CHAP-II : REVUE DE LA
LITTERATURE
2.1.
Généralités sur les aliments sauvages traditionnels
Depuis des temps immémoriaux, la terre a nourri les
peuples autochtones. Ces peuples savaient quelles plantes récolter pour
leur usage médicinal et lesquelles leur permettraient de se nourrir
pendant l'hiver. Ils connaissaient les endroits où trouver les meilleurs
légumes racines et où cueillir les meilleures baies. Les
Autochtones ont toujours organisé leur vie autour des cycles
alimentaires saisonniers. Jusqu'à tout récemment, bon nombre de
peuples autochtones suivaient la migration des animaux et sillonnaient le
territoire et ses cours d'eau au gré des saisons. En fait, la plupart
d'entre eux ne se sont établis en un lieu donné de manière
plus permanente que durant les 50 dernières années (Batal et al.
2005).
Toutefois, le mode de vie ancestral basé sur les
activités traditionnelles conserve son importance. La chasse, la
pêche et le piégeage restent des activités importantes pour
les Autochtones au Canada, qui leur permettent de tirer leur subsistance de la
terre, de l'air et de l'eau (Kuhnlein et Receveur 2005).
Dans les diverses régions du Canada, les grandes
différences sur le plan du climat, de l'écologie, de la flore, de
la faune et du relief jouent un rôle déterminant à
l'égard de la survie des Autochtones et des aliments à leur
portée. L'adaptabilité est indissociable de la survie dans ces
milieux peu hospitaliers, où la disponibilité des aliments dicte
la consommation. De même, les méthodes de préparation et de
conservation des aliments sont traditionnellement déterminées par
le milieu de vie des Autochtones. Les Autochtones ont appris à utiliser
les ressources disponibles pour se procurer de la nourriture et d'autres
nécessités. Ils ont appris à s'adapter à leur
milieu et à en exploiter toutes les ressources pour survivre (Van
Oostdam et al. 2003).
Ces aliments peuvent avoir différentes
appellations selon le vouloir de l'auteur, comme à titre
d'exemples : aliments indigènes (AI), aliments non populaire (ANP),
aliments traditionnels des autochtones, aliments sauvages traditionnels (AST)
ou tout simplement aliments traditionnels (AT), produits forestiers non ligneux
(PFNL), etc. (Kuhnlein et al. 2004).
2.2. Définitions des
quelques concepts
2.2.1. Aliments traditionnels
(AT)
Les aliments traditionnels proviennent de plantes ou d'animaux
prélevés dans le milieu local et jugés culturellement
acceptables, par opposition aux aliments du commerce transportés du sud
(Kuhnlein et Receveur 1996 ; Receveur, Boulay et Kuhnlein 1997).
Les sources traditionnelles de nourriture sont uniques en
leur genre et presque toujours associées à un lieu
géographique ou à une culture en particulier (Kuhnlein, Receveur,
Soueida et Egeland 2004).
L'accès fiable aux aliments du commerce,
c.-à-d. les fruits et légumes frais, n'est à la
disposition des communautés autochtones rurales et
éloignées que depuis récemment, par l'intermédiaire
du programme Aliments-poste du gouvernement canadien. Or, les aliments
traditionnels fournissent tous les éléments nutritifs
nécessaires à l'organisme. Selon l'endroit où ils vivent,
la saison et la disponibilité des espèces
végétales, aquatiques et fauniques, les populations autochtones
consomment divers types d'aliments traditionnels. Le régime le plus sain
pour les Autochtones est celui qui réserve une place aux aliments
traditionnels (Kuhnlein et al 2004).
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