Presse congolaise et son financement( Télécharger le fichier original )par PASSI BIBENE Senghor dà¢â‚¬â„¢Alexandrie - Master 2013 |
Caractéristiques de la presse écrite congolaiseIl est question ici d'un certain nombre de détails à partir desquels on peut distinguer la presse écrite congolaise tels que l'identité éditoriale, le lectorat, la présentation physique ou encore le type d'information et les genres journalistiques de cette presse. Aspect physique des titresPhysiquement, les titres congolais offrent des caractéristiques communes aussi bien dans le fond que dans la forme. En effet, la quasi-totalité des périodiques paraissant en République du Congo, non seulement utilisent le format A3 (42 cm H x 29,7 cm l), mais aussi impriment sur trois (3) à six (6) colonnes. Pour ce qui est du nombre de cahiers utilisés, peu de journaux, à l'exception de la Semaine africaine qui atteint parfois 6 cahiers (24 pages), les Dépêches de Brazzaville 4 cahiers (16 pages) ou Talassa dont, à certaines occasions, des suppléments font passer le nombre de cahiers de trois à cinq, impriment sur plus de trois (3) cahiers (12 pages). Donc, pour le reste des périodiques, le nombre standard de cahiers est trois. Par ailleurs, il n'est pas rare de noter des journaux comptant un cahier (Vision Nouvelle) ou deux (Echos-News777). Il en est de même pour le nombre de rubriques qui varient entre cinq et dix. En toute vraisemblance, l'impression de la presse congolaise se fait soit totalement en noir (la semaine africaine, Maintenant) soit sur deux couleurs. La seconde couleur étant réservé au nom de l'organe et aux principaux titres à la une : noir bleu (Le Patriote, la Nouvelle République, les Dépêches de Brazzaville, la Griffe...); noir-vert (Talassa) ou noir rouge (Le Trottoir, la Voix du Peuple). Présentation éditoriale et contenu informationnelDans cet ensemble presque homogène constitué essentiellement de journaux d'opinions, on ne distingue ni presse spécialisée ni presse féminine/féministe ou presse régionale/provinciale. Malgré les initiatives tel que Cri de Femmes de Sylvie Messo (lancé à Pointe-Noire) ou le Fanion (aujourd'hui en faillite), qui se voulait, en ses débuts, un journal sportif comme le Stade du groupe de presse La Nouvelle République, la presse écrite congolaise reste foncièrement une presse généraliste. De manière générale, nombre de journaux congolais n'ont pas une ligne éditoriale clairement définie. Ils « oscillent entre indépendance et soumission non avouée aux bailleurs de fonds dans l'ombre ». « Cet état de choses, explique Carmella Dorelle, résulte de ce que le financement de la plupart des journaux n'est pas assuré par les créateurs des organes eux-mêmes39(*) ». L'actualité politique est le dada de la presse écrite congolaise considérée très politisée. « Dans la quasi-totalité des journaux, elle [actualité politique] occupe 8 pages sur 12, soit près de 66 % de la surface imprimée totale40(*)... ». Une étude sur les questions de population et de développement dans la presse écrite congolaise fait le constat selon lequel il existe « très peu d'enquêtes » dans les journaux congolais dont les acteurs demeurent dans des activités de couverture quotidienne de l'actualité : ouverture d'un séminaire de formation, inauguration d'un chantier, coupure de ruban, visite de travail... Ainsi, « en donnant un large écho aux sujets politiques, la presse congolaise relègue les autres sujets au second plan41(*) ». Les genres journalistiques dans la presse écrite congolaiseLa presse écrite congolaise s'appesantit et se consacre moins aux faits. Les commentaires, l'analyse et l'interview sont les principaux genres journalistiques les plus usités et répandus à travers les colonnes des périodiques au Congo. « La prédominance du reportage, du commentaire et de l'interview n'est pas forcément synonyme de qualification et de compétence chez les auteurs des articles comme cela pourrait le laisser croire, écrit Guy Noël Sam'Ovey. Au contraire, poursuit-il, elle est plutôt le fait de la combinaison de plusieurs facteurs négatifs qu'on trouve chez la plupart des journalistes congolais : faible niveau de qualification professionnelle, peu de connaissances des cadres juridiques et professionnels, peu de maîtrise de la langue française, absence de documentation personnelle, manque d'habitude de lecture et de fréquentation des bibliothèques et autres centres d'information et de documentation, peu d'enthousiasme pour un travail de fond42(*)». Ainsi, la prédominance du commentaire comme genre journalistique dans la presse congolaise entraîne de facto à un discours monologue par lequel, l'énonciateur (journaliste) cesse d'être médiateur pour jouer beaucoup plus le rôle de prescripteur ; se mettant ainsi dans la peau du citoyen qu'il entend informer, et mieux convaincre, mais qu'il prive de parole dans ses articles. * 39 Carmella Dorelle Ngouloubi, mémoire sur La place de la femme dans la presse écrite brazzavilloise * 40 JC Gakosso, La nouvelle presse congolaise, du goulag à l'agora, L'harmattan, 1997, P.31 * 41 Guy-Noël Sam'Ovhey-Panquima, Les questions de population et de développement dans la presse écrite congolaise ; Brazzaville, 2007, P.75 * 42 Guy-Noël Sam'Ovhey-Panquima, Idem |
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