Conclusion
Cette étude a permis de repertorier les instruments de
musique en usage chez les Suundi, un sous groupe du groupe Kongo.
Classés suivant l'organologie établie par Sach et
Hornbostel372 en membranophones, idiophones, aérophones et
cordonophes, ces instruments ont été analysés selon les
spécificités qui caractérisent « l'instrumentarium
Suundi » qu'on peut étendre à tous les espaces culturels du
Congo.
Avant cette étude, des travaux de plusieurs auteurs (O.
Marc373, Musée royal374, J.N.
Maquet375, B. Söderberg376) sur les intruments de
musique du Congo ont existés. Si beaucoup d'instruments n'ont pas
malheureusement pas résisté à l'épreuve du temps,
d'autres ont vu leur intérêt social baisser. Utilisés dans
les zones rurales où les techniques de fabrication reposent encore sur
les matériaux tirés de la nature, les instruments de musique,
produisent encore des sons à des fins musicales.
Le problème pressent du besoin de communiquer à
distance, en l'absence d'une écriture autre que des idéogrammes
qui n'informent que de façon vague et donc peu satisfaisante et dans des
conditions particulières, avait donc conduit nos ancêtres à
se tourner vers la recherche d'une solution à partir d'un certain nombre
d'éléments pris dans leur environnement culturel
immédiat.
372 V. Hornbostel, E.M, et C. Sach, cités par J.N.
Maquet, Notes sur les instruments de musique congolais, Bruxelles,
Académie royale, 1956, p.72.
373 O. Marc, La musique dans la société
traditionnelle au Royaume Kongo (xvè-xix siècle),
Mémoire de Master1, « Sciences humaines et sociales »,
Grenoble, Université de Grénoble, 2011,
374 Musée royal de l'Afrique centrale, Note
analytique sur les collections ethnographiques du musée du Congo, tome 1
: fac.1 : les arts : la musique, Bruxelles, Tuverne-Belgique, 1902
375 J.N. Maquet, Notes sur les instruments de musique
congolais, Bruxelles, Académie royale, 1956
376 B. Söderberg, Les sur les instruments de musique
au Bas-Congo et dans les régions environnantes : étude
ethnographique, Stockholm, The ethnographique Museum of Sweden, 1959
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Ils se rendirent, ainsi, compte que l'usage particulier d'un
certain nombre d'instruments de musique (le mukonzi et le
ngoma) était la solution. C'est alors que, probablement au bout
de beaucoup de tâtonnements et d'échecs, ils parvinrent à
mettre au point un code sonore à partir des tam-tams qui jusque
là avaient servi seulement de supports synthétiques à
leurs danses.
Le code sonore qu'ils élaborèrent, certes, ne
leur permettait pas de tout communiquer par ce code, ils recevaient le gros de
messages émis. L'avénèment des moyens modernes de
communication comme l'écriture qui fixe la parole articulée et il
n'ya pas si longtemps le téléphone, l'avènement des moyens
modernes de communication donc allait tuer les tam-tams et le code sonore
disqualifiés comme moyens de communication à distance.
Elaboré à partir des instruments de musique,
supports de danse, de communication et de « langue », le code sonore
avait permis, audelà de ses limites, d'encoder certains types de
messages selon les normes convenues au moyen du principe SPEAKING
énoncé au début de la thèse. Les membres de la
communauté suundi, principaux acteurs, s'y conforment et
interagissent.
Dans les contrées où on en garde encore le
souvenir, ce mode de communication traditionnelle des Suundi n'a plus
aujourd'hui qu'un intérêt historique, mais qui vaut son pesant
d'or pour le chercheur. Puis qu'il aide à situer une
société par rapport à ce qui constitue un support
essentiel des relations entre ses membres. Avec ce code, les choses n'allaient
pas au-delà. Ce qui était déjà bien. C'est ici que
s'arrête cette si belle aventure de ce code sonore suundi et commence,
pour la postérité,
l'intérêt culturel des instruments de musique
qu'il convient de converser et de préserver pour garnir les
musées et les autres collections archéologiques377.
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377 Nous avons emprunté cette expression à
Monique de Cargouët et Lydwine Saulnier-Pernuit, « Les collections
archéologiques de sens », In Les nouvelles de
l'archéologie, 2009, n°117, pp.35-40.
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