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Incidences foncières du développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux dans les vallées des Dallols Maouri, Fogha et du fleuve(région de Dosso)

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par Maman Abass AMADI
Université Abdou Moumouni de Niamey  - Master2 2013
  

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3.7 : Les inconvénients et les risques liés au développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux

Le développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux dans les vallées des dallols et du fleuve a des conséquences sur le pastoralisme. En effet, depuis la nuit de temps, l'élevage est pratiqué dans ces milieux très riches et humides à cause des ses fortes potentialités.

En réalité, dans le contexte des dallols, la cohabitation entre l'agriculture et l'élevage existait depuis longtemps mais, elle engendre une compétition pour le contrôle de l'espace. Cette situation est peu favorable à une gestion durable des ressources naturelles.

Ainsi, ces dernières années, l'expansion de l'irrigation a pris de l'ampleur dans le même espace et tend à écarter à jamais l'exercice des activités pastorales. A titre indicatif, les communes de Dioundiou, Tounouga, Gaya et, le village de Kéleli (32ha dont la longueur mesure un kilomètre) et Fadama sont assez illustratifs. Pendant toute l'année les plantations de la canne à sucre, le développement de l'arboriculture fruitière, de la riziculture et d'autres spéculations maraîchères sont toujours en place.

Aujourd'hui, dans la zone des dallols, et de la vallée du fleuve, les aires de pâturages n'existent plus. Tout est mis en valeur d'une part par les cultures sous pluies et d'autres part, par les cultures irriguées en plein essor. On assiste, depuis plus d'une décennie à une mutation et une recomposition de l'espace et du statut foncier à des fins agricoles. L'agriculture tend à accaparer ces espaces aussi favorables à l'élevage. Il est évident que ces zones humides manquent de statut clair et de plan de gestion intégrée des ressources. Ainsi, face au non respect de droit d'usage en commun de ces milieux, il est sans doute que certains producteurs ruraux vont chercher à asseoir leur domination. Et, c'est à ce qu'on arrive aujourd'hui.

Au regard de ce qui précède, les éleveurs locaux et transhumants sont confrontés à divers problèmes, notamment, les difficultés liées à l'accessibilité aux ressources pastorales. Il s'agit entre autres des enclaves pastorales, des couloirs de passage des animaux, des fourrages, des certains points d'eau (mares, fleuves) et puits pastoraux...).

Schématiquement à titre explicatif, les éleveurs dans la zone des dallols sont basés avec leurs bétails sur les plateaux en dehors des éleveurs locaux pendant la saison des pluies au cours du mois de (juin, juillet, août, septembre). Ces éleveurs vont commencer à descendre vers octobre en longeant le long des champs des cultures jusqu'au fond des vallées sur les enclaves pastorales ou ce qu'on appelle le settinirdé avec l'épuisement de leurs premiers campements : les aires des pâturages fixés sur les plateaux ou roumirdés.

C'est aussi à cette période que débute les activités maraîchères. A ce moment, le passage des éleveurs transhumants est bloqué avec les clôtures des sites irrigués. C'est ce qui explique

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l'accroissement des tensions entre ces deux acteurs, à travers les difficultés d'accès aux ressources pastorales.

En conséquence, la mobilité des animaux n'est plus et ne sera plus possible, les éleveurs se trouveront déviés de leurs itinéraires. Entre Gaya et Tounouga l'extension des grands périmètres aménagés, des sites hors aménagements empiètent sur les espaces et justifie à jamais le départ de certains éleveurs vers les pays voisins (Nigéria, Bénin...).

Un représentant des éleveurs s'exprime en ces termes « C'est un phénomène réel, en saison sèche, les éleveurs ne peuvent pas s'installer dans le dallol et exploiter les ressources pastorales, depuis que les gens ont gouté à la laitue », pourtant un endroit où les ressources pastorales sont disponibles en permanence et de très bonne qualité. Le village de Dolé dans la commune de Tounouga illustre cette situation.

Dans ce contexte, les rapports sociaux entre ces deux acteurs se dégradent et entrainent une cohabitation conflictuelle souvent soldée par des affrontements violents. Les éleveurs locaux/agropasteurs et les éleveurs transhumants sont dans une impasse totale dans cette zone où ils sont prêts à répondre contre toutes autres formes de menaces à leur égard.

Au regard de cette situation, il est important de réfléchir sur les deux activités qui sont d'ailleurs complémentaires. Cela permettra d'éviter les conflits entre ces deux acteurs. A cet effet, il faut :

o Changer le système d'élevage : face à cette tendance au développement de l'irrigation sur la zone d'étude, on doit songer à l'intensification de l'élevage ;

o Développer les cultures fourragères : vu le déficit fourrager dans l'ensemble de la région de Dosso, l'initiation des cultures fourragères en irriguée s'avère être une des meilleures solutions ;

o Coupler et intensifier ces deux secteurs pour éviter les conflits entre les producteurs ruraux en particulier les maraîchers et les éleveurs ;

o Respecter les dates de libération des champs dûment arrêté par les autorités administratives et coutumières ;

o Clôturer les sites irrigués aux fin d'éviter les conflits ;

o Sécuriser les ressources pastorales ;

o Pour permettre une meilleure compréhension du code, il est impératif d'intensifier la sensibilisation en langue locale ;

o Renforcer la capacité des cadre techniques ;

o Doter les structures des commissions foncières des moyens matériels et financiers pour répondre aux attentes des producteurs ;

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o Résumer le code rural à fin de permettre sa bonne compréhension d'abord aux différents services techniques pour faciliter les sensibilisations aux acteurs ruraux.

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