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à‰valuation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du sud-Kivu en RDC : cas des Bashi, Barega et Bafuliro.

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par Justin OMBENI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en nutrition et diététique 2014
  

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2.12.2. Au niveau national et international

La dimension économique au niveau national des PFNL est pratiquement méconnue, voire invisible au profit de la seule exploitation des bois d'oeuvre et des produits agricoles. Toutefois, il existe de multiples taxes perçues chez les vendeurs des principaux PFNL dans les marchés par les différents services de l'administration publique. Par exemple, dans les marchés de Kinshasa, l'administration perçoit une taxe journalière de 100Fc (soit 0,22$) par vendeur (cette taxe concerne tous les vendeurs des produits). Malheureusement, aucune statistique n'a été trouvée dans les bureaux de cette administration lors de notre visite d'étude.

Faisons remarquer qu'une comptabilisation précise et systématique des différents PFNL intégrant le marché local fait encore défaut à l'heure actuelle au niveau de différents villages importants ou des centres urbains. Le prélèvement de droit ou taxe divers à cet échelon, quand il existe, ne distingue pas les PFNL des autres produits échangés sur le marché, et ne permet pas d'évaluer ni la part, ni l'importance réelle de ces derniers sur le marché.

Au niveau international, il existe depuis des temps immémoriaux des échanges commerciaux concernant les AST entre la RDC et les pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique du Nord ; mais cela se fait souvent d'une manière informelle, car aucune donnée statistique fiable et officielle n'existe.

Ces échanges sont importants, car ils renforcent des liens culturels entre les peuples d'une même région ou de plusieurs régions différentes. Les pays frontaliers de la RDC et ceux de l'Union Européenne, les Etats Unis d'Amérique et le Canada sont parmi les principaux pays où ces échanges sont élevés et en augmentation.

2.12.3. Valeurs bromatologiques des quelques déjà analysé AST

Le peu de travaux réalisés dans ce domaine en RDC ont été faits par Mbemba et Remacle (1992), Mbemba et al (1985). Un insecte n'est pas uniquement une source de protéines mais apporte d'autres nutriments comme des lipides, des vitamines et des minéraux. Ainsi, l'abeille Apis mellifera fournit une quantité d'énergie de 475 Kcal / 100 g, qui ne sont que partiellement expliqués par les 42 g de protéines (qui représentent seulement 168 Kcal). De plus, les larves sont beaucoup plus riches en nutriments que les adultes, ce qui s'explique par le fait que la larve fait des réserves pour se préparer au stade nymphal, qui est un stade de jeûne et d'immobilité.

Les résultats reflète ce constat avec la valeur énergétique la plus haute mise en évidence chez une chenille de lépidoptère Phasus triangularis qui peut amener jusqu'à 762 kcal pour 100 g (Ramos-Elorduy et al. 1997). Il faut aussi remarquer la présence des termites (espèce hétérométabole) dans les espèces les plus nutritives : 613 Kcal pour 100 g de termites adultes.

Du point de vue des apports protéiques, être riche en protéines ne suffit pas, il faut également que celles-ci soient de haute qualité, ce qui est déterminé par la composition en acides aminés et par la digestibilité de ces protéines. Les insectes possèdent une quantité suffisante d'acides aminés pour couvrir les apports nutritionnels conseillés : la composition d'un insecte en acides aminés essentiels va de 46 à 96 % (Ramos-Elorduy et al. 1997). La digestibilité des protéines d'insecte est assez bonne (77 à 98 %) (Ramos-Elorduy et al. 1997).

Ce chiffre est plus bas chez les insectes ayant un exosquelette : ceci est dû à la chitine. En effet, la chitine est une protéine non digestible par l'Homme qui ne dispose pas de chitinases digestives pour l'assimiler. Il convient donc de retirer les parties dures de ces insectes (tête, pattes, ailes ...) pour que l'insecte soit plus facilement digéré.

Les espèces les plus riches en protéines se trouvent dans l'ordre des orthoptères avec jusque

77,1% de protéines pour 100 g de matière sèche.

En effet, l'insecte est une ressource présentant un fort intérêt nutritionnel, égalant voire même surpassant les autres espèces traditionnelles en terme de protéines et d'énergie : certains criquets peuvent être composés jusqu'à 77 % de protéines (Ramos-Elorduy et al. 2011), la chenille Cirina Forda Westwood peut contenir jusqu'à 74 % de protéines (Rumpold et Schlüter 2013) et la chenille de Phasus triangularis peut fournir jusqu'à 762 Kcal / 100 g (Ramos-Elorduy et al. 1997).

D'après une récente étude qui visait à évaluer la valeur nutritive de la chenille Bunaeopsis aurantiaca « Milanga », largement consommée par les populations de la forêt du bassin du Congo en général et du Sud-Kivu en particulier. Cette chenille a comme plante-hôte l'arbre Uapaca guineensis, un arbre connu pour ses planches en bois de qualité et comme un arbre à chenille de valeur. Les résultats de l'analyse immédiate de sa composition en matières nutritives ont révélé que ces chenilles sont constituées de 49 % de protéines brutes, 24,2 % de matières grasses, 4,5 % de sucres et 3,2 % de matières minérales totales dans leur poids sec. La valeur énergétique de 100 g de matières sèches de cet aliment a été évaluée à 433 kcals (Muvundja et al. 2013).

La plupart des insectes comestibles se prévalent de teneurs en fer équivalentes ou supérieures à celles du boeuf (Bukkens 2005). On pense que la plupart des insectes sont, en général, une bonne source de zinc. Les teneurs moyennes de la viande de boeuf sont de 12,5 mg pour 100 g de poids sec, alors que les larves de charançon du palmier (Rhynchophorus phoenicis), par exemple, en contiennent 26,5 mg pour 100 g (Bukkens 2005).

Les vitamines, qui sont essentielles pour stimuler les processus métaboliques et renforcer les fonctions du système immunitaire, sont présentes dans la plupart des insectes comestibles. Bukkens (2005) a montré que chez toute une série d'insectes les teneurs en thiamine (aussi appelée vitamine B1, une vitamine majeure qui agit principalement comme coenzyme dans la métabolisation des hydrates de carbone pour fournir de l'énergie) s'étendent de 0,11 à 8,9 mg pour 100 g.

La vitamine B12 n'est fournie que par les aliments d'origine animale et les vers de farine, Tenebrio molitor, en sont particulièrement riches (0,47 ìg pour 100 g) ainsi que les grillons domestiques, Acheta domesticus (5,4 ìg pour 100 g chez les adultes et 8,7 ìg chez les juvéniles). Néanmoins, de nombreuses espèces ont des teneurs très basses en vitamine B12, ce qui rend nécessaire des études plus approfondies pour identifier les insectes comestibles riches en vitamines B (Bukkens 2005; et Finke 2002).

Le rétinol et le â-carotène (vitamine A) ont été détectés dans certaines chenilles, dont Imbrasia (= Nudaurelia) oyemensis, I. truncata et I. epimethea; les teneurs allaient de 32 ìg a 48 ìg pour 100 g et de 6,8 ìg a 8,2 ìg pour 100 g de matière sèche pour, respectivement, le rétinol et le â-carotène. Les teneurs pour ces vitamines étaient inferieures a 20 ìg pour 100 g et inferieures a 100 ìg pour 100 g chez le ver de farine, le ver géant de farine et chez le grillon domestique (Finke 2002; Bukkens 2005; Oonincx et Poel, 2011). En général, les insectes ne sont pas les meilleures sources de vitamine A (D. Oonincx, communication personnelle 2012). La vitamine E est présente dans les larves de charançon du palmier, par exemple, avec des teneurs respectives de 35 mg de á-tocophérol pour 100 g et de 9 mg de â+ã tocophérol pour 100 g (Bukkens 2005). La teneur en vitamine E de la poudre de vers à soie (Bombyx mori) moulus et lyophilises est aussi relativement élevée, avec 9,65 mg pour 100 g (Tong, Yiu et Liu 2011).

Rumpold et Schluter (2013) ont compilés les compositions nutritionnelles de 236 insectes comestibles, telles qu'elles sont publiées dans la littérature (par rapport au poids sec).

Bien qu'il existe des variations significatives entre les données, de nombreux insectes comestibles fournissent des quantités satisfaisantes d'énergie et de protéines, satisfont les besoins humains en acides aminés, sont riches en acides gras mono et polyinsaturés, et sont riches en micronutriments tels que le cuivre, le fer, le magnésium, le manganèse, le phosphore, le sélénium et le zinc, ainsi qu'en vitamines comme la riboflavine (B2), l'acide pantothénique (B5), la biotine (B8) et, dans certains cas, l'acide folique (B9).

Selon les espèces, les chenilles sont riches en différents minéraux (K, Ca, Mg, Zn, P, Fe) et/ou Vitamines (thiamine/B1, riboflavine/B2, pyridoxine/B6, acide pantothénique, niacine). Des études montrent que 100 g d'insectes cuits fournissent plus de 100% des besoins en vitamines et minéraux (de Foliart 1992), Malaisse (1997) révèle que la consommation quotidienne de 50 g de chenilles séchées répond aux besoins humains en riboflavine et acide pantothénique ainsi que pour 30% des besoins en niacine.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand