II. LES CONTRAINTES LIEES A L'INFERTILITE
DES TERRES
Les sols constituent la base du système productif en
Afrique subsaharienne. Au Sénégal, il est difficile d'envisager
une amélioration de la productivité agricole sans une
restauration de la fertilité des sols, naturellement faible et qui s'est
dégradée après plusieurs décennies d'exploitation
minière. Les premières recherches avaient donc pour objectif de
mieux connaître les propriétés des sols. La cartographie
alliait le double souci de délimiter l'extension spatiale des types de
sol et de déterminer leurs propriétés. Deux tendances se
dégageaient : celle de l'ORSTOM (Institut français de recherche
scientifique pour le développement en coopération), axée
sur la cartographie systématique et la compréhension des
mécanismes de pédogenèse, celle de l'IRAT (Institut de
recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières) et de
l'IRHO (Institut de recherches pour les huiles et oléagineux),
orientée vers la résolution de problèmes de production
agricole identifiés sur le terrain. Conscients de la difficulté
de promouvoir des systèmes de production artificialisés, à
forts intrants, dans un contexte éco-climatique
caractérisé par le risque, les scientifiques ont cherché
à comprendre les équilibres agro-écologiques suivant le
principe « bien connaître pour bien agir ».
Le sol constitue la base de la production
végétale. Que le sol vienne à se dégrader ou
même parfois à disparaître, il en résulte
immédiatement de profondes modifications de toutes les autres
composantes de l'écosystème, pouvant même aller
jusqu'à leur disparition. La dégradation est un processus graduel
dont les conséquences sont rarement subies par leurs auteurs. Elle
touche surtout les générations à venir, d'où la
moindre importance accordée à cet aspect par les paysans
confrontés à des problèmes de survie.
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SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE :
LA RIZICULTURE PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES
TERRES ARABLES
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1.L'acidification
L'acidification résulte pour une bonne part de la
décalcification du complexe absorbant. Elle peut induire dans les sols
exondés une toxicité aluminique. Un inventaire mené en
1974 donnait une estimation des superficies atteintes par l'acidité
(Piéri, 1974, in Bèye, 1977) :
- 25 % de la surface cultivée dans les régions de
Thiès et Diourbel ;
- 15 % de la surface cultivée dans le Sine-Saloum ;
- 50 % de la surface cultivée en Casamance continentale
;
- 6 % de la surface cultivée dans le
Sénégal-Oriental.
Soit environ 430 000 ha ou 21,50 % du total des terres
cultivées.
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