INTRODUCTION
Préserver le pouvoir d'achat dans le temps est l'une
des fonctions primordiales de toute unité monétaire (dollar,
euro, peso, yen, gourdes, etc.) depuis l'époque précédent
l'économie monétaire jusqu'à celle
caractérisée par l'économie de crédit1.
À ce sujet, les diverses réunions des différents ministres
de l'économie et des finances et/ou des gouverneurs de banques
centrales, que ce soit dans la région caribéenne ou au niveau de
l'union européenne, sont en ce sens un probant témoignage.
En effet, la recherche de la stabilité des prix
constitue l'une des préoccupations majeures des autorités
monétaires notamment la Banque Centrale et le ministère de
l'économie et des finances, car l'inflation est un élément
rongeur du pouvoir d'achat de la monnaie. En Haïti depuis l'année
2002, l'inflation a pris sa vitesse de croisière de mai à
septembre de l'année d'après (2003), l'économie
haïtienne enregistre des taux d'inflation en glissement annuel
supérieur à quarante pour cent (40%) sur toute la période
alors que dans les économies développées, les responsables
donnent au taux d'inflation une marge raisonnable de fluctuation variant de
zéro à trois pourcent (0 à 3 %) en glissement annuel.
Conséquemment divers programmes financiers relais
(SMP2) ont été mis sur pied durant les années
2000 entre l'Etat haïtien et le Fonds Monétaire International,
joints aux programmes dénommés « Facilité Elargie de
Crédit ». Ces programmes fixaient non seulement un ensemble
d'objectifs que les autorités monétaires et fiscales devaient
atteindre mais aussi précisaient les conduites à adopter en ce
qui a trait à la bonne gestion des finances publiques.
2 De l'anglais « Staff Monitored Program
».
1 Dumas Benjamin, la monnaie et les banques dans
l'économie. Page 39-44.
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Face à cette période de pressions
inflationnistes ; la Banque de la République d'Haïti, jouant un
rôle fondamental dans la conduite de la politique monétaire, a
pris toute une panoplie de mesures visant à agir sur la masse
monétaire au sens large de l'économie pendant la période
2000-2010 en usant les principaux instruments dont elle dispose notamment les
bons BRH - une nouvelle maturité de 182 jours a été mise
sur le marché en mars 2008 - pour assurer la conduite de la politique
monétaire.
PROBLEMATIQUE GENERALE
Fort de ces considérations, nous nous demandons
: comment une variation de la masse monétaire au sens large (M3) en
Haïti se répercute-t-elle sur le niveau général des
prix ?
PROBLEMATIQUES SPECIFIQUES
1- La réponse du niveau général
des prix suite à une variation de la masse monétaire au sens
large (M3), est-elle immédiate ou à terme ?
2- Si le niveau général des prix
réagit suite à une modification de la masse monétaire, cet
effet s'annule-t-il après une certaine période ou se propage-t-il
indéfiniment ?
HYPOTHESE DE TRAVAIL
La variation de la masse monétaire au sens
large a des retombées significatives sur l'inflation en
Haïti.
HYPOTHESES SPECIFIQUES
1- La réponse du niveau général
des prix suite à une variation de la masse monétaire n'est pas
immédiate ;
2- La réponse du niveau général
des prix suite à une variation de la masse monétaire doit
s'annuler après une certaine période.
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OBJECTIF DU TRAVAIL
Cette étude se veut un travail scientifique à
travers lequel nous nous proposons d'analyser l'impact de la masse
monétaire au sens large de l'économie sur le niveau
général des prix en Haïti. Conséquemment nous voulons
savoir si la transmission d'un choc (innovation, changement, variation) de la
masse monétaire au sens large (M3) sur le niveau général
des prix se fait immédiatement ou à terme. En outre, nous
comptons vérifier si les effets de cette innovation en question
s'annulent après un certain délai ou se diffusent
indéfiniment sur les périodes subséquentes.
LIMITE DE LA RECHERCHE
Cette étude se limitera à une analyse des
poussées inflationnistes au regard de la masse monétaire au sens
large, elle ne prend pas en considération d'autres variables qui
pourraient expliquer le comportement du niveau général des prix.
Une telle limitation trouve son fondement dans le fait que la présente
recherche accorde une attention particulière à la dimension
monétaire de l'inflation.
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Pour réaliser ce travail, plusieurs approches ont
été utilisées : conceptuelle, théorique,
descriptive, analytique et économétrique. Tout d'abord, nous
clarifions un ensemble de concepts clés dont la compréhension
facilite la lecture de notre recherche. Ensuite, nous faisons un relevé
des différents travaux réalisés autour de la
problématique de la politique monétaire eu égard à
la dimension inflationniste afin d'en tirer profit malgré leurs limites
: c'est donc l'approche théorique et conceptuelle.
Puis, nous analysons la politique monétaire conduite en
Haïti au cours de la période sous étude : c'est l'approche
descriptive et analytique. Grâce à la technique documentaire et
au
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logiciel EVIEWS 5.0, nous avons recueilli et traité les
données en vue de vérifier les hypothèses formulées
précédemment : c'est l'approche économétrique. Les
données ont été produites et fournies tant par la BRH
(masse monétaire) que par l'IHSI (l'indice des prix à la
consommation).
SUBDIVISON DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail est
réparti en quatre chapitres divisés en sections. Le premier
chapitre clarifie les concepts de base de nos réflexions. Le
deuxième chapitre passe en revue les différentes approches
théorique et empirique faites autour de la politique monétaire
dans un contexte inflationniste. Tandis que le troisième chapitre
analyse la conduite de la politique monétaire en Haïti de 2000
à 2010 en mettant en évidence les mesures qui ont
été prises en matière de gestion de la masse
monétaire au sens large de l'économie et les résultats
obtenus. Enfin, le quatrième chapitre est une approche
économétrique qui permet de vérifier par le biais d'un VAR
les hypothèses que nous avions formulées
précédemment en l'occurrence l'existence de délai dans la
réponse du niveau général des prix suite à un
changement dans la masse monétaire au sens large.
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