Quelques titres de la presse
écrite congolaise avant l'indépendance
Titre
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Tirage
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Date de création
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Périodicité
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Editeur
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Le Congo français
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1899
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Administration coloniale
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L'Etoile de l'AEF
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1928
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Administration coloniale
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Le Journal de l'AEF
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1932
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Administration coloniale
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L'AEF
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Juin 1943
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Administration coloniale
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AEF Nouvelles
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1948
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Hebdo
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PPC
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L'Equateur
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1950
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Quotidien
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Carrefour des jeunes
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1950
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3x/semaine
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Liaison
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1950
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L'Informateur africain
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6000
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1950
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RDA
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France Equateur
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1952
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La semaine de l'AEF
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1952
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Hebdo
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Eglise catholique
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L'Islam de l'AEF
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2000
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1954
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Le Progrès
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UDDIA
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L'Essor
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MSA
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France Equateur avenir
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1958
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Hebdo
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Sources: Observatoire de l'information
L'expérience du pluralisme de l'information et
de la liberté de presse
C'est cet intervalle temporel qui s'étend de 1957
à 1963. Dans ce laps de temps, les six premières années
suivant l'adoption de la loi-cadre Defferre sont marquées par un
pluralisme politique ayant pour corollaire le pluralisme de l'information.
Cette liberté de presse est pour toute la presse africaine un
héritage du décret du 27 septembre 1946, par lequel le
gouvernement français avait décidé que l'ordonnance du 13
septembre 1945 modifiant la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la
presse, devait désormais être applicable dans toutes les colonies
françaises (Adoni Sokemavu John-Bosco, 2000). Ce qui a entre autres
également développé la presse en langues africaines et la
formation de quelques indigènes aux rudiments du journalisme. Dans le
cas du Congo, le pluralisme de l'information se lit à travers la
diversité des titres qui représentait tant la
société civile que toutes les sensibilités politiques de
l'époque. Ainsi, après le lancement de La semaine de l'AEF
(aujourd'hui La semaine africaine) par l'Église catholique en 1952, six
ans plus tard, lorsque plusieurs partis politiques sont créés
à la suite de la loi-cadre de Gaston Defferre, des journaux proprement
congolais voient le jour. Parmi ces titres figurent en bonne place : Le
progrès du parti Union pour la défense des intérêts
africains de l'abbé Fulbert Youlou, L'essor du Mouvement socialiste
africain de Jacques Opangault ainsi que d'autres périodiques comme
L'indépendant et La croix du sud. Ces derniers titres ont survécu
peu après la chute de l'abbé Fulbert Youlou en 1963.
Le règne d'une presse aux ordres
Cette période correspond aux 27 ans de règne des
régimes marxistes-léninistes dictatoriaux en République du
Congo. Dans un contexte de guerre froide, les nouveaux dirigeants
arrivés au pouvoir après la chute de l'abbé Fulbert Youlou
optèrent pour le bloc communiste. Ce fut la fin d'une presse pluraliste
et le début d'une presse idéologique et du monopole du parti-Etat
sur l'information.
Ainsi, de 1963 à 1990, la presse congolaise sera quasi
essentiellement une presse gouvernementale, c'est-à-dire au service des
dirigeants politiques, exception faite de La semaine africaine, un organe
appartenant à l'Église catholique qui a
bénéficié d'une sorte d'immunité religieuse. Avec
l'arrivée du Président Alphonse Massamba-Débat au pouvoir,
de nouveaux titres firent leur apparition. Parmi ces titres, on peut citer
"Dipanda", La voix africaine, "Mwinda", La nouvelle congolaise, Le journal de
Brazzaville, "Basali ba Congo" devenu La voix de la classe ouvrière et
produit par la confédération syndicale congolaise, "Kento ya
Congo" de l'Union révolutionnaire des femmes du Congo (URFC) et La voix
de révolution. Lorsque le socialisme scientifique, prôné
par le Président Massamba-Débat, est adopté comme mode de
conduite des affaires publiques en République du Congo, les journaux qui
ne s'étaient pas pliés à la ligne éditoriale du
parti unique (le Mouvement national de la révolution), furent simplement
interdits de parution. Dans ce bouleversement, le MNR crée son propre
organe de presse "Etumba" en vue de promouvoir les idéaux du parti,
conscientiser les masses populaires sur les questions idéologiques.
"Etumba" deviendra plus tard l'organe central du Parti congolais du travail
(PCT). Quelques années plus tard, à l'initiative du PCT, le
journal "Mweti", quotidien national d'informations, voit le jour. Lancé
en 1977, ce quotidien considéré comme un journal gouvernemental
d'informations, était au départ un bihebdomadaire avant de
paraître trois et puis quatre fois par semaine. Sous l'impulsion de M.
Christian Gilbert Bembet alors ministre de l'information, un magazine
(Congo-Magazine) et un hebdomadaire sportif (Le stade) sont
créés. Fusionnés à Mweti, ces deux
périodiques vont donner naissance au groupe de presse gouvernemental La
Nouvelle république qui devait compter trois éditions : une
édition quotidienne, une édition magazine et une autre sportive.
À ce jour, seule l'édition hebdomadaire parait de façon
sporadique.
Titre
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Tirage
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Date de création
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Editeur
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Dipanda
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10.000
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Octobre 1963
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Gouvernement
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Etumba
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3000
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Février 1965
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Mouvement national de la révolution
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Mweti
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3000
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1977
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Gouvernement
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La Semaine africaine
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6000
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1952
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Eglise catholique
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Congo magazine
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2500
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Gouvernement
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Soldat du peuple
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2000
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Forces armées congolaises
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La voix de la classe ouvrière (VOCO)
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1500
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CSC
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Jeunesse et révolution
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2500
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Union de la jeunesse congolaise
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L'Homme nouveau
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3000
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1960
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Gouvernement
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L'éveil de Pointe-Noire
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400
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L'effort
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1972
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Ministère du plan
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Le Sportif
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Quelques titres de la presse écrite congolaise entre
1963 et 1990 (Sources: Observatoire de l'information)
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