WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération militaire camerounaise: enjeux et fonctionnement

( Télécharger le fichier original )
par Hassan NJIFON NJOYA
Université de Yaoundé II - Soa - Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion de la deuxième partie

Au fil de la deuxième partie de ce rapport, nous avons exploré globalement la coopération militaire camerounaise et les accords de coopération, en nous intéressant à la gestion quotidienne de celle-ci au Ministère de la Défense. Le Cameroun entretient des relations de coopération militaire avec une multitude de pays à travers le monde. Les domaines concernés sont la formation des officiers et sous-officiers, et l'acquisition du matériel de défense. Des officiers et sous À officiers camerounais sont formés dans les institutions de certaines puissances étrangères parmi lesquelles : les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, la Grèce, la Chine, le Canada, la Russie et Israël. Des officiers camerounais sont aussi formés dans des pays africains à l'exemple du Maroc, du Sénégal, du Mali etc. Mais la cohorte la plus importante est formée à l'Ecole militaires interarmées qui par ailleurs accueille des militaires de plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne.

Le Cameroun dispose d'un Cours Supérieur Interarmées de Défense qui a formé des officiers de plus d'une trentaine de nationalités différentes. Les principaux pourvoyeurs en moyens de défense sont : les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne, le Canada, la Suède, Israël et la chine.

Le déficit de formalisation des relations du Cameroun avec les pays étrangers est caractériel de la coopération militaire camerounaise. Situation qui limite la visibilité globale de cette coopération sur le long terme. Elle s'en trouve limitée à des actions ponctuelles initiées au cas par cas pour résorber des problèmes ponctuels, limitant de ce fait la prospective. A l'observation, un effectif limité des services du Sous - Chef Etudes Générales et Relations Internationales et un déficit de planification stratégique ne seraient pas étrangers à cette situation. La redynamisation de la coopération passerait donc par un renforcement de l'EGRI en moyens humains et matériels, par l'élaboration d'un plan stratégique de la coopération militaire à long terme et par plus d'engagement à la formalisation des relations de coopération. La collaboration avec des instituts spécialisés sur la sécurité et organismes pouvant appuyer la défense ; et la création d'une unité de Recherche et Développement au sein de l'armée seraient également indiquées pour redynamiser la coopération militaire.

CONCLUSION GENERALE

57

Au terme de deux années d'enseignements théoriques au Centre de Recherche et d'Etudes Politiques et Stratégiques de l'Université de Yaoundé II, en vue de l'obtention d'un Master professionnel en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, nous avons eu le privilège de séjourner au Ministère de la défense pour une approche pratique. Durant notre stage qui s'est étalé sur deux mois allant du 25 février au 25 avril 2010, nous avons été accueillis à l'Etat-major des Armées, et plus précisément dans les services du Sous-chef d'Etat-major chargé des études Générales et Relations Internationales, du Conseiller Diplomatique auprès du Chef d'Etat-major des Armées, et du Sous-chef d'Etat-major chargé des Plans successivement. Ainsi, nous avons choisi de traiter du thème suivant ; la coopération militaire : enjeux et fonctionnement.

Dans le chapitre premier de ce travail, nous avons procédé à une présentation du Ministère de la Défense dans sa globalité, tout en insistant sur l'Etat-major des Armées, organe qui nous a accueillis durant notre stage. Nous avons pu constater que l'Etat Major des Armées est la machine opérationnelle de la défense, tandis que le Secrétariat Général chapeaute la machine administrative. A côté de ceux-ci, le Secrétariat d'Etat à la Défense Chargé de la Gendarmerie, est une entité du Ministère de la Défense chargée exclusivement de la Gendarmerie. En revanche, tous Ces organes sont sous la tutelle politique du Ministre Délégué à la Présidence, chargé de la Défense ; le Chef de l'Etat étant par ailleurs le Chef des Armées.

Le deuxième chapitre, portant sur le déroulement du stage est un récit du séjour au Ministère de la Défense et de l'expérience que nous avons pu en tirer. En général, le stage s'est déroulé sans incident majeur. Nous avons ainsi pu découvrir des aspects de la défense et de l'armée, jusque là inconnus pour nous. C'est le cas de la spécialisation des tâches, du dynamisme et de la hiérarchie au sein de l'armée. En dépit de ces découvertes, nous avons rencontré quelques difficultés liées à l'incompréhension, au mutisme et à l'indisponibilité de certains responsables militaires.

Le chapitre trois a été une exploration de la coopération militaire camerounaise dans sa globalité. Il s'agit d'une coopération à deux volets au niveau des partenaires ; avec la France d'un coté et les autres partenaires en Afrique ainsi que dans le monde de l'autre. Observation, qui nous a permis d'analyser le problème de la coopération camerounaise dans le quatrième chapitre de notre travail. Parti du constat selon lequel le Cameroun entretient avec le monde extérieur des relations nourries depuis des décennies, nous avons observé qu'elles ne semblent pas codifiées par des accords de coopération à l'exception de celles avec la France. Ce qui ne

58

permet pas au Cameroun de tirer le meilleur parti possible de ses liens d'amitié. Nous nous sommes attelé à comprendre les enjeux et le fonctionnement de la coopération militaire camerounaise, en analysant la gestion de cette coopération au Ministère de la Défense. Le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales s'occupe de la coopération militaire au plan opérationnel, la Division de la Coopération Militaire directement rattachée à l'administration centrale s'occupe de la partie politique. Le Conseiller Diplomatique du Chef d'Etat Major des Armées apporte son expertise à ce dernier dans son domaine de compétence.

Alors que le Cameroun coopère depuis des décennies avec une multitude de pays à travers le monde, qu'est-ce qui expliquerait l'inexistence d'accords de coopération entre ce pays et les partenaires étrangers, à l'exception de la France ? Trois pistes de réflexions se sont offertes à nous, à savoir : qu'il puisse s'agir d'un choix stratégique délibéré du Cameroun, d'une volonté politique inhibée par des lenteurs procédurales, ou alors tout simplement d'une insuffisance de vision stratégique. A l'analyse suite à ce questionnement, l'hypothèse d'une lenteur procédurale semble fort peu plausible, car toute négociation diplomatique mettrait difficilement cinq décennies à aboutir en temps de paix. Il ne saurait non plus s'agir de choix stratégique délibéré, car le Cameroun coopère librement avec des Etats de tous les horizons du globe, dans la formation des hommes et dans l'acquisition du matériel militaire. Le problème de la coopération parait donc être un déficit de planification stratégique. Situation qui limite la visibilité globale de cette coopération sur le long terme. Elle s'en trouve limitée à des actions ponctuelles initiées au cas par cas pour résorber des problèmes ponctuels, limitant de ce fait la prospective. A l'observation, un effectif limité des services du Sous - Chef Etudes Générales et Relations Internationales ne serait pas étranger à cette situation. La redynamisation de la coopération passerait donc par un renforcement de l'EGRI en moyens humains et matériels et par l'élaboration d'un plan stratégique de la coopération militaire à long terme. Nous pouvons de ce fait formuler les recommandations suivantes.

- Renforcer l'EGRI en effectifs et en moyens

- OEuvrer à la formalisation des relations militaires extérieures

- Elaborer une ligne directrice de la coopération militaire

- Collaborer davantage avec les Instituts spécialisés de recherche sur la sécurité

et les organismes pouvant appuyer la défense

- Créer une unité Recherche et Développement au sein de l'Armée.

Des hôpitaux militaires soignent la population civile et des routes sont construites par le génie militaire, mais l'Armée pourrait faire davantage en s'engageant sur le terrain de l'innovation et de la recherche. La coopération militaire constituerait à ces fins un excellent canal de transfert technologique.

59

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery