SECTION 4 : RÉPONSE AUX QUESTIONS DE LA
PROBLÉMATIQUE
Ce travail est construit autour d'une quête de savoir :
comment une modification de la masse monétaire au sens large de
l'économie haïtienne (M3) se répercute-t-elle sur le niveau
des prix en Haïti ?
Cette interrogation majeure suscite d'autres soucis, à
savoir, nous voulons fournir également des éléments de
réponses aux questions suivantes :
La réponse du niveau général des prix suite
à une modification de la masse monétaire au sens large (M3),
est-elle immédiate ou à terme ?
Si le niveau général des prix réagit suite
à un changement dans la masse monétaire, cet effet s'annule-t-il
après une certaine période ou se propage-t-il indéfiniment
dans le temps ?
77
En fait, dans l'optique d'apporter une tentative d'explication
à ces interrogations, nous allons procéder à deux
techniques économétriques : la fonction de réponse de
l'IPC suite aux impulsions de M3 et vice versa, et la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision.
IV.4.1- fonction de réponse
La fonction de réponse aux impulsions (impulsive
responses function) nous permettra d'examiner comment réagit
l'inflation suite à un choc sur la masse monétaire et vice
versa.
Voici les résultats trouvés en utilisant le
logiciel EVIEWS : Graphique 9 : Fonction de réponse aux
impulsions
Sources : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
Nous avons estimé dès la formulation des
hypothèses qu'il est juste de penser qu'un choc sur la masse
monétaire n'a pas de répercussion immédiate sur le niveau
général des prix, nous avions supposé l'existence de
ce délai en raison des mécanismes de transmission de la politique
monétaire sur le niveau général des prix. Ce que le
graphique ci-avant a confirmé car la courbe de « réponse de
DLLOGIPC » part de l'origine. En effet, une variation de 1% de la
masse
78
monétaire (M3) se répercute à 0.2% sur
l'IPC à partir du deuxième mois. L'influence du choc diminue
jusqu'à s'annuler au cours du septième mois.
Par ailleurs, un choc de 1% sur l'indice des prix à la
consommation se répercute immédiatement à hauteur de 0.4%
sur la masse monétaire M3. Cet assouplissement pourrait s'expliquer par
le fait que les autorités monétaires (BRH) ont tendance à
adopter immédiatement des mesures visant à resserrer les
conditions monétaires - par exemple en haussant les taux
d'intérêt sur les bons BRH - suite à toute
éventuelle progression du niveau général des prix.
|