II. La riziculture au Sénégal
Face à l'accroissement démographique et à
l'urbanisation croissante, le Gouvernement du Sénégal a fait de
l'augmentation de la production agricole nationale, une préoccupation
majeure.
Dans ce cadre, en référence à la Loi
d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) et aux choix formulés dans le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP2)
et à ceux contenus dans la Stratégie de Croissance
Accélérée (SCA), l'option politique stratégique a
été prise d'assurer l'autonomie alimentaire du pays en riz
à l'horizon 2012, par la production agricole locale.
Ainsi, la promotion de la riziculture locale pour satisfaire
la demande nationale relève d'une option stratégique de l'Etat,
confortée par les incertitudes du marché international du riz et
les potentialités exceptionnelles dont dispose le Sénégal
en ressources naturelles (eau abondante, terres aptes à la riziculture,
climat favorable autorisant deux cultures par an).
1. Historique du riz au Sénégal
Durant la période coloniale, la filière
arachidière s'est développée de façon soutenue du
fait de l'existence de débouchés et d'infrastructures
appropriées. Ceci s'est fait au détriment des cultures
vivrières nécessitant, notamment entre les deux guerres
mondiales, le recours à des importations de riz d'Asie, de plus en plus
importantes.
Traditionnellement, le riz est cultivé en Basse
Casamance. Durant la période coloniale, il était utilisé
pour payer l'impôt et pour participer à l'effort de guerre. Plus
tard, Il est devenu dans certains milieux Diola un des critères de
richesse. Cependant, du fait de la baisse de la pluviométrie et de
l'abandon des rizières suite à l'apparition des
phénomènes d'acidification et
Si le Sénégal avait produit tout le riz qu'il a
consommé en 2007, le taux de croissance du PIB réel serait
passé de 5,5 % à 8 % et le déficit de sa balance
commerciale serait réduit de 16 %.
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SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE :
LA RIZICULTURE PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES
TERRES ARABLES
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de salinisation des terres, on a noté une
régression de la riziculture pluviale pratiquée dans les zones de
bas-fond au profit des zones de plateau.
Mais au fil du temps, les populations
sénégalaises se sont accommodées à la consommation
du riz à tel point que le Sénégal est devenu un des plus
gros importateurs de brisures de riz en Afrique de l'Ouest après le
Nigéria.
La libéralisation du prix du riz, intervenue en juin
1994, va entraîner la disparition du circuit officiel. La
réorganisation du secteur rizicole s'est traduite par la mise en place
d'un nouveau schéma de commercialisation depuis 2003,
caractérisé par la responsabilisation du producteur. En effet,
les différents acteurs qui interviennent dans le processus de
commercialisation sont les producteurs, les transformateurs, les transporteurs,
les intermédiaires et les commerçants (PNAR, 2009).
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