XC. IV-1-12. Rapport à l'autre
après la déforestation
De nos jours les rapports entre les Nkola/Ngyéli et les
Bantu ont considérablement changé. La relation Grand maître
et petit sujet est complètement en train de donner place à une
situation d'autonomie des Nkola/Ngyéli. La soumission qui a longtemps
animé ces rapports est totalement dépassée. La
sédentarisation de plus encouragée voire obligatoire des
Nkola/Ngyéli suite à la destruction et à la
pauvreté de leur environnement naturel fait de ces derniers les
maîtres de leur destin. Les dons d'animaux aux Bantus n'existent presque
plus. Tout travail d'un Nkola/Ngyéliauprès des Bantu est
rémunéré. Les mariages entre ces deux types d'ethnie
longtemps inexistants sont de plus en plus fréquents. Dans le campement
de Nkuongio, un Nkola est marié à deux femmes Bantu et plusieurs
jeunes hommes Bantu prennent pour épouses, des jeunes filles
Nkola/Ngyéli.
Photo
N°16 : Couple mixte entre une fille Bantu et un Nkola de
Nséyéle, symbolisant le changement au niveau des relations entre
les Nkola/Ngyéli et les Bantu.
Source : Nzie, 2013.
IV-1-13. Economie avant la
déforestation
Par économie, il est question de l'ensemble des
activités de production, de distribution et de consommation mise sur
pieds par une communauté donnée. Chez les Nkola/Ngyéli, ce
processus des mécanismes de production, de distribution et de
consommation, reposait sur la chasse, la pêche, la collecte, le troc et
une petite agriculture. Les produits étaient acquis grâce à
ces méthodes. Au niveau de la production, la chasse, la pêche et
le ramassage étaient les techniques de base. A celles-ci s'ajoutaient
l'agriculture avec la réalisation de petits espaces agricoles, le troc
fait avec les voisin Bantu et l'ethnomédecine qui faisait entrer des
produits comme du poisson, de l'alcool, du tabac et les vieux habits. Au niveau
de la distribution des produits le principe obéissait à
l'appartenance clanique, familiale et aux classes d'âges. Par ailleurs,
la distribution des gros gibiers allait aussi auprès du clan Bantu
d'appartenance. Le système de consommation quant à lui reposait
sur des aspects claniques et familiaux. Généralement les produits
acquis étaient majoritairement destinées à la
consommation. Une fois les aliments préparés, les repas se
prenaient devant la cours et par classe d'âges, répartis comme
suit : Les ainés du clan dans un campement avaient leur repas servi
à part, les jeunes et les enfants. Le même principe était
aussi appliqué chez les femmes. Les produits de leur économie
étaient composés du gibier, du miel, du strophantus, et des
produits comme le sel, du riz, le tabac, l'alcool, des tissus de pagne, des
chiots acquis auprès des Bantu.
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