Déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf: contribution à une anthropologie du développement( Télécharger le fichier original )par Gilbert Aboushow NZIE Université de Yaoundé I - Master recherche anthropologie 2015 |
XCVI. IV-2-2. Lecture du changementL'écologie culturelle et le fonctionnalisme sont les deux approches théoriques que nous avons mobilisées pour favoriser la compréhension de la déforestation sur la culture des Nkola/Ngyéli de Lolodorf. Cette grille de lecture nous permet de dévoiler la responsabilité de la déforestation sur les changements socioculturels observés chez sur leurs modes de vie. En effet, l'anthropologie écologique ou l'écologie culture est une science qui s'attèle à étudier et à comprendre les interrelations entre une communauté donnée, ses mécanismes de production, de reproduction, ses valeurs, ses coutumes, ses rites, sa religion ses modes de vie bref sa culture dans sa globalité et le milieu environnemental dans lequel elle vit et dépend. Notre recherche établit une corrélation entre la dégradation de l'écosystème forestier, milieu naturel de vie des Nkola/Ngyéli et les dynamiques socioculturelles qui y surgissent. L'écologie culturelle telle qu'énoncée, permet de lire cette réalité à travers le principe d'adaptation et de l'influence réciproque entre un cadre de vie naturel et la culture d'une communauté donnée. En effet, le phénomène de la déforestation n'est pas anodin à Lolodorf. Il se fait dans une volonté de recherche de l'amélioration des conditions de vie des communautés qui y vivent. Mais, comment les Nkola/Ngyéli qui sont les victimes directes de ce phénomène le conçoivent-ils ? Le terme utilisé par les Nkola/Ngyéli pour désigner la forêt est « Siiguii » ou « Siiguiipùhmu » pour exprimer les profondeurs de la forêt. Pour eux, la forêt est représentée comme un corps humain composé de la tête du tronc et de quatre membres. Pour les Nkola/Ngyéli, ces composants s'assimilent aux esprits, aux arbres, aux eaux, à l'air, aux animaux, aux oiseaux, aux poissons, et enfin à l'Homme comme étant le maître absolu de tous ces éléments. Ce corps a un fonctionnement harmonisé et organisé qui définit la survie des humains et tout ce qui y est. Son dysfonctionnement impacterait sur la vie de ces derniers. Voici ce que nous a révéléà propos de leur conception de la forêt, MATSIE Apollinaire, un vieillard Nkola de Ngomanguelé : « Siiguii lii nànyôlôngàmôrô lii buériimîhpâhgànàhboù. Miipâhgàtéh mii ndtàhnààhbiibuéri : Mih Nkùgù, biiléh, sùhlù, li mpèhpé, bàtsîrù, biinôhnii,bàsuèh, nàbôhrobàhbàhpàhgôbiisàhbiitéhbiissépèhnà à kigàmbpàh. »La forêt est un comme le corps de l'homme qui a beaucoup de parties. Ces parties-là sont que nous avons : les esprits, les arbres, les fleuves, les rivières, l'air, les animaux, les oiseaux, les poissons et l'Homme qui est le commandeur de toutes ces choses pour qu'il vive bien. Pour NZIE Simon chef du campement de Mimbiti I, siiguiibuérikigui Bakola bèhzétahrèpilibàmbpàmbànàpànintébiibuàndzàhnàbiikigàmpbàndhideinBilùnàPàhnbàbuàtahrénàbàsilibôlàsiigii. Mbéhbàtéh bi buèrideinnà bi sibénàgulikigàmbpàpèhsiigii. La forêt contrôle toute la vie des Nkola depuis le temps de nos ancêtres jusqu'aujourd'hui nous vivions bien mais de nos jours, les Ngoumba et les Ewondo sont en train de couper tous les arbres de la forêt et depuis cet instant nous commençons à ne plus vivre bien ici en forêt. Ces points de vue nous permettent de voir comment les Nkola/Ngyéli conçoivent et perçoivent la forêt. Pour eux, la forêt est un corps aux fonctions biologiques et anatomiques bien définies et composé de plusieurs éléments. L'homme est considéré comme le composantsuprême régnant sur les autres de cet ensemble dans le souci de son bien-être, son développement. En plus, elle a longtemps été une mamelle nourricière qui toujours assurer leur bien-être. Mais depuis l'avènement de la déforestation, les difficultés de survie commencent à se faire ressentir. En se rapprochant de l'hypothèse Gaia développée par James LOVELOCK(1969) dans laquelle il stipule que l'ensemble des êtres vivants sur la terre seraient comme un vaste organisme vivant appelé Gaia, d'après le nom de la déesse de la mythologie grecque personnifiant la terre et réalisant l'auto régularisation de ses composants pour favoriser la vie.Pour lui, la composition de l'atmosphère, aurait été régulée au cours du temps de manière à permettre le développement et le maintien de la vie. Pour LOVELOCK (2001),Gaïa est le nom de la Terre vue comme une entité vivante, un système physiologique unique qui, à l'instar des autres organismes vivants, autorégule sa chimie et sa température en vue d'un état favorable pour ses habitants. L'une des espèces habitantes, l'homme, par sa démographie galopante et son mode de vie polluant, semble perturber gravement l'état de santé de son hôte.Gaïa est-elle en train de couver des maladies graves dont les premiers symptômes seraient notamment les accidents climatiques dont nous sommes les témoins ? A partir de ce modèle développé par James LOVELOCK, la forêt apparaît comme l'élément fondamentalqui a longtemps assuré ces mêmes fonctions auprès de la culture Bakola/Bagyéli. De nos jours, la déforestation dans toutes ses formes cause des graves torts à ce vaste organisme et crée par conséquent un effet sur cette culture. En langue Nkola/Ngyéli, le terme ou l'expression qui puisse définir le mot déforestation nous a paru difficile à trouver. Mais plusieurs explications nous ont été données afin de mieux l'appréhender et aussi dans le but de le contextualiser. Généralement les termes suivant sont utilisés pour désigner la déforestation. « Kwélé biiléhbiisiiguii » « couper les arbres de la forêt » cette conception est synonyme de déboisement. Nous avons encore « Bôhlàhsiiguii » « casser la forêt », « Boul'ssisiigii » « bouleverser la forêt », « semer des troubles dans la forêt » ; «gnàm'siisiiguii » « gâter la forêt » ; « Siilisiiguii » « finir la forêt » ; « Yôhlàsiiguii » « tuer la forêt » A travers ces explications et les considérations faites de la déforestation par les Nkola/Ngyéli, il apparaît que ce phénomène est une source de bouleversement de fonctionnement du corps humain qu'est la forêt. La déforestation est perçue comme l'abattage des arbres, les casses sur la forêt, une désorganisation de cet ensemble, une fin de la forêt et sa mort. Les relations et les interactions entre les Nkola/Ngyéli et la forêt sont profondes. Ils ont un attachement ontologique à la forêt comme cadre et moyen de vie. Leur vieéconomique, sociale et culturelle reste dominée et rythmée par les liens existentiels avec la forêt. Elle constitue et représente tout dans leur vie. Cette relation est plus dense, intense et intime. La forêt est leur mamelle nourricière, leur gardienne et leur protectrice, l'école de formation à la vie, la pourvoyeuse de médicaments, le lieu par excellence de recueillement, de recréation, de repos et de réalisation des activités rituelles. Comme l'a relevé le « Pygmée » Mbuti de Colin TURNBULL, « si nous quittons la forêt ou que laforêt meurt, nous mourrons aussi; car nous sommes le peuple de la forêt ». Les traditions sociales construites, entretenues et maintenues autour de la forêt, d'une génération à l'autre, sont valorisées et respectées en tant que symboles et fondements du maintien et de la reproduction de l'ordre social. Au demeurant, l'écologie culturelle nous permet d'établir un rapport de dépendance entre la culture Nkola/Ngyéli et leur environnement dans la mesure où la culture dépend de cet environnement. En effet, l'environnement offre à la culture Bakola/Bagyéli les ressources globales pour sa survie. Que ce soit au niveau de l'occupation de l'espace avec la construction des sites d'habitat, l'alimentation, l'organisation sociale, les croyances, la médecine, la santé, la maladie, l'économie, l'art, des parures, les relations avec autrui bref dans la globalité culturelle, l'environnement fournit à la culture Bakola/Bagyéli tout ce qu'elle a besoin pour vivre. Cette dépendance s'exprime donc par le fait auquel l'expression de la culture est inhérente à l'environnement. Il revient dont de réaliser que l'écologie culturelle contribue à comprendre comment les Nkola/Ngyéli organise leurs activités de production et leur mode de vie en fonction de leur environnement qui en retour façonne leur identité socioculturelle. Cependant, le gibier n'étant plus abondant, les produits forestiers de ramassage devenus progressivement rares, les essences utilisées pour la pharmacopée disparaissant à un rythme effroyable, il revient de constater la réaction de la culture face à son environnement devenu pauvre. Le fonctionnalisme à travers ces trois postulats permet d'interpréter la réaction de la culture Nkola/Ngyéli suite à la modification de son environnement vital. Le postulat de l'unité fonctionnelle permet donc d'affirmer que les éléments d'une culture et d'une société sont fonctionnels pour le système social entier, ils constituent une totalité indissociable : pour les Nkola/Ngyeli, l'érosion de la biodiversité entrainant irréversiblement un changement des modes de vie a un impact sur leur totalité socioculturelle. Ce qui aboutit inévitablement à une nouvelle culture. Le postulat de la nécessité fonctionnelle qui explique que tous les éléments d'une culture tels qu'ils coexistent sont indispensables et le caractère obligatoire de leur présence peut être vérifié dans la mesure où tous les fragments de la culture Nkola/Ngyéli coexistent et produisent un mode de vie donné. Le postulat de l'universalité fonctionnelle ou du fonctionnalisme universel affirmant que tous les éléments d'une société remplissent des fonctions sociales effectives peut nous aider àvoir le rôle joué et la fonction que remplit chaque élément dans le domaine de la déforestation. La déforestation se présente ici comme un corps composé de plusieurs éléments et ou chaque élément a une fonction bien déterminée pour la bonne marche de ce composite. Les fonctions remplies par chaque élément crée une complémentarité et peuvent être adaptés au postulat de l'unité fonctionnelle stipulant que les éléments d'une culture et d'une société sont fonctionnels pour le système social entier ; ils constituent une totalité indissociable. Somme toute, le fonctionnalisme explique au mieux le rôle et la fonction qu'achaque élément dans le processus de la déforestation. Il suppose donc que tout élément ait pour fonction de répondre aux besoins de la déforestation. Mais en même temps, c'est toujours la totalité deséléments, et non ses éléments séparés, qui répondent aux besoins de la déforestation. La déforestation dans ce massif forestier a donc insufflé les nouveaux modes de vie chez les Nkola/Ngyéli. Partant de l'organisation sociale aux activités quotidiennes de survie, ils doivent tenir compte de l'état actuel de cette forêt devenue hostile. Conscient de l'état actuel de la forêt, un Nkola de Yom nommé MBPILE Pierre nous a confié ceci :Muànàwàhnbôrohbànàaniibàbuàhmàsiilibulsiinàbôlàsiiguiinà li ndàndhéwàmàmôhniinàyézéh li kiguiyàmbpà. NtéhpilibàmbpàmbàNkolandzàhkigà vé nàmàmûmâhsiigii. Ndih ndènbilùbàsilmàyôhlàsiigiiéhnà Nkola pfàngkigà ? Pèhvindàwàpèhsiigiipùhmulowébuàtahrégnéh Bakola ntéhwémpàgubugûbàkéyessékigàmpbà. Mon fils les grandes personnes ont déjà fini de bouleverser et de casser la forêt à cause de la chose qu'on appelle argent et la quête de la bonne vie. Depuis l'époque de nos ancêtres, le Nkola vivait confortement avec les choses issues de la forêt. Mais aujourd'hui les Bantu ont déjà fini de tuer la forêt et comment le Nkola va-t-il vivre ? Afin d'éviter la mort ici en brousse, le Nkola se voit contraint d'aller en route chercher les palliatifs à sa survie chez les Bantu. Ce propos exprime au mieux comment un environnement en tant que milieu de vie naturel, a longtemps garanti la survie des Nkola/Ngyéli tout en étant déterminant pour leur développement. Cependant les effets responsables de son état actuel ayant entraîné son changement, ont directement entrainé des répercussions sur leur culture. Cette lecture nous permet donc d'affirmer que la culture écologique des Nkola/Ngyéli liée à l'utilisation et à l'exploitation de la forêt était basée sur les méthodes de durabilité. Mais la déforestation est progressivement en train de céder place à une nouvelle culture chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf.
Le présent travail de rechercheportait sur déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf : contribution à une anthropologie du développement.Le problème de fond qu'il tentait de résoudre était celui de la réaction différentielle de deux peuples (Bantu et Nkola/Ngyéli) face à un stimulus identique qui est la déforestation. La déforestation se faisant dans une volonté de développement ou de recherche de bien-être, impacte sur les cultures des communautés qui y vivent tout autour. Cependant, les causes de la déforestation sur le massif forestier de Lolodorf ne produisent pas les mêmes effets sur ces sociocultures. La problématique qui a meublé ce travail a été soumise à une série d'interrogations qui tentait au mieux d'élucider cette recherche. La question centrale de recherche était formulée comme suit : Pourquoi la déforestation entraine-t-elle la dynamique de la culture chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf ? Cette question principale était subdivisée en deux questions secondaires suivantes : Ø Quels sont les modes d'expression de la déforestation dans le massif forestier de Lolodorf ? Ø Quels sont les éléments de la culture Nkola/Ngyéli qui sont affectés par la déforestation ? A ces questions de recherche ont été émises des hypothèses. L'hypothèse principale était formulée comme suit :La déforestation est responsable de la dynamique culturelle chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf parce qu'elle détruit l'environnement physique qui leur sert de cadre de vie naturelle. Deux hypothèses secondaires complètent laprincipale : Ø La surexploitation, la réalisation des champs agricoles, les champs industriels, la construction des routes, des infrastructures de recherche au développement sont autant des modes d'expression qui permettent de matérialiser la déforestation à Lolodorf. Ø Les croyances, les habitudes alimentaires, la médecine, la santé, les relations avec autrui, les parures, bref plusieurs fragments de la culture Bakola/Bagyéli sont affectés par la déforestation. Pour réaliser nos hypothèses, nous nous sommes fixé des objectifs. L'objectif principal était d'analyser les dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf face à la réalité du changement de leur milieu environnemental entrainée par le phénomène de la déforestation dans son massif forestier. Cet objectif central était subdivisé en deux objectifs secondaires: Ø Identifier, présenter et décrire les modes d'expression de la déforestation dans le massif forestier de Lolodorf. Ø Présenter et décrire les éléments de la culture Nkola/Ngyéli qui sont affectés par la déforestation. Pour atteindre ces objectifs, nous avons fait recours à la procédure méthodologique recommandée dans les sciences sociales. Il s'agissait pour cela d'organiser cette recherche sur deux aspects : la recherche documentaire et la recherche de terrain. S'agissant de la recherche documentaire, elle a été faite dans plusieurs bibliothèques en vue de la collecte des données écrites inhérentes aux éléments physiques et humains de la zone dans laquelle notre étude était focalisée. La consultation des travaux réalisés par nos prédécesseurs sur la déforestation et ses risques pour les peuples autochtonesdans le bassin du Congo en général et sur les Nkola/Ngyéli de Lolodorf en particulier, a été faite afin de savoir ce qui a déjà été énoncé d'avance et dans l'optique d'apporter une nouvelle orientation. Au sortir, cet exercice a contribué à la réalisation de notre fiche bibliographique. Les données collectées sur le terrain ont été analysées et interprétées sous le prisme de l'écologie culturelle et du fonctionnalisme à travers les concepts d'adaptation, d'influence, de changement et de fonction. Nous avons montré avec ces deux approches comment les Nkola/Ngyéli ont développé certains modes de vie depuis les temps anciens jusqu'à l'accentuation du phénomène de la déforestation et ses conséquences sur la culture des Nkola/Ngyéli de Lolodorf. Cette recherche de terrains'est appuyée sur les techniques usuelles de la recherche qualitative et des outils de collecte: recherche documentaire, observation directe, entretiens approfondis et les focus group discussion, le guide d'entretien, le dictaphone, l'appareil photo numérique et l'ordinateur portable. La structuration de ce travail s'est matérialisée sur un ensemble de quatre chapitres outre l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre consistait à la présentation des cadres physique et humain de notre site de recherche. Dans son contenu il était question de Lolodorf dans sa globalité physique et humaine. Les aspects développés ici ont eu trait à sa géolocalisation. Le volet humain présentait l'ethnographie de ce site et l'ethnogenèse de ses communautés. Ensuite étaient rappelés, les rapports entre le milieu physique et notre thématique d'une part et entre le cadre humain d'autre part, le sujet, les interactions avec les communautés citées et la forêt. Le deuxième portait sur l'état de la question. Il faisait intégrer les notions d'écologie, d'environnement, des Pygmées et de développement. Ilétait question de présenter les approches écologiques de l'environnement et ses théories. Les généralités sur les Pygmées étaient aussi évoquées. En outre, ce chapitre s'attelait à présenter le développement comme une notion polysémique et le définissait dans ses multiples facettes. Bref, ce chapitre faisait un rappel sur la revue documentaire mobilisée à ce sujet. Le troisième chapitre s'articulait autour de l'ethnographie de la déforestation chez les Nkola/Ngyéli. Il présentaitl'avènement de la reforme forestière au Cameroun, l'histoire de la déforestation à Lolodorf, ses acteurs, les technologies utilisées, les essences exploitées, les usages faits à partir de ces essences, les quantités exploitées et les activités développées autour de la déforestation. Quant au dernier chapitre intitulé ethno-anthropologie de la déforestation chez les Nkola/Ngyéli, il était question de décriresous le prisme de l'écologie culturelle et du fonctionnalisme, quelques fragments de la culture Nkola/Ngyéli avant la déforestation, après la déforestation et ensuite de montrer à quel niveau le changement est intervenu. Il revenaitd'affirmer et d'attester à travers quelques éléments, l'impact de la déforestation sur les modes de vie des Nkola/Ngyéli. Par conséquent ce chapitre nous livrait l'influence de la forêt comme environnement naturel de vie sur la socioculture des Nkola/Ngyéli de Lolodorf. Cette influence à travers l'érosion de la biodiversité s'extériorise par des changements et des dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli. Au moyen de cette démarche scientifique, nous sommes parvenu aux résultats suivants : La recherche d'amélioration des conditions de vie des communautés s'effectue à travers l'exploitation forestière au Cameroun. Ce processus de développement repose sur la forêt dans la réalisation des infrastructures telles que : les ponts, les routes, les ports en eaux profondes, les centrales hydroélectriques, les aires de jeux, les maisons d'habitation, les champs agricoles, et les plantations industrielles. Elle se fait dans un contexte de grand gaspillage. Les arbres abattus à cette occasion pourrissent dans la forêt. Les routes sont souvent aménagées de manière peu judicieuse. Parfois, des tronçons très long sont réalisés (et de grandes parties de forêt ainsi détruites) pour l'exploitation d'un seul arbre.Une grande partie de l'arbre abattu (houppier, branches latérales, contreforts) reste abandonnée dans la forêt. Les exploitants ne s'intéressent qu'à la meilleure partie du tronc. L'abattage irréfléchi et le débardage des arbres abîment ou détruisent d'autres arbres et arbustes de la forêt. Certains troncs abattus n'arrivent jamais jusqu'à la scierie, notamment quand l'arbre a été abattu par erreur (pas de valeur commerciale). Lors du transport, de nombreux troncs se perdent parce qu'ils ont été chargés trop hâtivement sur les grumiers. Le plus souvent, il n'est pas rentable de récupérer les troncs perdus en cours de route : il suffit d'abattre quelques arbres de plus par la suite. Pour le cas d'espèce, il en ressort que la couverture physique et humain de Lolodorf fait de ce site une zone de prédilection pour les activités liées à la déforestation qui se pratiquent tant légalement que illégalement. Aussi, dans ce site vivent des communautés Nkola/Ngyéli aux réalités socioculturelles dépendant de ces forêts. La culture des Nkola/Ngyéli demeure très fragile face à la déforestation. Il en ressort donc de cette analyse que les Nkola/Ngyéli sont un peuple de forêt comme l'avait mentionné plusieurs auteurs. Leur vie est étroitement liée et la dépendance à la forêt marque leur appartenance socioculturelle. Mais de plus en plus,les activitésde déforestation atteignent la forêt dans ses profondeurs les plus absolues. Ses mécanismes d'exploitation seraient une résultante de la dégradation du tissu socioculturel et économique faisant foi à Lolodorf. Ainsi, incapables de se nourrir convenablement, incapables de se soigner raisonnablement, incapables d'assurer la scolarisation de leurs enfants, inacceptable les conditions de vie, la misère et le sous-développement qui lessivent les populations locales, la forêt apparaît pour elles comme une solution idoine face à leurs multiples problèmes de bien-être. Cependant, compte tenu de la totale dépendance des Nkola/Ngyéli à cette forêt, sa dégradation impacte directement sur leur mode de vie et les pousse aux changements observables à plusieurs niveaux.Progressivement,ce phénomène les conduit à la recherche du bien-être vers les villages Bantu et par conséquent, entraineune sédentarisation forcée et observée chez plusieurs d'entre eux. Des aspects culturels liés au mode d'occupation de l'espace, à l'alimentation, à la médecine, à la maladie, au système de croyance, au rapport à l'autre, à l'économie et aux parures ont changé. Face donc à ce constat, il apparait clairement que la culture Nkola/Ngyéli repose depuis des siècles sur la forêt et ce peuple a été façonné en fonction de cet environnement naturel longtemps resté leur mamelle nourricière. Mais de nos jours où la forêt ne remplit plus leurs besoins vitaux suite à l'érosion de la biodiversité, plusieurs de fragments socioculturels se voient affectés et par conséquent donnent place à des nouveaux modesde vie dans une forêt devenue de moins en moins productrice. Il en ressort donc de cette analyse que leur vie est étroitement liée à la forêt et sa modification entraine irréversiblement des transformations sur ces modes de vie. Ces dynamiques s'extériorisent sur plusieurs aspects notamment : Ø Au niveau de l'occupation des espaces avec l'apparition des nouvelles résidences dans les villages Bantu d'appartenance ; Ø Une sédentarisation forcée et l'intensification des conflits avec les Bantu ; Ø Une alimentation basée de plus en plus sur la pratique de l'agriculture d'autoconsommation et l'approvisionnement des produits de consommation dans les échoppes; Ø Une transformation progressive de la conception et de la représentation de la maladie et la médecine avec de plus en plus recours à la médecine dite moderne vue la récurrence des maladies auxquelles l'ethnomédecine Pygmée a du mal à trouver des solutions; Ø La transformation progressive du système de croyance avec l'adhésion de quelques Nkola/Ngyéli dans les églises dites classiques; Ø Une mutation au niveau des rapports avec autrui symbolisée par une intensification des mariages entre les Nkola/Ngyéli et les Bantu d'une part et entre les Bantu et les Nkola/Ngyéli d'autre part ; Ø Une monétarisation économique qui a pris la place du troc longtemps pratiqué; Ø Une adoption des habitudes vestimentaires et des parures à l'occidental; Ø Une alphabétisation en légère augmentation. L'esprit des déforestations normative et légale que nous avons évoqué était d'arrimer l'objectif du bien-être des populations, les Nkola/Ngyéli en l'occurrence (construction des routes, des écoles, des centres de santé, des aires de jeux, les forages, l'installation du réseau électrique et téléphonique, etc.) à celui de la protection de l'environnement (création des forêts communautaires, des unités d'aménagements forestières, des forêts protégées, sélection des espèces à exploiter, et surtout intensification des contrôles rigoureux dans le domaine de la foresterie) Il rejoignait de ce point de vue l'une des préoccupations majeures de l'écologie environnementaliste qui consiste à réconcilier les exigences du développement à celle de la préservation de la nature. En conséquence de ce qui précède, il en ressort que la culture qui est l'objet d'étude de l'anthropologie est redevable à l'environnement physique. C'est cet environnement qui offre l'infrastructure nécessaire à l'édification de sa base matérielle. Ainsi, lorsque l'environnement physique change, la culture change elle aussi. Les modes de vie des Nkola/Ngyéli étant essentiellement assujettis au matériau sylvestre se trouvent substantiellement modifié lorsque ce dernier s'altère ou s'érode sous la bannière de la déforestation. Au regard des objectifs fixés par cette recherche, le diagnostic réalisé, reste loin d'être bouclé. Autant la préoccupation d'aller au-delà de ce que nous venions d'élaborer comme investigation est forte, autant la nécessité de promouvoir et de financer des recherches multidisciplinaires ultérieures basées sur cette question se fait de plus en plus pressante.
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