LXXIII.
IV-1-3.Alimentation avant la déforestation
Pour subvenir à leurs besoins, les Nkola/Ngyéli
ont mis sur pieds une organisation qui leur permet d'assurer leur alimentation
journalière. Cette alimentation très riche en protéines,
vient surtout des animaux chassés, consommés frais ou
boucanés ; du poisson, des champignons, des ignames, des tubercules
échangées avec les Bantu, du miel et d'autres produits
collectés dans la nature. Ces aliments sont acquis de plusieurs
manières.
LXXIV. IV-1-3-1. Chasse
Selon notre informateur, les Nkola/Ngyéline
vivaient que de la chasse. Ils utilisaient différentes techniques et
différents matériels pour chasser. Mais les outils de chasse les
plus en vue étaientl'arbalète avec des fléchettes
empoisonnées, des flèches, les filets et les chiens pour la
chasse à courre. Le jeune chasseur devait d'abord subir un rituel qui
constituait à se familiariser aux techniques et aux interdits
liés à la pratique de la chasse.
L'alimentation principale des Nkola/Ngyéli reposait sur
la consommation de la viande. A la diversité des animaux
répondait une grande variété de techniques de capture. A
l'aide d'arbalète et de fléchettes empoisonnées, on sait
tuer les singes en haut des arbres, comme on enfume les porcs épics et
les rats dans leur terrier. Pour la chasse au porc sauvage, l'équipe des
chasseurs se constituait en petit groupe expérimenté. Mais pour
capturer les petites antilopes, l'on se réunissait en large troupe pour
rabattre ces derniers vers les filets de chasse. Mais l'action la plus grave,
la plus prestigieuse, la plus dangereuse aussi, était la chasse à
l'éléphant, pour laquelle les Nkola/Ngyéliétaient
justement renommés depuis des siècles.
Les gibiers capturés ici servaient à
l'autoconsommation, et aux dons faits aux Bantu d'appartenance. Ces animaux
étaient préparés de différentes manières,
généralement dans les sauces de fruits collectés en
brousse. Et mangés à l'aide des ignames sauvages.
LXXV. IV-1-3-2. Pêche
Comme la chasse, la pêche était aussi un moyen de
survit des Nkola/Ngyéli.Elle était pratiquée par les
femmes. La technique consistait à constituer des barrières sur un
cours d'eau en le segmentant et en vidant ces parties afin de collecter les
poissons, les grenouilles Goliath et les toutes les variétés de
crustacés que l'on pouvait trouver. La pêche se pratiquait pendant
les périodes de février et Mars.
LXXVI. IV-1-3-3. Ramassage
Attentifs au rythme des saisons, fins connaisseurs des
ressources disponibles, lesNkola/Ngyéli cherchaient chaque jour dans
l'épaisseur du sous-bois, les légumes de leur repas. Les
tubercules des lianes, d'ignames sont déterrés à l'aide
d'un bâton à fouir, alors que certaines feuilles de lianes et
d'arbustes étaient cueillies à la main. Pour les noix de certains
arbres, elles étaient soigneusement cassées à l'aide d'une
petite hache pour extraire l'amande oléagineuse. Les champignons
étaient spécialement appréciés comme les bestioles,
les chenilles comestibles, les termites, les escargots achatines. L'on pouvait
également attraper quelques mammifères vertébrés
qui se déplacent lentement sur le sol ou dans les arbres. La cueillette
était une activité essentiellement réservée aux
femmes.
Photo
N°14 : Ignames sauvages collectées dans une
forêt d'Oding Otoh
Source : Nzie, 2013.
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