Section III- Critères de performance d'un
laboratoire de recherche.
La performance s'envisage comme la réussite collective
d'une transformation. Elle est un réglage complexe de l'organisation
face à un processus de création de valeur très
spécifique. Puisque la performance de l'organisation peut être vue
(et doit même être vue) comme la somme des performances
individuelles, elle n'est donc possible que dans le cas où les acteurs
conçoivent ce qui est accessible, ce qui déclenche un changement
(une innovation) et accéder par conséquent à ce qui est
conçu. La performance peut résulter d'une meilleure gestion des
liens entre groupe de projet ou encore entre projets. Elle est issue d'une
meilleure coopération entre les services généraux, et
entre services généraux et activités projets. Ainsi, le
« référentiel des acteurs doit être commun »
(Azan.W, 2001).
Selon Bouquin (1999), la performance d'une activité,
d'une personne, [d'un laboratoire], et/ou d'un produit se mesure par l'impact
qu'ils ont sur le résultat global. De ce fait, la performance se
décompose en l'efficience27, la
rentabilité28, l'économie29 et
l'efficacité30, la productivité31. Cette
vision de la performance certes intéressante nous parait
inachevée puisqu'elle ne tient pas compte de certains paramètres.
Ceci dit, pensons avec Bessire (1999) que la performance peut être
perçue à partir de plusieurs axes d'évaluation dont
certaines variables sont difficilement cernables. Il s'agit en fait d'une
interaction nourrie et continue entre les entités, sujet, objet et
projet, c'est ce qu'il qualifie de « trialectique » pour
traduire les interpénétrations entre les trois variables. Ainsi,
la performance fait partir de la dimension objective et mesure la progression
dans la dimension identifiée
27 Le fait de maximiser la quantité obtenue de
produit ou de service à partir d'une quantité donnée de
ressources.
28 Rapport entre le bénéfice et les
capitaux investis.
29 Le fait de se procurer des ressources à
moindres coûts
30 Mesure la réalisation des objectifs
(économiques ou tout autre) et les finalités poursuivies par une
organisation.
31 Rapport entre volume de production obtenue et le
volume consommé.
G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion-
Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 77
L'évaluation de la performance de la recherche et de
l'innovation dans les laboratoires universitaires.
comme le bon sens. C'est le progrès vers l'objectif
fixé, où la pertinence est la dimension subjective ; et
la cohérence représente la dimension rationnelle. Donc
la cohérence est en somme définie par deux variables à
savoir ; la cohérence et la pertinence (Bessire ; 1999). On comprend
bien que la performance ne peut s'identifier non plus seulement à une
mesure, fut-elle subjective, mais aussi à la production de sens. Il
s'agit là d'une rupture qui nous permet de mieux appréhender les
critères de performance.
Bien plus « la performance [d'un laboratoire]
résulte de la permanence dans les interactions et tout bouleversement
dans les mécanismes en place contrevient aux équilibres. La
permanence des reflexes, des solidarités, et de certains savoirs tacites
collectifs se prêtent mal à une mise en question liée
à des réorganisations » (Nonaka et Takeutchi). Mais aussi,
les experts font savoir constamment à l'organisation qu'ils sont
eux-mêmes à l'origine de son existence et de sa pertinence (Simon
H & March, 1991). La performance est ainsi directement liée à
l'acceptation du changement par les acteurs qui sont souvent des ressources
critiques (Nonaka & al). Par conséquent la cohérence des
métiers et des savoirs permet une performance basée sur les
compétences techniques.
A- Comment évaluer la performance d'une
organisation ?
La difficulté d'évaluer la performance d'une
organisation et l'étendue des données qu'elle concerne, conduit
les acteurs à restreindre les critères de performance à
certaines données. Ainsi, qu'elle que soit la posture adoptée on
va distinguer d'une façon générale, la performance
stratégique, financière, économique, sociale, interne,
externe etc. de l'organisation.
Essayons de voir l'influence de l'approche sur la
définition des critères d'évaluation de la performance.
Pour notre cas, nous nous limiterons, à l'approche
managériale32. Nous
32 Selon Le Maitre D (1993), on distingue plusieurs
approches (économique, financière et managériale) dont en
fonction de l'angle sous lequel les choses sont vues ses approches
revêtent plusieurs visions.
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Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 78
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l'innovation dans les laboratoires universitaires.
voulons ici voir tout simplement que la quantité des
personnes qui réalisent l'évaluation et celles des personnes pour
lesquelles les critères sont élaborés influence le mode
d'analyse de la performance.
Par ailleurs si la réalisation des objectifs est un
critère de performance, nous ajouterons avec Mintzberg33,
l'intérêt d'une approche de la performance par l'examen du
degré de réalisation des objectifs. Contrairement à
certains auteurs qui pensent qu'une organisation n'a pas de buts
spécifiques.
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