CONCLUSION GENERALE
Ce travail de recherche a porté sur les incidences
foncières du développement de l'irrigation sur les espaces
pastoraux dans les vallées des dallols Maouri, Fogha et du fleuve
(Région de Dosso).
Ce sont des zones humides où cohabitent ces deux
activités à savoir l'agriculture et l'élevage compte tenu
de ses fortes potentialités en ressources naturelles (la terre, les
eaux, les ressources fourragères...).
Au terme de cette étude et conformément aux
objectifs que nous avons visés, il ressort clairement sans
ambiguïté que le développement de l'irrigation est en plein
essor dans ces vallées. Cette extension a des incidences sur les espaces
pastoraux. Ces sites étendus et clôturés empiètent
sur ces espaces.
L'analyse de nos résultats, nous a permis de constater
que les éleveurs ont des difficultés d'accéder aux
ressources pastorales. Il s'agit des couloirs de passage, des enclaves
pastorales des ressources fourragères, aux puits, mares et autres points
d'eau. Il faut aussi noter qu'il n'existe aucune aire de pâturage dans
cette zone. La conséquence sociale est l'aggravation des conflits entre
les maraîchers et les éleveurs locaux et transhumants. Les
contraintes liées au développement de l'irrigation auxquelles
sont soumis les éleveurs ont poussé certains à quitter le
pays. C'est ce qui explique la mutation du statut foncier et la recomposition
de l'espace à travers l'extension des sites irrigués et la
restriction des espaces pastoraux. Ces résultats confirment notre
première hypothèse.
Après ce point, nous avons ressorti des
difficultés liées à l'application des textes qui
s'expliquent à travers la méconnaissance de textes du code et
même de ses structures de pilotage : les commissions foncières
faute de manque de sensibilisation et de vulgarisation d'une part et d'autre
part, par des dérives en matière de la gestion. Ce point de vue
traduit, l'absence de l'Etat dans l'application et le processus de
vulgarisation des structures du code rural. Ces éléments
répondent aux questions posées et confirment aussi la
deuxième hypothèse.
En guise des perspectives de recherche conçues à
l'issue des résultats obtenus au cours de cette étude, nous
formulons ces questions :
? avec la politique actuelle du développement de
l'irrigation, comment y parvenir à sécuriser les espaces
pastoraux dans les vallées des dallols et du fleuve ?
? quel serait l'avenir de l'élevage et de la
mobilité pastorale dans cette zone?
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? pour éviter les conflits entre acteurs et permettre
une bonne gestion intégrée des ces espaces partagés
n'est-il pas nécessaire de concilier ces deux activités et
intensifier les systèmes de production ?
? au regard du potentiel irrigable, faiblement exploité
et de l'importance capitale que revêt le sous secteur de l'irrigation
pour sa contribution au développement socio-économique, il nous
semble important que des réflexions et des actions
supplémentaires en terme d'appui par rapport au développement des
cultures irriguées nécessitent d'être entreprises.
? Une étude diagnostique et pédologique des sols
devrait être menée d'abord. Cela, permettrait aux décideurs
et aux génies ruraux de spécifier qu'à chaque type de sol,
sera affecté telle production.
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