afrique du Nord détient une
grande part (près de 50%) alors que l'Afrique de l'ouest ne
reçoit que 8% environ du nombre des touristes qui visitent le continent.
(Agbatchi, 1999).
Des statistiques produites par la CCIB, on retient que le
Bénin est la cinquième destination ouest-africaine après
le Ghana, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le
Nigéria. Notre pays n'accueille qu'environ 200.000 touristes par an pour
des recettes d'environ 58 milliards de francs CFA. Malgré cette recette
annuelle, le tourisme est une activité peu développée au
Bénin qui dispose pourtant de nombreuses potentialités (Elegbe,
2001). En effet, depuis l'indépendance à nos jours, peu d'efforts
soutenus ont été fournis pour faire du tourisme une
activité viable alors que le pays dispose de ressources naturelles,
artistiques, culturelles et cultuelles remarquables qui offrent de
réelles possibilités pour son développement. Reconnu pour
son hospitalité légendaire, le Bénin fascine le visiteur
sur toute l'étendue de son territoire avec ses plages, villages
lacustres, musées, chutes et massifs montagneux, ses réserves de
faune et de flore. La valorisation de ses richesses de son histoire et de la
diversité de sa culture (berceau du vodoun) ouvrira la voie à un
développement exceptionnel du secteur touristique béninois
(Affolabi, 1999).
12
Ainsi le Bénin, pays de l'Afrique subsaharienne,
dispose de ressources touristiques riches et variées parmi lesquelles la
cité lacustre de Ganvié, les musées et les palais royaux,
les cultes traditionnelles, les champs et danses comme le genre oral
Guèlèdè, les parcs nationaux et réserves de faune
de la région septentrionale (parc Pendjari et parc W), le littoral au
sable fin, le temple de pythons de Ouidah, les chutes de Tanougoun et de
Kota.
Selon le rapport sur l'état de l'économie
nationale réalisé par la cellule macroéconomique de la
présidence de la République du Bénin en 2008, le secteur
touristique représentait en 2006, 1,3% du PIB non agricole et 0,93 % du
PIB marchand. Il génère environ 70 000 emplois directs et
indirects, soit 6 % du total de la population active au Bénin. C'est
donc un secteur vital dans l'économie nationale.
La commune d'Ifangni regorge d'énormes
potentialités touristiques de grande importance connues sur le plan
national et même international et pouvant constituer une source de
devises pour la population. Il s'agit en l'occurrence de la source naturelle
d'eau "Odo Okédjéré" à Zian et "Iguidi" dans
l'arrondissement de Lagbè utilisée pour la guérison de
certaines maladies. Les paysages des forêts marécageuses abritant
différentes espèces animales dont les singes au ventre rouge, les
forêts sacrées, les palais royaux d'Ifangni et de Latchè
à Kitigbo, le grand fétiche lègba de Daagbé et bien
d'autres attraits touristiques qui sont très peu connus et
valorisés.
L'atout majeur du tourisme à Ifangni c'est la richesse
et la variété de ses attraits naturels, des manifestations
culturelles et de la diversité des divinités. Plusieurs
localités de la commune d'Ifangni sont attrayantes de par leurs
richesses touristiques naturelles et culturelles. Malgré la
diversité de ces potentialités touristiques, le tourisme est
très peu développé et l'on note une mauvaise organisation
des activités touristiques. Ainsi au regard de cette opportunité
touristique qui végète dans l'abandon et dans la mauvaise
13
organisation, il est très urgent de la mettre en valeur
pour des rentrées de devises pour la commune.
Pourquoi les sites les plus connus de la commune d'Ifangni
n'attirent pas beaucoup de touristes ?
Les conditions d'accessibilités constituent-elles les
causes principales de cette situation ?
Quelles solutions idoines adéquates pourrait-on adopter
pour mieux promouvoir le tourisme dans cette commune ?
Voila autant de préoccupations qui amènent à
réfléchir sur la question. 1.1.2.
Hypothèses
Des hypothèses suivantes ont été
formulées, en réponses provisoires à ces interrogations
? La commune d'Ifangni dispose
d'énormes potentialités touristiques très peu
valorisées ;
? l'activité touristique ne contribue
pas au développement et à l'épanouissement de la
population ;
? le tourisme peut constituer la base du
développement de la commune d'Ifangni.
1.1.3. Objectifs
L'objectif global de cette recherche est de contribuer
à une meilleure exploitation des potentialités touristiques aux
fins d'un réel développement durable de la commune d'Ifangni.
De façon spécifique, il s'agit :
? de recenser toutes les potentialités touristiques de la
commune d'Ifangni et d'analyser leur valorisation;
? d'évaluer les activités touristiques et leur
impact socio-économique sur le développement de la commune
d'Ifangni ;
14
? de définir des circuits et itinéraires de visites
touristiques et de proposer une politique de développement durable du
tourisme dans la commune. 1.3. Cadre géographique
La Commune d'Ifangni est située au sud-est du
Bénin dans le département du plateau. Elle est limitée au
sud par la Commune d'Adjarra, à l'ouest par les Communes d'Avrankou et
de Sakété, au nord par la Commune de Sakété et
à l'Est par le Nigéria. Elle s'étend sur 242 km2
soit 0,21% de la superficie nationale. Elle compte 33 villages
administratifs et 8 quartiers de ville répartis dans 6 arrondissements
à savoir : Ifangni, Banigbé, Lagbè, Daagbé, Tchaada
et Ko-koumolou (PDC, 2012-2016). La figure 1 présente la situation
géographique de la commune d'Ifangni.
15
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2°40' 2°46'
+ +
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Source: Fond de carte IGN, 2002 Conception: AMORE A. C.
Logiciel: Mapinfo LARD, 2013
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Figure 1 : Carte de la situation
géographique de la commune d'Ifangni
16
1.2.1. Fondements physiques
Il s'agira d'évaluer l'impact du relief, du climat et
de la pluviométrie sur les activités touristiques de la commune
d'Ifangni.
1.2.1.1. Caractéristiques physiques
valorisantes de l'attractivité de la
commune d'Ifangni
V' Relief
La Commune d'Ifangni est située sur le rebord sud-est
du plateau de Pobè-Sakété. Elle est marquée par une
faible altitude dont la moyenne est de 100 mètres (PDC Ifangni
2012-2016).Elle a un relief peu accidenté entaillé par de petites
et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées. Les
points les plus élevés de ce plateau d'allure monotone,
faiblement incliné au sud, apparaissent autour des localités de
Baoudjo, Gbokoutou. Le plateau est dominé à l'Est par le cours
d'eau Iguidi (communément appelé Aguidi) qui forme la branche
principale recevant de part et d'autre des affluents. Tout cet ensemble subit
un climat subéquatorial avec deux saisons pluvieuses et deux saisons
sèches.
V' Climat
On y retrouve un climat de type subéquatorial à
deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses qui s'alternent au cours
de l'année : une grande saison sèche au cours du mois
d'août, une petite saison pluvieuse de septembre à novembre et
enfin une grande saison sèche de décembre à février
et une grande saison pluvieuse de mi-mars à mi-juillet. La Commune est
traversée par endroits par des marécages qui sont utilisés
pour la production des cultures de contre saison, le maraîchage et
l'installation des pépinières d'espèces
diversifiées.
Les relevés pluviométriques de Tchaada au Sud
et d'Ifangni au Nord montrent que les précipitations connaissent des
variations sensibles. En effet, en 2003, on note 1368,4mm de pluie en 73 jours
à la station d'Ifangni. Pendant ce temps, celle de Tchaada donne 1390,5
mm, soit une légère croissance. De
17
même, la station d'Ifangni enregistre en 2004, 1384,1 mm
de pluie en 57 jours et en 2005, cette même station donne 837mm de pluie
soit une régression significative. Quant à la station
située au sud, on note respectivement en 2004 et en 2005, 1511,2 mm de
pluie en 55 jours et 976,2 mm. Il est donc à remarquer que les deux
relevés montrent qu'il y a eu des baisses en matière de pluie
tant à la station de Tchaada qu'à celle d'Ifangni à partir
de 2004 (PDC Ifangni 20122016). L'on pourrait donc déduire qu'entre 2003
et 2004, la Commune d'Ifangni a été bien arrosée.
Il faudrait remarquer que ces stations sont des
créations récentes. Ce qui ne nous a pas permis de disposer d'une
série de relevés sur une longue période soit environ
trente (30) ans, afin de bien apprécier les changements.
V' Sols
On retrouve à Ifangni trois types de sols : les sols
des plateaux, les sols ferrallitiques de couleur rouge et à texture
sablo argileuse de terre de barre couvrant la quasi-totalité de la
Commune. On note en outre des sols des bas-fonds, des sols hydromorphes
argileux riches en matières organiques situés dans les zones
humides. Quant aux sols de bas de pente, aux sols de coloration brun-clair
à texture sableuse et faciles à travailler, ils se retrouvent
dans les dépressions fermées et en bordure des bas-fonds et
marécages. (PDC Ifangni 2012-2016)
V' Végétation
S'agissant de la végétation, elle est faite
d'un couvert composé de reliques de forêts sacrées, de
plantations de palmiers à huile, (Elaeis guineensis) d'arbustes et de
hautes herbes. La végétation prédominante de la
région est le palmier à huile. Les peuplements de palmier
à huile sont juxtaposés à une végétation
plus fermée peuplée d'essences arbustives,
hétérogènes, assez diversifiées avec une strate
ligneuse. (PDC Ifangni 2012-2016). Mais aujourd'hui, ce couvert
végétal a été progressivement modifié avec
les actions anthropiques très dynamiques sur l'environnement.
18
En effet, il est à remarquer que de nos jours, de
nombreuses habitations sont apparues au détriment de vastes espaces de
couvert végétal autrefois observés. L'agglomération
est en grande partie dispersée mais se retrouve groupée dans
quelques localités de forte densité et à dominance
commerciale : il s'agit par exemple des arrondissements d'Igolo et
d'Ifangni.
Par ailleurs, la partie Sud de la Commune est encadrée
par des marécages dont un bras se prolonge au Nord-Ouest de la Commune
d'étude, vers Sakété.
Une route principale bitumée, complétée
par quelques routes non bitumées et des pistes, permettent de desservir
d'une part les localités les plus reculées de la Commune et,
d'autre part, les autres communes du département. (PDC Ifangni
2012-2016).
1.2.2. Fondements humains et
économiques
1.2.2.1. Caractéristiques historiques
valorisantes de l'attractivité de la commune d'Ifangni
La société d'Ifangni s'apprécie avec
l'histoire de son peuple dès son origine jusqu'à nos jours
à travers la toponymie et les caractéristiques
démographiques.
1.2.2.1.1. Historique
L'histoire d'Ifangni s'apprécie à partir de la
traduction littérale en Nagot du vrai nom de la localité «
Ifanran-Ehin » qui à été francisé avec le
temps pour devenir Ifangni. En effet, en langue Nagot, Ifanran-Ehin signifie
«lieu de médisance ». A l'origine, on raconte que le nom
d'Ifangni est attribué à la localité par suite de querelle
entre deux frères jumeaux originaires d'Oyo et qui s'appelaient
respectivement Kingnidé et Tétédé. A l'issue d'une
mésentente intervenue entre eux, dit-on, à cause de la
volonté fortement exprimée de l'un et de l'autre d'être roi
dans la localité où ils vivaient tous, l'élection de l'un
d'eux en la personne de Kingnidé comme roi d'Oyo, consomma la rupture
totale entre ceux-ci et le second c'est-à-dire Tétéde dut
partir de cette localité pour se faire élire roi à
Idéré vers 1800 sous le nom sacramental de «
Atèwogboyé ». Il
19
devient ainsi le fondateur et le premier roi de cette
localité devenue Ifanran-Ehin aujourd'hui Ifangni (Imotou,
1994)
1.2.2.1.2. Le peuplement de la Commune
d'Ifangni
A l'origine, Ifangni était une région de
contact de civilisation entre Yoruba de la République de Bénin et
ceux du Nigeria et entre les T?linu et les Yoruba de la Commune d'Ifangni.
Selon Tohozin, (1986), les Gunnu qui se sont
éparpillés dans notre secteur d'étude « y sont
arrivés soit pour mettre en valeur les terres soit pour pratiquer le
commerce clandestin des produits pétroliers. L'installation des Gunnu
dans cette région est assez récente. En fait, leur base se trouve
à Hogbonou.
Pour Codjo (1977), les Tolinu qui sont venus du plateau
d'Allada se sont installés dans la palmeraie de Porto-Novo depuis le
XIXème siècle sous le règne de Toffa premier
». Ils constituent de nos jours des noyaux très importants,
disséminés dans la palmeraie notamment dans la Commune d'Avrankou
et à l'Est d'Adjarra. Ils ont émigré d'Avrankou et
d'Adjarra pour s'installer dans la Commune d'Ifangni pour des raisons diverses
: recherche de travail, problèmes familiaux, relations amicales et
conjugales. Ils sont en majorité agriculteurs, contrairement aux Yoruba
qui sont dans le commerce.
Par ailleurs, on remarquera que les Béninois et les
Nigérians sont liés par l'histoire. En effet, au cours de la
période 1874-1908, Ifangni s'étendait jusqu'au fleuve Yéwa
au Nigeria. Le royaume d'Ifangni était peuplé des habitants de
même culture : les Yoruba. Mais le découpage politique qui est
l'oeuvre de la colonisation n'a pas tenu compte des affinités
linguistiques qui existaient entre les peuples. Cette situation se remarque un
peu partout et est aujourd'hui source de conflits dans quelques pays. Le Rwanda
en est un cas d'actualité. (PDC Ifangni 2012- 2016)
La colonisation a donc oeuvré à la division des
groupes ethniques liés par un passé commun. Aujourd'hui, le
constat est que les populations d'Ifangni ne
20
sont pas différentes de celles de la frontière
du Nigeria voisin en terme de pratiques socio-culturelles.
Le peuple Ifangni Tèdo qui signifie `'Nouvelle
Halte», situé au Nigeria a les mêmes origines, les
mêmes pratiques et les mêmes coutumes que la population actuelle
d'Ifangni en République du Bénin. Ce fait explique bien la
perméabilité de la frontière artificielle
bénino-nigerianne. Même pour maintenir les liens ancestraux, il
existe encore aujourd'hui un roi qui représente celui de la partie
nigerianne au palais d'Ifangni en République du Bénin (Ogouchi,
1979). 1.2.2.1.3. Données démographiques
? Evolution de la population dans la commune
d'Ifangni
Selon les données du RGPH 4, réalisé en
2013, la population d'Ifangni est de 113749 habitants dont 56975 femmes et
56774 hommes avec plus de 70% de ruraux.
L'effectif de la population d'Ifangni est passé de 67
021 en 1992 à 71606 habitants en 2002 soit un taux d'accroissement de
0,66 % entre 1992 et 2002 selon les données du RGPH3. Ce taux est faible
par rapport à la moyenne départementale (2,84 %) et nationale
(3,25%). Par ailleurs, il pourrait être maintenu jusqu'en 2010 et
probablement passé à 1% pour la période 2010-2020 compte
tenu de l'essor des activités économiques et de l'attrait de
populations (mise en place d'infrastructures et d'équipements pouvant
retenir les jeunes).
Figure 2: Dynamique de l'évolution de la
population d'Ifangni de 1979 à 2013 Source :
RGPH4/INSAE
21
La figure 2 présente l'évolution de la
population de la commune d'Ifangni de 1979 à 2013. Par rapport à
la répartition spatiale de la population dans la commune d'Ifangni, les
arrondissements d'Ifangni et de Banigbé sont les plus peuplés
avec une population respective de 21 667 habitants et 16 976 habitants ce qui
montre l'inégale répartition de la population dans la commune.
Cette situation s'explique surtout par les fonctions économiques et
administratives de l'arrondissement d'Ifangni.
Selon les données issues du troisième
recensement général de la population et de l'habitation de 2002,
la population est dans son ensemble jeune. En effet la tranche d'âge des
0 à 14 ans et celle des 15 ans à 59 ans représentent
respectivement 45,74 % et 47,56 % de la population totale. Par contre celle de
60 ans et plus ne fait que 6,69 %. Cette jeunesse de la population influence
largement le dynamisme des activités économiques qui se
déroulent dans cette localité. Enfin, en ce qui concerne les
religions, celles dominantes sont le christianisme (Catholicisme et
Protestantisme) : 35%, les religions traditionnelles (26,10%), l'Islam (15,80%)
et autres (22,40%). S'agissant des grands groupes socio-culturels d'Ifangni,
ils sont essentiellement constitués des Goun et apparentés (64,7%
de la population). Ensuite viennent les Yoruba et apparentés (32,3%).
1.2.3. Fondements économiques du tourisme dans
la commune d'Ifangni
1.2.3.1. Economie locale et tourisme
La commune d'Ifangni possède un coeur historique
très riche et s'identifie à travers la présence de
potentialités touristiques, culturelles et sociologiques. Les
activités auxquelles s'adonnent les populations sont : la pêche,
l'agriculture l'élevage, l'artisanat, la transformation et la
commercialisation de certains produits de pêche, le tourisme.
L'activité agricole est plus dominante, mais elle
n'est pas la seule. Nous nous intéressons cependant d'abord à
elle en raison de son importance vitale :
22
c'est elle qui, en effet, permet aux familles de subvenir
à leur besoin alimentaire. L'industrie par contre n'est pas très
développée.
1.2.3.2. Agriculture et tourisme
L'apport de l'agriculture au développement du tourisme
est très important. Les produits vivriers proposés par les
exploitants agricoles attirent bon nombre de citoyens béninois à
visiter la région. L'agriculture se place ainsi comme la principale
source de revenu pour la majorité des populations (70%) de la Commune
d'Ifangni. L'agriculture est de type extensif caractérisée par
des rendements culturaux faibles tributaires des aléas climatiques et de
la faible utilisation des techniques modernes de production. Les outils sont
rudimentaires et les terres pauvres. Les principales cultures sont le
maïs, le manioc, l'arachide, la banane, le niébé, le taro,
la patate douce et le palmier à huile. Dans les marécages, se
développe de plus en plus la production commerciale de plantes
(pépinière). Les cultures maraîchères sont
très peu développées malgré l'existence d'une
grande étendue de terre propice au maraîchage. Ces
différentes productions présentent des variations certaines en
termes de tonnage qu'il convient d'analyser à partir du tableau I
suivant (CeCPA Ifangni 2011-2012). Tableau I: Quelques
productions de la Commune d'Ifangni
Productions (en tonne)
|
Années
|
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Maïs local
|
9690
|
9060
|
42230
|
72031
|
79003
|
81364
|
8401
|
Maïs amélioré
|
159
|
193
|
126
|
74,1
|
60,7
|
40
|
18
|
Manioc
|
57071
|
32474,5
|
64876
|
9929,5
|
28142
|
33267,4
|
35698
|
Patate douce
|
304,5
|
395
|
681,2
|
123
|
267
|
280
|
280
|
Légumes feuilles
|
612
|
812
|
814
|
138,3
|
115,17
|
95
|
85,5
|
Arachides
|
1428,6
|
1532,9
|
3471
|
1650
|
1050
|
1735,8
|
1845,14
|
Total
|
69265,1
|
44467,4
|
112198,2
|
83945,9
|
108637,87
|
116782,2
|
46327,64
|
|
Source : CeCPA
Ifangni,2013.
Le tableau I présente les principales productions de la
Commune
23
d'Ifangni. Il est question du maïs
amélioré, du maïs local, du manioc, de la patate douce, des
légumes feuilles et des arachides. Ces différentes productions
sont obtenues à partir des deux saisons de l'année et prennent en
compte les années 2003, 2004, 2005 et 2006. Cependant, il est à
remarquer que l'année 2006 ne présente que la deuxième
saison car c'est seulement ces informations qui étaient disponibles. Le
commentaire de ce tableau ne prendra donc en compte que les trois
premières années dont les productions ont été
disponibles, les productions de l'année 2006 ne seront donc pas
considérées.
En effet, la quantité de maïs local a connu une
grande augmentation en 2005, soit 42230 tonnes contre 9060 l'année
précédente et 9690 en 2003. Pendant ce temps, le maïs
amélioré enregistre une baisse en 2005 avec 126 tonnes contre 193
tonnes l'année précédente et 159 en 2003. Quant au manioc,
les quantités ont connu une évolution en dents de scie comme
l'indique le tableau. Enfin, la patate douce, les légumes feuilles et
les arachides présentent une évolution croissante de 2003
à 2005.
1.3. Approche méthodologique
L'approche méthodologique utilisée comporte
trois volets : la collecte des données, leur traitement et l'analyse des
résultats.
1.3.1. Collecte des données
Les données utilisées ont été
collectées à travers la recherche documentaire et l'enquête
de terrain.
Ce sont d'une part des données quantitatives relatives
aux sites touristiques, aux circuits touristiques, à la perception des
populations sur l'activités touristiques dans la commune et des
problèmes auxquels ils sont confrontés.
1.3.1.1. Recherche documentaire
Elle a consisté en la collecte systématique de
tous les ouvrages (généraux et spécifiques), les articles,
les revues, les cartes, les graphiques, les plans, les images, les
données statistiques, intéressant la question des
potentialités
24
touristiques de la commune en général. A cet
effet, des centres de documentation, des bibliothèques, des organismes,
des institutions, des services (publics ou privés) ont été
sillonnés. Le tableau II donne les différents centres
sillonnés et les données recueillies.
Tableau II : Synthèse de la recherche
documentaire
Centres de documentation
à bibliothèque
|
Nature des documents
|
Types d'informations recueillies
|
Etat et qualité
des informations recueillies
|
Bibliothèque de la FLASH, du CBRST et de l'ENS
|
Ouvrages généraux, Mémoires de maitrise,
articles...
|
Informations générales sur le patrimoine culturel
et le tourisme
|
Informations
anciennes mais très
précieuses pour le sujet
|
Bibliothèque de l'EPA
|
Rapports, mémoires, articles, livres...
|
Informations générale et données
disponibles sur le patrimoine culturel
|
Existence d'une large documentation utile à ce travail
|
DPC du Ministère de la culture
de l'Alphabétisation, de l'Artisanat et de tourisme
|
Livres, revues, rapports, articles, livres...
|
Information générale sur le tourisme et le
patrimoine culturel
|
Existence d'une large documentation utile sur le cadre
d'étude
|
INSAE, ASECNA
|
Relevés
climatiques et livres...
|
Statistiques climatiques et données
démographiques
|
Disponibilité de données statistiques
récentes
|
Mairie d'Ifangni
|
PDC, Livres, articles...
|
Informations spécifiques sur le milieu d'étude
|
Existence des documents sur le cadre d'étude
|
Commission Nationale Béninoise pour l'UNESCO
|
-Articles scientifiques, - Livre, -Rapport...
|
Informations disponibles sur le patrimoine culturel et le
tourisme à caractère méthodologique
|
Existence d'une large documentation contenant des informations
anciennes mais toujours d'actualité
|
|
Source : Enquête de terrain,
février 2013 1.3.12. Revue de littérature
Le thème de tourisme a été abordé
par beaucoup d'autres chercheurs sous différents aspects. Hodonou
(2006), a montré l'importance et le rôle que joue le tourisme
culturel dans le développement économique durable d'une
commune.
25
Affolabi (1999), quant à lui, affirme que le
développement du secteur touristique est fonction des attraits
touristiques de chaque pays, mais aussi des moyens nécessaires pour la
mise en valeur de ses potentialités touristiques. Il a
présenté quelques types d'aménagements touristiques dans
la commune d'Abomey-Calavi.
Chodaton (2004), a indiqué que le tourisme est en
pleine croissance dans plusieurs régions du monde et son étude
est d'un intérêt théorique et pratique de plus en plus
important. Il a analysé les dimensions géographiques du tourisme
et mis en évidence les structures et les mécanismes
généraux à partir d'une large gamme d'études
empiriques.
Agbeti (2002), a montré que la valorisation et la
gestion des potentialités touristiques de la commune de Grand-Popo est
facteur de la croissance économique. Il a constaté que
l'état de pauvreté des populations de cette localité
à coté d'innombrables potentialités naturelles,
touristiques et socioculturelles existantes est fonction de mauvaise
exploitation des dites potentialités. Cette recherche documentaire et la
revue de la littérature existante ont permis de définir quelques
concepts tels que : aménagement touristique, tourisme, touriste,
développement, développement communautaire, développement
socio-économique.
Le secteur touristique selon Boyer (1996), représente
une composante essentielle de l'aménagement du territoire et du
développement local. Le tourisme est un facteur de dynamisme
économique et de rayonnement culturel.
Mais le touriste culturel à en croire Pecqueur (2000),
est celui dont le voyage s'effectue dans le but de satisfaire des besoins
culturels. Le mobile principal de son voyage est la découverte
culturelle. Le touriste culturel fait partie, en général, d'une
catégorie de visiteurs qui a un bon niveau d'instruction et ressemble
à la plupart des visiteurs des musées, monuments et sites
historiques. Parmi les pratiquants du tourisme culturel on peut trouver aussi
des
26
publics ayant une bonne aisance financière et des
membres de professions intellectuelles.
Aux dires de Merlin (2001) sur le tourisme motivé,
c'est un genre de consommateurs qui peut être des touristes
professionnels de la culture ou des gens qui sont très
intéressés par les activités culturelles. Ce sont des
touristes qui veulent tout connaître de la culture et ne se limitent pas
à un seul domaine ou un seul site patrimonial. La culture est en quelque
sorte leur premier centre d'intérêt dans lequel ils cherchent
à approfondir leurs connaissances.
1.3.13. Clarification de concepts
Les concepts utilisés dans le cadre de cette
étude méritent d'être clarifiés.
? Tourisme : Etymologiquement, il vient du
terme anglais « tour » qui signifie voyage, dérivant
lui-même du mot français « tour » qui signifie
également voyage ou promenade circulaire.
En effet, depuis 1982, Marc Boyer a perçu la
difficulté liée à une définition type du concept de
tourisme. Pour lui, le plus difficile pour qui veut écrire sur le
tourisme est de définir. Il est pourtant indispensable si on tient
à le mesurer. Vellas (1985) voit dans le tourisme, le fait de voyager,
de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où on vit
habituellement. L'auteur circonscrit ainsi le tourisme au plaisir
qu'éprouve le visiteur. Mais élargissant le champ du concept
Frangialli (1997) définit le tourisme comme une forme de loisir dont le
contenu économique est le plus évident puisqu'il implique une
dépense de transport de l'hébergement.
Dans le même sens, l'OMT (2010), le définit
comme « l'ensemble des activités de personnes voyageant vers des
endroits pendant moins d'une année consécutivement à des
fins de loisirs, d'affaires ou à d'autres fins ».
? Aménagement : action
d'aménager ; l'aménagement d'une usine ; aménagement du
territoire ; meilleure répartition dans un cadre géographique
27
des activités économiques en fonction des
ressources naturelles et humaines (Petit Larousse, 2010)
? Site touristique : d'après le Petit
Larousse 2010, c'est un lieu considéré du point de vue de
l'harmonie ou du pittoresque et qui attire les touristes.
? Ecotourisme : L'écotourisme est
souvent décrit comme une forme de tourisme « à forte
motivation ». Il n'y a pas de définition universelle de
l'écotourisme, généralement considéré comme
un « tourisme favorable à l'environnement » ce qui, sur un
plan pratique, est diversement interprété selon le pays (Deprest,
1997).
Selon Vellas (1985), l'écotourisme comme
expérience vécue, constitue une façon autre de voyager,
représentant un nouveau courant de penser le développement et
l'expérience touristiques, il intègre les principes d'un tourisme
durable. Ce qui signifie à la fois protection de la nature, respect des
identités culturelles et responsabilisation des intervenants locaux et
autres.
L'écotourisme, comme paradigme disciplinaire en
émergence, chapeaute actuellement plusieurs niveaux d'analyse et
d'applications, soit dans une perspective de la demande touristique, de
développement de nouveaux produits et services dont certains
s'apparentent à du tourisme d'aventure, soit aussi comme
stratégie de développement durable et de développement
régional (Boyer, 1999).
? Patrimoine : Le patrimoine
reflète une certaine image d'un moment donné d'une époque.
Sa découverte permet de connaître sa valeur historique et
artistique. Il peut raconter l'histoire d'une société, d'un
peuple ou d'une civilisation, il peut aussi témoigner de l'état
d'esprit des hommes et de leur pensée culturelle. Il donne aux touristes
la chance de découvrir une vraie culture et une vraie histoire qui a eu
lieu. Même si les monuments et ruines ne sont pas tous bien
conservés, ils peuvent encore raconter leurs histoires et leurs cultures
(Mesplier, 1995).
28
Le tourisme culturel offre aux touristes l'opportunité
de découvrir les faces inexplorées du patrimoine : les faces
cachées.
? Relation patrimoine et touristes :
Selon Merlin (2001), le tourisme culturel peut aussi, non pas
seulement dévoiler les faces cachées du patrimoine, mais aussi
faire une relation entre celui-ci et les touristes. Tout monument ou site est
attaché à une civilisation, une société ou une
culture. Grâce au patrimoine, les touristes peuvent connaître les
valeurs du passé.
1.3.2. Enquêtes de terrain
Une préparation technique, matérielle et
logistique a précédé la collecte des données. Cette
enquête est menée en plusieurs étapes à l'aide des
fiches d'enquêtes (questionnaires).
L'enquête est basée sur quatre (04)
questionnaires différents. Le questionnaire I (en annexe) est
adressé aux responsables en charge du tourisme dans la commune d'Ifangni
pour recueillir des informations relatives au poids d'attraction de ces centres
et aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. Le
questionnaire II en (annexe) est adressé aux autorités locales,
aux gestionnaires des sites et aux guides touristiques des centres d'attraction
de loisirs pour recueillir des informations identiques à celles qui
précèdent. Le questionnaire III est adressé aux
populations des villages ou quartiers pour recueillir les informations
relatives à ce qu'ils gagnent du séjour des touristes, les
divinités/fétiches qui existent dans leurs localités et
que les touristes aiment visiter. Le dernier questionnaire est adressé
aux touristes en visite dans la commune pour recenser les sites touristiques
qu'ils visitent le plus ; les raisons du choix de cette commune, la
périodicité de leur visite, leur impression sur les sites
visités.
1.3.2. 1. Matériels, outils et techniques de
collecte des données
? Matériels et outils
Les outils de collecte de données utilisées
sont :
29
V' Le questionnaire utilisé pour recueillir
des informations de façon directe auprès des populations cibles
(les entretiens avec les autorités locales, les gestionnaires des sites
et les guides touristiques ont porté sur la date de la mise en
exploitation des sites touristiques, les programmes d'aménagement pour
un meilleur développement du tourisme, les revenus économiques
liés au tourisme, les sites touristiques reconnus non valorisés,
les potentiels sites non reconnus et pouvant être valorisés.) ;
V' le guide d'entretien dont l'usage a permis de
recueillir des informations complémentaires auprès des
autorités locales et des personnes ressources dans la Commune;
- la grille d'observation utilisée dans la collecte
des informations au cours de l'observation directe en milieu réel.
Les matériels de collecte sont composés d'un
appareil photo et d'un GPS Magellan utilisé pour la prise des
coordonnées géographiques des sites touristiques
répertoriés.
V' Techniques de collecte des
données
Les techniques utilisées pour recueillir les
données nécessaires sur les potentialités touristiques de
la commune d'Ifangni sont multiples. Au nombre de ces techniques se trouvent
:
- la méthode des itinéraires qui a permis
d'identifier les principales personnes ressources ;
- l'observation directe qui a permis de porter un jugement
sur certains aspects liés aux travaux de recherche. Il s'agit par
exemple d'observer l'état du site touristique et de cocher ce qu'il faut
sur la grille d'observation ;
- l'administration de questionnaire qui a permis de
recueillir auprès des populations cible et des personnes ressources des
informations sur les difficultés liées aux activités
touristiques dans la commune d'Ifangni.
30
- l'entretien avec les personnes ressources impliquées
(les chefs de divinités,
gestionnaires des sites et les guides touristiques) au moyen
de guide d'entretien soigneusement établi. Cette technique a permis aux
cibles concernées d'avoir une liberté d'expression, ce qui a
favorisé le recueil d'un maximum d'informations.
1.3.2. 2. Echantillonnage
Ici, l'échantillonnage est de type raisonné.
Les acteurs intervenant dans la valorisation du patrimoine culturel ont
été privilégiés lors des enquêtes. Les
enquêtes par questionnaire et par entretien individuel ou collectif ont
porté sur une population formée d'autorités locales, des
rois, des chefs de collectivités et des divinités, des
gestionnaires des sites touristiques et des guides touristiques.
L'enquête s'est déroulée dans tous les
arrondissements de la commune pendant les mois de Janvier, Février,
Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août et Septembre. De ce fait, les
villages qui disposent de sites touristiques majeures tels que :
Ifangni-centre, Dan, Djègoun-Nago, Gblogblo, Adanmayi, Daagbé,
Doké, Kétoukpè ont été priorisés. Le
tableau III ci-dessous présente les
Arrondissements
|
Population
|
Population
|
Nbre de
|
Pourcentage
|
|
cible total
|
enquêtée
|
fiches traitées
|
(%)
|
Ifangni
|
861
|
84
|
77
|
9,75 %
|
|
catégories des personnes enquêtées et leur
effectif. Tableau III : Distribution de
l'échantillon
31
Banigbé
1244
|
42
|
31
|
3,37 %
|
Daagbé
|
1075
|
100
|
89
|
9,30 %
|
Lagbé
|
772
|
55
|
49
|
7,12 %
|
Tchaada
|
495
|
35
|
33
|
7,07 %
|
Ko Koumolou
|
603
|
88
|
79
|
14 ,59 %
|
Total
|
5050
|
404
|
358
|
8,00 %
|
|
Source : Enquête de terrain,
février 2013
De l'examen de ce tableau, il ressort que 358
personnes ont été enquêtées. De plus, au
titre des personnes ressources, il a été choisi et
enquêté un total de 35 personnes dont :
- 12 autorités locales
constituées de 4 Chefs d'Arrondissements (CA) et 08 chefs de village
;
- 08 cadres, techniciens et autres agents de la
mairie ;
- 14 chefs de divinités ;
- 01 roi (le roi d'Ifangni).
Au total 393 personnes ont été
interrogées. Deux questionnaires ont été
élaborés :
? 01 à l'endroit des autorités locales, des
gestionnaires des sites et des guides touristiques (20 fiches traitées)
;
? 01 à l'endroit des chefs de divinité et des
autorités en charge du tourisme dans la commune d'Ifangni (53 fiches
traitées) ;
? 01 à l'endroit des populations des villages (285 fiches
traitées) ;
? 01 à l'endroit des touristes en visite dans la ville
(35 fiches traitées). 1.3.2. 3. Traitement et analyse des
données
Il a été premièrement
procédé à une codification des données. Ce travail
consiste à affecter un chiffre à chaque élément
afin de constituer une base de données accessibles à l'outil
informatique. Les données qualitatives sont traitées par le
logiciel Word. Quant aux données quantitatives, elles ont
été saisies dans le logiciel Excel. Le logiciel Excel a
été utilisé pour le calcul des moyennes, la
réalisation des tableaux et des diagrammes. Le logiciel Arc View
à été utilisé
32
pour la réalisation des cartes. Le modèle SWOT a
permis de déterminer les options stratégiques envisageables au
niveau d'un domaine. Les français traduisent SWOT par FFOM : forces et
faiblesses (facteurs internes), opportunité et menaces (facteurs
externes). Il a permis d'analyser les forces en présence dans le milieu
d'étude, les opportunités touristiques dont dispose la commune
d'Ifangni dont il faudra tenir compte.
Tableau IV : Facteurs favorables au
développement du tourisme inspiré du modèle SWOT
Forces
|
|
· · · · ·
·
|
Existence des attraits touristiques diversifiés
Pôle commercial de forte influence
Forte fréquentation des sites touristiques Situation
géographique stratégique
Peu de contraintes sociales et traditionnelles Peu de
contraintes naturelles
|
|
|
·
|
Forte croissance démographique
|
|
|
·
|
Existence de documents de planification du développement
au niveau local (PDC, PDU)
|
|
|
·
|
Disponibilité de terrains favorables à
l'urbanisation
|
|
|
·
·
|
faiblesse des dépenses afférentes aux loisirs par
les autochtones manque d'intérêt aux produits touristiques
|
|
|
·
|
Réseau routier secondaire en mauvais état de
praticabilité
|
|
|
·
|
Faible couverture du réseau de la SBEE
|
Faiblesses
|
|
·
|
Faible couverture en eau potable
|
|
|
·
|
Existence de zones enclavées
|
|
|
·
|
Faible mise en oeuvre des prescriptions des documents de
planification existant sur le tourisme
|
|
|
·
|
Accès difficile à certains sites et couvents
à caractère sacré
|
|
|
·
|
Traversée de la commune par la route inter-Etat
Porto-Novo-
|
|
|
|
Igolo très fréquentée
|
Opportunités
|
|
·
|
Existence de projet et programme d'appui au développement
de la commune (PDDC, PAEFCOM, FADEC, PNDCC,...)
|
|
|
·
|
Proximité avec la ville de la ville de Porto-Novo
|
|
|
·
|
Non maîtrise des flux routiers
|
Menaces
|
|
·
·
|
Non maîtrise des eaux de ruissellements Déficit
énergétique et hydraulique
|
|
|
·
|
Manque de moyens financiers
|
|
Source : Enquête de terrain,
février 2013
33
Il ressort de l'analyse de ce tableau IV que la commune
d'Ifangni à l'instar d'autres communes du Bénin dispose de plus
d'atouts que de contraintes pour le développement du tourisme.
Notons que les données recueillies au cours de la
recherche documentaire, des enquêtes de terrain et des interviews sont
traitées de deux manières.
Le premier traitement a abouti à la constitution d'une
base de données qui regroupe les données relatives:
? aux équipements touristiques, industriels,
marchands, de loisirs, de transport ;
? à la qualité et aux types de logement ;
? aux flux des visiteurs dans les centres touristiques et
hôteliers ;
? aux lieux de provenance des locataires des maisons
locatives ;
? aux effectifs des petites et moyennes entreprises et
industries évoluant dans le secteur formel dans la commune d'Ifangni.
Ensuite, il y a eu le calcul de la moyenne de l'effectif des
visiteurs des centres touristiques et hôteliers pour analyser
l'évolution de l'effectif des touristes dans ces différents
centres.
34
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DU TOURISME DANS
LA COMMUNE D'IFANGNI
La commune d'Ifangni constitue un centre
d'intérêts pour le tourisme et le loisir. De par sa beauté
naturelle, la diversité de sa faune et sa flore ainsi que de nombre de
vestiges historiques et culturels, elle est aussi un lieu du Vodoun. Cette
commune dispose de ressources et potentialités qui constituent les
atouts sur lesquels elle peut se développer.
2.1. Ressources culturelles et sites
d'intérêt touristique
Au regard de l'usage fait du terme « attractivité
du territoire » qui correspond à la capacité à
attirer et à séduire des visiteurs et touristes assoiffés
de connaissances par la valorisation de la commune (politiques culturelles,
développement touristique, marketing, etc.) dans ses dimensions
symbolique et mémorielle et d'autre part les investisseurs, quatre
facteurs d'attractivité sont identifiés. Il s'agit du tourisme
culturel, des loisirs, du logement et du commerce.
2.1.1. Atouts et potentialités
matériels touristiques
Le tourisme culturel est ce facteur d'attractivité qui
s'appuie sur le patrimoine matériel culturel riche et diversifié,
constitué d'infrastructures touristiques et culturelles capables
d'attirer des visiteurs de divers horizons animés par des motivations
culturelles et géographiques et aussi par le goût de
l'exotisme.
Le recensement des équipements du tourisme culturel est
établi selon une typologie qui permet d'obtenir quatre grands types
d'équipements. Il s'agit des places de divinités, des palais
royaux, des temples vodoun accessibles et des foyers de tissage et de
sculpture.
2.1.1.1. Potentialités touristiques
naturelles
? « Odo
okédjré » C'est une source naturelle d'eau qui
se situe à Zian dans l'arrondissement de Lagbè. Elle constitue un
élément majeur du tourisme. Elle
35
est remarquable par la présence des espèces
végétales qui offrent aux touristes un environnement splendide.
C'est un beau et pittoresque paysage qui donne aux visiteurs une
quiétude certaine. Ce milieu possède un énorme potentiel
d'attraction et constitue un lieu privilégié pour le loisir et le
divertissement. Cette source d'eau possède des vertus
thérapeutiques très efficaces aux dires des populations, ce qui
reste à être vérifié scientifiquement. Mais le
constat est triste aujourd'hui ce lieu n'est pas du tout aménagé.
La photo 1, nous montre cette source d'eau.
Photo 1: La source naturelle d'eau "Odo
okédjré" de Zian Prise de vue :
AMORE Camelle, février 2013
? « Iguidi » C'est une
vallée encaissée qui forme la branche principale recevant de part
et d'autre des affluents. Elle se situe dans l'arrondissement de Lagbè.
Cette vallée est occupée par des forêts marécageuses
de palmiers raphia, de joncs, et d'autres essences utiles. Elles sont
utilisées pour la production des cultures de contre saison, le
maraîchage et l'installation des pépinières
d'espèces diversifiées. Elle est remarquable par son
esthétique ; la végétation de mangrove constitue un
paysage attrayant pour les touristes. La mangrove constitue l'une des
curiosités qui donne au milieu une beauté splendide. Avec les
nombreux passages entre les racines échasses, une visite à
l'intérieur de
36
cette belle forêt de mangrove bien touffue permet de se
rendre compte qu'il s'agit d'un écosystème impressionnant car
elle abrite et constitue et/ou une frayère pour de nombreuses
espèces de faunes et de flores. La photo 2, nous présente cette
source d'eau.
Photo 2 : La vallée encaissée de
"Iguidi" dans l'arrondissement de Lagbè Prise de
vue : AMORE Camelle, février 2013
Il faut noter également qu'à l'intérieur
de cette mangrove, des circuits de
recherches et d'observation peuvent être
organisés.
2.1.1.2. Potentialités
socio-culturelles
Les ressources socioculturelles sont de trois catégories
à savoir :
- les forêts sacrées ;
- les ressources culturelles ;
- les ressources artistiques.
? Forêts sacrées
Les forêts sacrées existent dans presque tous les
villages de
l'arrondissement de Daagbé en particulier dans
les villages des Anagonu. Elles
peuvent être classées en deux catégories
:
37
Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
w' les forêts sacrées réservées
à recueillir les cadavres de ceux qui sont tués
par des vodun (Ogu, Aylo, etc.) et les cadavres des
adeptes de certains vodun (Giri, Gåm?do). Elles
reçoivent des offrandes. Il s'agit de Igbo-moceri à
Adamayi et de Igbo-Giri à Gblogblo. Mais,
Igbo-moceri a été
détruite. Aujourd'hui, cette place abrite le CEG de
Daagbé.
w' les forêts sacrées dans lesquelles ne
pénètrent que les initiés du vodun. Il s'agit de la
forêt sacrée du vodun Oro dans les villages de la commune
d'Ifangni : Adanmayi, Kétoukpè, Daagbé
Nago, Jegu Nago, Dã et
Gblogblo et celles de Abiku dans les
villages de Daagbé Nago et Gblogblo, Ifangni-centre,
etc. Toutes ces forêts abritent un vodoun que les populations
vénèrent. La photo 3, montre la façade principale de la
forêt sacrée d'Ifangni-centre.
w' w' w' w' w' w' w' w' w'
w' Photo 3: La façade principale de
la forêt sacrée d'Oro d'Ifangni- centre
Les ressources culturelles sont
constituées des divinités w' Ressources
culturelles des Anagonu, des Gunu,
des T?linu et des Ajaranu. Elles sont
essentiellement collectives : divinités de
38
village, de collectivité ou de famille
(résultats enquête de terrain, février 2013). Elles sont
situées devant des maisons, dans des maisons ou dans des places
publiques. Elles regroupent toujours autour d'elles, un groupe de chefs
religieux traditionnels, d'adeptes spécifiques qui respectent leurs
interdits et célèbrent leurs cultes. Elles sont
considérées comme faisant partie du monde des esprits mais
matérialisées par des objets de la nature : des mottes de terre,
métal, temples, arbres spécifiques. C'est à ces
divinités que la plupart des habitants de Daagbé se
confient dans leur vie quotidienne. C'est Dieu qui a créé les
divinités que nous adorons, répondent habituellement les chefs
religieux et les dignitaires quand nous les interrogeons. Les divinités
suscitent et requièrent tout le respect, la vénération,
l'adoration et la crainte nécessaires et réclament des attitudes
dignes et convenables. Les habitants se prosternent devant les divinités
pour exprimer leur soumission. Dans les rituels du culte vodun, chaque vodun a
ses rites et traditions. On leur offre des sacrifices selon leurs exigences
respectives. Dans tous les villages de l'arrondissement, nous trouvons au moins
un temple de vodun. Ce qui est plus remarquable, c'est la présence
permanente dans les villages de Tolågba ou de
Lågba.
En outre, les villages de Daagbé Nago, Jegu Nago
et Gblogblo semblent être les hauts lieux du vodun dans
l'arrondissement de Daagbé. En effet, c'est dans ces trois
villages que nous trouvons la plupart des temples et couvents des
divinités. Ce sont ces trois villages qui recèlent un grand
nombre de divinités. Les entretiens avec les chefs religieux nous ont
permis de répartir ces divinités suivant deux catégories
à savoir le panthéon Nago et le panthéon
Gun-T?li-Ajaranu puis de connaître la signification et
le rôle de certaines d'entre elles.
? Palais royaux
Les vastes résidences du roi, les palais retracent
l'histoire royale, culturelle et religieuse des différents rois. Dans la
commune d'Ifangni, on retrouve le palais du Roi d'Ifangni et le palais du Roi
Guidimadjègbè de la localité Lachè à Kitigbo
dans l'arrondissement de Ko-Koumolou.
39
? Palais du Roi d'Ifangni-centre
Encore appelé palais d'Oba Aniwajoyé, ce palais
représente un témoignage physique d'une partie de l'histoire du
Bénin. Il est situé dans le quartier Odofin C'est un site
d'intérêt artistique et culturel. Abandonné un moment
après la mort du 1er Roi en 1908 le roi Atéwo-Gboyé, il
est enfin occupé à partir de 1976. Il comprend la
résidence du Roi, la salle de justice ou tribunal, la prison, la
résidence des reines, les temples de kapokiers sacrés,
l'observatoire permettant au Roi d'assister et de contempler les
cérémonies religieuses. Grâce à l'architecture
royale et aux objets royaux qui s'y trouvent, il attire plusieurs visiteurs.
? Le palais du Roi Guidimadjègbè
Agbantchékon
Il est situé dans la localité Lachè
à Kitigbo dans l'arrondissement de Ko-Koumolou. Il s'étend sur
une superficie d'environ 1575 m2 et est bordé au nord par une piste
d'accès, au sud par la place publique de Migbèwè, à
l'ouest par l'Ecole Primaire Publique de Migbèwè et à
l'est par une piste menant vers des habitations privées. Il est
composé d'un lieu de culte, de deux atriums, d'un couloir
périphérique et de six temples dédiés à
d'illustres personnages du royaume. Ce palais peut accueillir pour une visite
guidée de touristes.
Le tableau V à la page ci-dessous résume les
caractéristiques des deux palais royaux accessibles dans la commune
d'Ifangni.
Tableau V: Les caractéristiques des
deux palais royaux accessibles
Centres touristiques
|
Palais du Roi d'Ifangni
|
Palais du Roi Guidimadjègbè
|
Localisation
|
Ifangni-centre
|
Lachè à Kitigbo
|
Date de mise en service
|
Depuis 1900
|
21 mars 2011
|
Superficie
|
1900 m2
|
1675m2
|
Cadre Bâti
|
bâtiments royaux (résidence du
roi, salle de justice, prison, temples...)
|
1 lieu de culte, 2 atriums, 6
temples....
|
Prestations de services
|
- Visite guidée du site
- Histoire royale
-Exposition des objets royaux
|
- Visite guidée du site
- Histoire du quartier Lachè -Exposition des objets
royaux
|
|
Accès facile grâce à une voie
|
Accès facile grâce à une voie
|
|
40
Accessibilité
pavée praticable
|
praticable
|
Accueil
|
Ouvert tous les jours
|
Ouvert tous les jours
|
Fréquentation
|
Visiteurs nationaux et étrangers
|
Visiteurs nationaux
|
|
Source : Enquête de terrain,
février 2013
A travers ce tableau, on retient que les 2 palais accessibles
de la commune offrent généralement comme prestations de service :
la visite guidée du site, l`histoire du site et l'exposition des objets
royaux. Ces palais sont plus ou moins accessibles aux visiteurs tous les jours
après une négociation avec les guides.
? Temples vodoun
Le temple est une enceinte au mur d'argile ou en terre battue
où l'on entre par une porte unique s'ouvrant généralement
sur une place extérieure plus ou moins spacieuse plantée d'un ou
de plusieurs arbres dont l'ombre abrite les tam-tams au jour des
réjouissances. Il existe plusieurs temples qui abritent les vodoun
c'est-à-dire des divinités protectrices qui assurent
l'intercession entre les vivants et l'être suprême et aussi le bien
être de leurs adeptes. Il existe plusieurs temples de vodoun
dispersés dans la commune d'Ifangni. Les temples les plus
accessibles dans la commune d'Ifangni sont : «
Itcha-Ibédji », « Oduduwa », « Egun-gun »,
« Oro », « Zangbéto », etc.
? Temples vodouns et panthéons Nago de la commune
d'Ifangni
Les divinités du panthéon Nago sont plus
collectives (divinités de village) que familiales. Elles sont
situées dans un même espace de la place publique. Les
divinités les plus importantes de ce panthéon sont :
? Lågba : c'est un
vodun public et responsable de tout le village. C'est un
vodun de communication et d'ouverture. Il est
considéré comme le gardien du village. Il assure le
contrôle et la maîtrise des voies de communication du monde divin.
Sans lui, aucune communication ne peut avoir lieu entre le Dieu suprême
et les autres divinités. C'est pourquoi il est installé à
l'entrée du sanctuaire des autres divinités. Ainsi, il
reçoit les premières offrandes. Divinité très
puissante pour conjurer les sorts, il est le protecteur des habitations, des
41
routes et des carrefours. Il est adoré par les
habitants de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo.
? Giri : C'est une divinité
à laquelle on adhère pour se protéger contre les
envoûtements et la sorcellerie, la maladie, pour assurer son
épanouissement, la richesse et la fécondité. On la
rencontre à Gblogblo où elle est installée dans une
forêt sacrée devant laquelle se trouve son couvent bien bâti
en dur et couvert de tuiles. A Jegu Nago son site est installé
dans une rivière appelée
Giri-T?kpa. Les morts de ses adeptes sont
inhumés dans la forêt sacrée
(`'Igbo-giri`') à Gblogblo. Ce vodun
interdit la culture de l'arachide, l'élevage de la chèvre, la
torréfaction de l'arachide et la cérémonie de Egun
dans le village de Gblogblo. Autour de cette divinité, gravitent
d'autres telles que
Yakle-Baba, Bl?, Gbodo, Agale, Ogu, Lågba
et Abiku.
? Arê: C'est une
divinité donatrice. On la retrouve à Ita-Okpo à
Daagbé. C'est un fétiche auquel on fait recours en cas
d'infertilité d'un couple. Nombre de touristes qui vivent des situations
d'infertilité et qui sont informés de l'importance de cette
divinité dans la commune, viennent pour faire des sacrifices à
cette divinité. La photo 4, présente le cadre bâti du
fétiche Arê à Ita-Okpo à Daagbé.
42
Photo 4: Temple divinité
Arê à Daagbé
Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
? Oduduwa : C'est un vodun
porte-bonheur. Sa préférence est le blanc. Ses femmes sont
reconnues à la naissance par une sorte de bouton greffé sur les
deux (02) oreilles. Celles-ci doivent plus tard subir les rites de cette
divinité pour devenir par la suite ses adeptes.
Celle qui est chargée de lui présenter des
offrandes, s'habille en tout blanc. Elle s'appelle Agben?. Ses
offrandes sont constituées de sept (07) boeufs, de porcs, de cabris,
d'ignames, de colas, d'huile rouge, de haricot, etc. La photo 5, montre cette
divinité à Jegu Nago. Cette divinité se retrouve
aussi à Madouro.
Photo 5 : Temple divinité Oduduwa
à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
?
Agåm?do
: Cette divinité est installée
dans une forêt sacrée à Jegu Nago. Tous ceux qui
naissent avec six doigts sont immédiatement considérés
comme ses adeptes et doivent subir une initiation. Quand ceux-ci meurent, leur
corps doit être inhumé dans la même forêt
sacrée que cette divinité.
? Obatak?: C'est le vodun qui
incarne le dernier roi de Jegu Nago. Il s'est enfoncé dans la
terre suite à une colère. Il est adoré par les habitants
de ce
43
village. La photo 6, nous présente la divinité
représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu
Nago.
Photo 6: La divinité
représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu
Nago
Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
Les buttes qu'on voit sur cette photo représentent ce
qu'est devenu le roi Obatak?, après s'être enfoncé
dans le sol. Ces deux buttes montent en surface pendant la saison pluvieuse et
s'enfonce dans le sol pendant la saison sèche. C'est un lieu qui sert de
cadre pour le tourisme.
? Kp?dada : C'est le vodun qui
protège les habitants et le village contre la guerre et les envahisseurs
au temps des rois. Il est aussi installé dans une forêt
sacrée à Jegu Nago. Il continue d'être
adoré par les habitants de ce village.
? Abiku : Installé dans la
forêt sacrée à Daagbe Nago et à
Gblogblo, ce vodun permet de libérer les hommes, femmes et
enfants des mauvais esprits qui peuvent les attaquer et les empêcher
d'avoir de conjoint (e) quand ils n'ont pas subi les rites de cette
divinité.
? Naseyi : C'est une
divinité qui donne des enfants. Les adeptes de cette
divinité sont appelés
"daså".
44
? ?ba-caaga : Cette divinité
est considérée comme le père des divinités de
Daagbe. C'est elle qui gouverne les
termitières dans ce village.
? Itcha-Ibédji : C'est une
divinité protectrice des jumeaux. Dans aucune population de la commune
même en Afrique, la venue au monde des jumeaux n'est
considérée comme une naissance ordinaire. On leur accorde une
attention qui atteste un profond respect, et même d'une adoration pour
eux. Ils sont considérés comme des êtres parfaits.
Après leur venue au monde la maman doit pratiquer des rites devants
cette divinité pour les fortifier. L'animal symbole de leur existence
est le singe. La divinité Itcha-bédji à Jegu
Nago. La photo 7, nous présente le siège de la
divinité Itcha-bédji dans l'arrondissement de Daagbé.
Photo 7 : La divinité Itcha-bédji
à Dagbé Nago Prise de vue : AMORE
Camelle, février 2013
Sur cette photo on constate des marques sur le mur, elles
témoignent du nombre de jumeaux qu'il y a eu dans cette lignée.
C'est devant cette divinité qu'on vient implorer la
bénédiction des jumeaux disparus sur les couples qui n'ont pas
encore la chance d'avoir un enfant.
? Toula-kétu : C'est une
divinité qui est basée sur le système de divination
"ifa". Elle permet aux adeptes d'invoquer
Orunmila, la divinité de la sagesse,
45
des prophéties et de l'éthique. Dans cette
divinité on trouve Eshu, qui a la charge de la justice
spirituelle, du transport. Cette dernière prête son
autorité à l'oracle dans le but de clarifier le futur et de
fournir des pistes à ceux qui cherchent des conseils. La photo 8
présente la divinité toula dans son cadre bâti
à kétoukpè dans l'arrondissement de Tchaada.
Photo 8: Le siège de la divinité
Toula-kétu à kétoukp Prise de vue
: AMORE Camelle, février 2013
Le temple de cette divinité est une enceinte au mur
d'argile où l'on entre par une porte unique s'ouvrant
généralement sur une place extérieure plus ou moins
spacieuse plantée d'un ou de plusieurs arbres dont l'ombre abrite les
instruments au jour des réjouissances.
Le tableau VI suivant résume les
caractéristiques des temples de divinité accessibles pour les
touristes dans la commune d'Ifangni.
Tableau VI : Les caractéristiques des
temples de divinités accessibles aux touristes dans la commune
d'Ifangni
Centres touristiques
|
Place de la
divinité Lågba
|
Place de la divinité
Giri
|
Place de la divinité ?loun
|
Place de la divinité Toula-kétu
|
Place de la divinité Itcha-Ibédji
|
Place de la divinité Oduduwa
|
Localisation
|
Daagbé Nago, Jegu Nago et
Gblogblo.
|
Jegu Nago
|
Jegu Nago
|
Kétoukpè
|
Jegu Djèdjè
|
Jegu Nago et à madouro.
|
Date de mise en service
|
Depuis 1956
|
Au 18é siècle
|
En 1896
|
Depuis 1999
|
En 1960
|
Vers 1920
|
Superficie
|
1600 m2
|
1805m2
|
20.000m2
|
368 m2
|
845 m2
|
1240 m2
|
Cadre Bâti
|
bâtiments simple
(résidence du panthéon et quelques
accessoires...)
|
bâtiment abritant le
fétiche, 1 lieu de
culte, 2 atriums, 6 temples....
|
bâtiment abritant "oloun" 1 lieu de culte, des
atriums et des tam-tams
|
bâtiment abritant le
fétiche "toula" 1
lieu de culte, des atriums et des tam-
tams
|
3 lieux de culte, 2
|
bâtiment abritant
"oduduwa" 1 lieu de culte, des atriums et des
tam-tams
|
Prestations de services
|
- Visite guidée du site - Histoire du lieu et du
village
-Exposition des objets sacrés
|
- Visite guidée du lieu
- Histoire du village - Exposition des objets sacrés
|
- Visite guidée du site
- Histoire du lieu
|
- Visite guidée du site
- Histoire des bienfaits du fétiche
|
- Visite guidée du site
- Histoire du village
- Exposition des objets royaux
|
- Visite guidée du site
- Histoire du village - Exposition des objets royaux
|
Accessibilité
|
Accès difficile
|
Accès difficile
|
Accès très difficile
|
Accès peu facile grâce à une ruelle
praticable
|
Accès peu facile
|
Accès très difficile
|
Accueil
|
Ouvert tous les jours
|
Ouvert tous les jours
|
Ouvert tous les jours
|
Ouvert tous les
jours
|
Ouvert tous les
jours
|
Ouvert tous les
jours
|
Fréquentation
|
Visiteurs nationaux et
étrangers
|
Visiteurs nationaux
et étrangers
|
Visiteurs nationaux et étrangers
|
Visiteurs nationaux et étrangers
|
Visiteurs nationaux et étrangers
|
Visiteurs nationaux et étrangers
|
|
46
Source : Enquête de terrain,
février 2013
47
2.1.2. Patrimoine culturel immatériel :
Manifestations culturelles à caractère touristique
? Egun : C'est le vodun
représentant les ancêtres. Ce sont ceux qui sont morts et qui
retournent à leur milieu d'origine où ils ont vécu. Le
retour des ancêtres dans leur famille donne lieu à des
réjouissances populaires. Les familles des ancêtres où
l'esprit du mort a vécu, le reçoivent et l'accueillent
favorablement. ?
Gålådå
est une société secrète. Le masque
Gålådå est un masque sacré,
sculpté dans le bois et porté par un initié. La photo 9
présente quelques masques
Gålådå, un héritage
culturel touristique de la commune.
Photo 9 : Des masques
Gålådå, un héritage
culturel touristique Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
Les hommes qui portent ces masques sont vêtus de riches
costumes chatoyants appelés `'Itei`'. Ils portent des cloches
aux pieds puis tiennent deux grelots. Les
Gålådå sortent afin de mettre de
l'ordre dans la société : si la pluie ne tombe pas, par exemple,
ou en cas de maladie. Elles sont précédées de grandes
cérémonies de nuit, "åfå".
Les manifestations Gålådå sont
fréquentes dans le village de Daagbé Nago plus
précisément dans les quartiers Isalè et Oke-
Ag?. Ils dansent pour rechercher un gagnant à
travers la beauté du masque et les pas de la danse que présente
le porteur du masque. La danse se fait à la place
48
publique Ita-Okpo. Ces manifestations ont aussi lieu
pour attirer de la pluie ou à l'occasion de la mort d'un membre de leur
secte ou pour une fête rituelle annuelle. La société
Gålådå rend aussi hommage aux
pouvoirs spirituels des
femmes âgées, désignées
affectueusement par l'expression "aw? iya·" (nos mères).
La photo 10, nous présente un spectacle gålådå
à Daagbé Nago.
Photo 10: Un spectacle
gålådå à Daagbé Nago
Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
Ici chaque événement culturel du
gålådå est patiemment préparé et attendu par la
communauté dont les membres viennent pour communier et communiquer
à travers le rituel du "åfå".
? Oro : C'est une
société secrète réservée uniquement aux
hommes initiés.
? Joru : C'est une
société secrète réservée uniquement aux
hommes les plus
âgés. Elle est considérée comme la
divinité du roi.
2.1.2.1. Panthéon
Gun-T?li-Ajaranu
Ici, les divinités sont plus familiales que
collectives.
? Dã : C'est
le serpent porteur de chance et de bonheur. Le blanc est sa couleur
préférée et ses offrandes sont
constituées de colas blancs, du miel, poulet. Il est
représenté sous la forme d'un double arc-en-ciel, sorte de
serpent céleste. Il est le maître de l'argent et il aide à
la découverte des trésors.
49
? Daagbé : C'est le python.
Son culte était surtout répandu à Dã. Là, le
serpent
avait son temple où l'on pouvait voir quelques pythons
se faufiler dans les rues, dans les champs et dans les maisons. Mais
après la mort de Dãgbeklun?
(prêtre de Dãgbé), cette
divinité est abandonnée.
? Sakpata : C'est le dieu de la
terre, de la maladie plus particulièrement de la variole mais aussi de
la guérison. Il utilise la variole pour réprimer ceux qui
transgressent les interdits. Les adeptes hommes et femmes portent à la
main les attributs de leur appartenance au culte du vodun Sakpata.
? To- Lågba: Il se trouve
à l'entrée de chaque village. Il est représenté par
une figure un peu étrange et impressionnante. C'est la divinité
la plus proche des populations, à qui elles peuvent raconter leurs
difficultés et lui faire de promesses dans le désir d'obtenir
satisfaction.
? B?sa :
C'est un vodun qui donne des enfants et tout ce qu'on lui demande
sur promesse. Ses adeptes subissent une initiation sur trois (03) ans.
Après celle-ci, ils ne portent plus de chemise jusqu'à la fin de
leur vie. Ce sont les cicatrices qu'ils ont reçues au couvent qui
constituent leur chemise. Celle qui arrose la divinité est
appelée Yasi. Le chef religieux est appelé Hunnon
hweti? et porte un chapeau à quatre tranches.
? Kuvit?: Ils sont
sollicités et priés pour aider au succès et à
l'épanouissement du vivant, en lui communiquant l'énergie vitale,
la vertu et les moyens nécessaires à la réalisation
heureuse de tel ou tel projet, faveur ou situation. On a aussi recours à
eux pour protéger un vivant incriminé, contrarié ou
menacé en détournant de lui les malheurs ou difficultés
qui planent et pèsent sur sa vie, sa profession, son avenir, son destin.
Ils indiquent à leurs descendants la voie à suivre, les lois
à respecter, les interdits à ne pas enfreindre. Ils ne cessent de
diriger la communauté familiale des vivants en surveillant la conduite
de chacun. La photo 11, nous présente un "égun-gun"
rencontré à Ita-Soumba.
50
Photo 11 : Un "égun-gun"
rencontré à Ita-Soumba
Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
En plus de ces divinités, il existe aussi une
société secrète : le Zãgbet?.
? Les Zãgbet? : ils
sont des masques fantômes. Ils sont considérés
comme
gardiens de nuit. Ils sont sympathiques et respectés.
Le jour, tout le monde peut les voir et assister à leurs spectacles mais
quand ils sortent la nuit, on dit qu'ils sont "tombés" et seuls les
initiés sont autorisés à les voir ou à circuler
cette nuit, surtout dans les parages où ils sont tombés. Ils sont
présents dans
les villages de Daagbé Jåji,
Dã, Jegu Jåji, Adãmayi,
etc. La photo 12 montre un spectacle de Zãgbetos à
gbaodjo.
Photo 12:Démonstration des
"zangbéto" au cours de la fête du vodun Prise de vue
: AMORE Camelle, janvier 2013
51
Cette photo 12 montre un spectacle de Zãgbeto
à l'occasion de la fête du vodun. Ces Zãgbeto
émerveillent la foule qui s'adonne au spectacle. C'est un
spectacle de jour auquel tout le monde est autorisé
à participer.
Le tableau VII, présente le rôle de quelques
sociétés secrètes et leur période de
célébration.
Tableau VII: Rôle de quelques
sociétés secrètes et leur période de
célébration
Dénomination
|
Rôle de la de la divinité
|
Période de célébration
|
Oro
|
-Dieu du vent qui souffle -Protège la production
|
Août-Septembre
|
Ogou
|
Divinité du fer et de la guerre
|
Tous les ans
|
Zãgbeto
|
Gardien de nuit
|
Toute l'année
|
Sortie des tambours royaux
|
Purifie le village des mauvais esprits
|
Circonstancielle
|
Egun-gun
|
Retour des morts ou réincarnation d'un
ancien aïeul déjà
décédé et qui, invoqué par les siens revient sur
terre aux fin de les aider à résoudre un certain nombre de
problèmes
|
Tous les 3 ans (Février-Mars)
|
|
Source : Enquête de terrain,
février 2013
2.1.2.2. Divinités communes aux deux
panthéons
Les divinités communes aux deux panthéons sont
: ogu et Shango
y' Ogu : c'est le dieu du fer et de
la guerre. Selon les Gunu, lorsqu'on est protégé par
cette divinité, on ne peut pas mourir par accident, et de par tout ce
qui est lié au fer, au feu et à l'eau.
y' Shango : Dieu de l'orage, on l'invoque
soit pour faire venir la pluie ou pour se protéger contre un ennemi. Il
n'hésite pas à punir sévèrement les transgressions.
Elle est représentée par la couleur rouge et blanche. Cette
divinité aime qu'on lui sacrifie des taureaux, elle aime
également le gombo (légume capsulé, conique, vert et
poilu, produit par le quiabeiro "hibiscus esculentus"). La photo 13,
montre ses adeptes, habillés en rouge, portant à la main un grand
éventail en peau et de la hachette, symbole de cette divinité.
Ils dansent avec un pot de flamme sur la tête ou en main. La photo 13
présente une cérémonie des adeptes Shango.
52
Photo 13: Adepte du vodun Shango à
Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, janvier
2013
Sur cette photo, on voit une adepte de la divinité
Shango dans un habillement particulier, qui danse avec un pot de feu sur la
tête. Sa danse et son pot magique impressionnent toute la foule qui la
suit pour mieux découvrir sa prestation. La photo 14 présente la
divinité Shango de Jegu Nago.
Photo 14: Divinité Shango à
Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, janvier
2013
53
2.1.3. Tourisme et patrimoine culturel
immatériel à Ifangni
A chaque région sa culture et chaque saison sa
chanson, et le département du plateau plus précisément la
commune d'Ifangni peut se targuer d'avoir son propre festival : "Orunmila"
opportunité touristique pour la commune. Depuis 2010, le festival
régional des masques et danses traditionnelles " Orunmila" rassemble
dans la commune d'Ifangni les communautés Nago et Yorouba autour d'un
concept culturel dénommé " Orunmila". C'est une initiative de
l'ONG Promotion et Développement des Cultures Africaines (PDCA) de
Soumaïla Soulé beaucoup plus connu sous le nom de Kowo Okpè.
Le festival "Orunmila" est une sorte de retrouvailles des populations du
département du plateau qui y viennent non pour des raisons politiques
mais avec des objectifs bien précis : valoriser leur identité et
patrimoine culturel surtout immatériel. A l'occasion de la
troisième édition les peuples de l'aire culturelle Nago-yorouba
ont saisi l'occasion pour faire connaitre leur patrimoine culturel
immatériel. Pour la troisième fois de suite, la commune d'Ifangni
a vibré aux couleurs et aux sons d'une manifestation culturelle qui a
connu la participation de nombreux festivaliers en provenance du Nigéria
et bien d'autres pays de l'Europe.
2.1.4. Sites touristiques répertoriés
dans la commune d'Ifangni
La commune d'Ifangni dispose de quelques sites touristiques
généralement non aménagés. Les sites touristiques
identifiés au cours des enquêtes sont répertoriés
selon leur intérêt.
L'analyse de la figure 3 révèle que les
infrastructures hôtelières sont presque inexistantes. On retrouve
néanmoins un motel " Ayélawadjè " et un hôtel "
Assiko ". On note deux palais royaux, le palais royal d'Ifangni-centre et le
palais du Roi Guidimadjègbè à Lachè. On remarque un
embarcadère à Doké dans l'arrondissement de
Banigbé. La plupart des places de divinité, des temples vodoun,
des foyers de sculpture sont concentrés dans l'arrondissement de
Daagbé. La figure 3 présente la carte des sites touristiques
répertoriés par la mairie.
Figure 3: Carte des sites touristiques
répertoriés de la commune d'Ifangni
55
2.1.5. Artisanat et tourisme dans la commune
d'Ifangni
La composante artistique tire sa valeur des formes, couleurs
et du style de la réalisation comme la sculpture, les oeuvres d'art ou
la décoration. La valeur artistique n'est pas éternelle comme
celle historique, elle dépend des goûts de chaque touriste et de
sa façon de voir les choses. Elle aussi relative aux critères et
exigences de chaque époque et chaque société.
L'élément d'appréciation de la valeur artistique provient
de l'observation.
L'artisanat de la localité est riche et varié
et attire beaucoup de visiteurs curieux. Il offre des objets d'art divers.
Certaines collectivités ont gardé l'art traditionnel à
l'étape originelle. Plusieurs spécialistes s'occupent de la
vannerie (paniers et nattes), de la forge (gongs, coupe-coupe, fusils
artisanaux, houes) et de la sculpture sur bois (masques, objets de
divinité, tambours).
Photo 15 : Un foyer de tissage à Akadja
Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013
C'est surtout dans le village de Daagbé Nago
que ces manifestations artistiques sont les plus répandues. Les
spécialistes inspirés des cultes de divinité et
héros fabriquent des masques
Gålådå, des statuettes
représentant des hommes et des femmes, des statuettes pour
représenter les jumeaux qui sont morts, des masques pour les adeptes de
Shango, des masques plats pour d'autres régions
56
que les gens viennent reproduire, des
"Atåfa" pour les "Bok?n?", des
"Ajikpã"
pour se distraire et des différents oiseaux pour
décorer la maison et bien d'autres objets. Il faut noter que ces
artistes font un travail formidable.
2.2. Place actuelle du tourisme dans la
communal
2.2.1. Place du tourisme dans le plan de
développement communal d'Ifangni
Dans le plan de développement communal d'Ifangni
deuxième génération (Novembre 2011), la vision et les
orientations stratégiques d'Ifangni ont été
définies : d'ici à l'an 2020, Ifangni sera une commune dynamique,
un cadre de référence avec des infrastructures et des
équipements suffisants, un rayonnement culturel et touristique où
les potentialités valorisées assureront aux populations un niveau
de vie décent et une qualité de vie digne des
sociétés modernes.
Sur cette base, cinq orientations stratégiques de
développement ont été retenues pour la commune d'Ifangni
et se présentent comme suit :
- mobiliser les populations et valoriser l'existence des
partenaires au développement pour doter la commune d'infrastructures
socioéconomiques adéquates ;
- promouvoir les produits touristiques de la commune ;
- lever les contraintes d'équipements et de
financement pour favoriser le développement des activités
rurales, commerciales et la promotion des petites et moyennes entreprises/
industries;
- valoriser le patrimoine culturel et historique, le paysage
lagunaire et marin pour développer l'écotourisme, les loisirs et
le sport;
- construire des équipements culturels et cultuels dans
la commune;
- réhabiliter les principaux sites touristiques de la
commune.
Il est heureux de remarquer que le 4e point met un
accent particulier sur le développement de l'industrie touristique en
général. Et il faut souligner que tous les autres points
évoqués apportent des conditions plus propices au
développement de ce secteur. Cela est de bon augure et traduit
l'importance du
57
tourisme pour le développement de la commune en
même temps qu'une conscience plus accrue des autorités locales sur
l'enjeu du tourisme dans le processus du développement local. Dans le
plan du développement communal, quatre projets ont été
formulés pour le développement de l'industrie touristique. On a
:
Projet 1 : Aménagement des sites et circuits
touristiques
Projet 2 : Promotion des produits touristiques
Projet 3 : Promotion des actions culturelles
Projet 4 : Amélioration des prestations sportives
De plus, le programme prend en compte certaines mesures
très utiles pour
la promotion du tourisme culturel dans la commune d'Ifangni
mais l'envergure de la tâche à accomplir pour y parvenir reste
à être mieux cernée et à approfondir.
En somme, la nature a fait de la commune d'Ifangni un milieu
propice au développement du tourisme. Les deux palais royaux, les
temples vodoun, les places de divinités, les sources d'eau naturelles
avec un écosystème de mangrove riche en espèces fauniques
et floristiques offrent de sérieuses pportunités
d'éco-tourisme. Plus encore, la commune d'Ifangni dispose d'une richesse
touristique spontanée à travers son histoire, sa culture et sa
civilisation. Toutes les potentialités du tourisme culturel d'Ifangni
sont loin d'être valorisées au mieux. Et ce secteur où
foisonnent de nombreuses initiatives tant privées qu'officielles est
loin d'atteindre son apogée. Toutefois le tourisme culturel a son
importance socio-économique bien que celle-ci ne puisse s'évaluer
avec justesse.
2.2.2. Fréquentation des établissements
touristiques
Le questionnaire adressé aux responsables des centres
en l'occurrence ceux des palais et temples de divinités de la commune
d'Ifangni a permis de recueillir les données relatives à la
fréquentation des lieux d'attractivité par les visiteurs. Elles
concernent les années 2000 à 2006 car celles des autres
années
58
ne sont pas disponibles). La figure 6, nous montre
l'évolution de l'effectif annuel des visiteurs nationaux et
étrangers sur quelques sites d'attrait touristique.
Figure 4 : Evolution de l'effectif des
visiteurs nationaux et étrangers
Source : Enquête de terrain, mars 2013
L'examen de ce graphique montre l'évolution de
l'effectif des visiteurs nationaux comme étrangers de 2000 à
2006. Il fait ressortir l'évolution de l'effectif des visiteurs
nationaux et étrangers en dents de scie dans un sens que l'on pourrait
qualifier de positif.
Pour le palais royal d'Ifangni, on constate que
l'évolution des touristes de 2000 à 2003 a connu une augmentation
considérable et passe d'environ 300 visiteurs à 500 visiteurs.
2.2.3. Evaluation de l'attractivité liée
aux loisirs
Pour évaluer l'attractivité des loisirs, deux
critères sont retenus. Il s'agit de : - la catégorie
d'étoile et la capacité d'accueil des établissements
hôteliers ; - la fréquentation des établissements
hôteliers.
2.2.3.1. Equipements hôteliers
Les équipements hôteliers sont des
établissements commerciaux d'hébergements homologués qui
offrent des chambres et des appartements meublés en location soit
à une clientèle de passage ou soit à une clientèle
qui
59
effectue un séjour caractérisé par une
location à la journée, à la semaine ou au mois. Ils
peuvent comporter un service de restauration.
La commune dispose de deux types d'équipements
hôteliers de différentes catégories allant d'une
étoile à deux étoiles. Il s'agit d'un hôtel et d'un
motel.
? Hôtel Assiko de la mairie
d'Ifangni
Selon le lexique de la géographie touristique de la
France, l'hôtel est défini comme un établissement
commercial d'hébergement classé, qui offre des chambres ou des
appartements meublés en location à une clientèle de
passage ou à une clientèle qui effectue un séjour à
la journée, à la semaine ou au mois mais qui, sauf exception, n'y
élit pas domicile. Il peut comporter un service de restauration. Il est
exploité toute l'année en permanence ou seulement pendant une ou
plusieurs saisons.
L'hôtel de la commune est de la catégorie d'une
étoile : L'hôtel de catégorie 1 étoile est un
hôtel simple mais propre, avec au moins eau courante chaude et froide
dans toutes les chambres ; bain ou douche, WC à l'étage pour les
chambres sans salle de bains. En plus des mesures de sécurité
prévues, l'hôtel doit disposer d'une cabine
téléphonique, d'un téléphone public avec
numéro SOS accessible à toute heure en cas d'urgence, d'un poste
téléviseur couleur et d'un poste radio dans la chambre ou dans
l'espace d'accueil. Le tableau VIII montre les caractéristiques de
l'hôtel Assiko de la commune.
Tableau VIII: Les caractéristiques du
motel d'Ifangni
Hôtel
|
Localisation
|
Date de mise en service
|
Nombre de chambres
|
Prestations de services
|
Catégorie d'étoile
|
Hôtel Assiko
|
Arrondissement d'Ifangni-centre
|
Février 2010
|
11
|
Restauration Hébergement
|
1
|
|
Source : Enquête de terrain, Avril
2013
La photo 16 présente la façade principale de
l'hôtel d'Ifangni.
60
Photo 16: Façade principale de
l'hôtel Assiko d'Ifangni-centre
Prise de vue : AMORE Camelle,
février 2013
L'hôtel d'Ifangni a hébergé en moyenne,
durant les années 2011 et 2012, 572 visiteurs. Ce chiffre record obtenu
pourrait être lié au site d'implantation du motel, à la
qualité des chambres (11) et surtout à la piscine qu'il offre
à ses visiteurs.
? Motel d'Ifangni
Selon le lexique de la géographie touristique de la
France, les motels de tourisme (1, 2 ou 3 étoiles) sont définis
comme des établissements commerciaux d'hébergement classés
qui sont ouverts de manière permanente ou saisonnière et sont
constitués de chambres ou d'appartements meublés offerts en
location à la journée, à la semaine ou au mois, à
une clientèle touristique qui n'y élit pas domicile. Ils sont
dotés d'un parc ou d'un jardin et sont en principe situés hors
des villes. Les motels offrent des unités de logement
indépendantes avec sanitaire complet.
A Ifangni, le motel rencontré est de catégorie 1
étoile. Ce motel est un établissement commercial
d'hébergement simples mais propres qui comportent des chambres tout au
moins ventilées et une douche pour la toilette. L'offre des prestations
est réduite au minimum. Ce type de motel est apprécié pour
ses prix
61
bon marché. Il s'adresse à une clientèle peu
exigeante. Le tableau IX montre les caractéristiques du motel
d'Ifangni-centre.
Tableau IX: Les caractéristiques du
motel d'Ifangni
Le motel
|
Localisation
|
Date de mise en service
|
Nombre de chambres
|
Prestations de services
|
Catégorie d'étoile
|
Le motel Ayélawadjè
|
Arrondissement d'Ifangni-centre
|
23/12/1995
|
12
|
Restauration Hébergement
|
1
|
|
Source : Enquête de terrain, Avril
2013
2.3. Flux des touristes de la commune
d'Ifangni
L'attrait qu'exercent les palais, les temples et les
patrimoines
architecturaux sur les populations est très
significatif de telle sorte que ces sites culturels sont visités presque
tous les jours par les visiteurs nationaux (élèves,
étudiants, chercheurs) et surtout les touristes étrangers. Mais
malheureusement ces sites ne détiennent pas de répertoires des
visiteurs (données des visiteurs de passage) pour permettre
d'apprécier avec exactitude l'attrait des lieux. Nos entretiens avec les
guides révèlent que ces lieux culturels reçoivent en
moyenne par an mille cinq cents (1.500) visiteurs dont environ six cent (600)
touristes étrangers. La figure 5 montre en proportion variable le taux
de fréquentation des nationaux et des étrangers.
Figure 5: Fréquence de visites des
nationaux et des étrangers sur les sites touristiques
Source : Enquête de terrain,
février 2013
62
L'examen de cette figure nous montre que les visiteurs
nationaux sont plus fréquents (soit 60%) que les visiteurs
étranger.
Les différents équipements touristiques (Palais
royaux, temples de vodoun, autres patrimoines architecturaux) reçoivent
régulièrement la visite des touristes (nationaux et
étrangers). Parmi ces différents équipements touristiques,
le palais royal d'Ifangni-centre et les place de divinités sont les plus
visités. La figure 6 montre le taux de fréquentation de quelques
sites touristiques
Figure 6: Taux de fréquentation de
quelques sites touristiques dans la commune d'Ifangni
Source : Enquête de terrain,
février 2013
De cette figure, on peut retenir que le palais royal
d'Ifangni-centre est plus fréquenté soit 58%, ensuite les places
de divinités avec une proportion de 33% et enfin les temples vodoun.
Outre ces divinités, il y a dans les villages de la
commune d'Ifangni des sociétés secrètes notamment
Egun,
Gålådå,
Oro et Joru.
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