CHAPITRE 3 : LE DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION SUR LES
ESPACES PASTORAUX
Dans ce chapitre, nous parlerons du développement de
l'irrigation sur les espaces pastoraux à travers la localisation des
espaces irrigués et du potentiel irrigable de la zone d'étude
avant de ressortir les différents modes d'accès aux
périmètres irrigués et la période du
démarrage des ces activités. Après avoir décrit le
système d'élevage, il sera aussi question d'identifier, les
avantages et les inconvénients liés au développement de
l'irrigation sur ces espaces, ainsi que les risques qu'il engendre et aussi
d'évoquer les difficultés relatives à l'application des
textes et en fin la discussion des résultats.
3.1 : Le potentiel irrigué dans les
vallées des dallols et du fleuve
La zone des dallols et du fleuve regorge d'importants
potentiels irrigables estimés à 30000 ha (Guéro, 2003)
pour les dallols et à 142000 ha pour la vallée du fleuve. De ces
potentiels, seulement 65005 ha sont mis en valeur en 2011. Ce
chiffre nous laisse croire que malgré l'extension des ces superficies en
irrigation surtout ces dernières années grâce à
l'appui des partenaires au développement rural, le potentiel irrigable
est très peu mis en valeur.
Depuis 2011, plusieurs partenaires s'intéressent (ONG,
Bailleurs des fonds, Etat et projets) à la mise en valeur de ces terres
irrigables.
En 2011, on dénombre 1646 ha mis en valeur par PUCI
dont 100,4 pour le compte du département de Dogondouchi et Tibiri et
1542 ha pour les deux autres départements du Sud de la zone
d'étude. En plus, le potentiel irrigable aménagé sous
tutelle ONAHA est estimé à 744,27 ha en 2012 et prévoit en
cas d'extension un potentiel disponible de 80.000 ha. Les extensions vont
concerner leurs anciens sites tous dans l'ancien département de Gaya
dont six (6) dans la zone de Dallol Maouri (Yélou, Sormo, Dioundiou,
Angoual Madé, Kizamou et Léguéré) et quatre autres
à vocation rizicole dans la zone du fleuve. IL s'agit de Gaya - Amont,
Tara, Sakondji et Kessa. Dans le département de Tibiri, il faut noter
aussi, le projet d'extensions des sites irrigués (DDA, 2013).
Malgré l'extension de ces dernières
années, les vallées du fleuve et des dallols le potentiel
irrigué n'atteigne pas 10% du potentiel irrigable. Du point de vue
extension des sites irrigués ou des parcelles des cultures de contre
saison dans la zone des dallols, il faut noter que les départements du
Sud sont plus concernés par ce phénomène. A titre
illustratif, rien que les chiffres précédemment cités en
2011 du projet PUCI sont assez satisfaisants. Il est aussi,
5 Communiqué du Gouverneur de la région
de Dosso, 2011
33
important de descendre jusqu'aux communes pour mieux
comprendre cette extension des superficies.
A cet effet, dans le département de Dogondoutchi, on
rencontre des chapelets d'extension des sites irrigués
clôturés de plus de trois (3) km dans la commune de Matankari sur
la latérite qui va à Birnin Lokoyo (13°48'17.3 et 4°
02'24.8) sur la route de Bagagi. L'irrigation dans les communes du Nord n'a pas
tellement une influence significative. Tout comme Koré Maï Roua,
ces communes n'ont pas été largement traversées par une
grande portion de ces vallées. Par contre, on remarque cet accroissement
entre Tibiri, Douméga et Guechemé avec comme principale
spéculation le moringa observé nulle part ailleurs sur le dallol
surtout au chef lieu du département. Et le chapelet de la canne à
sucre de la Fadama qui fait en termes d'extension une forme concave entre
Tibiri et Guéchemé.
Photo 1 : les champs de la canne à sucre et du moringa
(Enquête, 2013)
Quant aux départements du Sud, ce
phénomène d'extension est beaucoup plus poussé dans les
communes de Karakara, de Yélou où la production de la canne
à sucre est importante. Les travaux de Walter, 2004 et de Dambo, 2007
ont apporté des informations considérables sur la culture de la
canne à sucre dans ces communes. En fin, la commune de Dioudjou et de
Gaya où le développement de l'arboriculture a eu très peu
d'équivalent sur toute la zone.
Les grands périmètres irrigués
spécialisés en riziculture se situent sur la vallée du
fleuve entre les communes de Tounouga et celle de Gaya. Il est important de
préciser que la pratique des cultures maraîchères exige des
conditions à respecter : - il faut qu'il ait suffisamment d'eau au
niveau de l'exploitation et que cette eau soit de bonne qualité ; il
faut que le sol soit adapté à la production des légumes ;
il faut que les espèces que l'on veut produire soient
maraîchères et adaptées aux conditions climatiques et
édaphiques de la zone...
Carte 2 : le potentiel irrigué de la zone
d'étude
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3.1.1 : Les périodes du démarrage des
activités maraîchères
Dans l'ensemble, sur toutes les 19 communes, les
activités maraîchères sont débutées à
partir du mois d'octobre et elles ne prennent fin qu'avec l'arrivée des
pluies vers le mois de mai-juin.
Par contre, dans certaines communes du département de
Gaya, les maraîchers font douze mois sur douze (12/12) en cultures
irriguées. C'est l'exemple de la commune de Gaya, sur la vallée
du fleuve et Dioundiou sur le dallol fogha.
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