2014
Mémoire
Clément Jeannin
LA3 AGE
1
Sommaire
Introduction 2
L'analyse de la population des cadres. 3
Aspect social de la population des cadres 3
Typologie des cadres 5
La persistance des inégalités entre les
hommes et les femmes chez les cadres 7
La Gestion des Ressources Humaines des cadres.
10
Recrutement et intégration 10
Évolution des cadres en entreprise 13
L'évaluation et la rémunération du
cadre 22
Cas Alpha : Méthodes de Gestion des
Ressources Humaines des cadres en situation réelle. 25
Présentation de l'environnement ALPHA 25
Recrutement intensif et intégration individuelle
26
La domination de la gestion des carrières
27
Mobilité, formation, des outils de la gestion de
carrières et conditions de travail 28
Conclusion 30
Bibliographie 31
2
Introduction
Ce mémoire, va traiter du sujet de « La gestion
des cadres en entreprise », sur le thème de la Gestion des
Ressources Humaines.
Tout d'abord, on pourrait considérer la Gestion des
Ressources Humaines comme une discipline des sciences sociales consistant
à créer et à mobiliser des savoirs variés utiles
aux acteurs et nécessaires pour appréhender, comprendre,
négocier et tenter de résoudre les problèmes liés
à la régulation du travail humain dans les organisations.
Cette discipline de la gestion, sera plus
particulièrement adaptée aux cadres dans ce mémoire. Un
cadre est une personne appartenant à la catégorie
supérieure des salariés. C'est également un membre de
l'encadrement ou du management d'une entreprise ou d'une administration. Cette
définition reste tout de même assez vague, car aujourd'hui, un
cadre n'a plus forcément un rôle d'encadrement et il
développe alors de multiples facettes désignant des concepts
différents selon le point de vue envisagé, que ce soit en termes
de statut, de représentation sociale, de rôle dans l'entreprise ou
de culture.
Dans ce mémoire sera utilisé le concept de
« cadre » au sens général, c'est-à-dire les
cadres manager ainsi que les cadres techniques, et la Gestion des Ressources
Humaines les concernant. Néanmoins cela se restreindra au domaine des
entreprises privées et non-publiques, ainsi que des entreprises
étant implantées sur le sol français, du fait de
l'importance de la notion juridique en Ressources Humaines, la Gestion des
Ressources Humaines à l'étranger se révèle
être encore plus complexe.
Suivant un schéma défini, la question suivante
sera posée : De quelle manière les entreprises
gèrent-elles les cadres, et quelles ont été les
évolutions de ces processus ?
Ce domaine étant vaste et complexe, s'adaptant selon
les différentes entreprises, une première réponse qui se
voudra la plus exhaustive possible sera donnée dans ce mémoire
qui se déroulera en trois principales parties. Tout d'abord, dans une
première partie sera exposée une analyse de la population des
cadres. Ensuite, dans une seconde partie seront développées les
méthodes et processus de la Gestion des Ressources Humaines des cadres
en entreprise. Enfin, une dernière partie traitera d'un cas réel,
qui fera référence aux méthodes de Gestion des Ressources
Humaines des cadres, mais dans une entreprise existante et clairement
définie.
3
L'analyse de la population des cadres.
La population des cadres est devenu aujourd'hui très
hétéroclite, en effet qu'y a-t-il de commun entre un grand patron
parisien sorti d'une Grande École, un ancien ouvrier devenu chef
d'atelier, un représentant de commerce, un ingénieur de recherche
de l'aérospatiale passé par le C.N.R.S. ? Chacun d'entre eux peut
prétendre au titre de cadre mais ils ont tous des
spécificités particulières. C'est ce qui fait
qu'aujourd'hui il est très ardu de définir la position de «
cadre » d'une manière générique, rarement l'existence
d'une catégorie sociale s'est davantage imposée sans que son
identité soit clairement établie.
Aspect social de la population des cadres
Depuis la crise de 1936, l'histoire des cadres est
mêlée à celle des luttes sociales et politiques qui
accompagnent la reconversion de la bourgeoisie traditionnelle. Néanmoins
le regroupement des cadres n'est pas le résultat d'une fatalité
économique ou d'un simple hasard. Il a réclamé la mise en
oeuvre de multiples moyens sociaux de mobilisation, d'identification et de
classement. C'est alors au terme d'un immense travail collectif que le groupe
s'est incarné et a fini par faire reconnaître son existence dans
notre société.
Le statut de cadre, spécifique à la France, a
émergé durant la période d'entre-deux-guerres et
reflétait alors l'importance de l'État dans l'économie, du
fait de sa dualité entre le secteur public et le secteur privé.
Puis cette catégorie s'est élargie de manière progressive
jusqu'à ce qu'elle soit clairement installée dans le paysage
social français.
Normalement, et selon même l'origine de ce mot, un cadre
devrait « encadrer » or ce n'est que rarement le cas de nos jours, on
peut alors considérer quelqu'un comme cadre à partir d'un certain
niveau de revenu, d'un certain poste à responsabilité, ou encore
dans sa qualité d'expert dans son travail (par exemple un
ingénieur).
Il est intéressant de constater que selon plusieurs
études menées dans les années 2000, la répartition
régionale de l'habitat des cadres répond plus
particulièrement aux contours d'une France urbaine plutôt
qu'industrielle. Les cadres sont donc nettement « plus urbains » que
les autres. Du fait également de leur revenu nettement supérieur
aux autres salariés, les cadres sont plus souvent propriétaires
de leur logement principal : 36 % sont dans ce cas, contre 30 % pour le reste
des salariés. Ils ont d'ailleurs probablement été moins
affectés par le ralentissement de l'économie suite à la
crise financière de 2007 dont les effets se font encore sentir.
Bien entendu, ce constat d'une implantation « massive
» des cadres dans les grandes villes, et à Paris en particulier,
tient dans la structure économique du pays et la répartition du
marché de l'emploi. Les sièges sociaux, et donc les postes
qualifiés à pourvoir, sont principalement implantés
à Paris et dans les très grandes villes. La concentration
territoriale des fonctions de décisions administratives et
économiques est probablement l'élément explicatif
déterminant
4
de la localisation géographique du groupe (59 % des
cadres résidaient dans des agglomérations comptant plus de 100
000 habitants, contre 37 % du reste des actifs en 2000).
Suite à ces chiffres, il est alors possible de se
demander si les cadres habitant dans de petites ou moyennes
agglomérations ne sont pas distincts des autres cadres au sein de ce
groupe. De même, le fait qu'ils habitent majoritairement dans les villes
implique sans doute quelques attitudes davantage orientées vers les
loisirs et la fréquentation des équipements collectifs
disponibles.
Premier élément significatif : la
fréquentation de lieux culturels par les cadres. Les données
concernant leur assiduité au cinéma, ou à une
bibliothèque, comme leur participation à une association
culturelle ou de loisirs attestent d'une prédilection
particulière, comparée au reste de la population active.
Les cadres sont aussi plus engagés, en termes
associatifs, non pas seulement en ce qui concerne les associations culturelles,
mais aussi pour ce qui a trait aux associations sportives. Il serait possible
d'interpréter ces fréquentations comme le signe d'une attention
particulière des cadres pour une vie plus saine.
Source : APEC, Les cadres et le sport, Juillet 2011
La fréquence de réception d'amis ou de relations
au domicile témoigne aussi de cette sociabilité plus dense. Cela
peut également tenir de la volonté de maintenir autour de soi un
réseau, à la fois professionnel et amical, ce qui est plus
déterminant pour l'appartenance au groupe que dans d'autres
catégories de la population. En effet, les cadres développent
relativement plus leurs contacts professionnels que les autres
catégories. Mais cela peut aussi être lié à des
moyens économiques plus importants, permettant des dépenses et
des loisirs plus fréquents.
Deux autres éléments, qui sont liés,
caractérisent les cadres : ils se déclarent plus souvent «
sans religion » et ils n'adhèrent relativement plus à un
syndicat. L'absence de croyance religieuse touche, dans les
déclarations, 30 % des cadres (en 2000). Quant au taux de
syndicalisation, il est plus fort chez les cadres (13 %, contre 9,4 % en 2008)
; mais il est vrai
5
qu'on observe, dans ce groupe, une surreprésentation
des diplômés et des hommes, caractéristiques qui se
traduisent par un « investissement syndical » plus marqué mais
cela n'en fait pas les plus militants, au contraire. Par ailleurs les cadres
qui font partie du secteur public sont relativement plus syndiqués que
les cadres du secteur privé.
Pour conclure, si les cadres présentent quelques
particularités communes comme le reste des autres groupes, ils se
différencient tout de même fortement entre eux, comparé aux
autres salariés. Cette diversité est liée pour beaucoup
à la différence d'âge, de secteur d'activité, de
niveau culturel, et de niveau de revenus.
Afin d'aller plus loin et de résumer au mieux les
différentes caractéristiques du groupe des cadres, il est
important de tenter de réaliser une typologie des cadres de façon
objective.
Typologie des cadres
En plus des différentes caractéristiques
sociales qui ont pu être exposées précédemment, un
autre facteur est synonyme de différenciation dans le groupe des cadres,
celui de l'activité professionnelle qui est différente, tout en
sachant que globalement les cadres se différencient entre eux par
rapport au niveau d'étude et au niveau de revenu, mais aussi par rapport
aux autres groupes.
On pourrait diviser les cadres en différents types.
Mais tout d'abord, on peut être cadre, en France, sans avoir
obligatoirement à encadrer une équipe. C'est avant tout un
statut, une représentation sociale spécifique et c'est surtout
adhérer à des régimes particuliers comme celui de
l'assurance vieillesse. Avec ce statut, le « cadre » occupe une place
au sein de la société qui lui confère un rôle qui
n'est pas sans effet sur le comportement ou son mode de vie. Ainsi,
malgré son nom, le cadre ne dirige pas forcément une
équipe ou des collaborateurs.
Seulement 43 % gèrent une équipe, une
quantité qui est en nette diminution depuis 20 ans (- 15 %). Un nombre
croissant n'exerce plus ce qui correspondait à leur statut,
c'est-à-dire la responsabilité, l'autonomie et l'esprit
d'initiative. De plus en plus de cadres sont des simples exécutants.
Mais ils peuvent aussi occuper des fonctions opérationnelles de haut
niveau. On peut distinguer deux types de cadres:
? Le « manager » qui
dirige, encadre, organise et structure une équipe. Il est chargé
de définir des objectifs directs et de déterminer les
orientations pour l'organisation, de gérer des hommes, leur
rémunération et leur formation. Il peut aussi être
impliqué dans la prise de décisions en amont et gérer
lui-même des orientations de l'entreprise. Les dirigeants
représentent 1 % de l'ensemble des cadres et les autres managers 5 %.
? Le spécialiste ou expert
(13 %), celui qui a la connaissance ou l'expérience et
qui est reconnu comme tel. Ces salariés sont des spécialistes
dans leur domaine professionnel, soit en middle management, soit au niveau de
la direction générale. C'est le cas des contrôleurs de
gestion, de responsables administratifs, marketing..., et aussi de commerciaux
sans qu'il y ait de notion de management d'équipe. Ce statut cadre
s'obtient par l'acquisition d'un niveau de formation élevé, par
la reconnaissance
6
technique ou par l'ancienneté. Cela peut aussi être
simplement un poste de cadre identifié comme tel par l'entreprise.
En France près d'un salarié sur cinq est cadre,
il y avait 3,5 millions cadres en 2008 (dont 34 % de femmes), soit 15,6% de la
population active avec une situation enviable en ce qui concerne le
chômage. En effet seulement 3,8 % des cadres étaient au
chômage en 2009 contre 9,1 % pour l'ensemble de la population active. Les
cadres sont également mieux payés : un cadre à temps
complet gagne en moyenne 2,7 fois plus qu'un ouvrier ou un employé.
Mais la contrepartie est que plus d'un quart des cadres
estiment avoir une quantité excessive de travail, et la moitié
estiment trop travailler sous pression. Ils travaillent aussi plus que les
autres. Selon l'Insee, ils travaillent en moyenne un peu plus que 41 heures par
semaine. De plus la part variable du salaire, conditionnée aux
résultats de l'entreprise, ne cesse de prendre de l'importance.
Le statut de cadre n'est plus aujourd'hui celui d'une
élite comme cela pouvait être le cas il y a une trentaine
d'années. Leur nombre a considérablement augmenté (en 20
ans les effectifs « cadres » ont augmenté de 62 % selon
l'APEC, Association pour l'Emploi des Cadres), car face au besoin important de
salariés qualifiés, notamment dans le tertiaire, de plus en plus
de jeunes en choisi la voie de l'enseignement supérieur.
En 2010, s'épanouir dans le travail constitue pour 82 %
des cadres le premier critère d'une carrière réussie. Sept
cadres sur dix se disent tout à fait heureux dans leur travail,
attendant beaucoup des relations sociales dans leur entreprise. Vient ensuite
le fait de maintenir un équilibre entre la vie privée et la vie
professionnelle (69 %), ainsi que le sentiment de créer, d'être
à l'initiative de quelque chose ou de participer à un projet
important (51 %). Ils sont moins sensibles à la
rémunération (18 %) à la reconnaissance par la
hiérarchie et les collaborateurs (17 %) ainsi qu'à l'autonomie et
aux responsabilités.
Néanmoins, 20 % environ sont mécontents de leurs
conditions de travail actuelles et de leurs perspectives. Ils font part d'une
grande difficulté quant à la conciliation entre leur vie
privée et leur vie professionnelle.
Il est alors possible de considérer ces deux types de
cadres comme des types principaux auxquelles s'ajouteront des sous-types
permettant de mieux préciser la typologie des cadres, qui regroupent des
individus aux caractéristiques sociodémographiques assez proches
:
I Les cadres « supérieurs
»
I Les jeunes cadres entrants
I Les cadres « provinciaux
»
I Les cadres moyens du secteur
public
I Les cadres « mûrs
»
Il est alors possible de remarquer que plusieurs facteurs
opposent alors ces cadres, tout d'abord le facteur « temps », qui
différenciera les jeunes cadres et les cadres mûrs. Ensuite vient
un second facteur qui est celui du marché du travail, auquel s'opposent
les cadres du secteur public et les autres, enfin un dernier facteur
d'opposition est le lieu d'habitation qui va distinguer les cadres provinciaux
des autres cadres.
7
Tout d'abord, les cadres supérieurs. Il est possible de
considérer les cadres supérieurs comme le type « habituel
» de cadres, ceux-ci se caractérisent tout d'abord par leur haut
revenu et sont dans une classe d'âge intermédiaire. C'est
globalement la représentation générale du groupe des
cadres, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public.
Enfin, ils se différencient par rapport à leurs habitudes
culturelles et leurs participations aux loisirs. Leur propension à
effectuer des loisirs est plus élevée que par rapport aux autres
types.
Ensuite, les cadres « jeunes entrants » sont des
cadres, jeunes, fraichement sortis de leurs études supérieures et
qui ont intégré récemment le monde du travail. Ceux-ci
sont alors plutôt mobiles, et n'ont pas encore acquis un statut de cadre
habituel et bien installé.
Contrairement aux cadres « supérieurs »,
ceux-ci n'ont pas de revenus très élevés, en partie
dû à leur manque d'expérience. Mais il convient de rajouter
que tous les cadres, à un moment ou un autre, sont passés par une
phase durant laquelle ils n'étaient pas très aisés. Une
partie d'entre eux verra sa carrière s'étoffer et ainsi
progresser, mais ce n'est pas le cas de tous. Les jeunes cadres sont
également très peu syndiqués.
Concernant les cadres « provinciaux », qui sont des
cadres moyens et de condition plutôt modeste, ils ne correspondent pas
à l'archétype du cadre habituel, en d'autres termes, du cadre
« supérieur ».
Ainsi, ces cadres « provinciaux »,
bénéficiant d'un revenu plus modeste que les cadres «
supérieurs » et résidant globalement en province,
relèvent des professions dites intermédiaires. Néanmoins,
ils ne se distinguent guère, tant au niveau positif que négatif,
du reste du groupe des cadres concernant leur sociabilité.
Les cadres moyens du secteur public sont, quant à eux,
des cadres exerçant des professions intermédiaires dans le
secteur public. Ceux-ci ne se différencient pas réellement des
autres cadres concernant leurs caractéristiques, mis à part les
deux évoquées ci-dessus. On peut alors les considérer
comme des « cadres dans la moyenne ».
Enfin, les cadres « mûrs » sont des cadres en
fin de carrière qui se caractérisent notamment par leur
âge, nettement supérieur à la moyenne. Ceux-ci
bénéficient alors d'un revenu conséquent, valorisant leurs
compétences ainsi que leurs importantes expériences
professionnelles. Les cadres « mûrs » se singularisent
également par leurs activités socioculturelles ainsi que leurs
loisirs. Mais également par leur présence dans les syndicats. En
effet, à l'instar des jeunes cadres, les cadres « mûrs »
sont alors plutôt syndiqués et bénéficient d'un
réseau relationnel relativement important.
Pour conclure, après l'évocation de ces nombreux
types de cadres, il est difficile de les considérer comme un groupe
totalement homogène. Chaque cadre a ses différences, que ce soit
d'une manière sociodémographique ou d'une manière
professionnelle. Mais on pourrait considérer qu'un certain nombre de ces
cadres se rassemblent alors, si ce n'est sur leur appartenance au groupe, par
une manière de penser commune.
La persistance des inégalités entre les hommes et
les femmes chez les cadres
Depuis de longues années, et même historiquement,
les inégalités entre hommes et femmes
8
sont présentes. Mais récemment, grâce au
mouvement d'égalisation entre les hommes et les femmes, dû aux
mouvements féministes des années 1960 dans les
sociétés occidentales, ces inégalités ont eu
tendance à régresser. Néanmoins, celle-ci persistent dans
certains domaines, notamment au niveau professionnel.
Aujourd'hui, la progression du nombre de femmes occupant un
statut de cadre est constante. Il y a vingt ans, elles représentaient 23
% des cadres, contre 34 % aujourd'hui. Les inégalités ont
également quasiment disparu quant au premier emploi, la moitié
des jeunes diplômés d'études supérieures trouvant un
premier emploi sous le statut de cadre sont des femmes.
Néanmoins, en globalité les hommes et les femmes
cadres ne présentent pas les mêmes caractéristiques, en
effet ceux-ci n'occupent pas les mêmes emplois et ne travaillent pas dans
les mêmes entreprises (par exemple : les hommes sont plus présents
dans le domaine de l'informatique et de la production industrielle, et les
femmes dans les Ressources Humaines et la gestion, administration, finance). Au
sein même d'une fonction, une distinction peut également
apparaître. L'une des principales causes est la filière de
formation, dont la répartition sexuée a des effets important sur
le début de carrière et sera à l'origine de cette
distinction qui s'opère en fonction du poste occupé.
La seconde différence entre les hommes et les femmes,
certainement la plus importante, est celle de la responsabilité. En
effet, même s'ils n'occupent pas globalement les mêmes fonctions
dans une entreprise, leur niveau de responsabilité en est
également très différent : 23 % des hommes cadres occupent
un poste à « haute responsabilité » contre seulement 11
% des femmes cadres. Notamment dans l'animation d'une équipe. Selon une
étude de l'APEC en 2010, la différence se fait principalement
vers l'âge de 40 ans, où les hommes ont des responsabilités
qui s'accroissent jusqu'à 50 ans, alors qu'elle stagne chez les
femmes.
On pourrait considérer qu'une des raisons de cette
différence en termes de responsabilité, est due au parcours
professionnel. En effet généralement le parcours professionnel
d'une femme
9
subit une interruption et plus de temps partiel que chez les
hommes, du fait de la maternité. Malgré l'existence du
congé de paternité, ce sont généralement les femmes
qui prennent ce congé et ainsi subissent une coupure dans leur
carrière, ce qui peut leur porter préjudice par rapport à
celle-ci par la suite. Ainsi, cette coupure et / ou le temps partiel, constitue
un handicap pour les femmes cadres au niveau de la prise de
responsabilité, ainsi que sur les augmentations de salaire.
En effet, l'une des conséquences de cet écart de
responsabilité est l'écart de la rémunération entre
les hommes et les femmes cadres. C'est également dû au fait que
les hommes et femmes cadres n'occupent globalement pas les mêmes
fonctions, mais ces écarts restent tout de même visibles quant
à l'occupation de postes similaires.
Une approche par l'âge démontre que c'est
notamment à partir de 40 ans que l'écart de
rémunération croit entre les hommes et les femmes. Avant 35 ans,
les postes qu'occupent les femmes cadres sont proches de ceux des hommes, mais
lorsque le plafond des 40 ans est atteint, le développement des
inégalités croit au niveau exponentiel. La différence de
niveau de responsabilité et d'évolution de carrière influe
largement sur la rémunération des femmes. Et cela joue
également sur la satisfaction des femmes dans l'entreprise.
Une autre conséquence qui découle de ces
inégalités en termes de responsabilité, est la
carrière, qui ne correspond généralement pas aux attentes
des femmes cadres. En effet, il a été démontré que
les hommes et femmes cadres avaient des aspirations proches en termes de
carrières, mais que les femmes étaient moins satisfaites que les
hommes quant à leur évolution. Mais l'écart de
satisfaction reste faible comparé à l'écart de
responsabilité. En effet, 63 % des hommes cadres se déclarent
satisfaits ou très satisfaits de leur situation professionnelle contre
58 % des femmes. Mais ce taux de satisfaction chute avec l'âge, comme
pour le niveau de responsabilité stagnant des femmes après 40
ans. Mais même si le taux de satisfaction des femmes est constamment
inférieur à celui des hommes, l'écart reste réduit
et les taux restent proches, 5 points au maximum (selon l'APEC en 2010).
Ainsi, afin de réduire ces écarts entre hommes
cadres et femmes cadres, c'est-à-dire la discrimination qui influe sur
la carrière ainsi que le niveau de rémunération il
faudrait réduire les inégalités identifiées
précédemment. Il s'agirait notamment de renforcer la place des
femmes dans les promotions, et de fait les postes à
responsabilité et ainsi renforcer leurs opportunités de
carrière dans cet objectif d'égalité de traitement.
Pour conclure, les inégalités entre hommes et
femmes cadres persistent dans le monde du travail, même si elles sont
moins dans ce groupe social que dans les autres. Une prise de conscience a
également été faite par l'État français, qui
a mis en place certaines lois votées par le Parlement, notamment les
quotas de femmes dans les conseils d'administration de certaines entreprises de
taille relativement importante. De ce fait, ces multiples avancées qui
ont pu être perçues ces dernières années
présagent encore une réduction de la discrimination du genre dans
les entreprises.
10
La Gestion des Ressources Humaines des cadres.
De nombreuses pratiques de la gestion des ressources humaines
des cadres sont mises en place dans les entreprises, et ce en fonction de la
taille de l'entreprise, du secteur d'activité, de la moyenne
d'âge, de la culture d'entreprise et de beaucoup d'autres facteurs.
Cette partie recensera l'ensemble des processus de la gestion
des cadres par les ressources humaines le plus habituellement utilisé.
Elle développera donc les grands axes de la gestion des ressources
humaines, tel que le recrutement et l'intégration, l'évolution
des cadres dans l'entreprise, ainsi que l'évaluation, la
rémunération et la gestion des départs.
Recrutement et intégration Un recrutement
spécifique
Tout d'abord, le recrutement. Le recrutement est le premier
point clé dans la gestion des cadres, il fait une importante
différence dans la compétitivité des hommes et permet de
donner un avantage aux entreprises qui s'en préoccupent. En effet, le
recrutement nécessite un investissement important de l'entreprise, et de
mauvais recrutement peuvent être à l'origine de coûts qui ne
devraient pas être supportés par l'entreprise.
Le but de tout recrutement, et notamment de celui des cadres,
est de pouvoir sélectionner et embaucher la personne qui correspond le
mieux au profil recherché (déterminé en fonction du
poste), et non pas la personne la plus qualifiée. En effet, lorsqu'une
entreprise mise son recrutement sur la sélection des « meilleurs
», elle s'ouvre face à un risque de démotivation (car le
cadre trop qualifié pour la tâche aura tendance à s'ennuyer
et ne sera plus motivé par son travail et l'enjeu de ses missions) et de
turnover (il sera plus facile pour les entreprises concurrentes de
débaucher un cadre en lui proposant une offre qui correspond mieux
à ses capacités et un revenu plus important).
11
Bien entendu, le recrutement du cadre en question,
dépendra également de la durée de son contrat, c'est ainsi
que l'on a vu se développer des CDD et de l'intérim chez les
cadres (même si cela reste plutôt rare), cela peut s'expliquer par
le fait que certaines entreprises n'ont pas les ressources nécessaires
pour coopérer avec les cadres sur du long terme, ils
privilégieront donc sur le court ou le moyen terme. C'est pour cela que
dans les entreprises qui n'ont pas de postes permanents à offrir
(demande spécifique passagère, qui est un cas de recours au CDD
prévu par la loi), ou bien dont les propositions ne sont pas aussi
intéressantes que le voudraient les cadres (peu de possibilité
d'évolution interne), ces systèmes sont souvent
utilisés.
Noyau dur
« Core competencies »
Contractuels
Précaires
« Ressources d'ajustement »
L'organisation en trèfle
C. Handy, The Age of Unreason
Prenant en compte ces différents éléments
de recrutement des cadres, les moyens de recruter
de nouveaux collaborateurs se sont donc diversifiés
depuis quelques années. La communication est devenue un point
essentiel dans le recrutement, savoir s'adresser aux bonnes personnes avec les
bons moyens permet de réduire les coûts relatifs à ce
dernier. Malgré la concurrence forte sur le marché du travail de
nos jours, certains profils restent très convoités et il est
essentiel de pouvoir y accéder avant les entreprises concurrentes.
Selon l'enquête trimestrielle sur les intentions de
recrutements des cadres, réalisée par l'Association pour l'emploi
des cadres (APEC), un léger frémissement interviendrait au
troisième trimestre. 49% des entreprises interrogées songeraient
à recruter au moins un cadre au cours de ces trois mois, soit un niveau,
certes faible, mais supérieur de trois points à ce qu'il
12
était au même moment en 2012. Selon les secteurs,
la situation du marché de l'emploi des cadres s'avère très
contrastée.
C'est pour cela que les entreprises se sont efforcées
de détailler les profils recherchés dans leur communication, afin
que les potentiels candidats puissent réellement cerner l'enjeu de
l'offre, et cela a permis également aux entreprises de mieux identifier,
juger les cibles et d'apprécier la pertinence de leur candidature. Mais
la communication recrutement passe par beaucoup d'outils, que ce soit tout
d'abord la notoriété de l'entreprise en question, ou l'image
qu'elle fait transparaître, mais aussi par un investissement et une
approche des futurs cadres en amont.
Effectivement, il est aujourd'hui possible d'observer la forte
présence des entreprises dans des forums de recrutement, des forums des
métiers, ou encore en partenariat avec des écoles. Ceux-ci ont
investi à la source en soutenant des activités étudiantes,
en proposant diverses offres de stage, ou même en finançant des
recherches ou du matériel.
Par exemple l'école EMLYON qui a pour finalité
de former des entrepreneurs, et propose de nombreux moyens auxquels les
entreprises peuvent accéder dans une optique de partenariat. Comme par
exemple les entreprises et groupes ADECCO, ADIDAS, AIR LIQUIDE, CARREFOUR,
CASINO, CHANNEL, ORACLE, SEB, etc, cumulant ainsi plus de 200 partenaires
professionnels.
De nos jours, avec la croissance qu'ont connus les nouvelles
technologies, une nouvelle forme de recrutement s'est vue mise en avant :
l'e-recrutement. Il est devenu chose courante de voir des offres d'emploi sur
le site d'une entreprise, ou bien sur des sites spécialisés,
l'approche directe avec les potentiels candidats a donc évoluée,
et ce au-delà des cabinets de recrutement et des chasseurs de
tête. Néanmoins ces derniers moyens restent tout de même
très efficaces et couramment utilisés dans le domaine du
recrutement des cadres, même s'ils représentent un coût plus
élevé.
L'intégration
Mais un bon recrutement en soi ne fait pas tout, il va de pair
avec l'intégration du cadre en question. Et ce dans le but de
fidéliser le cadre afin d'investir à long terme. Bien sûr,
dans les cas où les entreprises recherchent des cadres pour des missions
à court terme, l'intégration est facilement
délaissée, estimant que ce coût supplémentaire n'en
vaut pas la peine.
Il existe divers moyens d'intégration pour les cadres,
allant de moyens collectifs aux individuels. Mais chaque entreprise n'adopte
pas les mêmes, même si les plus couramment utilisés restent
les colloques et autres séminaires entre membres d'un même service
ou d'un même groupe de travail, ou encore le tutorat permettant au nouvel
entrant dans la société d'être pris en charge et suivi par
une personne d'expérience.
C'est donc à chaque entreprise qu'il appartient de
faire ses choix, en adaptant ses techniques en fonction de nombreux facteurs
(type de personne recherchée, court ou long terme, etc), mais notamment
en fonction des possibilités d'évolutions, de la stratégie
adoptée par
13
l'entreprise, des caractéristiques du marché du
travail, de sa culture d'entreprise, du type de management de ses dirigeants et
de son histoire.
Évolution des cadres en entreprise
La gestion de carrière des cadres
Depuis une dizaine d'année, il est devenu très
difficile pour une entreprise d'embaucher un jeune cadre sur le long terme,
sans lui permettre d'évoluer. En effet, c'est devenu une des
caractéristiques principale des cadres, notamment chez les jeunes, ainsi
qu'une source de motivation.
Cette évolution va passer par trois principaux facteurs
:
y' La diversification des possibilités
d'évolution
y' Le renouvellement des compétences
y' L'émergence des nouvelles aspirations des cadres
Avant tout, il est important de préciser qu'aujourd'hui
un cadre n'a pas obligatoirement des missions d'encadrement, il existe des
cadres techniques (par exemple ingénieur d'affaires) qui n'ont pas de
capacités de management.
Aujourd'hui, la gestion des carrières des cadres est de
plus en plus individualisée, elle se fait en accord entre les attentes
des cadres concernés et les objectifs des entreprises. Cette
démarche a l'avantage d'introduire un excédent de
flexibilité au sein de l'entreprise. En effet, la carrière est
relative avant tout aux attentes de l'individu au niveau de son parcours
professionnel.
Selon Jean-Marc Peretti dans son ouvrage Ressources
Humaines, la carrière pourrait se définir ainsi « Une
carrière est une succession d'affectations à des postes de
travail et la gestion d'une carrière inclut un suivi dans le
passé, le présent et l'avenir des affectations d'un
salarié au sein des structures de l'entreprise ».
C'est pourquoi il est essentiel pour la Gestion des Ressources
Humaine de revoir régulièrement les postes, ainsi que leurs
évolutions en fonction des personnes concernée.
En se référant à E. Schein, qui a
développé la théorie des « ancres de carrière
», il a été possible d'observer les souhaits des individus
en fonction de leurs compétences, de leurs motivations et de leurs
valeurs :
y' Le développement des compétences techniques y'
Le développement des compétences managériales y' Le
désir de stabilité et de sécurité y' Le
désir de créer
y' Le désir d'autonomie et d'indépendance.
Ces cinq « ancres de carrière » permettent
alors aux gestionnaires des compétences de faire face à la
diversité des besoins et des attentes des salariés, en fonction
de leur poste, de leur
14
âge, etc. Car en répondant à ces attentes,
les entreprises pourront développer un sentiment de satisfaction
personnelle des cadres.
Ainsi, de nombreux outils de Gestion des carrières ont
été développés au fil du temps, afin de
répondre aux besoins d'évolutions, d'employabilité des
cadres, tout en y associant les besoins de l'entreprise.
Ces outils se définissent en trois parties, selon leur
objectif :
y' Centré sur les besoin de
l'entreprise
y' Centré sur l'alternance entre projet
individuels / projets de l'entreprise y' Centré sur les
attentes individuelles
Tout d'abord, les outils centrés sur les besoins de
l'entreprise. Leur priorité est d'identifier les compétences
à développer et d'encourager certains parcours afin
d'améliorer la productivité et l'efficience des cadres en vue de
faire progresser la rentabilité de l'entreprise.
Cela peut se traduire par des plans de remplacement, qui ont
pour objectif de pouvoir réagir en cas d'imprévu et d'absence
d'un cadre ayant un poste stratégique. Mais aussi par la carte des
emplois, répertoire des métiers, référentiel des
compétences. Ce second outil va permettre à l'entreprise
d'anticiper les informations qu'elle devrait faire parvenir aux individus afin
de les encourager dans leurs démarches lorsque celles-ci concerneront
les démarches qu'elle recherche. Mais aussi à accentuer les
réalités qui s'affirment en termes de compétences qui
deviendront essentielles pour les cadres dans un futur proche, et dont
l'entreprise pourra avoir besoin.
Enfin, cet outil, qui est à la disposition des cadres,
peut leur permettre de préciser leurs projets professionnels tout en
s'accordant sur ce qui sera réellement utile à l'entreprise.
Ainsi que d'autres outils tels que les parcours repères ou encore la
charte de mobilité.
Ensuite, les outils centrés sur l'alternance entre
projets individuels des cadres et besoins de l'entreprise. La priorité
de ces outils est de veiller à ce que ces deux termes s'accordent, et de
définir un parcours commun entre eux. Dans ce cas-ci on retrouve des
outils tels que le comité de carrière, les entretiens annuels et
les entretiens de carrière, ainsi que les contrats de
développement et les bourses d'emploi.
Les comités de carrières sont des structures qui
analysent l'évolution future des cadres, il agit de pair avec les
entretiens annuels avec la hiérarchie et les entretiens de
carrière. Ces deux formes d'entretien permettent de pouvoir
préciser les attentes des cadres en termes d'évolution de
carrière et ainsi d'apprécier la corrélation entre ceux-ci
et les besoins de l'entreprise. Mais également de pouvoir évaluer
les compétences et les objectifs remplis (ou non) des cadres
concernés, et ainsi de savoir sur quel point il est nécessaire
qu'il s'adapte.
Enfin, les outils centrés sur les besoins individuels
visent à permettre aux cadres de mieux se connaitre, et de fait, de
faciliter la réalisation de certains de leurs projets. Cela va passer
par la mise en place de bilans individuels et de procédures
d'évaluations, mais aussi par de la formation, du parrainage, etc.
15
Ces bilans de compétences, mis en place sur la base du
volontariat, permettent à l'entreprise (ou un prestataire externe
spécialisé) de pouvoir apprécier directement les
compétences et la carrière du cadre en question, et donc de
pouvoir l'orienter dans la direction qui lui conviendrait le mieux tout en
prenant en compte ses attentes.
C'est dans la mise en place de tous ces outils que la fonction
des Ressources Humaines est importante, ce sont eux qui proposent les outils,
qui les mettent en place, sensibilisent les cadres à la gestion de leur
carrière, afin que ces même cadres, deviennent acteur de leur
carrière et du développement de leurs compétences. La
hiérarchie quant à elle, va généralement s'occuper
de mettre en oeuvre ces outils (les entretiens d'évaluation par
exemple), et la direction générale prendra les décisions
en validant les orientations stratégiques à opérer en
fonction de tous ces éléments qu'ils auront pu analyser.
Le rôle des Ressources Humaines est donc essentiel dans
cette Gestion des carrières et des compétences, car ils
facilitent et organisent les promotions, mais aussi dans la sensibilisation de
la hiérarchie de certains enjeux en termes de formation et
d'évolution.
La gestion des hauts potentiels
Après avoir vu comment s'opérait la gestion des
carrières dans les entreprises, un point synonyme va être
abordé. Il s'agit de la gestion du potentiel.
La gestion du potentiel est une gestion des cadres à
haut potentiels, qui ont des capacités d'évolutions plus rapide
que les autres cadres et qui peuvent rapidement arriver à des fonctions
de dirigeant. Mais ces pratiques ne sont pas encore
généralisées, en effet, le terme
16
de « haut potentiel » étant
déjà plutôt subjectif à la base, et les cadres
à haut potentiel étant rares, peu d'entreprises mettent en place
des politiques de gestion spécialisées pour ces derniers.
Néanmoins, la détection des hauts potentiels
dans les grosses entreprises reste un acte stratégique important,
même s'il est discriminant. En effet, l'intérêt d'avoir une
gestion spécifique pour cet élite, permet de faire ressortir les
talents, et ainsi de leurs faire bénéficier de promotions
très rapide, et de parcours prédestinés jusqu'à
atteindre le haut de la hiérarchie. Mais ces lourds programmes de
formations ainsi que ces changements de postes fréquents les
amènent à se marginaliser par rapport à leurs
collaborateurs, ainsi que de provoquer un burnout chez certains.
Nonobstant ce risque, un second risque se voit
apparaître dans ce cas-là, il s'agit du sentiment de
discrimination des autres cadres. Certains vivent mal le fait que des cadres
deviennent leur responsable hiérarchique après avoir
été sous leur contrôle peut avant. Ces avantages
portés à une élite au sein de l'entreprise mènent
donc à de potentiels conflits, qui ne seront pas à l'avantage de
l'entreprise et des ressources humaines qui devront mettre en place des outils
de gestion des conflits.
Mais ces autres cadres bénéficieront tout de
même d'un intérêt de la part de l'entreprise, qui
améliorera leurs compétences et prendra en compte leurs parcours
individuels.
Les différentes formes de mobilité
Une autre forme de la gestion des parcours individuels est la
mobilité. Aujourd'hui, après de nombreuses études qui ont
permis de relativiser le lien entre mobilité et motivation, un concept a
pu être confirmé : celui que l'absence de changement de poste
n'est pas forcément un problème.
L'importance de la mobilité en entreprise est
née de son rôle dans la progression des capacités des
cadres, cela leur permet d'élargir leur panel de compétences. En
effet, le fait de côtoyer une équipe différente et de
changer d'habitude de travail leur permet de sortir de leur routine et
d'apprendre, même si cela remet en cause leur capacité de
s'adapter à un nouvel environnement de travail. Cela permet
également d'élargir le champ des compétences
professionnelles que peuvent posséder les cadres, et ainsi
d'éviter les cloisonnements dans un seul et unique domaine. Un autre
intérêt de la mobilité est de développer l'esprit
d'entreprise chez un cadre, d'amener le cadre à effectuer des missions
allant dans un sens commun à l'esprit de l'entreprise.
Il existe différentes formes de mobilité, mais
cinq types sont principalement présents. Tout d'abord, la
mobilité verticale. Ce type de mobilité consiste à faire
progresser (ou régresser...) un cadre par rapport à son statut
hiérarchique actuel.
La seconde forme de mobilité est la mobilité
horizontale. Il s'agit d'un type de mobilité utilisé
principalement dans l'objectif d'élargir le portefeuille de
compétences d'un individu. Elle peut se caractériser de
différentes formes, par exemple la mobilité d'environnement, qui
consiste
17
à changer uniquement l'environnement du cadre
concernant, mais que celui-ci exerce toujours le même métier.
Selon les objectifs de la mobilité horizontale, celle-ci peut être
plus ou moins large.
Ensuite, vient la mobilité de reconversion. Elle a pour
caractéristique d'être à l'origine d'un changement radical
dans la carrière du cadre concerné. Moins souvent
utilisée, cette forme de mobilité va permettre à
l'introduction d'une reconversion professionnelle future pour le cadre.
La quatrième forme de mobilité est la
mobilité géographique, au niveau national. Ce type de
mobilité est souvent facteur d'employabilité chez les cadres,
mais n'est pas toujours acceptée facilement. En effet, un sentiment
s'est développé, celui que « bouger n'apporte rien »
(Résultat d'enquêtes du centre de recherche d'E.M. LYON), et que
les cadres concernés ne veulent pas sacrifier ce qu'ils ont
développé à l'endroit où ils sont, pour
l'entreprise. Et ce même si cet aspect est moins visible
dernièrement, étant donné la période
défavorable pour l'emploi que la France traverse.
Face à ce refus, certaines entreprises limitent la
mobilité à des « bassins d'emplois », qui peuvent se
limiter à une région donnée ou un secteur donné. Ce
qui a pour effet d'améliorer l'acceptation des cadres à leur
mobilité. D'autres entreprises, pensent au contraire, que l'acceptation
de la mobilité géographique est nécessaire car elles ne
peuvent pas assurer l'évolution de la carrière de ces cadres sont
qu'ils ne soient mobiles.
Le but de cette mobilité est d'améliorer la
flexibilité et, comme dit précédemment, de permettre aux
cadres d'élargir leurs compétences et de garder leurs
capacité à s'adapter.
Enfin, la dernière forme de mobilité est la
mobilité internationale. Celle-ci se fait dans de plus rares cas, car
elle demande que l'entreprise soit suffisamment importante pour avoir des sites
à l'étranger, et donc d'avoir développé son
activité à l'international. La mobilité internationale est
également plus rarement utilisée car elle implique des
démarches plus complexes au regard de la loi française, notamment
au regard de la sécurité sociale mais aussi de l'URSAFF
(cotisations sociales). Mais aussi parce que les entreprises ont pu
évaluer que l'internationalisation ne passait pas forcément par
la mobilité, mais pouvait également se résumer à
l'implication du cadre concerné dans un projet international.
Généralement, afin d'être rentable au
niveau de l'investissement que représente cette forme de
mobilité, il s'agit d'appliquer cette conception aux cadres à
haut potentiels, ou détenteurs de compétences très
spécifiques. Cette forme est principalement utilisée lorsque
l'entreprise veut garder le contrôle des activités
réalisées à l'étranger, lorsque les ressources
nationales ne sont pas suffisantes pour pourvoir les postes correspondant, ou
bien pour permettre au cadre d'aborder la dimension internationale.
La gestion de cette mobilité s'appuie sur les outils de
la gestion des carrières, car ils permettent d'apprécier les
besoins de l'entreprise et des caractéristiques à
développer. En effet, les outils de gestion collective (carte des
métiers) et individuelle (contrat de développement, aide à
la mobilité) permettent d'observer quelles formes de mobilité
sont à mettre en oeuvre, et par la suite de les décider
concrètement.
18
L»organisation de la mobilité passe par
différents types de postes, tels que les postes tremplins qui
permettront au cadre d'acquérir de nouvelles compétences mais
aussi de tester leurs capacités en les confrontant à des
situations particulières auxquelles ils n'ont pas encore eu à
faire face. Mais aussi par les postes passerelles, qui sont des postes
spécifiques facilitant les réorientations de carrière et
permettant au cadre de pouvoir évoluer dans une direction
particulière.
Concernant l'organisation de la mobilité
internationale, elle est plus complexe que les autres formes de
mobilité, car plus difficile à mettre en oeuvre. En effet, il
faut penser à plusieurs facteurs prédominants : Adapter la
situation du cadre au coût de la vie dans le pays étranger
(surcoûts éventuels), lui assurer une évolution salariale
en France équivalente à celle qu'il aurait eu en y restant (afin
qu'il ne se sente pas lésé), et enfin de le dédommager de
certaines contraintes qu'il subit (conditions de vie, éloignement,
etc).
Après avoir pu observer les capacités et
l'évaluation du cadre, la plupart des entreprises commencent à
préparer la gestion du retour, afin d'avoir une première
réflexion sur les possibilités de postes auxquelles ce dernier
pourrait être affecté. Car l'expatriation du cadre est tout de
même dans l'objectif de le faire progresser, donc en rentrant en France,
il pourra s'attendre à un poste à haute responsabilité.
La formation
Étant compris dans l'évolution du cadre dans
l'entreprise également, le point de la formation va être
traité. La formation reste un point incontournable en termes
d'évolution des cadres dans l'entreprise.
Si la nécessité de la formation n'est pas
contestée, le coût qu'elle représente est critiqué,
ce qui fait que les cadres en bénéficient fortement, mais au
détriment des autres catégories de salariés. Il est
aujourd'hui admis que la formation initiale n'est plus suffisante pour
préparer les futurs cadres à l'ensemble des missions qui leurs
seront confiées, et des compétences qu'ils seront amenés
à développer tout au long de leur carrière.
C'est pourquoi la formation continue s'impose dans l'univers
professionnel, afin de développer les compétences et
connaissances des cadres, et ainsi les faires progresser. L'exigence des
entreprises à ce que leurs collaborateurs soient opérationnels
les pousse alors à investir dans des formations, afin de se
développer personnellement mais aussi d'être apte à occuper
leurs postes.
Face à ces besoins importants en formation (notamment
depuis l'arrivée croissante des nouvelles technologies et l'obligation
d'y adapter les cadres), la question du financement est
prépondérante. Mais ces formations représentent un
investissement pour les entreprises, car elles permettront d'améliorer
l'efficience des cadres et la rentabilité de l'entreprise. La formation
peut également être utile aux entreprises afin de se
prémunir face à de futurs risques qui pèsent sur
l'entreprise en raison de changements et d'évolution sur le
marché du secteur d'activité de celle-ci.
19
Mais cette nouvelle forme de compétitivité doit
répondre à certaines contraintes. En effet, la formation continue
pèse sur le temps de travail des cadres qui sont amenées à
la suivre, et la question de l'aménagement de leur organisation devient
importante, notamment si le cadre en question a adopté une place
stratégique dans l'entreprise. Ensuite la formation doit être en
adéquation avec les préoccupations du cadre, afin que la
rentabilité de la formation soit à la hauteur de l'effort
consenti. Enfin, la formation doit permettre au cadre de pouvoir accéder
plus facilement à de nouvelles compétences.
La formation quant à elle, peut se faire de deux
manières. Autrefois elle était exclusivement faite en externe,
mais la formation en interne s'est développée. En effet,
l'avantage des formations en interne est de pouvoir minimiser les coûts
que celle-ci représentera, il s'agit alors de développer le
concept d'une « auto-gérance » de la formation des cadres.
Elle permet alors de pouvoir individualiser beaucoup plus la formation aux
individus et d'être plus flexible, notamment par rapport à leur
demande.
Enfin, avoir une meilleure gestion de la formation continue
passe par un diagnostic plus précis, concernant la pertinence des
actions envisagée. Il s'agit alors d'identifier
précisément les besoins et donc de pouvoir choisir la formation
la plus adaptée au cadre, afin que la qualité de la formation
soit la plus efficiente possible. La qualité de la formation pourra dont
être évaluée lorsque le cadre aura repris son poste ou aura
changé de poste, et que les résultats seront à la hauteur
(ou non) des objectifs.
La qualité de vie au travail des cadres
Mais malgré tous ces éléments, d'autres
également important doivent être pris en compte. Notamment la
qualité de vie au travail, et les conditions de travail des cadres.
Les conditions de travail des cadres ont toujours
été quelque peu différentes de celle des autres
salariés, et encore plus aujourd'hui. En effet, les entreprises font
dorénavant face à du burnout, des difficultés à
différencier vie professionnelle et vie privée, etc.
En effet, de nombreux facteurs sont responsables de ces
modifications de la qualité de vie au travail des cadres, nous avons pu
voir l'évolution de la place de l'individu dans notre
société, dans laquelle on impute à l'individu les
succès ou les échecs, ce qui situe le cadre comme responsable et
autonome, le poussant à donner le meilleur de lui-même.
La situation économique mondiale est également
un autre facteur, en effet l'incertitude présente déstabilise
l'environnement de travail des cadres, qui doivent être prêt
à réagir à tout instant, mais qui ont également du
mal à percevoir la stratégie qu'adopte l'entreprise et la
direction dans laquelle ils évoluent.
Bien entendu, les formes d'organisation et les modes de
management pratiqués sont également synonymes de flou et d'une
situation plus délicate pour les cadres, ayant sur eux une
autorité pesante, inflexible, qui les surcharge de travail et les
contrôle à tout instant. Ce sont tous ces éléments
qui sont à l'origine des dégradations des conditions de travail
des cadres.
20
Néanmoins il existe des entreprises dans lesquelles les
conditions de travail paraissent optimales (même si cela se fait parfois
au détriment d'autres choses), par exemple Google.
Les conditions de travail au sein de Google sont excellentes.
En plus d'une excellente mutuelle, d'une épargne-retraite et des
congés payés, Google offre à ses employés des
vélos gratuits livrés à domicile pour ceux travaillant en
Asie, Europe, Orient, Amérique ou Afrique et un jour de congé
supplémentaire par semaine toutes les semaines pour tous les
employés afin de leur permettre de mettre en oeuvre et de mûrir
leurs idées personnelles (Gmail a d'ailleurs découlé de ce
concept).
Mais aussi en interne, au siège social de l'entreprise
(situé en Californie), on compte 14 restaurants gratuits et biologiques
pour tous et 30 sortes de céréales différentes au
petit-déjeuner. Également, lors d'un congé de
maternité, Google livre à domicile les repas durant toute la
période de congé. Au siège social de la marque les
massages, le médecin, la banque et la laverie automatique sont gratuits
et illimités pour tous les employés, sans oublier la mise
à disposition pour tous de piscines à courants et d'une
crèche pour les bébés et enfants gardés à
proximité de leurs parents.
En outre, des conditions de travail révolutionnaires
par rapport à ce qui est habituellement pratiqué.
Malgré le fait que la situation du cadre comporte de
nombreux éléments positifs (missions intéressantes,
prestige social, rémunération), les effets négatifs sont
présents.
La première conséquence que l'on peut observer
est l'inefficacité du cadre à son poste de travail, du fait du
manque de clairvoyance par rapport aux objectifs, du manque d'organisation, de
la pression de la hiérarchie, etc. Il est donc plutôt
répandu que les mauvaises conditions de travail des cadres sont
principalement psychologiques (même s'il a été
démontré que des maladies du travail pouvaient être
développées au fait de rester assis toute la journée,
maladies dorsales, sanguines...etc).
Ensuite, les phénomènes de burn out, de
stress intense, sont plus rares mais néanmoins significatifs et
révélateurs (comme la tristement célèbre vague de
suicide dans l'entreprise France Télécom), cet
épuisement total est souvent difficile à percevoir, mais la
pression générale qui est sur le cadre en question le pousse
au-delà de ses limites et de ce qu'il peut supporter.
Le problème de la conciliation entre la vie
professionnelle et la vie privée est certainement la plus
présente chez les cadres, notamment chez les cadres jeunes, qui
souhaitent répondre aux attentes de la hiérarchie et être
le plus efficace possible.
Mais ces problèmes concernant les conditions de travail
des cadres peuvent être résolu (tout ou partie), grâce
à des politiques qui peuvent être mises en oeuvre. Il faut tout
d'abord identifier ce qui est à la source du problème, il s'agit
en général du degré d'autonomie dont le cadre dispose (un
renforcement excessif des contrôles peut être
générateur de stress). Néanmoins il ne faut pas s'y
tromper, un excès de liberté d'entreprise est également
anxiogène pour certaines personnes, car ceux-ci sont dans la
cécité concernant leurs objectifs, et dans la façon de
gérer (seul) les imprévus et aléas.
21
Une autre source de problème est le manque de
reconnaissance de certains cadres. La reconnaissance du travail accompli est
importante, est la dévalorisation constance de celui-ci peut être
destructeur pour le mental du cadre.
Même s'il est compliqué d'établir une
gestion du stress collective dans une entreprise (chaque personne étant
différente, tous ne réagissent pas aux mêmes facteurs de la
même manière), il est possible d'améliorer la situation en
mettant en place certaines actions :
y' Améliorer la clarté des
objectifs et la priorité de ceux-ci
y' Réduire les contrôles du travail
du cadre afin que celui-ci ne soit pas sous pression
constante
y' Simplifier certaines procédures et
supprimer des tâches jugées inutiles
y' Limiter les déplacements en mettant en
place une communication à distance
y' Favoriser la délégation des
responsabilités
y' Recréer des postes d'assistant qui
permettent de décharger des cadres de lourdes
tâches administratives auxquelles ils ne sont pas
formés.
y' Réduire le nombre de
réunions
y' Mieux aménager le temps de travail
(éviter la disponibilité quasi constante 24 heures
sur 24 des cadres)
Enfin, de courtes formations peuvent être mises en place
en interne afin d'aider les cadres à s'organiser dans leur travail, de
mieux maitriser leurs logiciels, etc.
La qualité de vie au travail et les conditions de
travail, sont un des leviers de la qualité du travail fourni et du bon
équilibre des cadres dans l'entreprise. Il est important de ne plus
ignorer tous ces phénomènes qui peuvent coûter cher
à l'entreprise, et faire preuve d'innovation.
La gestion des départs
Enfin, le dernier point important dans l'évolution des
cadres, est la gestion des départs, qui est une partie à cadre
entière dans la gestion des cadres.
En effet, divers éléments sont responsables du
départ du cadre. Il peut s'agir d'un désaccord dans l'entreprise,
ou d'un conflit entre le cadre et l'employeur, mais aussi d'une
séparation liée à l'inadaptation des compétences de
l'individu. Certains décisions de stratégie d'entreprise
amènent également à se séparer de cadres et de
certaines activités, ou encore l'allègement des structures.
Dans certains cas, il est important d'analyser les causes de
départ du cadre, afin d'en connaître les raisons et, si
l'entreprise en est la cause, d'essayer de modifier ce qui est à
l'origine du départ afin que cet élément ne soit pas
à l'origine d'autres départs.
Il faut également gérer les départs d'une
bonne façon, car les départs litigieux représente souvent
un coût très important pour l'entreprise, et le turnover n'est pas
synonyme de bonne santé dans l'entreprise. Ce même turnover pourra
être, par la suite, à l'origine d'une
22
démotivation, d'une marginalisation des anciens
salariés par rapport aux nouveaux et d'un climat tendu dans
l'entreprise.
L'évaluation et la rémunération du cadre
L'évaluation du cadre, de son profil, du poste qu'il
occupe et de ses résultats constitue un point important dans les
entreprises de nos jours, il faut constamment remettre en question tous ces
éléments afin de pouvoir adapter la personne à un poste
qui lui convienne le mieux possible ou bien d'adapter le poste à ses
compétences, tout en le rémunérant à sa juste
valeur, signe de reconnaissance du travail accompli et source de motivation.
L'évaluation des cadres
L'évaluation chez les cadres suppose avant tout une
réflexion sur les éléments à évaluer. Ces
éléments sont multiples mais l'on peut en synthétiser une
partie qui est assez génériques :
y' Les connaissances du cadre dans son domaine
y' Les aptitudes détenues par cet individu
y' La personnalité de l'individu, afin d'en dégager
les spécificités
y' Les compétences, le savoir-faire de l'individu
y' Les résultats par rapport aux objectifs
donnés
Si ces éléments sont fondamentaux, d'autres les
complètent afin d'obtenir une évaluation pertinente et totale.
Néanmoins, il n'y a pas d'outil d'analyse de ces éléments
parfait, et l'évaluation dépend beaucoup de l'entreprise et du
poste occupé par le cadre.
Ces évaluations se font en général assez
régulièrement, il y a tout d'abord une évaluation
post-recrutement, puis post-période d'essai, ensuite lors de l'entretien
annuel. Il arrive que certaines entreprises procèdent à des
évaluations supplémentaires, en cas de changement de poste par
exemple. Certaines entreprises mettent également en place une
évaluation du potentiel, mais celles-ci sont moins courantes, notamment
sur le fait que la grille d'analyse est beaucoup plus subjective sur la
façon dont chacun interprètera la notion de « potentiel
».
L'évaluation qui va de pair avec l'évaluation de
la personne, est celle du poste occupé. En effet, l'évaluation du
poste permet d'observer si celui-ci répond toujours aux besoins de
l'entreprise, si celui-ci est adapté au cadre l'occupant, et dans le cas
contraire, les entreprises flexibles peuvent faire évoluer le poste pour
qu'il corresponde au cadre, car selon eux c'est « l'individu qui fait le
poste ».
Il convient également d'évaluer les
compétences managériales pour les cadres qui doivent gérer
une équipe, cette évaluation peut permettre de mettre en place
des formations au management, et notamment d'en réorienter les
objectifs.
Le processus d'évaluation est notamment sujet à
débat, en effet l'évaluation du cadre par sa hiérarchie
pose la question de la conception de système d'évaluation et sa
mise en oeuvre au
23
quotidien. De nombreux auteurs ont mis l'accent sur le fait
que l'appréciation pouvait avoir trois types d'objectifs principaux :
différencier, intégrer, piloter les performances. Dans la
pratique, ces trois objectifs ont abouti à des normes distinctes : la
performance, le développement personnel et la formation.
Mais le problème constant dans l'évaluation est
la présence constante de la subjectivité, malgré tous les
efforts qui sont fait pour y faire face. Pour cela, un outil
d'évaluation est apparu durant les années 1990, «
l'évaluation à 360° ».
Il s'agit d'un dispositif permettant de procéder
à une évaluation du cadre sur une grille de comportement et de
compétences, par ses subordonnés, ses collègues et pairs,
et sa hiérarchie. L'objectif est d'annihiler la subjectivité qui
pourrait être présente dans l'évaluation par son
responsable hiérarchique uniquement. Malgré cela, il faut
utiliser cet outil avec parcimonie, pour éviter qu'il soit source de
conflits.
Pour conclure, il faut remarquer également qu'une
évaluation régulière avec des critères
régulièrement mis à jour devrait être
adoptée. En plus de cela, il sera préférable que
l'évalué et l'évaluateur fixent eux-mêmes leurs
critères plutôt que des critères génériques
qui sont les mêmes pour évaluer un ingénieur d'affaire, un
chef d'agence et un chercheur de R & D.
La rémunération du cadre
La rémunération du cadre doit être
fondée sur plusieurs critères, c'est-à-dire qu'elle doit
être : équitable, fondée sur des critères
réels et respectés ; compétitive, par rapport au
marché du travail ; motivante, qui permettent de traduire la
reconnaissance du travail du cadre ; souple, afin de s'adapter aux
particularités des postes ; et transparente, pour tous.
Même si les salaires sont élaborés de
façon individuelle ou collective en fonction des entreprises, certains
facteurs qui influent sur le niveau de salaire sont génériques et
ont un rôle essentiel.
Il s'agit tout d'abord du niveau de diplôme, le salaire
progresse en fonction de ce dernier, ensuite l'âge, le salaire moyen
croit avec l'âge. Un autre facteur, en général lié
à l'âge, est l'ancienneté. Ensuite la fonction
occupée, et enfin le lieu d'exercice et la taille de l'entreprise.
Malgré cela, il reste tout de même une
potentielle discrimination entre les hommes et les femmes. En effet
différentes études font apparaître une différence de
salaire entre les cadres hommes et les cadres femmes à travail
égal, même si ces derniers sont moins touchés que les
salariés moins qualifiés.
La rémunération de base minimum est introduite
par les conventions collectives, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de
généralités concernant celles-ci, elles s'adaptent en
fonction du secteur d'activité de l'entreprise, et par la plus
avantageuse pour le cadre parmi toutes les conventions collectives.
Les politiques de rémunération
individualisées touchent principalement les cadres, ils sont
jugés et rémunérés par rapport à leur
performance, et leurs résultats. Cette rémunération
24
prend de plus en plus la forme d'une partie variable
importante, relative aux objectifs atteints ou non. Ces parties variables
étaient principalement utilisées pour les cadres commerciaux
auparavant, mais dorénavant, elles se généralisent et
peuvent s'adapter à tous les types de cadres. Les cadres peuvent
également bénéficier d'avantages en nature assez important
(voiture de fonction, ticket restaurant, etc.).
Le rôle des Ressources Humaines dans ce domaine
diffère grandement selon les entreprises. En effet, dans certaines, les
Ressources Humaines se contentent d'encadrer la rémunération, ils
vérifient la cohérence entre les augmentations attribuées
par rapport à la politique d'entreprise et pilotent le processus. Mais
les Ressources Humaines peuvent également intervenir sur des cas
individuels qu'elle suit, afin de juger si ceux-ci mérite une
augmentation selon le système de poste / performance.
Un grand nombre d'entreprise cherche également à
impliquer les cadres dans la rentabilité de l'entreprise, par le biais
d'une participation financière aux résultats, plus clairement par
des primes d'intéressement et de participation. Ce système est un
levier de motivation efficace pour les cadres, qui se forcent à
être efficace pour le bien de l'entreprise, ce qui leur est
également favorable.
Pour conclure, la gestion de la rémunération est
un domaine important en ce qui concerne la gestion des cadres, et il est
révélateur de l'esprit et l'attitude de l'entreprise à
l'égard de ceux-ci. Malgré encore des présences de
discrimination, notamment homme/femme, la rémunération de cadre
est de plus en plus individualisée et différenciée afin
d'être plus juste et plus méritocratique. Mais la question de la
rémunération peut amener à une dégradation du
climat relationnel en amenant une trop forte compétitivité entre
les cadres d'une même entreprise, ainsi que l'arbitrage entre la vie
privée et la vie professionnelle, car la rémunération des
cadres porte plus sur leurs résultats que leur temps de travail. De
fait, ces synergies se trouvent affectées par la politique de
rémunération de l'entreprise, qui doit être longuement
réfléchie.
25
Cas ALPHA : Méthodes de Gestion des Ressources
Humaines des cadres en situation réelle.
Les noms des personnes et de l'entreprise ont
étés modifiés afin d'en conserver la
confidentialité.
Dans cette partie pratique seront développées
les pratiques de Gestion des Ressources Humaines de l'entreprise
ALPHA. Pour ce faire, deux personnes ont étés
interrogées. La responsable Ressources Humaines &
Développement de l'entreprise ALPHA, ainsi que le Chef de
marché France en transition pour devenir Ingénieur d'affaires, de
l'entreprise ALPHA. Les informations qu'ils ont fournies seront mises
en corrélation à la suite.
Présentation de l'environnement ALPHA
Afin de comprendre dans quel élément
évoluent ces deux personnes, il convient d'en définir le
contexte. Tous les deux font partie du groupe ALPHA et travaillent en
France sur le site de Lyon.
Industriel concepteur et fabricant pour le raccordement et la
régulation, le Groupe ALPHA est un apporteur de solutions
globales au service de la performance énergétique des
bâtiments. Leurs produits et systèmes sont
développés et fabriqués en Europe dans les bureaux
d'études et les usines du Groupe.
Alpha qui représente près de 1000
collaborateurs fait donc aujourd'hui partie intégrante d'un groupe
extrêmement présent à l'international dont le chiffre
d'affaires a atteint 2 milliards d'euros en 2012.
Après avoir défini l'environnement dans lequel
évoluent les salariés du groupe ALPHA, le cas de la
gestion des cadres de ALPHA Lyon va être
étudié.
Tout d'abord, il convient de préciser que la
société de ALPHA Lyon est jeune et dynamique, en effet
la moyenne d'âge est de 40 ans et que 70% des salariés de Lyon
sont des cadres (soit environ 150 personnes).
La culture d'entreprise prédominante est actuellement
l'efficacité, ce sont des valeurs commerciales qui sont principalement
présentes, mais au jour d'aujourd'hui cette culture d'entreprise, est en
train d'évoluer, à la demande des dirigeants, vers une culture
d'entraide, de cohésion et de diversité des métiers.
L'activité Ressources Humaine de Lyon est
centralisée par le siège social qui donne ses instructions
globales et la stratégie mise en place aux relais Ressources Humaines de
chaque site, dans un objectif de mise en adéquation de l'homme avec la
performance de l'entreprise, il s'agit d'adapter les ressources à
l'objectif de rentabilité de l'entreprise dans un environnement
relativement calme socialement, du fait de la très faible
présence des syndicats (un seul cadre syndiqué CFE-CGC sur le
site de Lyon).
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Recrutement intensif et intégration individuelle
Actuellement, la plus grosse activité des Ressources
Humaines consiste à s'occuper du recrutement et de la gestion de
carrière des salariés présents. En effet, un gros turnover
est présent chez les commerciaux, du fait qu'il s'agisse de postes
relativement volatiles.
L'activité du recrutement chez ALPHA Lyon va
principalement se faire en interne, ils préfèrent
privilégier l'ascension de et la fidélisation de leurs cadres,
utilisant des méthodes efficaces et intelligentes. En effet, ils
recrutent une partie de leurs cadres à la source, c'est-à-dire
auprès d'écoles en tant que stagiaire, puis les recrutent en tant
que salariés à la fin de leurs études.
Le Chef de marché a d'ailleurs été
recruté de cette manière. En effet, grâce à un
contrat d'apprentissage qu'il a eu lors de ses études en école
supérieure de commerce, il a pu obtenir un poste par la suite, à
la fin de ses études en tant que Chef de marché France.
Néanmoins, ils font tout de même appel à
des cabinets de recrutement lorsqu'ils doivent remplacer des postes clés
dans l'entreprise, comme par exemple des cadres du comité de direction.
Suite à ces recrutements, ils font passer des tests, dit « tests
sosie » afin de déterminer la personnalité des cadres et
ainsi déterminer leur personnalité, leurs forces et faiblesses et
ainsi déterminer à quel point ils sont aptes à occuper le
poste qui leur est proposé.
C'est également ce qui s'est produit lors du
recrutement interne d'un nouvel ingénieur d'affaires chez
ALPHA. En effet, le Chef de marché a candidaté à
ce poste suite à une discussion informelle qui l'a conduit à
apprécier la promesse d'évolution dans l'entreprise qui
était relative à ce changement de poste. Il a donc fait la
rencontre d'un « chasseur de tête », qui avait
été engagé par l'entreprise afin d'avoir un avis
extérieur et plus objectif, et a ainsi passé des tests de
personnalité avec succès, étant donné
qu'après l'accord des managers responsables, il a été
pourvu à ce poste. Un planning a ensuite été mis en place
pour une transition de six mois dans l'entreprise. Ainsi, celui-ci
prévoit le travail du cadre en tant qu'ingénieur d'affaires avec
la personne qu'il devra remplacer par la suite, mais aussi la formation de la
personne qui le remplacera en tant que Chef de marché France.
Même si ces méthodes de recrutement sont
plutôt efficaces, il réside un problème de turnover assez
important, qui provient globalement d'un problème de description de
poste. Les postes proposés ne sont pas forcément assez
décrit afin de faire correspondre les candidats à leurs attentes,
et il arrive souvent que ceux-ci partent durant leur période d'essai car
le poste ne répondait pas à leurs attentes, ce qui amène
à un surcout en recrutement et une détérioration des
relations de travail entre les cadres déjà présents et les
nouveaux arrivants (on peut extrapoler en pensant qu'il existe un
développement d'une communauté qui se marginalise par rapport aux
autres).
Néanmoins, il semblerait, au vu des réponses
données par le Chef de marché, que cette relation entre le cadre
et le manager soit parfois plus que marchande. En effet, celui-ci a
joué
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un rôle d'accompagnement à l'arrivée du
cadre, par des conseils, la validation des missions exécutées, la
priorité des missions clés, etc.
Après avoir recruté ces personnes, ils ne
mettent pas systématiquement en place des processus d'intégration
collectif des cadres. En effet, du fait de leur suivi très
individualisé, ils s'adaptent en fonction des personnes et de leurs
besoins d'intégration. Par exemple, dans le cas du cadre
concerné, il a eu un parcours d'intégration à son
arrivée, qui s'est caractérisé par une rencontre du
personnel avec lequel il pourrait être amené à travailler
ainsi que d'une formation spécifique aux produits et outils qu'il serait
amené à utiliser avec un expert. Ce suivi de la personne par son
manager est très individuel et tous fonctionnent comme ça, et de
fait, il existe peu de moyens d'intégration collectifs en dehors du
temps professionnel afin d'améliorer les relations entre ces
personnes.
La domination de la gestion des carrières
La carrière, qui est un parcours professionnel qui
évolue en fonction des possibilités est importante au sein de
l'entreprise ALPHA.
L'objectif de la gestion de carrière au sein de
ALPHA est la mise en adéquation des besoins de l'entreprise et
des attentes des cadres, qui sont eux-mêmes en partie acteurs de leur
propre carrière. En effet, concernant la gestion de carrière, le
principe de collaboration est important, selon eux il convient que les cadres
et l'entreprise prennent des décisions tous les deux afin que celles-ci
satisfasse les deux parties. Mais de ce fait, certaines pratiques qui peuvent
exister dans d'autres entreprises, telles que les actions de formations qui ne
répondent pas à un besoin, des formations ou affectation des
postes type « récompense », n'ont pas leur place dans cette
entreprise.
Par exemple, dans le cas du Chef de marché, il a
récemment évolué en répondant à une offre
interne comme nous l'avons vu précédemment. Ce type
d'évolution est donc dans les intérêts de l'entreprise,
étant donné qu'ils cherchaient et avaient besoin d'un nouvel
ingénieur d'affaires, mais également dans les
intérêts du Chef de marché, étant donné que
cela lui apportera des compétences complémentaires à
celles qu'il avait déjà acquises, et lui permettra de rester dans
l'entreprise et de continuer à évoluer par la suite.
Néanmoins, les attentes des cadres ne sont pas toujours
comblées. En effet, lorsque ceux-ci prétendent à des
évolutions, tels des changements de poste, ils passent des «
assessments )) qui sont des outils permettant d'évaluer les
compétences de la personne sur une ou deux journées, afin de
confirmer le potentiel. Néanmoins, il arrive que suite à cette
évaluation, il soit possible d'observer que les compétences et
capacités du cadre ne conviennent pas avec le poste auquel il aurait
voulu être affecté.
Mais cet outil n'est pas le seul permettant d'évaluer
le cadre, en effet dans l'optique d'articulation des projets individuels et des
projets de l'entreprise, ils mettent en place des tests « sosies )) qui
sont des tests de valeur, de personnalité, mais cela passe
également par les entretien annuels, qui permettent d'apprécier
les choix d'évolution du cadre, par un
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« people review », qui est un outil permettant
d'observer la performance des cadres, les risques de départ, etc.
Tous ces outils permettent de gérer les
carrières du point de vue du cadre, mais ils ne se limitent pas à
cela. En effet, ces mêmes outils sont appliqués à chaque
poste par la suite, afin de définir les critères du poste, et
pouvoir être plus flexible en faisant évoluer le cadre pour qu'il
s'adapte à son poste, ou le contraire : faire évoluer le poste
pour qu'il corresponde aux capacités du cadre.
De ce fait, grâce à une évaluation
complète des postes et des Hommes, la gestion des carrières est
on ne peut plus efficace au sein de ALPHA. Mais malgré cela, il
n'existe pas de gestion de potentiel, comme cela a pu être
développé dans la partie précédente. Ce qui n'est
pas forcément une mauvaise option, sachant qu'une pratique de gestion de
potentiel peut être à l'origine de source de conflit et de
marginalisation des personnes.
Mobilité, formation, des outils de la gestion de
carrières et conditions de travail
Le phénomène de mobilité est
également utilisé chez ALPHA, mais ceux-ci
préfèrent l'utiliser de façon plus conventionnelle,
c'est-à-dire que l'on voit le plus souvent une mobilité
fonctionnelle qui consiste en un changement de fonction plutôt
horizontale que verticale.
En effet, dans l'objectif de gestion de carrière et
d'évolution, les cadres seront plus amenés à être
bénéficier d'une mobilité horizontale qui leur permet
d'élargir leur portefeuille de compétence plutôt qu'une
mobilité verticale, qui est l'axe du pouvoir (ascendant ou descendant),
et toujours de façon très individualisée. C'est ce qu'il
s'est passé pour le Chef de marché, qui n'a pas réellement
subi de mobilité verticale, le poste d'Ingénieur d'affaires est
à peu près au même niveau hiérarchiquement que celui
du Chef de marché France, il s'agit surtout là d'une
mobilité horizontale, lui permettant d'enrichir son portefeuille de
compétences, il est passé du marketing au commercial. Et tout au
long de sa carrière il a pu connaitre diverses « mini formations
» sur une demi-journée proposée par l'entreprise, mais aussi
des formations plus complètes (formation d'anglais sur une
année), et plus spécifiques (formation au poste et aux techniques
de base de commercial sur quelques jours).
Les formations, étaient jusqu'à présent
uniquement des formations investissement, étant donné la culture
de l'entreprise, toujours dans un esprit de rentabilité. Ces formations
étant dans la continuité de la mobilité sont
également dans l'objectif d'élargissement du portefeuille de
compétence et de redéploiement, plutôt que d'une formation
dépense afin de « récompenser » un cadre, ou bien de
conserver une certaine « paix sociale ».
Enfin, la mobilité et la formation seront
appréciées par tous les moyens à disposition des manager
et des Ressources Humaines, qui sont les mêmes que ceux utilisés
pour la gestion de carrière, du fait du but recherché de cette
mobilité et de ces formations.
Mais cette optique de rentabilité leur fait
défaut concernant les conditions de travail, il réside un certain
stress associé à une surcharge de travail importante comme l'on
confirmé certaines personnes, mais malgré l'effort pour se
rapprocher du côté humain, l'entreprise n'a jamais
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vraiment mis en place de politique de gestion du stress et
autres processus afin d'aider les cadres et d'améliorer leurs conditions
de travail. Même si ces dernières restent difficiles à
observer, c'est tout de même un aspect qui devrait être important
sur un site où 70 % des salariés sont cadres.
Pour conclure, il se trouve que la gestion des
carrières est la partie la plus importante de la gestion des cadres chez
ALPHA, et cela passe bien sûr par une évaluation, qui se
fait principalement sur les objectifs atteints (ou non). Associé
à une rémunération que l'on pourrait qualifier
d'attractive et de motivante (part variable importante en fonction des
objectifs atteints), les cadres sont bénéficiaires d'une bonne
gestion d'eux-mêmes en globalité, et estiment tout de même
que les conditions de travail sont bonnes.
Néanmoins, nous avons pu voir que l'aspect
économique est important chez ALPHA, mais qu'ils essayent de
modifier tout cela (changement de culture d'entreprise, prise en compte petit
à petit de l'humain dans la gestion des conditions de travail, peu
présente dans l'entreprise), car l'aspect « humain », pour le
moment trop délaissé, commence à leur faire défaut
dans une ère où le social est au goût du jour.
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