3.3 Les facteurs de
péripéties des médias congolais
La fragilité des entreprises médiatiques
congolaises tient essentiellement à leur incapacité à
s'autofinancer. Ce handicap se double d'une gestion individualisée qui,
non seulement éveille des soupçons de la part des
employés, mais aussi met à mal la satisfaction de certaines
contraintes nécessaires à la bonne marche d'un média
dépourvu d'assises financières et de modèle
économique viable et soutenable.
Les charges, un goulot d'étranglement
L'une des charges lourdes des entreprises médiatiques
congolaises est la charge salariale. Le montant d'un salaire individuel
étant culturellement gardé secret au Congo, il n'y a pas moyen de
dresser un tableau renseignant sur les grilles salariales des
différentes entreprises. Tout de même, le cas de Talassa
dont la masse salariale (journaliste et autre personnel compris)
équivaut à la somme de 1.115.000 F CFA (1 700
€) est édifiant. Or, si on considère que
chaque mois, un bi-hebdomadaire tel Talassa doit dépenser 2.
928 000 F CFA (4 464 €) pour la production du journal (voir les
détails en annexe 4.4), 1. 115 000 F CFA pour les salaires du
personnel et 300.000 F CFA (458 €) de loyer, soit un total de 4.
343 000 F CFA contre de recette mensuelle de vente au numéro de
l'ordre de 4. 222.200 F CFA (6 437 €), il est clair que les charges
à supporter pour les entreprises de presse écrite sont bien plus
considérables que les recettes (ou revenus), si l'apport de la
publicité ou de tout autre moyen de financement ne vient pas en appoint.
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